Carnet 47

Carnet 47 – Du 15 février 1988 au 31 octobre 1989

 

15/02/1988

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Place des Ducs de Bourgogne, à Dijon. Une maison au coin de la place, avec une tourelle en coin.

 

 

 

Faire un travelling tournant autour de la tourelle. Une jeune femme à la fenêtre agitant un mouchoir + jeune homme tournant autour de la tourelle, avec un minicassette à la main + bruit de la mer : la maison devient bateau pour lui. 

 

Commentaire du 4 octobre 2015 

 

Beaucoup mieux sans mini-cassette : il se retourne et s’éloigne en la regardant  plan subjectif d’elle vu par lui qui s’éloigne en tournant + bruit de la mer (elle agite son mouchoir)…]

 

 – Commentaire écrit à 68 ans

 


IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

(  Rêverie pendant endormissement) :

Un aigle tenant dans ses serres un objet. Attitude symbolisant la sauvagerie. Quelle attitude : lâcher l’objet pour s’envoler ?

 

16/02/1988

 

LITTÉRATURE – POÉSIE – YVES BONNEFOY

 

In « L’arrière-pays » de Bonnefoy :

 

« Le lieu ne garde-t-il rien de ce qui pourtant a eu lieu ? »

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Je vérifie ce qu’écrivait Laborit : que, lorsque tout autre satisfaction de dominance lui est refusée dans le réel, l’homme, pour en trouver un substitut, s’enfuit dans l’imaginaire

 

Maintenant que je suis seul, je retrouve ma façon de voir les paysages en les remplissant d’imaginaire.

 

J’ai beaucoup vécu dans l’imaginaire, voilà ce que je constate.

 

17/02/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Désormais je me réveille tous les matins dans la même angoisse conjuguée de la Mort et de Mathilde. Ainsi apparaît nettement quelque chose qui n’était que deviné jusqu’ici : l’équivalence que j’établis entre la Mort et la Femme (cf. « Sibylle », mon film le plus fort sans doute parce que le plus ressenti et qui est né pendant une période sans femme !)

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJETS

 

(20h15. TGV retour de Dijon)

 

J’allais rentrer sur Paris, tout à l’heure, pas encore descendu de la voiture technique : Jean-Claude H. me dit qu’il m’a laissé un message sur mon répondeur pour du boulot

Une semaine sans compter le montage (sujet vol à voile pour Magazine Aviation, qui continue).

 

Voilà : moi qui me rongeais dans cette inactivité, j’ai enfin du travail… ! Il va y avoir aussi le boulot pour Jullian. Et, parmi tous les contacts que j’ai pris et continuerai à prendre, il y en aura sûrement qui marcheront.

Me voilà soulagé : la chape d’angoisse s’élève et cesse de m’étreindre !

 

Si seulement les projets personnels pouvaient aboutir ! Eu hier au téléphone Greco C. qui a lu « Mélissa » et qui n’aime pas.

Je suis sûr que les gens qui aiment « Mélissa » n’aiment pas « La preuve par trois » et vice versa.

Il est vrai qu’on pourrait croire que ce n’est pas écrit par le même type…

Parmi les diverses parts de ma personnalité, quelle est celle qui a de l’avenir ?

 

18/02/1988

 

VÉCU – TRAVAIL – ÉCRITURE – PROJETS – VPSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

(18h10. Bistrot face SFP « Les comédiens »)

 

Je ressors de la SFP : ai réussi à faire recopier « Anti-clips » et « Vivisection ». Apporté « Sibylle » pour qu’ils le fassent plus tard. En une journée, réussi à obtenir tout ce que Michel B. semblait avoir quelques difficultés à avoir de son côté.

 

Faut-il que je me sens diminué pour considérer cela comme une victoire… !

 

Quelque satisfaction à ainsi « réussir » quelque chose, si peu que ce soit.

 

Hier soir, en rentrant de Dijon, je suis allé dans Sex-shop. J’en suis ressorti sans rien faire. Ces filles tarifées, ces images qui me sont radicalement étrangères, ne m’excitent plus.

 

De toute façon, d’une manière générale, je ne me masturbe plus (je l’ai fait deux ou trois fois en bientôt 15 jours !)

