Carnet 48 – Du 7 novembre 1989 au 22 janvier 1990
07/11/1989
VÉCU – SANTÉ – POIDS – – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Aujourd’hui je suis revenu dans les 70 (un peu moins de 80 kg… !
(Ai fait une interprétation de mon désir de maigrir : revenir dans la tranche des 70 à 80 kg id est revenir dans les années 70, celles de ma réussite… !
10/11/1989
VÉCU – POLITIQUE – MONDE
Hier soir, le Mur de Berlin a été ouvert. Grand jour… !
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
Personnel : décidé d’écrire un texte à l’intention de Bernard Trémège, qui serait une « psychanalyse de mon projet », synthèse de :
1/ L’hallucination de la Traviata
2/ « Sibylle »
3/ Article de cinéma 76.
Suis excité par cette idée… Il s’agit d’une grande découverte pour moi.
VÉCU – TRAVAIL – FEMMES
Une pensée me vient à l’esprit : pas de boulot, pas de femme, pas de téléphone… On peut dire que ma vie est zen…
11/11/1989
VÉCU – MA MÈRE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je viens juste de comprendre une chose excessivement simple : ayant admis le fait que mon embonpoint était dû à un sentiment de castration, je sais pourquoi je me suis mis au régime dès le lendemain de la mort de Maman : la castratrice avait disparu ! Ça a presque l’air caricatural, mais c’est pourtant vrai. Je comprends aussi pourquoi, au moment de sa mort, je n’arrêtais pas de me dire intérieurement « cette salope », en pensant à elle !
Je suis désormais purgé de cela, il me reste la conviction qu’elle m’aime et me protège.
VÉCU – AGNÈS – FEMMES
Hier soir, samedi, sommes allées au Sunset, Agnès et moi (premier jazz tous les deux).
Est arrivée une bande de jeunes (19 – 20 ans ?)
Remarqué une fille. Échanges de regard pendant tout le concert. Quand on est partis, elle m’a fait au revoir de la main… ! J’en suis très heureux. Je trouve que c’est un très bon signe.
13/11/1989
VÉCU – SANTÉ – POIDS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Pour m’aider dans mon amaigrissement, je prends en exemple Dominique L. qui, de « Gros chat » qu’il était, est devenu mince et séduisant.
Gros chat = animal castré. Encore !
14/11/1989
VÉCU – SANTÉ – POIDS
Hier matin, je me pèse : 79,5 kg. Je me repèse par acquis de conscience l’après-midi avant d’aller voir le médecin : 82 kg !
J’ai d’abord cru que la balance était déréglée, mais je viens de vérifier à la pharmacie.
Ainsi on peut prendre 2,5 kg en une matinée ! Je n’en reviens pas…
23/11/1989
VÉCU – MUSIQUE – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
Un jeune groupe vient de sortir une nouvelle version de « Blame it on the sunshine » chanté en 78 par les Jackson Five et que j’avais vu à la télé, rue de Tocqueville. Je regarde ça à la télé aujourd’hui et ça me fait regretter d’une manière déchirante mon amour avec Colette.
AGNÈS – VÉCU – ARGENT
Je dois écrire ici que je suis allé hier aux impôts pour le rendez-vous prévu depuis un an et demi avec l’inspecteur du trésor. Il a tout exhumé y compris les trois années de redressement. Dette à ce jour : 88 000 Fr. Que prolongent donc les 3000 Fr. par mois jusqu’à… ?
Quand Agnès entrera dans le supérieur, il faudra négocier pour baisser la dette mensuelle afin que je puisse l’aider dans sa vie d’étudiante…
Commentaire du 5 octobre 2015 :
Un vœu pieux : je n’ai jamais pu l’aider. Pas un sou. Une de mes plus grandes culpabilités, de mes plus grandes douleurs.
– Commentaire écrit à 68 ans
Je reviens sur cette histoire d’impôts : je me vois condamné jusqu’à je ne sais quand à payer, payer, comme si c’était sans fin et je ne peux rien acheter, pas prendre de vacances, pas faire d’économies…
Mais regardons bien : cette histoire de redressement, par exemple… J’ai été redressé pour trois ans, d’accord, mais, depuis 1976, j’ai déduit 20 % de mes impôts… Après tout, j’en ai bien profité… Oui, mais j’ai eu des majorations pour retard…
La vraie question est : pourquoi ai-je des impôts impayés ? « Tu te démerdes mal » me disait Mathilde. Il est certain que j’ai très mal géré ma vie. Il me semble qu’aujourd’hui je me démerde mieux. Continuons comme ça. Et peut-être que mes revenus vont augmenter sensiblement, ce qui me permettra d’aider Agnès d’autant plus vite et améliorera ma situation générale…
Après tout, qui sait de quoi demain sera fait ?
VÉCU – CRÉATION – ARGENT
Je me faisais la réflexion qu’après les années 70, années de création, les années 80 auront été pour moi un long tunnel…
Qu’en sera-t-il des années 90 ? Espérons…
VÉCU – SANTÉ – POIDS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je viens de décider de ne plus manger qu’une fois par jour.
Depuis quelque temps déjà, je ne mange des protéines qu’une fois tous les trois jours.
Mais je trouve que ça ne baisse pas assez vite. J’ai décidé de m’affamer, de maltraiter mon corps
Objectif suprême : avoir les joues creuses…
Un sens de mon régime après la mort de Maman : me punir…
24/11/1989
VÉCU – SANTÉ – POIDS
Résultat du fait que je n’ai mangé qu’une fois hier : entre hier matin et ce matin, j’ai perdu plus d’un kilo !
Ce matin : 77 kg 200 !
Pas vrai : après ça, bien que n’ayant mangé qu’une fois, j’ai regrossi ! On m’avait dit en effet que, par réaction à la privation, l’organisme avait tendance à stocker…
J’ai donc repris les deux repas (en maintenant légumes pendant deux jours puis protéines à un repas le troisième jour…) Hier : 72,08 kg 100, ce matin : même chose…
Quand je me regarde dans la glace, je me dis qu’il va me falloir encore beaucoup de patience… !
VÉCU – CHOSES VUES- ENFANCE
Je viens de voir à la télé une pub qui m’arrête : un ours qui se met à chanter quand le bébé pleure… !
Je trouve ça incroyable. Je note.
VÉCU – CINÉMA – RÉFLEXION
Noté dans le dialogue de « Un monde sans pitié » d’Éric Rochant : « Si tu n’as besoin de personne, personne n’aura besoin de toi… »
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
Élisabeth McGovern vue dans « Johnny Handsome » pour Mélissa .
28/11/1989
VÉCU – CHOSES ENTENDUES – MARC MARINO
Il y a quelque temps, Marc Marino appelle chez son ex femme. Il parle à une de ses filles, Anne. Il demande si la petite Marjolaine veut lui parler. Il entend celle-ci dire à sa sœur : « Dis-lui que je suis chez Gisèle… »
43 ans
04/12/1989
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
On est lundi.
Mardi dernier, j’avais rendez-vous avec Claude Simon, de TV5, auprès de qui j’étais recommandé par Marc Marino pour être « chef d’antenne ». Or ce mec m’a dit qu’il n’était pas sûr de pouvoir m’engager car les autres réalisateurs faisaient barrage et que, s’il le pouvait, ça ne représenterait que trois jours de boulot par mois (sans compter le fait qu’il fallait me former moi-même, en deux jours, grâce à l’éventuel bon vouloir de Guillaume S.).
Bref : entrevue très négative.
Terriblement déprimé (car j’avais espéré en cela pour me « poser » quelque part et être enfin tranquille), je vais au rendez-vous avec Bernard Trémège (au « Madrigal », en bas des Champs-Élysées) où il me remet un résumé de huit pages de sa réécriture de « Mélissa ».
Au fur et à mesure que je lisais, l’angoisse montait. Je ne reconnaissais plus mon histoire. Je la trouvais très « palmaesque » et me disais que ça n’intéresserait jamais les décideurs.
Je ne l’ai lu qu’une fois. Après quoi, j’ai fait : « Ouf… ! » et j’ai évoqué à Bernard Trémège l’éventualité que je lui demande de revenir à quelque chose de plus simple (car il en avait rajouté dans la manipulation et le foisonnement baroque des images multiples…)
Il m’a expliqué qu’il avait envisagé de faire un saucissonnage : une tranche de psychologie, une tranche d’action, etc.… mais qu’il s’était dit que ce serait une erreur.
Rentré chez moi, j’ai réfléchi. Sa position sur ça (le découpage en tranches) m’a convaincu. J’ai relu. Je me suis rendu compte qu’en fait il avait été très fidèle, mais c’est que c’était comme si j’avais été mis devant un miroir et que ma propre image m’apparaisse comme étrangère… !
Je l’ai appelé. Lui ai dit que j’avais dépassé mon premier moment de désarroi, que je le trouvais très fidèle, mais que j’avais traversé une crise de doute. Il m’a alors fait beaucoup de bien en me disant que c’était très bien ainsi.
Il est venu à la maison vendredi dernier, pour la première fois, et on s’est mis à éplucher son texte. On doit se revoir demain.
05/12/1989
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
(14h10)
C’est drôle : j’attends Bernard Trémège et j’ai peur…! Ce mec me fait peur. Ça me fait peur de travailler à « Mélissa »… parce que je ne suis pas sûr que ce à quoi nous aboutirons soit enthousiasmant et que j’ai peur que ce film ne se fasse jamais !
À moins que j’ai peur qu’il se fasse !
Je suis plus que jamais replié sur moi-même et j’ai peur du moindre souffle venant de l’extérieur
06/12/1989
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
(11 h)
Hier : travail avec Bernard Trémège. Continué à aborder les problèmes de mécanique du récit, mais aussi évoqué ce que BT appelle le « relationnel » entre les personnages. Je lui ai demandé de « presser les situations comme des citrons pour en sortir tout le jus ». C’est certain que l’aspect psychologique et les rapports entre les personnages est un élément nouveau par rapport à mon script initial, qui est capital, demande à être développé et assurera le succès du film car ce que demande le spectateur, c’est de l’émotionnel et, de ce point de vue, la création du personnage de Mélissa, sœur positive, aimante et fidèle, est une excellente chose.
Je reviens sur cette peur dont je parlais hier à l’idée de travailler avec Bernard Trémège. C’est drôle : elle disparaît dès que c’est commencé. Le travail en commun me procure au contraire une grande satisfaction.
VÉCU – SANTÉ – POIDS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je n’arrive pas descendre en dessous de 77 kg 200
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Tout à l’heure, Jean-Bernard G., du « Jour du Seigneur », est passé à la maison me déposer la cassette de mes magazines d’été. J’en ai besoin pour accompagner les bulletins de droit d’auteur à la Scam. J’y comptais pour bientôt, mais un coup de fil à la Scam a révélé que ce ne serait pas avant mars… Encore un truc qui foire !
Là, je vais être obligé d’entamer mon capital de 30 000 Fr.
Le point :
– Attente pour le projet « Un homme tranquille » pour le Jour du Seigneur
– Attente pour des « Rencontres » pour le « Jour du seigneur » en janvier (Jean-Bernard m’a dit que Nadette m’avait proposé)
– Attente pour savoir si la Sertis décrochera l’appel d’offres pour l’émission « Rencontres » sur FR3
– Vague espoir de travailler dans l’institutionnel (Rozé – l’ECPA – Son et lumière – Villa d’Alésia)
– Éventualité suggérée par T. de retravailler pour l’INC à la Sertis
VÉCU – ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – MA MÈRE
Idée (venant de :
1/ l’idée que Maman me protège
2/ un coup de fil à Son et lumière où je me suis entendu dire qu’il y avait besoin du « regard d’un réalisateur »…)
La mère morte d’un réalisateur audiovisuel, qui ne connaissait rien à la production de son vivant, s’y intéresse, se met à rôder dans les productions (invisible pour tous les vivants, bien entendu,), s’intéresse aux coups qui se montent et envoie son fils des impulsions pour qu’il téléphone à telle ou telle boîte, aille dans tel ou tel endroit pour y faire telle ou telle rencontre…
07/12/1989
VÉCU – POIDS
Ce matin au réveil : 77 kg 200 et, après avoir fait pipi caca : 77 kg !
08/12/1989
VÉCU – POIDS
Ce matin, après pipi : 76 kg 800 ! Passé en dessous de la barre des 77… !
VÉCU – CINÉMA – JEAN RENOIR- PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Midi : un moment de déprime
Simone Simon à Jean Gabin dans « La bête humaine » : « Je te l’ai déjà dit tout à l’heure : devant nous c’est barré… »
J’imagine que c’est Maman qui me transmet ce message.
Jean Gabin doit tuer pour Simone Simon. Et moi, qu’est-ce que je dois tuer ?
Et c’est elle qu’il tue !
Puis il se suicide.
Je n’arrive pas à savoir si j’avais déjà vu le film, si je connaissais cette histoire.
En tout cas, j’arrive sans mal à décrypter la signification de cela : pour avancer dans ma vie, faire mon travail de deuil et me transformer…
VÉCU – POIDS
(14 h)
Suis allé au bistrot place Gambetta manger une « niçoise sans huile et sans assaisonnement », comme d’habitude. Près de moi : deux filles visiblement vives et intelligentes. On a plaisanté (sur la tarte tatin, la banane, les sucrettes) mais je n’ai pas osé aller plus loin. Timidité.
Chez le coiffeur, ma coiffeuse habituelle, Noëlle, m’a dit que ça se voyait sur mon visage que j’avais maigri…
VÉCU – AMIS – JEAN M. – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Hier soir appelé Jean M. (on doit se voir mercredi prochain). Je lui dis que j’ai mis 10 ans à demander de l’aide à quelqu’un (pour « Mélissa »). Il me dit qu’en effet, c’est quelque chose de demander de l’aide. Il faudra que je le fasse parler davantage là-dessus.
09/12/1989
VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – POIDS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – MARC MARINO – AMIS – BENOÎT – ÉCRITURE
(18 h)
À la télé : remix de Earth Wind and fire : « September »… Colette…
Suis sensible aux souvenirs car, ayant minci (76,200 ce matin !) j’ai replongé dans ma garde-robe pour mettre de l’ordre et voir ce que je pouvais remettre (il y a pas mal de choses… Très vive satisfaction à remettre les anciens pantalons (dont certains presque jamais portés…) À cette occasion : revu des fringues qui m’ont rappelé Mathilde et Colette. Ai décidé de jeter pas mal de choses et, avec ça, certaines fringues de Mathilde qui étaient restées là.
10/12/1989
VÉCU – AMIS – BENOÎT – jazz – – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – MARC MARINO
(15 h)
Au lit, écoutant « Jazzland » au walkman, buvant du café.
Hier soir : suis allé à l’anniversaire de Béatrice, la copine de Serge H.. J’ai été bavard, rieur, dynamique. Il y avait là une seule fille libre (Florence), je l’ai fait danser (retrouvé le plaisir de danser, de conduire sa cavalière (m’a fait repenser à Mathilde, on dansait bien ensemble). Mais rien ne s’est passé entre elle et moi.
À un moment : la conversation s’aiguille sur le cinéma. J’attaque assez violemment deux films que l’ensemble de l’assistance a aimé : « Cinéma Paradiso » (dont je dis que c’est un film « dégoulinant d’humanité ») et « Le grand bleu »).
Et là, soudainement, le fait de me retrouver en contradiction avec des gens qui confirment deux succès publics m’amène à m’interroger sur ma propre création et me voilà parti à flipper, en pleine angoisse, qui ne s’est guère calmée depuis.
Mauvais rêves (enfant qu’on tue), mauvais réveil, mauvais dimanche (En plus, Marc Marino me parle d’un film écrit par Didier Lacoste et qui a été annulé ! En plus, au journal TV : annonce de la mort de Bruno Carette, des « Nuls »…
À noter tout de même, à propos d’hier soir, que deux mecs qui étaient là, Philippe et Benoît, et moi, on a eu (avant la discussion sur le cinéma) une discussion passionnée sur le jazz que Philippe joue (de la batterie) sur une péniche le jeudi soir et que Benoît et moi, on a pris rendez-vous pour aller l’écouter pour jeudi prochain.
Je note que j’écris plus volontiers sur ce carnet.
Je repensais hier soir au passé (le fait d’aller à une fête, de danser, le fait que j’aie parlé un moment de Michel S., de « Blue Sunset » et que j’aie dit que j’avais « vécu avec sa sœur ».
