L’homme qui ne parle pas. Au travail, il affûte un crayon, choisit une plume, en rejette une autre, d’un air négligent, sifflote, répond aux questions des autres ; il s’en va ; dans le métro, il lit, peut-être, ou bien voit les autres sous leurs regards. —– Il arrive chez lui. —– Il mange vite ; il ne tient pas compte de sa famille, il lui répond vaguement. Il se lève, il redescend chez lui. Il se déchausse, se déshabille, se couche, se met à fumer. —– Sa journée se termine là. Ça débouche sur quoi ? Ça débouche sur rien, ou peut-être sur lui-même.
Comment savoir ? Comment arriver là ? —– Éviter l’humiliation, la condescendance. —– Aimer les gens n’autorise pas qu’on leur passe des faiblesses, aimer nécessite qu’on prenne ses distances et qu’on les garde. —– Il faut acquérir le calme d’une réflexion intime, intérieure. Ne se livrer que peu à peu, par bribes et par certains moyens bien établis. Dans des cadres soigneusement délimités, selon des règles préalablement explorées.
Éviter les gestes impulsifs. Rester calme avant tout. La Nervosité fait perdre ses moyens et mène aux fautes.
– Note écrite à 17 ans