 

Je repense à l’analyse de G. : « Vous faites le castré « préventivement » comme ces animaux qui font le mort pour ne pas être tués… »

 

C’est tout à fait ça et j’ai employé un peu plus haut le mot « étrangères » à propos des femmes qui ne me désirent pas, auxquelles je ne suis rien, c’est en ce sens qu’il faut lire le mot « étrangère » quand je l’ai employé à propos de Mathilde : ça veut dire : « qui ne risque pas de me castrer » (soit parce qu’elles sont des images soit parce qu’elle ne me désire plus).

 


Curieusement, les mots ne me viennent pas pour parler de ce que je ressens depuis 15 jours. Je suis dans un état « inédit » (ou peut-être : oublié ? je le subodore…)

 

Je n’ai même pas l’envie d’écrire sur moi-même en ce moment.

 

Toutes mes fonctions sont « shuntées », mises au ralenti, réduites au silence.

 

Silence. Un grand silence. Le silence de la honte.

 

VÉCU – AMIS – PATRICK C. – ZYF

 

Comme Agnès avait vu Claire et Patrick C. (allée au cinéma avec lui), j’ai trouvé la situation absurde et je les ai appelés. Tombé sur lui, parlé avec lui. Le ton a monté (de sa part à lui il a raccroché. Rappelé, demandé à parler à Claire. Je ne veux pas rééditer cette connerie : que me fâcher avec lui conduise à ne plus avoir de contact avec elle. Elle ne m’a rien fait, elle… !

Reste le « cas Zyf »…

 

VÉCU – LES AUTRES – SOLITUDE – FIERTÉ

 

À part ça, personne ne m’appelle. Ils ont raison : je ne suis pas un handicapé qu’il faut promener dans sa chaise roulante.

 

Au fond de ma honte, il y a de la fierté.

 

VÉCU – CARNETS- MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Il y a longtemps déjà G. m’interrogeait sur la fonction de la « parole écrite » (ces carnets) : n’est-ce pas de me « tenir compagnie », tenir lieu de copain, de confident, de « personne compréhensive », que je n’ai pas trouvé dans la vie (?).

 

VÉCU – MA MÈRE – ARGENT – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(20h20)

 

J’appelle ma mère, tout content de pouvoir lui dire que j’avais du travail.

Elle me dit qu’elle ne m’a pas envoyé le chèque de la somme que je lui ai demandé de me prêter parce que ma boîte aux lettres ne ferme pas  Colère chez moi. Elle rechigne à laisser sortir du fric !

Pour la première fois, elle a raccroché (après m’avoir reproché de crier…)

 


Raccrochage de ma mère – Patrick C. – Mathilde U. allant chercher ses frères…

Il faut se démerder tout seul. Les gens s’occupent d’eux-mêmes, ils ne se laissent pas marcher sur les pieds. L’époque est dure, elle pousse chacun à s’occuper d’abord de soi !

 


Je suis atterré par cette constatation : je ne suis pas gentil.

Sous les apparences de bonhomme, sous les sourires, la recherche des autres, il y a de l’égoïsme, le désintérêt pour ce qui n’est pas moi.

Si colère il y a encore, comme envers ma mère tout à l’heure (chose qui me fait toujours honte…) c’est que je ne suis pas encore tout à fait indépendant.

 

Plus tard – pas tout de suite, il y faut le temps – il s’agira de me rendre compte – vraiment – que cette indépendance est la condition nécessaire (mais non suffisante !) pour avoir une relation un peu profonde avec l’autre…

 


Aujourd’hui je pense qu’on ne trouve jamais l’» Âme-sœur »…

 

19/02/1988

 

VÉCU – – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – SEXUALITÉ

 

Ce matin, me suis de nouveau masturbé, deux fois. Mais ma jouissance a été différente : a mis plus longtemps à venir, comme dans l’acte sexuel lorsque fatigué et que je ne me demandais si j’allais « réussir à jouir »…

 

VÉCU – MA MÈRE – MON FRÈRE RENÉ – – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

René m’a appelé (me suis encore mis en colère). Il est porteur du chèque que ma mère n’a pas voulu poster (la confiance règne !)