Je me disais que ce serait bien que la vie du passé revienne, mais en même temps que ça ne serait de toute façon plus pareil…
Dix ans ont passé. Je suis le même et j’ai changé. Et le monde autour de moi a changé. À cet égard, voir le premier film d’Éric Rochant « Un monde sans pitié », le film du désenchantement.
En même temps, je pensais à ce titre : « Un monde sans pitié » : bien sûr, on peut le prendre dans un premier sens : un monde dur à vivre, mais aussi un monde où vivent des gens (jeunes) qui ont appris à chasser d’eux-mêmes ce sentiment critiquable qu’est la pitié (pitié envers les autres et envers soi-même). À cet égard, vivre, comme je le fais en ce moment, avec Marc Marino est très instructif. C’est l’expérience d’une certaine dureté. Ce mec est dur. Il est là, à se battre pour monter ces coups. Il n’appelle plus sa femme, ne voit plus ses mômes, pèse 107 kg, est malade et aucune plainte ne sort de ses lèvres, sinon des espèces de soupirs-cris (« Qu’est-ce que ça indique ? » lui ai-je demandé. « Un peu de souffrance » a-t-il répondu.)
Non, il ne faut décidément pas que je compte sur Marc Marino pour me remonter le moral. Non : compter sur mes propres forces pour ce qui est du « Mestiere di vivere »… (me fait aussi penser aux reproches de Patrick C. à mon égard : être trop complaisant avec moi-même.)
C’est fou quand même mon incroyable fragilité, mon ultra-sensibilité à tout ce qui n’est pas approbation de moi… !
IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE
Dans un club de jazz, le mec, assis au premier rang, qui sort un mètre pliant de sa poche et mesure la distance qui le sépare du soliste, pour pouvoir dire plus tard : « J’étais à tant de centimètres de X… »
VÉCU – HANDICAP – RÉSILIENCE – RÉFLEXION
(21h05)
Choc. Je viens de voir au JT un document sur un homme, Orlowski, qui a perdu ses deux bras et qui, après une vie de combat, après avoir fait 11 ans de prison, est devenu peintre, peignant avec les dents. Quelle leçon !
11/12/1989
(Samedi 14 h)
Vécu – télévision – ma mère
Je regarde la télé et je reconnais les images de mon sujet « Le cricri », pour FR3 Dijon.
Personne ne m’avait prévenu de la diffusion sur le national.
Ce matin, j’appelle le responsable de la case d’accueil (sports loisirs), Bernard Pero. J’en profite pour prendre rendez-vous avec lui. Puis j’appelle Dijon. Bouhin, très aimable, me dit qu’il va me mettre sur le prochain magazine de l’air.
Encore des espoirs…
Je pense, une fois de plus, que c’est Maman qui m’a mis devant la télé et m’a fait appuyer sur le bouton de FR3 à cette heure-là…
Bien sûr, après, il faut accompagner le mouvement. Moi aussi, je dois agir. (Jean M. a dit qu’avant j’étais « apragmatique » !)
VÉCU – AMIS – CAMILLE – TÉLÉVISION – TRAVAIL
(14 h)
Frémissement : Camille m’a appelé et Jean-Jacques P. a répondu à mon message…
(18 h)
Le Jour du Seigneur m’appelle pour un jour de travail le 27…
Le redémarrage est lent. Mais il se fait ?
12/02/1989
VÉCU – POIDS – MÉMOIRE – APPARENCE – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – CINÉMA – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – AMIS – MA MÈRE – MON NEVEU JEAN-MARC
Ce matin : 76 kg !
(13h45)
Je viens d’exhumer de mes archives les photos faites à Marseillan, à l’été 79, où j’avais demandé à Colette de me photographier entièrement à poil.
Ces photos sont un peu désespérantes car elles montrent clairement et cruellement que 10 ans ont passé et ne reviendront jamais plus. Non seulement j’étais plus mince (minceur après laquelle je cours avec mon régime) mais toute ma carrure était différente. Ce qui est fou, c’est que je me sentais gros. Et cette idiote qui ne me disait aucun bien de mon corps… ! Alors que mon corps était mince, bien équilibré et que j’avais une tête intéressante… !
J’étais beau, bref.
Aujourd’hui, à 43 ans, je me suis épaissi et cela, rien ne le changera. Il faudra faire avec. Peut-être l’exercice physique peut-il me muscler et donc me baraquer… Mais je ne perdrai pas mon volume. Aujourd’hui, j’ai du volume, c’est incontestable. Ce que je n’arrive pas à bien voir sur les photos de Marseillan, c’est mon visage (car caché sous barbe épaisse). Avais-je aussi un visage plus mince ?
(Une heure du matin)
Je me sens bien, excité, prêt à vivre…
76 kg 400 au coucher.
Demain matin, j’ai des chances d’être dans les 75… !
Suis allé au cinéma. Vu « Le bourreau » de Berlanga. Très bon. Vu « La ronde » d’Ophüls. M’a un peu déçu. Beaucoup moins bien que « Lola Montès ». Et aussi, d’Ophüls, j’adore « Lettre d’une inconnue ». J’aimerais le revoir.
Rentré maison. Eu envie de téléphoner : très bon signe = retour dans le monde.
Appelé Anne L. pour répondre à carte naissance fils. Elle m’a dit que lorsqu’ils étaient venus dîner ici, au printemps, elle m’avait trouvé très mal. « Je n’ai pas eu le courage de t’appeler après… » a-t-elle dit. « Les gens déprimés dépriment les autres… »
Loi de la vie : ne pas compter sur les autres pour vous remonter le moral.
Bref, en ce moment : nette impression de sortir du tunnel.
Confirmé par Olivia, mon astrologue-amie (l’ai appelée. Elle m’a engagé à l’optimisme dès 1990. Professionnellement (inclus « Mélissa ») et, par voie de conséquence, affectivement.
Elle m’a fait des confidences sur sa propre vie. Elle a un amant. Elle va se faire opérer du visage. Je dois la rappeler le 8 janvier.
Maman, je t’aime
Il n’y a qu’une chose qui m’inquiète et beaucoup : Jean-Marc. Il m’a laissé un message ce soir au répondeur qu’il a abrégé car il avait du mal à parler. Il revenait de l’hôpital.
Je me fais vraiment du souci pour lui.
Il y a des choses que je préfère ne pas écrire (« Parler rend les choses réelles… »)
(2h03)
J’écoute « Ici et maintenant ». Christian (prédicateur chrétien) parlait. L’animatrice lui dit qu’elle voudrait dire au revoir car Radio Aligre allait couper à 2h. Il dit alors qu’il lui laisse son numéro de téléphone hors antenne pour qu’elle le rappelle au cas où il n’y ait pas de coupure, comme s’il avait senti que 2 h seraient dépassées… Elle passe une chanson. Fin de la chanson. Elle reprend, repasse la parole à Christian. Toujours pas de coupure. Il y a eu effectivement coupure, mais Christian a eu le temps de parler du Seigneur et de s’adresser aux Juifs en disant que Jésus, Paul, Mathieu étaient juifs. Pour justifier le fait qu’il n’y ait pas encore de coupure, il a dit « Le Seigneur est avec nous ». Quant à cette parole aux Juifs, elle me fait penser à Mathilde et à l’idée qu’un dépassement de la religion juive signifie pour moi un dépassement de la judaïté de Mathilde qui m’a beaucoup complexé…
Il me semble être entré dans un univers de signes…
13/12/1989
VÉCU – POIDS – MES PARENTS – MON FRÈRE RENÉ- CINÉMA – TRAVAIL – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – AMIS – SERGE G. – VAN GOGH
Ce matin : 75 kg 800 !
Je veux noter ici une pensée qui m’est venue ce matin : j’écrivais il y a quelques temps sur le « tunnel » des années 80. Je note aujourd’hui qu’elles se sont ouvertes sur la mort de Papa et se sont closes sur celle de Maman. Mais je ne sais pas décoder ça…
Ce matin, vu un film sur Canal + (« L’entourloupe » de Pirès). Le film : pas important mais, dans le film, moments de jalousie. Repensé à la jalousie, au désir, aux souffrances de l’amour. Pensé que je me suis tenu à l’écart de ça par autocastration, mais que je vais y revenir (repensé à la Grèce, au pêcheur qui avait peloté Mathilde sous l’eau parce qu’elle avait les seins nus et au regret que j’ai toujours traîné de ne pas avoir cassé la gueule à ce mec… !
Repensé aussi à Mathilde me disant qu’un mec lui avait plu dans l’avion qui nous ramenait de Venise.
Dans les deux cas (seins nus provocateurs – déclaration d’intérêt pour un mec), j’y vois une conduite consécutive à une attitude de ma part consistant à la déprécier (Venise : j’ai dormi – Grèce : j’ai écrit sur mon carnet que je ne la trouvais pas belle et elle a lu mon carnet)…
(14h30)
Pierrette Panou (une agente vers laquelle m’avait dirigé Bernard Trémège pour défendre mes intérêts professionnels) et Édith C. ne me rappellent pas. Jean M. vient de décommander rendez-vous de ce soir. Ces contretemps m’agacent. La vie revient, mais cette saloperie de mort-castration à la peau dure…
Réponse : il faut être positif. Se résigner, bien sûr, s’il le faut, mais avant, tant que c’est possible : agir ! Ainsi, sans doute, en ce cas précis : retéléphoner.
Quant au rendez-vous avec Jean, bizarrement, il est remplacé par un autre, avec une toubib à qui mon frère René m’adresse pour faire un film (?) anti-tabac. Peut-être est-ce encore un signe ?
En tout cas, le rendez-vous avec Jean est remis à vendredi.
Je repense (mais ne l’ai-je pas déjà noté ?) à Serge G. me racontant qu’alors qu’il écrivait un bouquin sur Van Gogh, sa compagne rajoutait un troisième couvert…
Commentaire du 24 janvier 2019 :
J’y ai souvent repensé. Je trouve ça vraiment frappant et magnifique !
– Commentaire écrit à 72 ans
14/12/1989
VÉCU – POIDS
Incroyable, mes oscillations de poids : avant-hier au coucher : 76 kg 2 et 75,8 au réveil hier matin. Or hier soir : 77 kg 600 ! Et de nouveau 75,8 ce matin !
Enfin, bref : tant mieux !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVE
Rêve de cette nuit : une jolie fille rentrant dans une assemblée. Un mec fort ne l’avait pas encore remarquée. Je faisais en sorte qu’il la remarque. Elle lui plaisait visiblement beaucoup. Il n’arrêtait pas de la regarder et de me brutaliser en même temps. Je lui disais « Doucement ! »
Commentaire du 2 février 2019 :
Interprétation : le mec fort, c’était moi avant, avant mon régime, et ce rêve concerne mon retour à la sexualité après ma dépression, retour durant lequel celui que j’étais faisait pression sur celui que j’étais en train de devenir…
– Commentaire écrit à 72 ans
VÉCU-ARGENT-MA MÈRE
(12h30)
Allé à la banque ce matin : il me reste 24 000 Fr. inclut les 9500 d’Assedic de ce mois-ci ! Le capital laissé par Maman est donc entamé. Là, il est bien vrai qu’elle me protège puisque c’est avec son argent que je vis…
CINÉMA – ENFANCE – ABANDON
«Maicol » : un film italien sur un enfant oublié par sa mère dans le métro. Pourrai-je le voir ?
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – SIGNES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(19h30)
Aujourd’hui, très bonne séance de travail avec Bernard. Il a eu l’idée que la scène pré-générique à laquelle je pensais soit la « scène primitive » vue par Zoltan ! Et, en plus, qu’on y trouve les éléments fil à linge – électrophone – boîte d’allumettes (que l’on retrouvera plus tard dans le film). Super ! Et après cette scène : scène où il visionne un casting. L’assistant lui dit : « Celle-là, elle joue juste. » Il répond : « Non. Ce qui m’intéresse, c’est de mettre du vrai dans du faux et du faux dans du vrai ! » (Formule de moi) Toute la problématique du film est posée, en liaison avec l’archéologie de Zoltan… !
(20h50)
Je suis surexcité…
Dans la série des signes : je montre à Bernard le programme des « Éternels du cinéma européen » (que j’avais pris, comme par hasard, et punaisé au mur. Or, le 29 décembre, est programmé « Le voyeur » (film qui m’a marqué et nous servait de référence dans notre écriture) On va y aller ensemble…
15/12/1979
VÉCU – POIDS – AMIS – BENOIT – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – MON FRÈRE RENÉ – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – DÉPRIME – MON NEVEU JEAN-MARC – AGNÈS
Ce matin : 76,600 !
Pris 800 g depuis hier… !
Décidément, il va falloir que je fasse du sport. Je n’y coupe pas !
Décidément, c’est une fausse note. Mais peut-il y avoir seulement des notes justes ?
De plus, ce n’est pas tout à fait vrai et ma première réaction (sport) est la bonne.
Non, ce n’est pas une fausse note mais, une fois de plus, un signe…
Mais je ne m’étonne plus de rien. Les choses sont inscrites.
C’est comme quand j’ai quitté Benoît, Estelle et Danielle, hier, dans la voiture, « On se revoit » ai-je dit. Benoît a répondu : « C’est obligé. Il s’est passé trop de choses. » Le mot « obligé » est d’une justesse remarquable. C’est le destin.
(14h30)
Déjeuné avec mon frère René et Jean-Pierre L.. René parle de ses soucis d’argent, dit que les problèmes avec les entreprises provoquent en lui des « états d’âme ». Il me fait flipper. Là, tout de suite : retour léger de la déprime.
De plus, ce matin, alors que je parle à Marc de l’idée de Bernard Trémège : Christopher Walken, il trouve l’idée bonne et appelle un copain à lui (F.) qui est en train de dealer avec Christopher Walken : son agent demande 1 million de dollars !
Avec ça, la pensée me revient que je n’ai pas de boulot.
Enfin, il faut garder confiance…
Note sur Jean-Marc : s’il revenait de l’hôpital et avait du mal à parler, c’est qu’il s’était fait arracher quatre dents…
Tant mieux !
Dans ma progression, il y a des contretemps. Il faut le savoir. Le million de dollars de Walken en est un. Un autre, moins important (mais tout compte dans une vie) : Agnès est malade et ne pourra pas venir ce week-end…
16/12/1979
VÉCU – AMIS – JEAN M. – RÉFLEXION
Hier soir, dîner puis ciné (« Valmont ») avec Jean M.. Relation bizarre : il me dit que j’ai « un imaginaire » et, en même temps, il me fait flipper (« Il faut des relations – Il y a beaucoup d’appelés – Tu n’as fait qu’un court-métrage »)
Je me dis parfois qu’il vaudrait mieux que j’évite les gens qui me font flipper, mais je rectifie : il me faut les affronter. La vie n’est jamais faite que d’encouragements !
VÉCU – POIDS
Ce matin, revenu à 76 kg.
VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – MARC MARINO
Ce matin, Marc m’a dit qu’il pensait que son ami Marianne était intime avec Walken…
Dis aussi que, si coup de cœur, Walken pouvait se mettre en participation…
VÉCU – AMIS – FEMMES
Je revois Estelle m’accueillant à l’entrée de chez Serge H. en tapant sur son tambourin…
Je lui dis l’autre soir en sortant de la péniche ou on était allés écouter l’orchestre de Philippe : « Benoît, c’est ton mec… »
– « C’est pas mon mec ! »
– « C’est ton copain, quoi… »
– « C’est mon copain. Il me protège des autres mecs… » ! !
VÉCU – MARC MARINO – THÉÂTRE
(17h30 – Théâtre du Lucernaire)
Amené là par Marc Marino, je m’emmerde…
17/12/1979
VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – SIGNES
(11 h)
J’apprends que Lee Van Cleef est mort !
Juste deux jours après que nous ayons pris la décision, avec Bernard, de rajeunir notre personnage… !
Choc.
Vraiment : comment ne pas être troublé ?
VÉCU – CINÉMA
(13h10)
J’appelle Gérard D. pour lui dire que je crois en lui comme réalisateur. Il me dit qu’il est en train de réaliser un film… !
VÉCU – SYNCHRONICITÉ – « SIBYLLE »
(18h10)
Ce n’est qu’aujourd’hui, parce que je suis dans la synchronicité, que je songe à noter un fait survenu il y a deux mois : visionnage de « Sibylle » prévu chez copain d’Olivier D..
Au dernier moment, une fois montés chez lui, le mec dit : « Non, on va le voir chez un copain… »
C’était dans le même immeuble où j’avais tourné « Sibylle » !!!
VÉCU – AMIS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(23h10 – « Jules César » à la télé. Je regarde distraitement)
Hier matin rappelé Jean M. pour lui dire que je voulais parler de nouveau avec lui (on s’était vus la veille au soir) (Je voulais lui reprocher de ne pas me tenir un discours plus encourageant). Il me dit qu’il travaille avec une étudiante et qu’il va me rappeler. Je lui dis que je suis là jusqu’à 16 h. Je sors, je reviens : pas de message de lui.
Aujourd’hui : pas d’appel.
Je le rappelle. Il me dit qu’il a travaillé hier soir jusqu’à 17h et qu’aujourd’hui sa mère est venue. Je lui fais comprendre que j’aurais aimé qu’il m’appelle.
Pour l’heure, il couche ses mômes, propose de me rappeler. C’était à 20h30. Il est 23h15, il ne rappellera pas, je le sens.
Mais, entre-temps, le téléphone a sonné : c’était Bernard Trémège qui m’appelait pour la mort de Van Cleef et pour me proposer qu’on se voie demain. Un coup de fil en remplace un autre.
À noter : devant la non coïncidence de Jean avec mon désir, j’ai retrouvé la même colère envers Colette… !! ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cette colère. Je veux revenir à un certain état, mais je n’en veux pas les aspects négatifs. À ce genre de problème, depuis deux ans, j’ai répondu par l’inhibition (pas de désirs, pas de risque qu’ils soient déçus). Aujourd’hui, je reviens au désir, mais il faudrait que j’y revienne plus fort qu’avant. Ainsi, il serait sans doute temps de comprendre que Jean est un pervers qui prend son pied à décevoir les désirs des autres. C’est aussi simple que ça.
Longue conversation téléphonique tout à l’heure avec Jean-Bernard G., à qui je reproche de ne plus venir à moi, qui le reconnaît, dit qu’il se protège et dit qu’il veut pouvoir me prouver quelque chose (comme cet été). Je lui dis qu’il a aussi prouvé sa valeur par ses remarques sur le scénario.
Il a du mal, à 23 ans, à être copain avec un mec de 43. On en est là.
Conversation téléphonique avec Serge H. sur la séduction (à propos de Mathilde, je lui dis quelque chose que je découvre en le lui disant : c’est que je suis entré dans sa fantasmatique, je l’ai faite mienne : la confusion virilité-argent). J’explique à Serge qu’un monde sans séduction serait terriblement ennuyeux, mais je veux séduire par ce que je suis, en restant moi-même. Lui parle de jeu de la séduction, il dit que c’est de la merde et qu’il faut en sortir.
J’aurais bien voulu qu’il me dise par quoi il remplaçait la séduction, mais il a abrégé la conversation à cause du téléphone. J’ai parlé de se voir, mais il a prétexté avoir du travail devant lui et m’a dit qu’il me rappellerait.
Quant à Philippe W., je l’ai rappelé comme convenu samedi en fin de matinée. Il s’était couché tard. M’a dit qu’il me rappelait. Ne l’a jamais fait
C’est ainsi : il n’y a pas que du positif
VÉCU – POIDS
76 kg au coucher
18/12/1989
VÉCU – POIDS
75,4 au réveil !
VÉCU – AMIS
Appelé Hilka. Longue conversation. Elle me dit à un moment que ne pas s’excuser n’est pas une preuve de force, mais de faiblesse.
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL
Aujourd’hui : message de Marie-Pierre T. du Jour du Seigneur pour « Rencontres »…
Elle doit me rappeler.
Frémissement.
19/12/1989
VÉCU – POIDS
Ce matin : 75 kg !
La vague est irrésistible…
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
Hier, Bernard a eu une idée géniale pour l’» hamartia » de Zoltan : sa mère est cascadeuse, il la filme en super 8. Elle meurt alors qu’il la filme… !
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL
(11h35)
Je sors du rendez-vous avec Pero (je vais à pied au Jour du Seigneur). Très bon contact avec Pero. Il doit me rappeler.
Merci, Maman.
VÉCU – CHOSES VUES – MON FRÈRE NINI
(12h10)
Je descends l’avenue Niel et mon regard tombe sur le nom d’un restaurant : « Nini ». Restaurant casher !
Je pense à toi, mon frère.
Les deux deuils se sont annulés l’un l’autre.
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Dit par moi à Alain S. : « On ne quitte pas un psychanalyste parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il est bon… ! »
VÉCU – MON FRÈRE NINI – MA MÈRE
Ma conviction est que Nini a ajouté sa protection à celle de Maman
Et qu’il prenne les traits d’un juif nourricier (restaurant casher « Nini ») n’est sûrement pas sans signification (réconciliation ?)
VÉCU – MUSIQUE – AMIS – FEMMES – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(2h30)
Retour du « Café de la plage ». Crise de confiance. Retour des vieux sentiments (d’avant le deuil). Pourtant il ne s’est rien passé.
Après jazz, problème pour rentrer : je n’ai pas de voiture + alors que je veux lui donner mon numéro, Danielle, la copine d’Estelle, me dit : « Ça ne m’intéresse pas. Tu n’as qu’à m’appeler… »
Ce qui me déprime, c’est cette proximité des rapports de force…
Pourtant, en rentrant : message de Bernard Trémège pour les horaires de train pour aller le voir vendredi : c’est ça (l’écriture de « Mélissa ») qui doit compter. Le reste est sans importance.
Seulement, en moi, s’est réintroduit le doute : et si ce n’était pas vrai ? Si Maman ne me protégeait pas ? Si Jean M. avait raison et que je ne fasse jamais « Mélissa » ? (Celui-là, d’ailleurs, il devait me rappeler depuis dimanche soir ! On est mardi soir !)
Ce qui est fort probable, c’est que si Danielle me tient ce langage, c’est qu’elle se situe dans un rapport à « intentions sexuelles » et que, dans ce cadre-là, elle veut que je la mette à l’abri du manque en étant le désirant.
Ce qu’elle n’a pas compris (mais peut-être, enivré par mon retour à la vie, ai-je été équivoque ?), C’est que je n’ai pas d’intentions sur elle ! Je ne la rappellerai donc pas.
21/12/1989
VÉCU – FEMMES – DANIELLE – CAMILLE
Amusant que j’aie fini les notes d’avant-hier par notes sur Danielle : ce matin, reçu un petit mot d’elle où elle s’excuse de m’avoir envoyé balader, me dit qu’elle a cherché mon numéro dans le Minitel, que c’était occupé. Elle me dit qu’elle n’appelle jamais les gens car elle a peur de déranger.
Lui ai répondu par un petit mot moi aussi où je lui dis qu’elle ne me dérangera pas, que j’ai envie de communiquer.
La pensée me vient qu’elle tombe amoureuse de moi… Je ne sais pas.
Hier, avec Laurent H., chez Camille G.. Il est catégorique, violent, cynique.
Il la fait chier.
J’appelle un taxi.
Il reste. Sur le pas de la porte, elle réagit mal. Je reviens pour lui dire (à lui) de partir avec moi.
Il grogne, dit qu’il était sûr que j’allais revenir pour l’empêcher de rester seul avec elle, pour moi. Je ris. Camille arrive, me dit de partir, qu’elle s’occupera seule de lui.
Une fois rentré, 25 minutes après, je l’appelle. Il parle de son frère (qui a fait de la taule). Elle me dit que ça va.
Ce matin, je la rappelle car je me sens un peu coupable de l’avoir amené chez elle (mais je ne pouvais pas prévoir… !) mais il est 11h15, elle se réveille, elle dit qu’elle me rappellera.
VÉCU – TÉLÉVISION – CINÉMA OU TÉLÉVISION – JEAN-JACQUES P. – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
Tout à l’heure : déjeuné avec Jean-Jacques P..
Petit flip car, alors que j’évoque « Mélissa », il évoque ce qu’il a lu et dit que ce n’est pas très commercial.
Flip au souvenir de Mathilde me reprochant de « fondre comme une bougie » à l’annonce de mes échecs.
Je me demande s’il est bon de fonctionner comme je le fais, sur la certitude que « Mélissa » va se faire, sans envisager (et assumer) l’éventualité d’un échec ?
Conversation avec Jean-Jacques P. : il proclame son désir de faire du divertissement sans ambition culturelle. Je lui dis que je sens qu’il m’enferme dans une image restrictive. Il le confirme (« ayatollah de la culture » !)
En même temps, je lui montre que chaque fois qu’on a failli travailler ensemble, je me suis coulé dans son moule (mais il va – tout en disant que c’est pour ça qu’il m’aime – jusqu’à me rappeler que je suis arrivé en lui disant, lors de la préparation du Sphinx : « Voilà ce que j’ai pensé ». Il est plein de contradictions, d’approximations. Il veut adapter du Tchekhov et en faire du spectacle. Il me demande de lire l’adaptation faite par un réalisateur bulgare fauché. Il me place dans les « culturels » mais fait appels à moi spécialement quand ce n’est pas payé !
Bref, l’avis d’un mec comme ça ne compte pas.
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Je repense à Laurent H. me disant de Mathilde qu’elle était « méchante » (et que sa femme avait pensé comme lui).
Mathilde méchante ?
Je ne dirais pas ça. Dure, peut-être, oui. Et encore, pas avec moi lorsqu’elle m’aimait…
VÉCU – POIDS
Parce qu’hier, chez Camille, j’ai mangé deux tranches de foie gras et bu du champagne, ce matin j’ai repris 600 g. Ce n’est pas trop catastrophique.
Je tourne autour de la décision de faire du sport.
Passer de la volonté passive (ne plus fumer – ne plus manger) à la volonté active (faire des efforts). C’est dur pour moi.
VÉCU – SENTIMENTS
Je repense à la rectification de Danielle, à la jalousie d’H. : ah, le foisonnement infini des sentiments !
VÉCU – AMIS – ZYF – AMOUR
Hier matin : conversation téléphonique avec Zyf qui m’a dit qu’il allait mal et que je rappelle.
Au cours de la conversation, on parle de Sylviane.
« Qu’est-ce qui vous lie ? » lui demandé-je. « Qu’il s’est passé des choses entre nous que je n’ai vécu avec personne d’autre… »
Bonne définition de l’amour. Je saurai m’en souvenir.
VÉCU – AMIS – CAMILLE – LAURENT H.
Camille ne m’a pas rappelé. Elle a dit qu’elle le ferait (avant-hier !) Je suis persuadé qu’elle m’en veut de lui avoir ramené ce connard de H.… !
Lui : il sème la merde dans mes amitiés, mais il n’aurait pas un mot d’excuse…
Trop con pour ça.
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – HISTOIRE – ROUMANIE
Hier : séance de travail avec Bernard. Suis allé chez lui pour la première fois. Agréable. M’a fait découvrir la musique de Phil Glass pour « Mishima » de Schrader. Continuateur de Herrmann. Très beau.
Avons construit : 1/ parents de Cora et Mélissa 2/ scène où, après échec au lit, Zoltan allume écran image à échelle double. Cora lui dit avec intuition de quoi il s’agit. Il est atteint. Elle lui dit qu’il se rassure. Bien que la vérité d’un être lui arrive d’un autre (surtout Zoltan qui est psychotique).
En arrivant à la gare de Méru, Bernard m’a apprit les nouvelles de Roumanie. Très important.
VÉCU – FEMMES – DANIELLE – MON FRÈRE RENÉ
Danielle D. m’a appelé, je n’étais pas là.
L’ai rappelée hier soir en rentrant. Elle m’a invité à passer le réveillon de Noël avec elle, sa mère et des copains. Ça me fait plaisir de ne pas rester seul pour Noël.
Hier, René a appelé. Je n’étais pas là, Marc a pris le message. Il m’a appelé chez Bernard pour que je rappelle René, croyant que c’était au sujet des Fêtes. Je rappelle René : c’était pour venir se raser ici ! Pas un mot sur les Fêtes : « À un de ces jours… » C’est drôle que ça me fasse aussi mal (pour lui et pour moi).
VÉCU – AMIS – JEAN M.
Jean M. ne m’a jamais rappelé !
J’essaye de me mettre à sa place, si l’on peut dire : pourquoi cette réticence à m’appeler ?
Bien sûr, il faut faire la part d’une inertie habituelle chez lui, mais aussi, je pense : quand j’ai appelé en lui disant que je voulais reparler avec lui, il a bien dû se douter que ce n’était pas pour le féliciter. Il se doute donc que ce n’est pas pour une chose agréable qu’il me rappellerait…
Alors, pourquoi me rappeler ?
Il se qualifie lui-même de lâche. Ça lui va très bien.
VÉCU – AMIS – FEMMES – CAMILLE
Je me dis que Camille doit me prendre pour un rigolo : je ne la fais pas travailler – je l’ai fait entrer chez un agent qui ne lui apporte aucun boulot – je fréquente et lui amène un connard… ! Bref : elle n’a pas dû se féliciter de ses rapports avec moi !
(15h30)
Rebondissement de dernière minute : j’appelle Camille, elle m’apprend qu’elle a fait l’amour avec H.. Je l’avais envisagé comme possible, mais sans le formuler explicitement.
Chez elle : ambivalence.
À LIRE – AMOUR – FEMMES
Lire « Feu mon histoire d’amour » par Alain Bonnand. Il a écrit : « Les femmes sont la meilleure thérapeutique au mal qu’elles nous font. »
VÉCU – MA MÈRE- PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je suis en train de penser que tout a commencé pour moi lorsqu’Irène G., le jour de l’enterrement, m’a dit : « Tu verras : elle va te protéger… »
VÉCU – AMIS – FEMMES – CAMILLE
Je reviens sur Camille : elle m’a dit que, si elle ne m’appelait pas, c’est qu’elle avait un peu honte…
VÉCU – POIDS – SPORT
Aujourd’hui suis allée à la salle de sport rue Pixerécourt pour prendre des renseignements (forfait 2500 Fr. pour l’année).
24/12/1989
VÉCU – POIDS
Ce matin : 74,8 !
Incursion dans les 74…
Vu que je faisais 75,6 hier matin, je n’aurais pas cru descendre si bas aujourd’hui…
VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
(17h40)
Je vais voir « Sabrina », avec Audrey Hepburn. Je repense à cette soirée où je suis sorti avec Colette, après notre rupture. Elle était déjà avec Marc L. et avait des problèmes avec lui. Elle s’en est prise à moi : « C’est ta faute, aussi : tu m’as habituée à répondre à tous mes désirs… ! »
25/12/1989
VÉCU – FEMMES – DANIELLE
(14h30)
Hier : soirée chez Danielle D..
J’en suis déçu. Pourquoi ? Qu’est-ce que j’en attendais ?
Je crois que je souhaitais qu’elle tombe amoureuse de moi, comme je l’avais écrit. Ça aurait flatté mon narcissisme et j’aurais pu jouer avec elle. Mais il n’en est rien et je suis déçu.
Pourtant, ce que je dois me dire, c’est que ma propre attitude non-séductrice est en cause. Relations entre les êtres : interactivité. Elle a certainement très bien senti que je ne voulais pas autre chose que des rapports copains et moi je suis là, bêtement, à regretter qu’elle ne soit pas amoureuse.
Aujourd’hui : atmosphère de lendemain de fête. Un peu tristounet.
Mauvaise nuit. Ai rêvé que je pleurais sur mon sort, ça agaçait Jean-Bernard G..
Mauvais réveil.
À la fin de la soirée : conversation seul avec Danielle. Je lui dis que je n’aime pas qu’on ne m’aime pas. Elle dit que hostilité à cause de sa différence. Reconnaissance de son existence (ce qui lui importe en ce moment en analyse). Amour ou haine qui confirmeront pareillement qu’elle existe. Je critique cette assimilation, disant que l’amour est irréductible à autre chose.
Je repense à cette phrase de G. : « Vous prenez vos désirs pour des réalités ». L’histoire de Danielle ne serait pas grave si elle ne s’étendait pas au reste de ma vie : ne suis-je pas en train, en général, de prendre mes désirs pour des réalités ? Je m’en veux de piétiner dans l’illusion. Il faut savoir rêver mais pas à tout bout de champ (ne plus rêver a été le cœur de ma dépression post-mathildienne)
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
Bernard Trémège vient de m’appeler pour me souhaiter un joyeux Noël. Ça me fait plaisir. Rappel d’un espoir à garder à travers la morosité.