Il était chez Maman hier et a donc assisté à l’engueulade téléphonique.

 

Je n’échappe pas à ma nature stupide de colérique inefficace et incrédible.

 

20/02/1988

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ENNUI – ANGOISSE

 

(17h30)

 

Je tourne en rond. Personne à voir. C’était comme ça en 78 ? Je m’ennuie et ça m’angoisse.

 

VÉCU – MUSIQUE – JAZZ

 

22/02/1988

 

(TGV Paris Dijon)

 

Ai emporté mon sac avec affaires, ce matin. N’ai pas réfléchi que je rentrais ce soir pour les « Chiffres et lettres » de demain… ! Trimballage inutile (et je me demandais si je n’avais rien oublié !)

Hier soir : jazz avec Monique B., avant-hier avec Dona L.… M’a fait plaisir.

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

(Train Dijon Besançon)

 

Bref arrêt en gare de Genlis. Me fait penser à Senlis et à promenade avec Mathilde. Pense pas mal à elle en ce moment.

Ah, retrouver la paix !

Il fait beau sur la campagne aujourd’hui.

 

Vivre par et pour moi-même. « Réussir », enfin. Ne plus avoir de soucis d’argent et retrouver confiance en moi-même.

Retrouver l’exaltation de vivre. Ne pas accepter le désenchantement.

 

VÉCU – ÉCRITURE – PROJETS – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

Un enfant de 11 ans a tué son père d’une décharge de fusil de chasse ! Et moi qui me demandais si le serment de suicide de mes trois garçons était crédible… Hier, Dona : « Le suicide, c’est tout à fait crédible (elle l’a dit d’elle-même, sans que j’en parle), les enfants sont capables de tout… ! »

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – VOL À VOILE

 

Tout à l’heure fait un tour en planeur au-dessus du Ballon d’Alsace… Agréable. Au-dessous : la neige, des promeneurs, des skieurs… Ça m’a donné terriblement envie de faire du ski…

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

(20h50)

 

Bu quelques bières dans ce train. J’envisage de bouffer au sortir de la gare dans un resto.

Liberté, tu es bonne !

Liberté, sœur joyeuse de Solitude, l’emmerdeuse, la rabat-joie…

Tu es la face lumineuse de la vie, l’autre est la face triste et contraignante. Je l’emmerde !

Je n’ai qu’une vie à vivre. Je la vivrai.

En ce moment, je réfléchis à Mathilde. Je ne lui donne pas tort. Tort, raison. Tout ça n’a pas de sens, au niveau des destins. C’est la vie. On a passé du temps ensemble. Ce n’est ni bien ni mal. Il « fallait ça »… Nous nous sommes aperçus que beaucoup de choses nous séparaient (même si certaines nous unissaient…), il nous fallait ce temps pour le comprendre.

Ainsi va la vie… !

Bonne route, Mathilde… !

 

VÉCU – AMIS –  ZYF

 

Zyf, je te parle…

Écouté tout à l’heure au walkman une cassette de Coltrane : « Afro Blue » (entre autres). M’a fait penser à toi, ma (re)donné envie de te parler, de te dire que ça me faisait penser à toi. C’est ainsi, basta. Le ferai-je ? Je ne sais pas.

Je te vois comme un être semblable à moi : passé à côté de sa jeunesse, à côté de ce qui donne confiance en soi (réussite sociale – succès amoureux – accomplissement d’une œuvre). Aussi tes rapports avec Jocelyne – Gérard V. – Mathilde (cf. soirée chez moi, finie en violence de ma part) doivent-il être lus à la lumière de ça.

À moi, tu as toujours préféré (apparemment ?) ceux (et celles) avec qui tu as niqué (ou pourrais niquer…) Je te pardonne car je me reconnais en toi, aussi misérable, aussi misérablement amoureux…!

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – LES AUTRES – RÉFLEXIONS

 

(21h15. Brasserie « La Strasbourgeoise », face Gare de l’Est…)

 

Ce qu’il y a de bien dans une ma forme d’esprit (inquiète, portée à la tragédie de la guerre et de la mort), c’est comme elle m’amène à apprécier la vie et la paix… Une choucroute et une bière et me voilà heureux !