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – JUIFS – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Radio au casque. Madame Mendès-France parle des territoires occupés. Deux années d’intifada. Le début de cette résistance ayant coïncidé avec ma rupture avec Mathilde, je m’en souviendrai toujours. Je me demande parfois s’il n’y aura pas un jour une nouvelle guerre entre les pays arabes et Israël et Madame Mendès-France a clairement formulé quelque chose que je me disais obscurément : on peut se demander si ce n’est pas ce que veulent certains juifs.
Et on peut se demander aussi – pour être tout à fait honnête – si ce n’est pas en fantasme (non en réalité) ce que je désire moi-même, eu égard à mon contentieux avec une juive qui s’est transformé en hostilité envers les Juifs (hostilité envers tout ce qui a été castrateur pour moi).
26/12/1989
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – VOYAGES
Dans un film (« Story ») un couple va passer quelques jours à Hong Kong. Ça me fait me souvenir de Mathilde :
L’heure des voyages viendra-t-elle jamais pour moi ?
VÉCU – MA MÈRE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVE
Cette nuit : rêvé de Maman. Je lui prodiguai des soins. Mais je ne sais plus si elle était morte ou vivante. Ai-je fait ce rêve pour en arriver là (j’en suis à l’état de veille) : ne pas savoir si elle est dans le néant ou si elle veille sur moi ?
27/12/1989
VÉCU – POLITIQUE – ROUMANIE
Hier soir : image du procès des Ceausescu : terrible !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVE
Cette nuit rêvé que je chantais…
VÉCU – POLITIQUE – ROUMANIE
Vu dans reportage en Roumanie : une femme avait enlevé toutes les photos des Ceausescu et les avait remplacées par… des photos du feuilleton « Dallas » !
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL
(15h35)
Salle de montage « Le jour du Seigneur ». Aujourd’hui : mon premier jour de travail depuis trois mois !
Avant de venir, ça m’angoissait. Une fois dedans, ce qui émerge, c’est l’attente. Toujours attendre… Mais mieux vaut ça qu’attendre chez moi !
CINÉMA – « MAICOL »
Des nouvelles de « Maicol » : il passe dans deux cinémas à Paris. Aujourd’hui : interview du réalisateur Brenta dans « Libération ».
Il dit que Maicol et sa mère ont le désir inconscient de se séparer.
Je comprends pourquoi je me suis intéressé à ce film. Mais moi, la disparition de Maman que j’ai en un sens désirée, m’a incroyablement rapproché d’elle…
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL – MA MÈRE
(16h35)
Je viens d’appeler la Sertis. Ils ont gagné l’appel d’offres pour « Rencontres ». Lavalle m’a dit qu’il ferait appel à moi (pas pour la première émission, car il doit faire appel à des immigrés, mais par la suite). J’ai dit que je le rappellerai. Mieux vaut ça que rien, même si ce n’est pas immédiat…
Bien entendu, je me demande si cette nouvelle prend ou non place dans la « protection ». Est-ce la fin du cycle infernal ? Je n’ose y croire vraiment. Est-ce Maman qui a fait Jérôme B. m’appeler pour m’inviter au théâtre, le 30 novembre, et qui m’a fait parler avec Lavalle au sujet de l’appel d’offre… ?
VÉCU – AMIS – LES AUTRES
Aujourd’hui pourtant : mal-être car j’ai appelé Marc à la maison : pas de téléphone pour moi.
J’ai appelé des gens et ils ne me rappellent pas. Ça me fout en colère (Jean M. – Philippe W. – Yves C. – Danielle D.).
Comme quoi ne suffit pas de faire le premier pas : même malgré ça, il y en a qui ne répondent pas ! Merde : tant pis pour eux… !
Si j’arrivais à m’en foutre, ce serait l’idéal !
Mais je ne m’en fous pas. : Le cas le plus incroyable est celui de Jean-Bernard G. qui m’a purement et simplement dit qu’il ne pouvait pas être mon copain (différence d’âge – différence de « statut »)
Je crois que, par-dessus tout, cela ne doit pas m’empêcher de continuer à faire des ouvertures aux autres, mais tout en m’attendant à ce que ça ne marche pas forcément.
28/12/1989
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVE
Cette nuit rêvé que j’affrontais un mec très fort pour lui reprendre des pierres précieuses.
J’y arrivais, puis il reprenait. Je les reprenais et ainsi de suite. Quand je me suis réveillé, c’était lui qui les avait, mais je n’avais pas abandonné la lutte.
Je considère ce rêve comme très positif.
Commentaire du 2 février 2019 :
Encore un rêve de conflit entre mon moi ancien et mon moi nouveau…
– Commentaire écrit à 72 ans
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL – MA MÈRE
Je reviens sur l’appel d’offres Sertis : quelque chose en moi (quelqu’un ?) me disait qu’ils l’auraient…
Pourvu que ma joie demeure… !
VÉCU – LES AUTRES
Je repense à mes difficultés à établir des contacts avec les autres… Il faut remédier à deux années de solitude !
(15 h)
Yves C. m’a rappelé (problème de répondeur).
Très bonne reprise de contact.
VÉCU – « SIBYLLE » – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
Ai appelé Pierrette Panou (que je dois voir avec Bernard) pour la prévenir que je lui envoie cassette de « Sibylle ». Elle s’est montrée très heureuse de me voir, de recevoir le film et très aimable. Autre qualité de rapport : je l’impression d’être considéré.
C’est une idée de Bernard : il me dit qu’elle a déjà contribué à monter des films…
VÉCU – FEMMES
Retrouverai-je jamais le contact avec les femmes ?
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Je repense au mot de G. à propos du conflit entre Mathilde et moi : problème de narcissisme.
Femme d’aujourd’hui : en a assez que son narcissisme soit déçu. Veut l’action, l’argent, le pouvoir, le plaisir.
Mathilde : chef d’entreprise. Mobile (voyages de travail et de vacances). N’a pas accepté que je ne l’approuve pas dans ce domaine. Impression chez elle que sa valeur n’était pas reconnue par moi. L’a fait reconnaître par d’autres. Impression aussi de ne pas trouver en moi un partenaire à sa hauteur. Exigences. Soit qu’elle constate qu’il était impossible de me changer soit qu’elle s’y refuse par considération éthique : rupture.
Tout ça est très matériel, mais très clair et absolument incontournable. Ça relativise l’amour.
VÉCU – TÉLÉVISION – AMIS – RENAUD B.
Un autre qui ne me rappelle pas bien que je lui ai laissé – comme aux autres – un message chaleureux : Renaud B..
Mais comme ça changera quand je serai connu !
Peut-être que ce jour-là, je me foutrai complètement de lui. Il se sera passé tant de choses !
VÉCU – MARC MARINO
(19h55)
Je viens de rappeler vertement à Marc Marino combien il a été dur avec moi et à quel point c’était un coup bas (devant ma fille, en plus) lorsqu’il m’a crié que j’étais au chômage endémique parce que je me fâchais avec tout le monde. Du coup, il est sorti !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Repensé à Mathilde et à son narcissisme : je me demandais comment elle avait pu accepter qu’il soit piétiné avant (adultère – avortement – refus du mariage – notes sur carnet – dévalorisation verbale) jusqu’à ce qu’elle réagisse. Finalement c’est qu’elle soit restée avec moi aussi longtemps qui est frappant et non la rupture qui m’a pourtant atteint comme quelque chose d’inattendu, de catastrophique. Alors que c’était d’être tombé sur une femme aussi complaisante qui était exceptionnel… !
Si elle s’est laissée humilier ainsi, je me disais que c’était parce qu’elle me fantasmait en tant que père (cf. souvenirs où elle me parlait des conquêtes féminines de son père, dont elle était jalouse, mais qui la fascinaient). C’est lorsqu’elle est sortie du rôle de fille qu’elle m’a quittée (aidée par moi, ne l’oublions pas).
VÉCU – LES AUTRES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je suis mal que des gens que j’attends ne me rappellent pas. Ça me rend négatif.
Passage devant le miroir. Je me trouve moche.
Ce soir, je me sens régression, revenu à l’époque mon seul plaisir était de regarder la télé (ce que je fais en ce moment).
Faire avec (ou plutôt faire sans).
Ce qui me met mal c’est d’avoir été positif et qu’en face, ça ne réponde pas. Question de temps, c’est ça qu’il faut se dire.
Je savais si bien attendre ! Et là, je ne saurais plus ? Ne pas s’impatienter.
AGNÈS
Je repense à Agnès m’expliquant, il y a quelque temps, que les femmes sentent quand on n’est pas sûr de soi
29/12/1989
VÉCU – AMIS – MARC MARINO – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Repensé à mes mots à Marc Marino hier : lui ai parlé d’un « coup bas indigne de lui ». Je pense que, par ces mots qui, bien évidemment, peuvent s’appliquer secrètement à son projet de film (d’après « Coups bas» de Karen Blanguernon), j’exprime ma jalousie inconsciente à son égard (et aussi mon mécontentement qu’il s’engage dans un autre projet après avoir manifesté son intention de produire « Mélissa ».)
VÉCU – FEMMES – DANIELLE
Ce matin : reçu une carte de vœux de Danielle D.. Ça m’étonnait aussi qu’elle ne réagisse pas à mon message. Elle parle de « crise de sauvagerie » chez elle et de repli sur soi. Accepte l’invitation au cinéma mais, mais pour plus tard. Me rappellera. Me souhaite plein de rencontres et de plaisirs pour 1990. C’est ma première carte de vœux.
VÉCU – POIDS
Au point de vu poids : depuis Noël j’étais remonté à 76. Là, je reperds doucement. Ce matin, j’en étais à 75,8.
Ah ! Quand redescendrai-je aux 74,8 que j’ai déjà atteints ?
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – AMOUR
Je repense, une fois de plus, à Mathilde.
Ai noté plus haut tout ce qui rend étonnant le fait qu’elle soit restée avec moi si longtemps.
Mais n’ai pas noté ce qui nous attirait l’un vers l’autre… Car nous étions très attachés !
Qu’est-ce qui nous liait ?
Il faut bien parler d’amour, non ? Ou alors, qu’est-ce que c’est ? Est-ce qu’on reste quatre ans avec quelqu’un sans l’aimer ? Après tout : oui. Il y a des gens qui restent même toute une vie ensemble sans s’aimer… Mais, pour ce qui nous concerne, je ne pense pas que ça a été le cas. Je pense que nous ne nous aimions et le pourquoi de la chose demeure un mystère. Qu’est-ce qu’on sait de l’amour ? Pas grand chose nonobstant la psychanalyse… Pourquoi m’a-t-elle aimé ? Qu’est-ce qu’elle trouvait en moi ? Comment ne voyait-t-elle ? Le problème, c’est que les gens eux-mêmes ne se connaissent pas, aussi est-il inopérant de les questionner à leur propre sujet…
On est réduit au mystère et, suivant les moments, il peut être vécu comme une grâce indicible ou bien (lorsque l’amour s’enfuit) comme une frustration abominable…
Pourquoi est-ce qu’on se quitte après s’être aimés ? Il se peut qu’on en ait tout simplement marre… On n’y met le temps, 5, 10 ans, mais, au bout d’un moment, l’être qui était passionnant parce que nouveau n’est plus nouveau donc ne nous intéresse plus.
VÉCU – AMIS – TRAVAIL – CINÉMA – ÉDITH C.
(12h25. Café Les Cascades coin rue de Berri – Champs-Élysées.)
J’attends Édith C.. Temps gris. Froid. Mais je ne vais pas trop mal.
31/12/1989
VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
L’année et la décennie s’acheminent vers leur fin.
À la télé, ils n’ont pas cessé de nous montrer des rétrospectives de ces 10 dernières années. J’ai ainsi vu défiler des événements liés dans mon esprit aux deux femmes avec qui j’ai vécu. Et puis après, pour les deux dernières années : l’Histoire de ma solitude…
VÉCU – ARGENT
Passé hier au distributeur de billets : il ne me reste plus que 10 000 Fr. sur les 30 000 de capital que j’avais !
VÉCU – AMIS – TRAVAIL – CINÉMA – ÉDITH C. – CORPS – APPARENCE
Édith C. m’a dit que j’étais « beau ».
Ça m’a fait plaisir.
VÉCU – LES AUTRES – AMOUR
Je fais déjà l’expérience qu’on fait dans l’amour : que les autres ne répondent pas forcément à mes désirs.
L’amour, c’est cette harmonie manquante (double sens : on la trouve grâce à l’amour ou bien elle manque dans l’amour ??)
VÉCU- LES AUTRES
Hier soir, le téléphone sonne : c’était Renaud W. qui m’invitait à manger une oie… !
J’y suis allé. Rencontré sa copine, Solange. Très attentiste. Ai pris des positions très marquées : il faut intervenir pour aider quelqu’un.
Elle : « Je n’interviens pas dans la vie des autres car je n’aimerais pas qu’on intervienne dans la mienne. Ça me rendrait furieuse. »
Discuté pied à pied.
Dénoncé le fantasme de « l’auto-suffisance ».
Elle en a convenu. J’avais l’impression de la pousser dans ses retranchements.
Étrange. Je me mêlais de ce qui ne me regarde pas, moi qui ai horreur de ça ! Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je voyais en Renaud un reflet de moi-même m’autodétruisant comme je l’ai fait pendant deux ans.
Sans doute : résurrection en moi d’un vieux fantasme : avoir toujours raison !
VÉCU – POIDS
Ce matin : 75 kg !
VÉCU – MARC MARINO – AMOUR
Avant-hier soir : dîner au resto viet rue Louis Bonnet avec Marc Marino.
On parle de Beachie.
Il me dit : « Elle était étonnée que je m’intéresse à elle… »
Moi : « Mais tout le monde est étonné de ça… »
Lui : « Moi non. Je trouve normal qu’on me trouve profond, intéressant, brillant. »
Aujourd’hui, je ne sais de nous deux qui a raison. Faut-il avoir un ego gros comme ça ou bien faut-il s’étonner de l’amour ?
Je crois qu’il faut avoir confiance en soi, mais savoir tout de même s’étonner. Pour que le sentiment soit neuf, pour qu’il apporte le bonheur. Je pense que Marc passe à côté du choc de la découverte.
VÉCU- LES AUTRES – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Je pense aujourd’hui que si je m’en suis pris aussi violemment à Solange, la copine de Renaud W., c’était une manière de régler mes comptes avec Mathilde qui ne m’aidait pas dans ma névrose d’échec.
Mais peut-être est-ce elle qui a raison quand elle dit qu’on ne peut pas agir à la place de quelqu’un. En même temps, en un clin d’œil, je crois que j’ai mis le doigt sur cette vérité : elle ne l’aime pas ! (Elle a dit qu’il fallait avoir la force d’intervenir. J’ai répondu qu’on avait cette force lorsqu’on aimait). Alors je me pose aujourd’hui la question : Mathilde m’aimait-elle ? Je n’en suis pas si sûr. Quels encouragements m’a-t-elle jamais prodigués, après tout ?
Elle misait sur ma force intérieure.
Est-ce bien ainsi ? Est-ce mal ? Je ne sais pas.
Toujours est-il qu’elle n’a pas eu la patience d’attendre et qu’elle a préféré s’immerger totalement dans sa propre entreprise.
1990
Commentaire du 3 février 2019 :
Ce commentaire est, en fait, une note du 03/02/2019 dans le carnet N°353 concernant les carnets de l’année 1990, note que je reporte ici :
Je suis aujourd’hui dans le numéro 49 : février-mars 1990, « la » fameuse année, dans mon souvenir, mais, à relire mes notes, une année d’illusion où je « m’auto-exaltais » pour nier une dépressivité endogène en moi. Comme un désespoir fatal que je percevais au fond de moi, mais que je m’efforçais plus ou moins bien de cacher.
Retraverser ainsi ma vie ne me fait guère plaisir, pour l’instant.
L’image de moi que j’en tire est assez navrante.