Posé sur ma table de restaurant, l’» Express » acheté dans le train me parle des révoltes palestiniennes dans les territoires occupés par Israël. Cela me rend profondément malheureux et me fait d’autant mieux mesurer ma chance…

Et vous, la connaissez-vous, votre chance, vous tous autour de moi ?

Je crois que oui, justement. Ils la connaissent. Quand j’étais plus jeune, je les méprisais trop pour le croire… Je les pensais aveugles, sourds et stupides. Je ne crois plus qu’il le soient…

 

VÉCU – TÉLÉVISION – AMIS – ZYF VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME 

 

(22 h. Train Paris-Besançon)

 

Demain : tournage de « 1 2 3 images » avec le gentil Jean-Pierre Suszeck.

 

Cet après-midi : tournage bande démo aux « Chiffres et lettres ». Ça s’est bien passé (obligé de raccourcir le projet cause peu de temps).

 

Déjeuné avec Patrice Laffont qui me parle de son projet de télé locale « Télé Haute-Savoie » en me proposant d’être de l’aventure.

Base : Annecy !!!! (cette ville qui m’avait tant plu lorsque nous l’avions traversé avec Mathilde… (et où nous avions mangé cette raclette au restaurant…) (ou bien une fondue ?)

Ce matin : courrier.

Lettre de Zyf : « Et si on se disait qu’on avait assez pris de vacances l’un vis-à-vis de l’autre… ? »

 

Lui ai envoyé photocopie de ce carnet (page précédente).

 

Cet après-midi : courrier.

Carte d’Édith C.. Se disculpe un peu (pas vraiment) et entérine rupture. Mais un minimum de lucidité montre qu’elle 1/ n’est pas fâchée après moi 2/ que la rupture n’est pas irréversible…

 

Je compte lui écrire (ou lui téléphoner, car je n’ai pas son adresse…)

 


 (23h20. Chambre d’hôtel « ex-Family » à Besançon)

 

Je repense à cette antillaise qui logeait ici – monteuse à FR3 – avec qui j’avais « failli » coucher…

 

Et Balavoine chante : « J’veux mourir malheureux pour ne rien regretter… » Il n’aura pas eu le choix !

 


Je pense à ceux qui disent que l’immortalité, ce serait chiant… !

Aujourd’hui, je n’en suis pas là. C’est peut-être ça le but à atteindre : comprendre ce que la Mort à de bon… 

 

24/02/1988

 

VÉCU – ÉCRITURE – RÉFLEXION – TRAVAIL – TÉLÉVISION – AMIS – ÉDITH C.

 

(23 h. Chambre hôtel Besançon)

 

Une pensée me tourne en tête : je ne sais rien faire. Ma seule compétence, c’est le langage. Les mots.

 

Et si je m’étais trompé en choisissant un métier d’images ?

C’est un peu tard pour m’en apercevoir maintenant… !

 

Après tout, je « gagnotte » ma vie, petitement, à faire des choses où l’enjeu est faible.

Ça ne tire pas à conséquence. On me laisse faire, nul ne s’occupe vraiment du résultat !

 

Alors je passe mon temps à collectionner les – rares – compensations (comme le mot de Josiane Serror, tout à l’heure, après avoir vu « Sibylle » : « Ça ne m’a pas étonnée. Je ne doutais pas de votre valeur… »

 

On me dit ça et là que je me trompe, que les résultats sont pris en compte et que ceux dont je crois qu’ils agissent par amitié le font aussi par confiance professionnelle…

 

Bref, si au moins je pouvais améliorer ma situation financière. Ça rendrait déjà plus supportable l’attente de l’accomplissement d’une œuvre personnelle.

 


Appelé Édith C.. Elle m’a proposé qu’on déjeune ensemble.

 


Interrogé le répondeur. Toujours muet. C’est dingue ! On dirait un signe du destin pour m’encourager à tout concentrer sur mon métier… !

 

26/02/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL

 

(22 h 05. Dijon-Paris)

 

Deux jours de tournage sur aéromodélisme.