Et puis, surtout, ce qui m’apparaît, sous ce voile d’illusion (foi – amour des autres – générosité), ce sont des sentiments fondamentalement égoïstes (désir sexuel – narcissisme – goût du prestige – goût de l’argent – du pouvoir…)
Suis accablé d’avoir pu à ce point me tromper sur moi-même (quoi que j’eusse les éclairs de lucidité, par moments, sans doute en grande partie grâce à mes 7 ans d’analyse précédents…)
Néanmoins, une idée nouvelle (!) se fait jour en moi : je me suis fait une spécialité de me fustiger. Dans l’absolu, j’ai souvent raison, mais relativement, relativement aux autres, qu’en est-il ? Quand je vois comment se sont comportés tant d’autres (je ne dis pas tous) dans leur vérité, celle que j’ai perçue à travers des constats objectifs ou des moments de sincérité indubitable, je m’aperçois qu’ils ne se comportaient pas d’une manière tellement plus « raisonnable » et équilibrée et même qu’ils étaient souvent autant, voire plus, déséquilibrés et déraisonnables que moi !
Simplement, j’avais peut-être une manière plus originale d’être déraisonnable et elle devait avoir son charme puisque je n’ai pas fait que repousser les gens !
Oui, il y a de la déraison dans le « raisonnable ordinaire », mais comme on y est habitué, on ne le remarque pas et, en plus, il faut bien dire que les « gens ordinaires » cachent bien soigneusement leur anormalité : si l’on soulevait le couvercle des cuisines et des chambres à coucher, à combien de conflits et même de meurtre assisterait-on !
Je me fatigue moi-même de m’accuser ainsi. Je ne suis ni un ange ni un monstre !
Quant à un autre des reproches que je ne cesse de me faire, celui d’être fragile, est-il si certain que les autres y échappent ? Leur prétendue force est-elle si réelle ? Ne sont-ils pas des dissimulateurs et n’ont-ils pas, eux aussi, leurs moments de faiblesse ? Et quant à moi, n’ai-je pas démontré, à certains moments de ma vie (notamment quand je n’ai plus eu de boulot à la télé et que j’ai dû faire autre chose, autre chose que j’ai dû supporter, moi qui en étais si loin !), n’ai-je pas démontré que je savais être résilient quand il le fallait, que je savais « rebondir », comme disait Alexandra, l’amie d’Agnès, parlant d’ailleurs de nous deux… !?
Oui, je crois que je néglige trop le fait que « les gens » sont préoccupés de ressembler à l’image projetée par « tout le monde » qu’ils s’appliquent à cacher leur vrai moi. Pour ma part, il y a en moi une indéniable pulsion, au contraire, de me dévoiler, voire de m’exhiber. D’où vient-elle ? Où s’enracine-t-elle ?
Dans l’enfance, évidemment. Peut-être dans le désir de dynamiter le silence de mes parents dont j’ai parlé dans une note récente.
Ces carnets de la sincérité absolue (même dans l’inconscience) n’en sont-ils pas une insistante manifestation ?
En fait, le fin fond de tout ça, c’est que j’avais été frustré, privé de travail, d’argent, de sexe, de plaisir et que je me rattrapais.
Et, du coup, j’en rajoutais, peut-être par crainte (ou prescience, puisque c’est ce qui est arrivé) de perdre cela, dans une « jouissance exagérée » de la vie.
Je savais bien que j’exagérais, que c’était trop, et trop rapide, trop frénétique.
J’en étais conscient et je le faisais exprès.
On a pu me croire inconscient, maladroit, infantile.
Mais non : j’étais tout à fait conscient d’en faire trop et de le faire mal.
Je savais très bien que ça finirait, que ça ne durerait pas. Alors j’en profitais c’étais une manière (paradoxale) de dominer les choses, d’être maître de mon destin, fût-il démentiel…!
– Commentaire écrit à 72 ans
01/01/1990
VÉCU – HISTOIRE – SOCIÉTÉ – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(14h54)
Premières notes de l’année. Maison. Salon. Le diffuseur d’arômes ronronne. Musique classique à la radio. Marc Marino dans la cuisine.
Hier : repas de fête à la maison avec Marc et Danielle B. Boule de souffrance. Expérience occulte.
Aux 12 coups de minuit (A la radio : quatrième top), on s’est embrassés. Je suis monté sur une chaise et j’ai poussé un hurlement.
Sentiment « historique » de la fin d’une décennie tunnel pour moi. Fin d’une année capitale et sur le plan politique mondial (pays de l’Est) et sur le plan personnel (mort de Maman- réécriture « Mélissa »). Début d’une année que j’espère importante.
Début d’une décennie nouvelle.
Bref : moment important pour moi.
Mon premier coup de fil de l’année, à une heure du matin, a été pour Bernard Trémège qui en été, je crois, content.
VÉCU – ANNÉES 80 – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
(16h35)
Sur Radio Nostalgie : rétrospective des chansons des années 80 (prise en cours)
1980 : « Je n’ai pas changé » par Julio Iglesias. « Le coup de soleil » par Richard Cocciante.
1981 : « Video killed the radio stars » – « Gaby » par Bashung – « La groupie du pianiste » par Michel Berger – « Reality » BO du film « La boum » – « Banana split » par Lio – « Il jouait du piano debout » par France Gall – « Planté dans le désert » par Jean-Patrick Capdevielle – « Change your heart, look around you » (pas le vrai titre et mal compris par qui) – « Pour le plaisir » par Herbert Léonard – « Confidence pour confidence » par Jean Schultès – « Il est libre Max » par Hervé Cristiani – « Bette Davis eyes » par Kim Carnes – « Joueur de blues » par Michel Jonas.
(17h30 : premier coup de fil de l’année : Hervé L.. Il me parle de l’émission d’Abder Isker)
Suite chansons : « Bob Morane » par Indochine – « Je veux de la tendresse » (par ?) – « Couleur menthe à l’eau » par Eddy Mitchell – « Les lacs du Connemara » par Michel Sardou – « In the air tonight » par Phil Collins –
1982 : « Coup de folie » par Thierry Pastor
(18h11 : deuxième coup de fil : les vœux de Mathilde ! J’ai abrégé ! Mon cœur s’est mis à battre fort et la souffrance, toujours aussi fraîche, est revenue).
« Henri de la porte des lilas » (par ?) – « Il tape sur des bambous » par Philippe Lavil – « Ebony and Ivory » par Paul McCartney et Stevie Wonder – « Chacun fait ce qui lui plaît » par Chagrin d’amour – « Les corons » par Pierre Bachelet – « Tout pour la musique » par France Gall – « Avalon » par Roxy music – « Comme un géant » par Alain Chamfort (je pleure beaucoup en réécoutant cette chanson) (car je pense à Krystelle et à Agnès et me sens très coupable envers elles) – « Woman in love » par Barbra Streisand – « Marche à l’ombre » par Renaud – « You drive me crazy » par Shaking Stevens – « Les jardins du ciel » par Jairo
→ Suite demain 16 h
VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL
Pourvu que j’ai du travail en janvier !
Je vis sur la corde raide… Pourvu que ma confiance soit justifiée !
VÉCU – POIDS
À la suite bouffe réveillon, remonté à 76,400 !
VÉCU – CARNETS – NOTES – – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Relu ces notes. Je reviens sur Mathilde : j’ai analysé les raisons de notre rupture, l’ai justifiée, de son point de vue. Et pourtant : colère en moi. Je lui en veux. Pourquoi ? L’impression d’avoir été trahi, qu’elle m’a aimé tant que ça lui a été utile. Elle m’a utilisé. Puis elle m’a lâché pour son épanouissement personnel, sans pratiquement faire d’efforts pour concilier elle et moi.
C’est pourquoi je ne l’appelle jamais et j’abrège lorsqu’elle m’appelle. Mais je suis sûr qu’il se confirme ce que je lui avais dit : « Je suis quelqu’un qu’on n’oublie pas… » Je me demande parfois si Colette pense encore à moi et comment. Mathilde aussi, d’ailleurs. Je ne suis pas sûr qu’elle me regrette, mais je pense que si, tout de même.
Colette, je ne sais pas…
J’ajouterai, concernant ma Colette colère envers Mathilde, que je lui en veux de m’avoir rejeté parce que je ne gagnais pas assez d’argent.
Je lui en veux d’avoir trahi l’amour. Je ne lui demandais pas de faire passer l’amour au premier plan, mais qu’ils soit au même niveau que le reste, qu’il pèse aussi lourd que le reste.
Tandis que l’argent a pris le pas sur tout le reste !
Je lui en veux aussi de n’avoir pas cru en moi. Elle n’a pas eu la patience et la confiance en moi nécessaires pour attendre que je réussisse. En un sens, ce qui s’est passé avec elle est positif car ça m’a poussé (après un certain temps) à reprendre confiance en moi. Au cœur du négatif, il y a du positif. Il faut savoir le voir.
02/01/1990
VÉCU – POIDS – GYMNASTIQUE
Je reviens du Prisunic où j’ai acheté deux joggings, un short, une paire de chaussures de sport et un sac de sport.
Un pas de plus. Je suis content. Maintenant : l’effort ! Ça va être dur !
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Laurence M. m’a laissé un message, me disant qu’elle serait heureuse de me revoir. Ça m’a fait plaisir !
VÉCU – SPORT
(22h50)
Tout à l’heure : mon premier cours de gym !
En musique, le prof (un jeune Antillais) montre les mouvements. On les fait en même temps que lui. Il y a certains mouvements (au sol) que je n’ai pas pu faire, d’autres très mal. Enfin, je suis content. Je me sens moulu ce soir !
Demain je compte courir jusqu’au Buttes-Chaumont (et dans le parc)…
VÉCU- RADIO – LITTÉRATURE – CLAUDEL
(1h12)
Je n’arrive pas à dormir. Interview Claudel par Jean Amrouche sur France-Culture (je le prends en cours).
VÉCU – TRAVAIL
Pourvu que j’ai du travail bientôt !
MUSIQUE – BARBRA STREISAND – AMOUR
(1h55 – walkman)
J’écoute Barbra Streisand « (« The Broadway album »)
Cette femme me fait frissonner…
Elle me rassure, en me persuadant que les femmes aussi aiment l’amour
Mais il y a aussi des paroles dures sur la fin de l’amour
03/01/1990
VÉCU – SPORT – POIDS
Ce matin : suis allé courir pour la première fois où Buttes-Chaumont. Quatre fois le tour du lac (walkman dans poche de ceinture-banane achetée aux Baléares – écouté « Original Musiquarium » de Stevie Wonder). Rentré à pied (en marchant, trop crevé pour courir !) Cet après-midi : suis rompu !
C’est dur. Il va falloir de la patience, de la persévérance.
Ce matin : 75,2
VÉCU – MON FRÈRE RENÉ – MON NEVEU JEAN-MARC
René est passé prendre un café tout à l’heure.
Il m’a appris que les toubibs ne sont pas contents de la dernière biopsie de Jean-Marc.
C’est le point noir de ma vie. J’en ai marre de la mort.
04/01/1990
VÉCU – POIDS
Ce matin, incroyable : 76,6 ! Alors que je pesais 75,2 hier matin. Pourtant j’ai mangé régime hier à part deux parts de galette des rois achetée par Marc. Me suis laissé tenter. Mais de là à prendre 1,4 kg !
C’est le rocher de Sisyphe… Bon, il va falloir redevenir draconien. Et c’est d’autant plus étonnant qu’hier et avant-hier, j’ai fait du sport !
À la limite, je me demande si ce n’est pas ça qui me fait grossir !
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVE
Cette nuit : rêvé que Mathilde me téléphonait pour me dire que ça se retournerait contre moi d’abréger les conversations avec elle.
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – TRAVAIL – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
Ce matin : dépression.
Je me sens seul : pas de femme. Les gens ne m’appellent pas. Inquiétude sur le boulot ! Le capital de Maman a fondu. Et si je ne réussissais pas à faire « Mélissa » ?
Dans l’avenir immédiat, un seul point positif : ma rencontre avec Bernard et Pierrette Panou, demain. Elle aura vu « Sibylle ». Pourvu qu’elle l’ait aimé. Normalement cette entrevue n’est que la première d’une longue série, dans le genre course d’obstacles.
VÉCU – LES AUTRES – LAURENT H. – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
À noter : hier, message sur le répondeur. C’était Laurent H., visiblement enjoué, m’embrassant en fin de message.
Il disait qu’il me rappellerait hier soir. Hier soir : pas d’appel. Il est capable de dire ça et de ne pas le faire.
Je les envie, ces gens qui ont une vie si bien remplie qu’ils peuvent se permettre de négliger les autres. Bravo ! Ça viendra peut-être pour moi ? Après tout, pourquoi pas ?
Cela dit, je me dis que ça fait des années que je suis dans le marasme. Pourquoi ça changerait ?
Toujours ce combat en moi entre l’optimisme et le désespoir.
À propos d’optimisme : une leçon : l’investisseur de Marc, qui devait filer 100 briques, a dit non.
Marc n’a pas perdu pour autant sa bonne humeur et son énergie (par contre, il est devenu irritable en essayant d’arrêter de fumer).
Mais lui, est-ce un véritable auteur ? Je sais qu’il envisage de ne pas réussir à monter son film. À ce moment-là, il fera autre chose.
Quant à moi, ne pas faire « Mélissa » serait pour moi une véritable catastrophe (surtout maintenant que le scénario est en train de s’enrichir et que ça devient, je crois, réellement quelque chose de grand !
Non. Il faut y croire.
C’est tout ce que j’ai à faire. Y croire !
Le scénario d’» Un monde sans pitié » a été refusé à l’Avance… (dit par Mireille Perrier à l’émission « Demain » de Denisot) Et c’est le succès qu’on connaît ! Peut-être une manière de me préparer à ne pas avoir l’avance ?
VÉCU – MUSIQUE – OPÉRA
Les premiers plans de « Moonstruck », vu sur Canal+, me fournissent la réponse à une question que je me posais : quel est l’opéra que Cher et Nicolas Cage vont voir ?
J’ai entendu les premières notes de son ouverture et je me suis demandé si ce n’était pas « La Traviata », ce qui serait donc les sons que j’aurais entendus, défoncé, au Kinopanorama, le soir de mon « hallu » (comme disait Mathilde). En fait, ce serait « La bohème » (d’après un placard que l’on voit apposé au fronton de l’opéra).
VÉCU – CARNETS – NOTES – – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Je reviens sur notes concernant Mathilde et ma colère envers elle du 01/01 : après la compréhension de son point de vue, c’est-à-dire de son narcissisme, il s’agit de l’expression revendicative et véhémente de mon narcissisme à moi.
En fait : points de vue inconciliables, d’où la rupture.
Étaient-ils inconciliables ?
Sous l’impulsion de G., n’étais-je pas prêt à reconnaître le bien-fondé de son narcissisme ? C’est elle qui était loin de la démarche réciproque.
VÉCU – SPORT
Je suis réellement perclus de courbatures. Je crois bien que je n’ai jamais été ainsi !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME -RÊVE
Autre rêve de cette nuit : je m’adressais à un homme que j’appelais « Leclaire » et il avait le visage du comédien Michel Auclair. Mais je ne sais pas s’il était pour moi l’acteur ou le psychanalyste (Serge Leclaire).
CINÉMA – FIN – SPECTATEURS
« Je ne te raconte pas la fin… » Merveilleuse conspiration des spectateurs pour laisser du mystère au cœur de la bobine… Permettant ainsi que de nouveaux (spectateurs) viennent s’ajouter aux anciens…
VÉCU- TÉLÉVISION – TRAVAIL – DOMINIQUE REZNIKOFF
(18h35 – chez le dermatologue)
Je viens d’apprendre par Martine Furlan que Dominique Reznikoff a été nommée aux Variétés et non à la direction des Fictions et Documentaires.
Encore une déception !
En ce moment : régression !
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Pensées noires.
Colère.
Je repense à Mathilde : « Tu fais encore du cinéma ? » ou « Tu essayes encore de faire du cinéma ? » Je ne sais plus… Salope !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ESPOIR
Humeur sombre.
Grincements de dents.
Pourtant, en moi, toujours l’espoir… !
VÉCU -. HASCHISCH – TRIP – MUSIQUE – ARVO PÄRT
(14h40)
Premier joint depuis longtemps. Forte défonce.
Angoisse, mais pas mal vécue. Impulsion retrouvée de « comprendre ».
Pensée de la Femme.
De la Sexualité.
Le monde devient plus vivant. Je retrouve confiance. Le monde est d’une infinie variété.