Gens gentils, tout contents que la télé vienne chez eux…

Posant pour « photo » avec leurs avions devant eux, dans la neige… 

 


Message de Serror, de Total, voulant « bavarder » avec moi…

 

Parfois je me prends à penser que ce dont j’ai été, il y a quelque temps, si fort persuadé est bel et bien vrai : que je suis entré – enfin – dans une période de chance !

 

Comme j’aimerais que ce soit vrai !!!

 


Le traumatisme de la rupture a entamé ma confiance, mais je la retrouve (peut-être ?)

 

27/02/1988

 

VÉCU – ÉCRITURE – PROJETS – CINÉMA OU TÉLÉVISION – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – RÉFLEXION – VRAISEMBLANCE

 

Eu au téléphone Françoise C. : elle non plus n’aime pas « Mélissa ».

Par contre, elle aime beaucoup « La preuve par trois »… ! Il se vérifie, décidément, que ceux qui aiment l’un n’aiment pas l’autre et réciproquement… !

Elle m’a dit que ce n’était pas « crédible » (en gros), on retrouve ce souci de vraisemblance. C’est très français, ça ! Il n’y a pas ce souci ni dans les films ni dans les séries américains… ! Ah la France : « Mère des Arts, des Armes et des Lois… »

Il est vrai qu’il faudrait des Armes pour briser les Lois qui régissent les Arts… »

 

29/02/1988

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJETS – CARNETS

 

(Lundi : début de semaine…)

 

Semaines, week-ends, y a-t-il tant de différences ? Il y a tellement de moments creux, de moments d’ennui, de solitude, d’angoisse même…

Le travail ne remplit pas totalement le temps disponible. Il vient par petites grappes de jours, par grains d’un chapelet où les intervalles sont parfois très longs…

 

Je ne veux plus noter ici mes échecs et mes plaintes. Ça n’apporte rien.

Je ne noterai plus que les choses positives et encore… Bien souvent, je note des choses mineures tant je suis loin d’un véritable succès !

 

01/03/1988

 

VÉCU – MON FRÈRE RENÉ – ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

René a lu le synopsis de la « Preuve par trois ».

Il a beaucoup aimé. Il me conseille que les scènes de travail en maths, entre eux, soient parlées dans leur langage… Ce n’est pas bête. Ça peut être une protection pour eux, une manière de rendre un peu agréable ce travail rebutant et difficile… Oui, décidément, ce n’est pas bête. Mais ce n’est pas la première fois que je remarque que René dit des choses fort judicieuses… !

 

VÉCU – AMIS – MICHEL B. – TÉLÉVISION

 

À part ça : hier, avec Michel B. : reporté la quasi-totalité de mes extraits en trois quarts (il ne me manque plus que le sujet « Moi je » et Philippe G. sera là en fin de semaine, je lui emprunterai sa cassette). La femme d’un collègue de Michel, travaillant au magnéto d’A2, me transférera en trois quarts la bande un pouce de ma prestation avec Patrice Laffont…

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Souvent, je me mets « à la place de » Mathilde et je suis sûr de savoir ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent après notre rupture : elle est dans son droit. Pas moi.

D’où mon malaise.

Cette fois-ci (contrairement à ce qui s’est passé après Colette), j’ai pris conscience que rien n’excuse la violence, pas même le chagrin le plus authentique, pas même le désespoir le plus profond.

 

Il y a eu entre nous – dans l’inconscience la plus totale – une accumulation de choses pas réglées parce que ces choses étaient présentes dès le début : l’humiliation que je lui ai fait subir en lui disant que je la désirais peu et la violence que je lui ai fait subir dès les premiers moments.

 

Il importe de savoir que les blessures d’amour-propre ne se cicatrisent pas : ainsi, des années plus tard, j’ai vu ressurgir des choses que je croyais oubliée depuis longtemps : l’écriture de « L’image de Pierre » avec des horaires imposés par moi, des notes sur ce le carnet concernant son physique disgracieux, en Grèce. Elle m’a ressorti tout ça 3, 4 ans après !!

 

« Rien ne se perd, rien ne se crée, », cette formule peut s’appliquer aux relations amoureuses…

Rien ne se perd : rien ne s’oublie. Rien ne se crée : il faut savoir profiter d’une inclination de l’autre qui a des racines dans son passé et qui se déclenche au gré de sa stratégie intérieure, où l’on n’a point de part, en tout cas pas de part volontaire et organisée.