La musique est belle. Je monte le son au walkman.
(C’était « Tears for Fears » Très beau. « Women in chains » ou quelque chose comme ça.
Maintenant Jonasz : « Lucile »)
BESOIN D’UNE FEMME !
Les sensations deviennent d’une intensité presque insupportable.
C’est un cadeau de contrôler mon angoisse !
Le voyage est bon
Besoin de danser.
Musique qui appelle la danse.
Impossible de décrire l’» état » par des mots.
Je repense aux femmes qui m’ont aimé. Oh Colette, je t’aime toujours. Tu me manques toujours…
On se donne et on se reprend !
On se prend et on se redonne.
Jouer avec les conventions. Être original sans inquiéter. Le génie inquiète. Je n’ai pas de génie. Du talent ? Peut-être.
Sam suffit.
La musique est presque à fond dans mes oreilles.
C’est enthousiasmant.
Ah que j’aime danser !
Je repense aux Baléares. Comme ça aurait été chouette d’y être avec une femme et en dehors du contexte de ce clip grotesque. Je me souviens des gens qui faisaient la fête sur le bateau.
C’est bon, l’amitié.
Ah putain, là, ils chauffent comme des démons !
Je regarde ma lampe bleue au-dessus de mon lit. Lampe de ma sexualité (quel beau symbole !)
Celle-ci est cassée, il va falloir que j’en achète une autre. Je me prépare à avoir de nouveau une vie amoureuse.
(3h40)
Les heures passent comme des minutes.
Comment ai-je pu rester si longtemps sans fumer un joint ? Pourtant, tout à l’heure : moment difficile. Là, c’est carrément agréable. C’est sur le versant redescendant. Tout à l’heure : difficile, mais bien.
Maintenant : facile et bien.
Ils chantent : « This is your night tonight. Everything’s gonna be allright… » (Kool and the gang)
Je repense à la neige avec Mathilde. Toi aussi, je t’aime toujours, destructrice de mon cœur !
Remarqué tout à l’heure avec Marc que le hasch me fait poser des questions.
Il y en a une qui chante qu’elle « can wait », mais elle a bien envie quand même !
J’ai l’impression de revenir en arrière, mais enrichi de savoirs nouveaux. Capable à nouveau d’espoir, mais avec la confiance en moi.
« J’irai au bout de mes rêves » clame Goldman.
Tu parles d’or, homme !
« I’m sorry » chantait Brenda Lee. J’adore Daho : « Quand tu disais tout bas que tu n’aimais que moi ».
En ce moment : musique merveilleuse. Pourvu que je sache ce que c’est !
Ça plane comme un aigle immense. Réponse = Arvopärt (à ce moment-là je croyais que c’était en un mot), un compositeur soviétique présenté par Ricardo Del Fra, musicien italien. J’étais sûr, sûr qu’ils allaient donner le titre : c’est « Cantos » (en fait : « Cantus »). Quelle découverte ! Quelle chance d’avoir été à l’écoute juste à ce moment-là, sur cette longueur d’onde… !
Un homme parle à Élisabeth, qui veut mourir. Il décrit la Mort comme une expérience merveilleuse. Élisabeth veut rejoindre son amant Joseph, mort, puis elle change d’avis. Elle dit qu’elle est « amoureuse de cette existence ». C’était sur « Ici et maintenant ».
Ah ! Si je pouvais faire un film avec une musique d’Arvopärt !?
Me voilà réconcilié avec les Russes ! C’est vrai qu’il y avait déjà Eisenstein, Dostoïevski, Prokofiev ! (En fait, il est estonien)
« You took my lips, you took my love so tenderly… » : flash fulgurant : la boîte nous étions allés danser, Mathilde et moi, où nous étions seuls sur la piste. Slows amoureux. D’autres viendront.
(5h20)
Fin de trip.
Retour du mal-être, du doute, des pensées grises.
Et pourtant je dis que « qui se grise rit… »
À noter : quand je suis rentré tout à l’heure, Marc m’a appris qu’Isabella Rossellini avait aimé son script ! Ce serait bien que ça marche pour lui aussi.
(5h45)
Autre très belle chose dans le genre symphonique. Saurai-je ce que c’est ? Je ne vois vraiment pas. Peut-être Henri Sauguet ? Léonard Bernstein.
Âge… (manque, oubli) N°2 »
05/01/1990
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – PIERRETTE PANOU
(20h55)
Je me suis couché de bonne heure. Pas envie de regarder la télé. Marc est sorti.
Cet après-midi : entrevue Bernard – Pierrette Panou et moi. Signature des contrats. Elle me dit qu’elle a beaucoup aimé « Sibylle » et qu’on voit bien la parenté avec « Mélissa ».
Maintenant c’est à Bernard de jouer (à noter : chez France D. présence de Bruno Cremer).
VÉCU – MUSIQUE – ARVO PART
Après ça suis allé au Mégastore à la recherche de « Cantos » d’Arvo Pärt (c’est en deux mots).
Pas trouvé celui-là, mais acheté un autre.
Je dois rappeler au Mégastore car ils attendent autre disque.
Malheureusement, je ne peux pas écouter le compact ! Il va falloir que je trouve quelqu’un qui me le recopie en cassette.
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – PIERRETTE PANOU
En signant le contrat, j’ai dit qu’il était historique car c’était le premier de ce que j’espère être une longue série !
C’est drôle : tout le monde a l’air d’y croire, à ce film : Marc Marino, Bernard, Pierrette Panou…
07/01/1990
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES
Rêves de ces derniers temps :
– Rêvé que je retournais dans un appartement que j’avais déjà occupé (mais ce n’était pas le cas en réalité).
– Rêvé de combats aériens
– Rêvé de B.. Je m’étonnais qu’il ne m’ait pas appelé : « Je vais t’expliquer » disait-il. Je ne sais pas la suite.
AGNÈS
Agnès a reçu sa chaîne. Elle a un compact. Elle va me faire mes recopies (Arvo Pärt – Mishima).
VÉCU – SANTÉ – POIDS
Hier 75, de. Ce matin : 75,8 (mangé galette hier ?)
Je n’arrive pas à descendre en dessous des 75.
VÉCU – HASCHISCH – DANSE
Hier soir, fumé un autre joint. À moment, dansé dans le noir, walkman à la main, sur « Blame it on boogie »
Quel plaisir de danser !
VÉCU – AGNÈS – CINÉMA – HASCHISCH
Je viens de revoir « Amadeus » de Forman (avec Agnès, tous les deux sur le canapé, toutes lumières éteintes,). Très beau film, une leçon de musique et de cinéma.
J’avais fumé un nouveau joint, mais ni celui d’hier ni celui d’aujourd’hui n’ont atteint les effets du premier. Est-ce dû à un mauvais shit ou est-ce moi qui m’accoutume ?
ÉCRITURE
Les artistes créent. Est-ce que tout sera gardé ?
08/01/1990
VÉCU – TRAVAIL – ASTROLOGIE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Me suis réveillé mal. Angoissé. Problème de boulot. Ai appelé Olivia qui a des problèmes avec son mari et son amant (elle ne peut supporter qu’il ne se fixe pas à elle). Elle me sent mal et me fait les tarots : dans les trois mois : changement mais qui dérange et provoque angoisses. Mais force sur les choses. Positif. Me redonne confiance. Elle voit la Lune : dit que tout ce qui est image, imaginaire est favorisé. Voit Femme aussi (rencontres).
Je lui fais confirmer qu’elle avait vu la mort de ma mère. Elle me dit (mais j’ai oublié ça) qu’elle avait dit que ça provoquerait un changement. (M’en suis-je souvenu inconsciemment ? Et ai-je conformé ma vie à la prédiction ?)
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – INSTITUTIONNEL
(15h15)
Je ne reste pas à attendre que les bonnes prédictions d’Olivia se réalisent : j’appelle (ECPA – pas eu Richard Malbequi : me renvoie à Maité Maréchal qui me dit qu’elle pense à moi, ne m’a pas oublié et aura sans doute quelque chose pour moi bientôt, Isabelle Lempereur : doit me rappeler, Yves Rozé : doit me rappeler).
VÉCU – HASCHISCH
(22h45)
Deux joints. Pas d’angoisse. Je suis bien. L’activité « intellectuelle » revient. La compréhension, l’amour, la sensibilité. L’état physique est pareillement altéré.
VÉCU – ASTROLOGIE – VOYANCE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(0h15)
Tiens : « Women in chains » par Tears for fears, à la radio (walkman).
Je viens de raccrocher d’avec Olivia.
Grand moment.
Je crois que j’ai fait un épisode de voyance !
Je fais une analyse de la psy de l’amant d’Olivia, d’elle.
Elle acquiesce, note fiévreusement ce que je lui dis. Avide.
Elle me relit : je lui dis que je l’imagine en train de lire en dévidant un manuscrit entouré autour d’un bâton genre bâton à prières.
Je m’aperçois que ça me relie à quelque chose d’autre.
Je cherche du côté des religions tibétaines.
Elle me dit : « Mais vous êtes en train de me décrire une lame du tarot : la papesse, qui déroule un parchemin et qui représente la consultante… » !
INCROYABLE !
Autres « clichés » : à un moment, je parle de Pierre (son amant) enfant et je dis… « Avec le petit Pierre, appelons-le Petit-Pierre… » et là, elle me révèle que c’est ainsi qu’il veut qu’on l’appelle : « Mon petit Pierre » !
INCROYABLE
Moi, capable de telles choses ! ! !
Oh : ivresse de vivre, de savoir la vérité.
De plus, elle me raconte un rêve (enfant sur la corniche de fenêtre. Père accourant à son secours) et s’exclame (après que je lui ai interprété le rêve) que je lui avais déjà raconté son rêve avant qu’elle me le raconte !
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
(0h50)
En écoutant une musique superbe et inquiétante, qui remue comme un dragon, il me vient à l’esprit une idée pour « Mélissa » : faire sur la grille électrifiée une projection d’images (un dragon – d’autres menaces ?)
OUI !
Je vais essayer de savoir ce qu’est cette musique (là, elle vient de changer et ce n’est plus du tout la même. Ça devient presque bucolique !)
Je repense au dragon : oui ! C’est beau comme idée. Je vais en parler dès demain à Bernard. Je viens de trouver une application à mon hallucination de la Traviata !
J’enrichis (!!!) : quand la fille tombe sur la grille électrifiée → conséquences sur l’image du Dragon qui se transforme d’une manière ou d’une autre (qui est remplacée par de la lumière blanche ?)
VÉCU – SEXUALITÉ – MASTURBATION
(1h35)
En me masturbant, ces derniers temps, il m’a semblé que je « tenais » plus longtemps. Suis-je en train de régler mon problème d’» éjaculation précoce » ?
VÉCU – ASTROLOGIE – VOYANCE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Olivia m’a dit que les planètes étaient favorables aujourd’hui à un étincellement intellectuel.
Ça été le cas sur Canal+ dans « Nulle part ailleurs » avec Bedos et surtout Karl zéro : parodie de films d’horreur avec le cadavre de Ceausescu qui revit et parodie de la caméra invisible avec le couple Ceausescu et Rouland et Legras qui sont entrés dans le jeu.
Absolument sacrilège !
(2h25)
Je viens de parler sur l’antenne d’» Ici et maintenant » pour raconter mon épisode de voyance de ce soir !
09/01/1990
VÉCU – ASTROLOGIE – VOYANCE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Suite d’hier soir : après moi, des gens ont longuement parlé de la Ddass (c’est leur droit). Après eux, un mec m’a évoqué en disant : « C’est étonnant. Je ne connais pas la personne, donc je ne sais pas si elle ne fait pas un délire, mais c’est étonnant. »
J’ai été content d’avoir cet écho, mais comme j’étais fatigué, j’ai débranché j’ai dormi.
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
Ce matin : rappelé Bernard pour lui raconter mon idée (du dragon). Il aime beaucoup. Il me dit qu’il a envoyé promener le projet sur Manitas de Plata et s’est mis à « Mélissa » !
Je lui ai parlé bien : l’ai encouragé à être « metteur en scène ». Lui ai dit que je n’avais pas de problème de pouvoir, que je n’avais pas peur de lui, que plus il s’éloignerait de moi, plus il me reviendrait (selon la loi des univers courbes). On a convenu qu’on ne se dérangerait pas en s’appelant.
VÉCU – TRAVAIL – INSTITUTIONNEL
Appelé Yves Rozé, des « Analyses ». Bonne conversation. Désir réciproque de travailler ensemble. On parle de l’Histoire. Je risque : « Elle ne s’écrit pas à l’encre bleue… » Il me demande d’expliquer. Je lui dis : « Oui : elle s’écrirait plutôt à l’encre rouge ! » Là, il comprend. Être original en restant accessible !
VÉCU – LES AUTRES – SEXUALITÉ – MASTURBATION – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – SOLITUDE – MARC MARINO – SERGE H. – VOYANCE – ASTROLOGIE
Ce soir : rendez-vous avec Olivia dans une galerie de peinture.
Là, je suis sorti (restaurant « L’entrecôte », aux Halles. Bonne masturbation en image. Puis suis passé aux magasins de fringues d’occasions pour Marc. Vais sans doute aller au cinéma. C’est légèrement dur d’être tout seul.
→ Rigolo : « Ce serait plus dur si j’étais avec une femme ! »
J’ai demandé à Marc : « Est-ce que tu aimes ma manière d’être ? » Il m’a dit : « Oui. Tu es quelqu’un de très attachant… »
Ça m’a beaucoup touché.
(1h10)
Cet après-midi, suis allé chez Serge H..
Très longue conversation où il fut beaucoup question de divinité.
Il m’a fait les tarots. Promesse de réussite pour « Mélissa ».
Remise en question de ma « voyance » d’hier soir : l’arcane 2 du tarot n’est pas une femme en train de dérouler un parchemin, mais une femme présentant un livre ouvert, qu’elle ne lit pas. Là, je n’ai pas eu de cliché. C’est Olivia qui m’a parlé (quand moi je lui ai dit que je la voyais dérouler un parchemin, c’était juste une adaptation du fait qu’elle était en train de se relire).
Reste tout de même « Petit Pierre ». Ça, c’est pas mal.
Enfin, bref !
Suis ensuite allé au rendez-vous avec Olivia : vernissage dans une galerie du boulevard Saint-Germain (Davidov).
Là : branché une fille, une Colombienne : Ruby…
Ai pris son téléphone. Olivia dit qu’il était visible que je lui ai plu. On verra.
10/01/1990
VÉCU – FEMMES
Cet après-midi : appelé Christine, l’ex-copine de Gérard V., que j’avais connue à la Claverie en 83 et avec qui il avait failli… se passer quelque chose (qui ne s’était pas passé parce qu’elle était avec Gérard)
Au cours de la conversation, elle m’a poussé à lui dire que je la désirais. Elle doit venir à Paris en février. Elle m’appellera.
VÉCU – MUSIQUE – ARVO PÄRT – VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE »
Écouté cassette repiquée par Agnès : Arvo Pärt « Arbos ».
Le morceau « Arbos » est superbe. Tout à fait une musique pour le thème de Zoltan. (Trompettes – cloches – gong)
Je suis heureux d’avoir découvert ce type.
(19 h)
Je viens de faire écouter par téléphone à Bernard le morceau « Arbos ».
Lui aussi (comme Marc) a trouvé ça très beau.
Bernard m’a dit qu’il avait décidé d’appeler son personnage Mark ! !
VÉCU – FEMMES
(23h40)
Appelé Ruby. Pris rendez-vous pour demain soir. On verra…
Il va falloir rallumer la lampe bleue…
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Il y a tellement de choses que je ne note pas tout : Hervé L. a parlé de moi à Isker qui a dit que je l’appelle. Je le ferai demain matin !
Aussi : appelé Bernard Pero qui m’a annoncé appel de Michel Jourdan ! !
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Je suis très heureux.
VÉCU – DIVINITÉ
1989 aura été pour moi l’année de l’irruption de la Divinité dans ma vie…
Les années 90 seront les années de la circulation…
VÉCU – MUSIQUE
(1h40)
Splendide musique. Je vais essayer de savoir ce que c’est… Non : je m’endors…
VÉCU – FEMMES
(5h30 ! !)
Je me réveille, excité par la Vie.
Ruby et moi, nous parlons anglais ensemble. Nous aimons la langue étrange(re).
VÉCU – HISTOIRE – UNION SOVIÉTIQUE
Je viens de dire à Marc que, de notre vivant, nous verrons l’URSS cesser d’être communiste…
VÉCU – POIDS
Ce matin : 74,8.
Ça fait deux jours que je suis au-dessous des 75…
VÉCU – AMIS – MARC MARINO – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE
Je discute beaucoup avec Marc. Je lui propose des interprétations sauvages.
Tout à l’heure, il a appelé les Alcooliques Anonymes, pour se désintoxiquer.
C’est bien.
Lui ai dit qu’il s’autodétruisait parce que sa mère l’avait abandonné et qu’il se punissait d’avoir été mauvais (non conforme à l’idéal de la mère) et d’avoir provoqué cet abandon.
Commentaire du 1er février 2019 :
Interprétation que je viens de m’appliquer à moi-même il y a seulement quelques semaines, en fin 2018, tant d’années après ! À propos de l’abandon de mon chien Bobby (qui me représentait puisque son nom était le diminutif du mien) : j’ai découvert que si mes parents m’ont abandonné (ont abandonné Bobby), c’était parce que j’étais « mauvais » (dans mon inconscient, bien sûr). La question qui s’est posée ensuite pendant toute ma vie a été : l’étais-je ou ne l’étais-je pas ?
– Commentaire écrit à 72 ans
VÉCU – MARC – MARINO – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(13h15)
Première fausse note depuis longtemps : enivré par ma « virtuosité », je laisse entendre à Christine F. que Marc est intéressé par sa copine Éliane, la sexologue. Marc me fait signe de me taire. Je m’étonne de cette volonté de taire les choses. Il me remet vertement en place en me disant que c’est sa vie privée, qu’il ne veut pas que ça déborde. Je lui dis que ça débordera de toute façon. Il dit que ce sera lui qui le décidera.
J’ai été mortifié d’avoir fait une erreur aussi grossière, moi qui sais que Dieu a séparé les hommes et que chacun d’eux tient à sa singularité, à sa liberté.
Ça m’a poursuivi jusqu’à maintenant.
Il faut faire attention, réfléchir avant d’agir !
ÉCRITURE
La liberté sépare les hommes, la vérité les réunit.
VÉCU – MUSIQUE – ARVO PÄRT
Je traque le morceau d’Arvo Pärt entendu à la radio. Rappelé le Mégastore. Le vendeur me dit qu’il voit « Cantus ». Ce serait ça et non « Cantos » ? Peu probable qu’il y ait deux morceaux aux titres si proches + peu probable qu’Arvo Pärt ait baptisé un morceau d’un titre à consonance ibérique, lui qui est estonien.
Je passe tout à l’heure au Virgin Mégastore.
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Le bureau d’Isker m’a rappelé. J’ai rendez-vous avec lui mardi après-midi. Il veut voir ce que j’ai fait en multi-caméras. Je vais lui montrer « Juste une histoire ».
VÉCU – FEMMES – RUBY
(23h30)
Dîné avec Ruby.
Emporté par un certain feeling, j’ai sans doute voulu aller trop vite. Lui ai pris la main : elle a ridiculement pris la mienne et l’a serrée en disant : « Bonjour, ça va ? » À partir de cet instant, j’ai été déprimé (alors que je lui avais dit précédemment que c’était agréable de lui faire la cour (parce que j’avais l’impression que ça allait aboutir !)
Première blessure de désir déçu depuis longtemps.
Elle, elle dit : « Je ne sais pas. »
12/01/1990
VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – GUÉRISON
Je ne peux plus tout marquer : trop de choses m’arrivent !
Tout à l’heure, allé au magasin d’électricité, rue des Pyrénées, où j’ai déjà trouvé des lampes bleues pour la chambre.
La vendeuse (55 ans ?) me dit qu’elle est malade. Puis elle me regarde et me dit : « Vous allez me guérir ! » Elle me demande si je n’ai pas le pouvoir de guérir ! Interloqué, je lui demande pourquoi elle dit ça. Elle me parle de mes yeux, de concentration.
Je lui dis que je n’ai jamais guéri quelqu’un, mais qu’il faut qu’elle le veuille pour guérir…
Elle réagit comme si je l’éclairais.
(Du coup, je pars sans payer et elle ne me demande rien !)
Je dois la rappeler dans 15 jours pour savoir si elle est guérie !
Ça me paraît incroyable !
Il faut que j’évite que ça me monte à la tête !
VÉCU – POIDS
Ce matin, je pesais 74,2 !
VÉCU – FEMMES
Appelé Olivia pour qu’elle dise des choses à Ruby. Elle est d’accord. Elle va passer une annonce dans le Nouvel Obs et elle veut que je lise les lettres avec elle !
VÉCU – FAMILLE – DIEU
Ce soir : dîner de famille : Pierre C. – Odette – René – Sonia – Jean-Marc – Yvon et moi.
Tout le monde me trouve transformé !
Je ne sais pas ce qui m’arrive.
Dieu, es-tu vraiment avec moi ?
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Aujourd’hui, à cause d’une histoire d’appel d’un mec qui n’entendait pas au téléphone, j’appelle Michel Jourdan à FR3. Il me dit que j’étais un réalisateur probable pour « Tilleul menthe ». Il a pris mon téléphone.
VÉCU – FEMMES
Et si Ruby ne savait vraiment pas !
VÉCU – MUSIQUE – ARVO PÄRT
Au casque, j’écoute Arvo Pärt. Cet après-midi, chez le disquaire, écouté « Cantus » ! C’est beau. Il faut que je le réécoute
Compositeur polonais Wojciech Kilar
Olympia (label) (bande FM) ← beau
VÉCU – LES AUTRES
Je veux reprendre contact avec Élisabeth J..
J’appelle les renseignements. Le mec m’annonce qu’il y a plusieurs Élisabeth J. à Paris. Je lui demande de me les donner. Il refuse, disant qu’il lui faut l’adresse.
J’essaye de lui montrer que ça ne fait de mal à personne si ce n’est pas des personnes qui sont sur liste rouge. Il ne veut rien savoir et me raccroche au nez
(Il me dit : « Je ne vous demande pas de juger si ça me fait mal. » Je lui réponds : « Et moi je juge que ça ne vous fait pas mal ! »
Important, cette notion des gens qui refusent qu’on réponde à leur place s’ils ont mal ou non.
Pourtant : il y a des cadres où telle fonction remplie par telle personne est prévue dans le contrat. Là, c’est le cas : je ne crois pas qu’il faille donner l’adresse pour avoir le numéro ! Je suis presque sûr que non.
Si c’est le cas, qu’est-ce qui a pris ce mec ? Quel est son malheur ? Je ne le saurai jamais.
13/01/1990
VÉCU – LES AUTRES – FEMMES – ÉLISABETH J. – DANIELLE D.
(10h15)
Rappelé les renseignements. La fille me dit que j’ai le droit à trois renseignements sans adresse ! « On oublie le règlement » dit-elle. Drôle d’oubli de la part du mec de cette nuit !
Bref : je n’ai pas réussi à joindre Élisabeth J.. Tant pis !
Appelé Danielle D. pour confirmer repas demain et surtout bavarder avec elle.
Cette fille m’angoisse légèrement car elle est assez secrète. Elle se livre, tout de même, mais avec des réserves.
Je repense à Ruby qui me disait qu’elle n’aime pas qu’on lui pose des questions.
Qu’il est difficile de faire la part, chez l’Autre, du désir qu’on s’intéresse à lui et de celui de rester sur sa réserve… !
Appelé Ruby pour sa date et heure de naissance.
Elle ne se souvenait même plus de mon nom !
VÉCU – MUSIQUE – JAZZ – FEMMES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(23h50)
Péniche « BB Antilles ».
Venus écouter Philippe R. et son orchestre de jazz, avec Agnès.
Ce soir, je suis flippé.
Retrouvé l’impression que la Femme est inaccessible. Perdu le sentiment de ma séduction. Retrouvé l’impression que c’est difficile.
AGNÈS – FEMMES
Ruby pas disponible pour une histoire sentimentale : trop de soucis, trop de pensées dans sa tête. Et puis je crois que je lui plais pas. C’est tout.
On ne va pas passer l’année là-dessus ! « Laisse béton » me dit Agnès.
Agnès me réconforte en disant, à propos de Ruby : « Elle est con : elle a raté l’occase de sa vie. C’est ça qu’il faut te dire ! »
14/01/1990
VÉCU – HASCHISCH – AGNÈS
Hier : allés écouter groupe Philippe. Après : passés chez Alex (bordel incroyable !) Fumé plusieurs pétards. Défonce incroyable : hilarité générale.
C’est notre première défonce commune, Agnès et moi… !
Image de la fin du XXème siècle : un Père passant le pétard à sa fille… !
VÉCU – LES AUTRES – AGNÈS
(1h45)
Les invités viennent de repartir. Sommes restés bavarder tous les deux, Marc et moi. Grande complicité entre ce mec et moi.
La soirée a été profondément bonne. Grande connivence entre tout le monde.
Agnès : brillante – attirant tout le monde par sa pertinence et son ouverture d’esprit (17 ans et demi !)
Éliane : psychanalyste. Elle n’a pas fumé (fait circuler un joint) car le hasch la rend extralucide et apparemment ça lui fait peur
Danielle : réservée comme à son habitude, mais son grand sourire disait qu’elle était bien.
Roger : le cinéaste. Point de mire. Séduisant. Il est bien entré dans la musique (Stevie Wonder – José Feliciano – les Doors)
Christine : fatiguée. Préoccupée par l’imminence d’une opération (un kyste). Elle a apporté trois roses (pour les trois hommes) mais l’une manquait, décapitée. Elle s’est accrochée dans mon pantalon avec sa bague-tigre !
Marc : très content de la qualité des gens présents à la soirée bien que son désir concernant Éliane ait toutes les (mal)chances d’être insatisfait !
Moi : porte-parole du bonheur du groupe. Celui qui dit et qui met la musique. Je me sens rayonner.
Raconté le filmage de la naissance d’Agnès.
Parlé du bébé retenu par l’accoucheur (je l’ai fait retenir par l’accoucheur pour rembobiner la caméra et pouvoir filmer sa sortie).
Éliane : « Parce qu’Agnès a bien voulu attendre… ! » !!!! En une petite phrase, elle ouvre une porte immense !
C’était la première bouffe depuis longtemps (j’oublie repas avec Hervé L. et Laurent) Je veux dire avec des femmes invitées ! (j’ai fait un bourguignon exquis). C’était quand, la dernière bouffe ? Je ne sais même plus. Impression de revivre.
Sur sept personne, il n’y en avait cinq qui avaient fait ou faisaient une analyse…
15/01/1990
VÉCU – VOL – DIEU
(12h20 – Métro Péreire)
Encore ta main, mon Dieu : tu m’as fait sentir la main du voleur qui venait de me prendre mon portefeuille dans ma poche !
Quel message ! Certains voudront me voler mon bien, entraver ma réussite, mais tu les en empêcheras !
(1h25)
Il y avait dans ce portefeuille des choses que Dieu ne veut pas que je perde. Lesquelles ? Le ticket de cinéma de la séance pendant laquelle Maman est morte ? Les photos d’Agnès ? La petite « fève » porte-bonheur que je transporte depuis si longtemps (je ne sais même plus quand !) Et aussi tous mes papiers (aspect pratique des choses…)
VÉCU – FAMILLE – HASARD
Je viens de rencontrer Pierre C. dans le métro !
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE – DIEU
Je repense au papillon qui se brûle les ailes à la lampe que Bernard a mis dans le script. N’est-ce pas la tension universelle vers Dieu ?
VÉCU – RELIGION – DIEU – SACRÉ
Tout à l’heure, au CFRT, discuté avec Jean-Bernard G. de ma « conversion ». Je lui dis que je ne suis d’aucune Église car toutes me semblent refléter la parole de Dieu (Bouddhisme – Religion Juive – islam, etc.)
À un moment, parlé du problème qui m’agite, celui du Mal dans le monde. Jean-Bernard dit que Dieu a fait les hommes libres et que c’est eux qui font le Mal. Il a même évoqué une théorie assez fumeuse, je trouve, comme quoi les hommes émettraient des ondes négatives qui créeraient les catastrophes naturelles !
Un autre problème que je me pose : est-ce que tout est sacré ? Ou bien y a-t-il certains lieux, certains moments, certains êtres sacrés ?
VÉCU – AMIS – MARC MARINO -PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Marc, parlant de moi : « J’aurai vu ça : j’aurai vu un être se transformer et s’ouvrir, s’épanouir… »
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE – TRAVAIL – TÉLÉVISION – MON FRÈRE RENÉ
(12h40)
Depuis les lignes précédentes, il s’est passé pas mal de choses !
Je vais chez le coiffeur. Entre une femme d’une quarantaine d’années. Elle m’attire. Elle ne se trouve pas jolie. Je lui dis qu’elle l’est.
Je sors avant elle. Je la guette depuis le café. Elle est debout dans le salon de coiffure. Je sors du café. Je l’attends non loin du coiffeur. Elle sort. Je l’aborde. Nous allons prendre un café. Je l’invite au spectacle de François Bourcier le soir même. Elle devait aller au cinéma avec une amie. Elle annule pour pouvoir s’occuper de sa chienne et de son chat (sinon elle n’a pas le temps après le cinéma et, avant, elle n’a qu’une heure pour faire l’aller-retour).
Elle s’appelle Charlotte. (Les filles du salon de coiffure l’ont appelée par son nom).
Rendez-vous pris pour 20 h en bas de chez elle.
Je repasse à la maison. Coup de fil de René. Je lui dis que je veux lui parler. Il propose qu’on se voie.
Entre-temps, le contact se fait avec Philippe G. qui a cherché à me joindre (Marc a pris le message et a rappelé !) C’est une émission de FR3 et il travaille avec… Dominique Reznikoff !!! (que j’ai cherché à joindre il y a huit jours !)
Discussion avec René. Je lui expose ma thèse. Il n’est pas très approbateur. Ce type est terriblement rigide. Je le lui dis. (À un moment, il me retape sa parano comme quoi je parle trop fort, alors que je parle normalement) On doit se rappeler.
Taxi. Je prends Charlotte.
Spectacle : je n’entends pas le texte… Elle aime, c’est l’essentiel.
Elle rencontre un comédien, Gabriel Cattand, qu’elle a connu par Swissair où elle a travaillé il y a plusieurs années. Il accompagnait toujours sa mère. Puis elle l’a vu seul. Elle en a déduit que sa mère était morte. Il confirme. Il est très touché qu’elle y pense.
Ce mec qui a perdu sa mère, est-ce que ça ne rime pas avec moi ? ! !
Après le spectacle, on parle un petit moment avec François Bourcier. Il se souvient bien de ce qu’on avait fait ensemble.
Je propose à Charlotte de dîner ensemble. Elle se lève à 4h du matin : elle refuse. On va au métro jusque chez elle. Elle me fait visiter, descend sa chienne. On se quitte en bas après que je lui ai griffonné mon numéro.
Elle est divorcée. Elle a 39 ans. Son père ne lui a jamais dit qu’il l’aimait. Elle recherche encore l’amour de ses parents.
16/01/1990
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
(6h10 !)
Me suis réveillé à 5h45 ! Je vais en profiter pour aller plus tôt au consulat pour les papiers pour le compte de Maman. J’ai bien besoin de récupérer un peu de fric !
Je repense à Charlotte.
Pour moi, ce n’est pas la déflagration, loin de là, mais c’est d’emblée une relation paisible. On s’est rencontré d’une manière toute naturelle.
Elle me disait qu’elle était perfectionniste !
Une certaine dimension de destinée dans nos rapports : elle devait sortir avec des gens. Ça a été annulé, elle s’est retrouvée libre ! À quelques minutes près, nos travaux de coiffure (!) se sont terminés en même temps. De mon côté : une après-midi de libre pour aller chez le coiffeur… Et coiffé chez les femmes car Noëlle et Karine absentes !
VÉCU – SANTÉ – POIDS
Ce matin : 76,6 ! C’est tragique ! Il faut reperdre tout ça…
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
Le parfum de Charlotte est Shalimar…
VÉCU – MARC MARINO-PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(7h20)
Il y a un instant, je dis à Marc Marino que le fait qu’il ne fasse rien pour sa santé est agaçant. Je demande ce qu’il faut faire quand on a tout essayé. « Surtout pas s’agacer… » dit-il.