 

Après Colette, le destin m’a donné une autre chance. Je n’ai pas su la saisir en aimant vraiment. J’ai mal aimé.

J’ai joué. Quand je me suis assagi, c’était trop tard. Et me voilà seul aujourd’hui, m’ennuyant, m’angoissant…

 

En un sens, ce n’est pas plus mal : je suis obligé de me débrouiller seul.

Je ressens obscurément qu’il est important de ne pas être à la remorque de quelqu’un d’autre, de ne pas baser ma vie sur lui, sur sa présence. Rien n’est acquis. Tout peut être remis en question du jour au lendemain. Il importe de ne pas s’installer.

Bien sûr, c’est bon, c’est chaud, mais si ce n’est pas une rupture, ce peut-être une maladie, une mort ou le chômage qui viennent mettre fin à la sécurité… !

 

VÉCU – AMIS – ZYF – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Tout à l’heure, acte positif : appelé Zyf. Il allait le faire. On ne pouvait pas se voir ce soir. Nous nous verrons à mon retour de Dijon, jeudi soir. Il viendra m’attendre à la gare.

 


Au fond, ce dont j’ai immensément besoin en ce moment, c’est de ne plus penser du mal de moi.

Tout se passe comme si le problème avec Mathilde avait révélé ma vraie nature et que cette nature soit pourrie.

Qu’est-ce qui me permettra d’échapper à ça ? Une réussite artistique ? Un autre amour ?

 

Je me suis jugé et condamné.

 

02/03/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL

 

(19 h – Dijon)

 

Interrogé répondeur : message de Jean-Jacques P.…

 

Chance, are you really with me ?

 

03/03/1988

 

VÉCU – ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

Je pensais pour « La preuve par trois » introduire une astuce sur un élève, Duval, qui somnole au fond de la classe. Les trois lurons l’appelleraient : « Le dormeur Duval »… mais cet humour implique une culture qu’ils n’ont certainement pas à 12 ans…

Dommage… J’aimais bien « Le dormeur Duval »… !

 


Le monteur avec qui j’ai travaillé ici a lu le synopsis. « Tu tiens un bon truc… » Ça revient souvent.

 

04/03/1988

 

VÉCU – AMIS – ZYF

 

Hier soir passé soirée avec Zyf. Conversation importante.

On parle de son refus de témoigner pour le divorce. Il parle de « morale intransigeante ».

Je lui dis : « Sois toi-même… »

Là est le problème. On parle du silence. Je lui dis que je suis souvent en train de tirer sur la corde pour remonter ses paroles. Il dit : « Tu tires mal » (il a parlé de l’émotion indicible et m’a dit : « Tu parles comme s’il n’y avait pas d’émotion… »

Le « Tu tires mal » me fait mal, me met un peu en colère, mais je le garde à l’intérieur.

Je lui dis (en arrivant au camion, je m’en souviens bien) : « Je m’aperçois en ce moment que ce en quoi j’ai cru est faux : je croyais que, pour son propre bien, il fallait pousser quelqu’un à communiquer et je m’aperçois que c’est le contraire… »

 

Il faut nuancer ça. Ce qui compte, c’est que ça vienne naturellement, mais moi je crispais les situations et les êtres.

Il y a des arrière-pensées en moi, du ressentiment, ça empêche une communication spontanée, libre et heureuse.

Il faut que je me remette à aimer les gens, mais sans illusion : ils ne sont pas et ne seront jamais moi. (*)

 

Mon problème, c’est, une fois de plus, d’avoir le sentiment d’être en tort.

En tort vis-à-vis de lui, à qui je donne raison, en définitive, de n’avoir pas voulu tremper dans des procédures juridiques et d’avoir gardé les mains propres.

En tort vis-à-vis de Mathilde qui, elle, n’a pas été violente à mon égard et qui vit la vie bien mieux que moi.

 

(*: Hier, j’ai renouvelé mon erreur fondamentale : dit à Zyf (en gros) que si je lui en voulais, c’était parce que je l’aimais (ou plutôt je ne l’ai pas dit, non, mais sous-entendu).