Roberto : attention à l’hybris, à la tentation de croire en ta toute-puissance… !
(Éliane me l’a déjà fait comprendre avec le coup de la naissance d’Agnès).
VÉCU – MUSIQUE – ARVO PART – ARGENT
Tout à l’heure : vasouillé pour retrouver « Cantus » sur cassette Arvo Pärt. Sentiment de honte à ne pas avoir d’appareil hi-fi…
Pensé à Mathilde qui, en peu de temps, a gagné de l’argent…
VÉCU-MON FRÈRE RENÉ – MES PARENTS – INTROVERSION
(9h20 – consulat d’Italie)
J’attends pour le certificat d’hérédité qui nous donnera accès aux comptes de Maman. Je repense à René et à sa fermeture d’esprit. Papa ne nous a vraiment pas fait un cadeau, avec son introversion !
VÉCU – FEMME – DANIELLE D. – AGNÈS
Trouvé tout à l’heure une petite lettre de Danielle D. me parlant d’Agnès : « Formidable. Charme. Aisance. Un succès ! » Ça me fait très plaisir.
VÉCU – SANTÉ – POIDS
Ce matin, après avoir (abondamment) pissé, je faisais 76 kg !
RÉFLEXION – VIE – PÉNIBILITÉ
Nul ne peut faire que la vie ne soit pas pénible… !
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
Je repense à Charlotte me disant qu’elle était attirée par les endroits sombres parce qu’on ne pouvait pas l’y voir !
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – RÉFLEXION – DIVINITÉ
En tout cas, si les premiers contacts boulot pouvaient m’être attribués (Pero – Isker – cathos), l’appel de G. vient de l’extérieur de moi… !
VÉCU – ADMINISTRATIF
(11h25 – bureau notarial du Consulat d’Italie)
Il va falloir que je revienne avec mon passeport !
Je suis cerné par les médiocres… !
Elle a tapé un texte à la machine, laborieusement. Elle me le montre triomphalement : elle s’est trompée, je ne suis pas le seul héritier !
VÉCU – DIEU – DIABLE
(Je me demande si mon voleur d’hier, ce n’était pas le diable ! En m’insultant comme il l’a fait, c’est Dieu triomphant qu’il insultait, ce porc !
VÉCU – BOULOT – TÉLÉVISION
(13h45 – tabac « le Malar »)
J’attends rendez-vous avec Isker. J’espère que ce n’est pas remis (appelé à la maison pour interroger le répondeur : pas branché ! Ça me contrarie. Ça n’arrive jamais, pourtant…
VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – BERNARD TRÉMÈGE
(17h10)
J’attends Bernard au café coin rue Montmartre (pour première séance de travail sur texte scenar !)
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Vu Isker. Chaleureux. Intéressé par « Juste une histoire ». Il m’a pressenti pour ses « Histoires d’amour ». Je dois le rappeler en mars.
(Comme assistante, il a Armelle, une jeune guadeloupéenne canon qui me fait bien bander !)
Entre-temps : Marc me joint dans le bureau d’Isker (!!) : Michel Jourdan, de FR3, a appelé. Je le rappelle : un « Tilleul menthe » à faire (26 minutes). Il semble que je puisse le combiner avec le « Chapitre 3 » de Philippe G.. J’aurais affaire à Bouhin (qui, paraît-il, a dit du bien de moi…)
Il faut que je le rappelle. Le mieux est que je ne retourne au Consulat qu’après demain.
Pourvu que je puisse être payé dès la fin de « Chapiteau 3 »
17/01/1990
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
Charlotte m’a appelé. On se voit ce soir. Je suis ému !
VÉCU – RELIGION
Tout à l’heure, au déjeuner chez Raymonde, Marc, alors qu’on parlait du dragon de « Mélissa », m’a parlé de « langues de feu ». J’ai sursauté : la Pentecôte !
Tout ce que je vis est enchanté !
VÉCU – FEMMES
Un mot d’Odette qui m’a stupéfié (à la soirée restaurant famille) : « Si je n’étais pas mariée, je te ferai la cour » !!!
VÉCU – LES AUTRES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Hier soir : Café de la Plage, avec Benoît, Estelle et Philippe. Mais : plus de bœuf au Café de la Plage !
Fini au Sunset (big-bang de Cuny. Très bon.
Mais j’avais très envie de danser (de brancher une black).
Fermeture de Philippe qui trouve que je le fais chier.
Mot dur d’Estelle (alors que je dis : « Vous me devez une soirée danse. » : « Roberto, sache une fois pour toutes qu’on ne te doit rien ! » Pan ! L’Autre n’est pas toujours disponible, c’est la leçon. Je me le tiendrai pour dit.
Finie soirée ici, avec Benoît. Très bon contact.
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
Flashé sur Armelle, l’assistant d’Isker !
Je redoute que Charlotte tombe amoureuse… !
18/01/1990
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE – SEXUALITÉ
La soirée d’hier, le 17 janvier 1990, est à marquer d’une pierre blanche : j’ai refait l’amour pour la première fois depuis plus d’un an !
À 19 h, je suis passé chez Charlotte. On a pris le métro ensemble pour aller chez sa copine Élisabeth. Place Clichy, elle m’a pris le bras avant même qu’on ne s’embrasse.
Chez sa copine, elle a été émue et a pleuré parce qu’elle attend un bébé. On s’est terriblement rapprochés, insensiblement, tout au long de la soirée (sa copine : fille très agréable).
En repartant, dans l’ascenseur : premier baiser !
On devait aller écouter du blues rue des Lombards, mais je n’étais pas très chaud et, dans le taxi, on a changé d’avis. On est venus ici, à la maison.
On a fumé un joint puis, tout naturellement, on s’est retrouvés sur le lit. Les sensations étaient très fortes pour moi. Elle est clitoridienne : je l’ai fait jouir ainsi plusieurs fois et je l’ai pénétrée mais comme j’ai le gland irrité, j’ai bougé lentement et je n’ai pas éjaculé.
On a évoqué le Sida. Elle fait le test tous les ans : nous n’avons pas pris de précautions. Chacun des deux a fait confiance à l’autre.
Entre nous, c’est sexuel, mais aussi très sentimental. C’est une belle histoire.
J’ai encore posé plein de questions. Il faut que je me défasse de ça ! Elle est rentrée dormir chez elle, à cause de sa vieille chienne Coba, qui a été mal cette nuit, ce qui l’a empêchée de dormir. Je l’ai appelée ce matin. Elle partait faire des courses. Elle va me rappeler tout à l’heure.
C’est une fille très bien. Nous avons plein de choses en commun : le hasch – le cinéma – le jazz – l’art en général.
VÉCU – FEMMEs – RÉFLEXION – HYBRIS
J’ai écrit il y a peu de temps qu’il fallait que je me méfie de mon « hybris »… Une preuve : Armelle, chez Isker, que j’ai appelée hier pour lui dire qu’elle me faisait flasher. Elle l’a mal pris, en a parlé à Hervé.
Du coup, sur les conseils de Marc, je lui écris un petit mot d’excuse pour avoir été maladroit.
Il faut faire attention avant de mélanger travail et sexe !
VÉCU – POIDS
Ce matin, au réveil : 73,6 !!! Je suis passé dans les 73 ! Incroyable !
19/01/1990
VÉCU – POIDS
Il faut déchanter : ce matin : 75 !
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Je suis inquiet. Hier soir, on devait s’appeler, Charlotte et moi, à son retour chez elle. J’ai appelé, plusieurs fois : pas là !
Rappelé ce matin, après le consulat : toujours pas là ! Je me demande si sa chienne n’est pas morte…
Je suis un peu moins bien aujourd’hui. D’abord à cause de ça, ensuite parce que Philippe G. m’a appelé hier soir : il y a des risques sur son émission…
On va voir.
J’attends un rendez-vous à System TV, avec le staff de G..
(11h40 – café « Le Madrigal »)
Je suis très en avance pour le rendez-vous avec Laurence M. (je suis à la même table que pour le premier rendez-vous ici avec Bernard…)
Tout à l’heure, à System TV, il y avait une liste de noms de réalisateurs, parmi lesquelles le mien, mais avec la mention : « À confirmer ». Geste symbolique : j’ai effacé « À confirmer » !
VÉCU – AMIS – ALINE GAGNAIRE – MA MÈRE – PROTECTION
Hier, Aline : « Tu dois remercier ta mère tous les jours… »
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
Un mot de Charlotte qui me touche infiniment : « J’aurais voulu te rencontrer quand tu allais mal, pour pouvoir t’aider… » !!
20/01/1990
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
(16h20 – chez Charlotte)
Radio. Café. Galette des rois. Sa copine Dominique. Charlotte téléphone. Je suis bien.
21/01/990
(15h – maison)
Je suis mal. Hier soir : dispute avec Charlotte au sujet : parler fort en public – réagir brutalement à ce qu’elle me dit → je suis parti de chez elle.
Aujourd’hui : mal.
J’attends qu’elle m’appelle.
Je ne veux pas qu’on essaye de me changer. Cauchemar (enfant à œil crevé).
Me suis mis en jogging. Aucune envie de bouger. J’essaye d’avoir Olivia.
Je suis sérieusement atteint (Pourtant, hier : bien. Sommes allés à Montmartre avec copine Dominique. Fais une prière de remerciement au Sacré-Cœur. Soirée avec copain Philippe. Bon feeling).
Le téléphone sonne dans le vide : Olivia n’est plus là ! Il est dit que j’ai à être seul !
Pas tout à fait vrai : Marc m’a appelé. Il a senti que j’allais mal des mon retour de cette nuit.
Ça va être dur d’être en forme pour le tournage de demain !
VÉCU – AMIS
Marc, Bernard (que je viens d’appeler parce que je ne l’ai pas appelé hier.) : ça fait du bien de parler de ses problèmes avec des amis (sans les faire trop chier, bien entendu).
AGNÈS – FEMMES
Je suis gêné vis-à-vis d’Agnès : je l’ai fait parler au téléphone avec Charlotte et, au bout de si peu de temps, je dois lui dire que ça ne va pas ! Je vais essayer de gagner du temps.
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE – SEXUALITÉ – ÉROTISME – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME
Un regret mordant : Charlotte est venue me demander : « Tu aimes les sous-vêtements ? »
Tellement chouette, une femme qui le propose !
Merde, merde. Ça va mal.
Télé. « 24 heures » sur le métro : Flippant !
Je viens d’appeler chez elle dans l’intention de raccrocher sans parler : c’est occupé. Elle est donc restée chez elle, comme moi, et elle parle sans doute de notre problème avec des copines… !
On est là, à flipper, chacun chez soi. C’est trop bête !
Peut-être qu’elle ne leur raconte pas, qu’elle se distrait (je viens de me faire un joint).
22/01/1990
Vécu – femmes – charlotte
(8h50 – bistrot « Le Cantou » près Antenne 2, attendant départ pour tournage « Jour du Seigneur », première émission « Rencontre »…)
En vrac : ne pas oublier de noter, d’avant-hier, épisode de voyance de Charlotte avec un passager (contenu de son bagage – classe – place…)
Hier : après-midi traînante. J’appelle des gens (Olivia : pas là. Bernard : il me dit que ça s’arrangera) Marc revient plus tôt de chez Jean L. pour moi.
On n’en parle. Il me conseille de rappeler.
Je l’appelle sans parler. Elle me dit « Tu n’as rien à me dire : ? » Je lui dis que oui. Discussion. Elle raccroche, rappelle puis raccroche définitivement. Je rappelle. Elle a débranché !
Cœur de la discussion : elle n’accepte pas que je sache mieux qu’elle ce qu’elle pense : que la violence de mes réactions désigne ma violence en général, celle de mon être et que je ne peux pas changer ! (*) (Depuis j’ai pensé – et le lui ai dit – que cette violence lui fait peur, car c’est la violence de l’amour, en moi !)
À un moment, elle se met à pleurer, puis dit qu’elle va peut-être faire une connerie ! Ça m’inquiète et, comme elle ne répond plus, je décide d’y aller. On y va à deux, avec Marc. Elle ne répond pas à l’interphone. J’entre grâce à une voisine plus ou moins consentante. À l’instigation de Marc, on va au restaurant (indien).
Elle dit (quand on se retrouve un moment seuls chez elle après le resto) que la connerie qu’elle aurait pu faire aurait été d’aller avec un autre mec. Je lui dis qu’elle ne m’aurait pas oublié. Elle dit qu’elle n’aurait peut-être plus pu ressortir avec moi.
À propos de l’amour qui fait peur : elle dit que non. Je lui dis que j’ai appris par l’analyse qu’on était multiples et qu’une part d’elle peut le désirer et l’autre en avoir peur…
À moment, au téléphone, je crois, je lui dis que je l’aime. Seuls chez elle, je lui fais remarquer qu’elle ne m’a rien dit de tel, elle acquiesce.
Seuls chez elle, elle revient sur le repas et me dit que j’ai eu un air triste et sombre. Je lui fais remarquer tous les gestes d’unité que j’ai eu : lui prendre la main – lui sourire – parler d’elle – rire à ses plaisanteries (très drôles).
On en est là. Ce matin je n’étais pas très bien en me réveillant. Maintenant, ça va un peu mieux.
Je n’ai pas envie de « faire des histoires » (comme disait Mathilde) mais j’ai peur d’en faire car j’ai bien peur qu’il y ait des choses qui ne vont pas !
Hier soir, avant d’arriver chez elle, j’ai flippé très fort.
Avant la conversation téléphonique (Marc m’a écouté de bout en bout), j’ai dit à Marc qu’elle me reprocherait sûrement de crier… ! Et ça n’a pas manqué : elle m’a reproché de parler trop fort !
Elle m’a traité de « Monsieur Je sais tout »… ! Et m’a dit un moment que j’étais « monstrueux » !
Tout ça est quand même bien lourd !
Certes, je me dis que l’essentiel est qu’il y ait du Désir de part et d’autre et que c’est de ça que je dois jouir !
C’est quand même une douce souffrance que celle de l’Amour !
(À l’instant : pulsion de l’appeler, en trouvant son numéro à Roissy…)
(*: Elle dit que c’est moi qui ai provoqué le conflit en montant le truc en épingle. Je lui dis que j’ai réagi un reproche, elle m’a fait pour provoquer une réaction en moi. Elle dit qu’elle ne se doutait pas du tout que c’était si important pour moi. Moi je dis que si, qu’elle le savait… (problème de la violence : forcément capital…)
VÉCU – TÉLÉVISION – RELIGION
(11h05 – église de Mareil-sur-Mauldre)
Est-ce vraiment un hasard si mon premier jour de tournage après ma « conversion » commence dans une Église ?
VÉCU – FEMMES – CHARLOTTE
(12h45 – resto)
Je viens d’appeler Charlotte à Roissy. Elle avait appelé à la maison et parlé avec Marc. Elle m’a dit qu’elle avait peu dormi, qu’elle était mal. Ils ont parlé, Marc et elle, pour « comprendre les problèmes »… Je n’avais plus de pièces. L’équipe attendait pour déjeuner. On a été coupés au moment où on parlait de se rappeler.
(2h10 du matin)
Ai rappelé Charlotte depuis A2. Passé chez elle. Tension. Failli partir fâché. Resté. Parti poliment. On en est là.
Elle veut que je renonce à mes certitudes. Je vais le faire.
VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – PHILIPPE G.
Coup de fil de Philippe G. : je ne fais pas « Chapiteau Trois » à La Rochelle ! Je vais m’activer demain pour « Tilleul Menthe »…
VÉCU – VOYANCE – OLIVIA – AMIS – MARC MARINO – SEXUALITÉ – TRAVAIL – TÉLÉVISION
Appelé Olivia. On a décidé de se tutoyer. Toujours la même communication entre nous. Je mets le haut-parleur : Marc écoute. il est vivement intéressé par Olivia. On décide qu’elle viendra, en sa présence, mercredi. Elle dit des tas de choses sur lui (réussite). Elle dit que nous aurons la même chance…
Après : encore une grande soirée de communication entre Marc et moi.
Colette B. nous a appris qu’elle était devenue homosexuelle (avec Maria Victoria).
Eu un message de Laurence me fixant rendez-vous vendredi avec Delphine de M6 !