Et comme il me disait qu’il m’en avait voulu, sur le moment, de lui avoir demandé de témoigner, mais qu’il n’allait pas « ressasser ça… » depuis tout ce temps et qu’il ne m’en voulait plus. Je lui ai dit : « Mais veuille m’en…! »

Pour moi : amour = ressentiment.

Je lui ai dit : « Si on n’en veut pas à quelqu’un, c’est qu’on est détaché, pas concerné… »

Il a hoché la tête négativement, me faisant comprendre que je me trompais. Et il a raison, je me trompe. Cette équation amour = ressentiment vient sûrement de mon enfance où je me suis senti obliger d’aimer quelqu’un envers qui j’avais du ressentiment

 

Enfin bref : « où j’ai aimé quelqu’un (ma mère) envers qui j’avais du ressentiment… »)

 


Et je finis par inverser l’équation (ce qui est, mathématiquement, faisable mais, psychologiquement, beaucoup moins :

Mon amour = ressentiment  ressentiment = amour.

Mais non : amour = tolérance – acceptation de l’autre et non volonté de le plier (cf. lutte finale avec Mathilde) et de le faire ressembler à soi, tel Dieu créant sa créature à son image… !

 

VÉCU – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Rendez-vous avec G. toujours repoussé (depuis quand ne l’ai-je pas vu ? Je ne m’en souviens même pas !) Il ne veut pas me donner aujourd’hui (l’ai eu ce matin tôt au téléphone) rendez-vous pour le 23 (alors que je ne suis – pour l’instant – libre qu’à partir du 21) car il a peur, si j’annule, de ne pas pouvoir disposer du rendez-vous pour le refiler à quelqu’un d’autre…

Ah, c’est l’usine, G. !

Ça m’agace un peu, je dois dire, et je songe – j’ai songé -à changer d’analyste. Encore faudrait-il être sûr que je veux vraiment reprendre une analyse et que j’en ai les moyens ! Ce qui est loin d’être le cas, de l’un et l’autre point de vue…

 

VÉCU – AMIS – ZYF – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(17 h)

 

Je m’arrête (sur l’aire de Fermenot, ça m’amuse de le noter) pour écrire que Zyf a eu raison, parfaitement raison d’être fidèle à lui-même ainsi que Mathilde de refuser une situation qui ne lui convenait plus (et je m’enorgueillis d’avoir été le premier à sentir et à dénoncer la fêlure de notre couple).

Quant à Zyf, je lui ai dit : « Si tu m’avais demandé de témoigner que j’avais couché avec Emma, je l’aurais fait. C’est là qu’il m’a dit cette chose très juste : « Moi, je ne te l’aurais pas demandé. Je me suis mis une fois pour toutes en situation de ne pas avoir à le demander »

 

Il a fait des choix, dans la vie. Il est cohérent. C’est moi qui n’ai rien choisi, qui ai subi ma vie, c’est moi qui suis incohérent.

 


 (19h10)

 

Attention : ce désir d’effacer de moi l’hostilité envers les autres et le ressentiment, c’est le désir d’un monde sans conflits. C’est bien beau, mais c’est impossible.

Il y a des désaccords inévitables, des désertions, des désaffections, des éloignements. Inutile de se boucher les yeux : ça existe. Dans certains cas, c’est inévitable.

 

VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL – ÉCRITURE – PROJETS

 

(19h50 – TGV en gare de Dijon)

 

Il y a tout de même du bon – matériellement parlant – ces temps-ci : unité Julian – Total – Laffont et Télé Haute-Savoie – P. et le Sphinx et toujours, pour l’instant, FR3 Dijon, bonne petite bouée de sauvetage… !

 

Côté projets, les échéances sont :

1/ La Sept, en mars, pour « Mélissa ».

2/ « La preuve par trois » en mars : l’aide à l’écriture.

 

Florence Malraux-Resnais vient d’être nommée au Comité des programmes de la Sept !

Soyons tranquilles : Resnais fera d’autres films !

 

VÉCU – ARGENT

 

Suis emmerdé : cause annulation de ma carte 7/7, ne peux pas retirer d’argent et n’en ai donc pas pour payer mon billet de lundi matin (Paris-Dijon). J’aurais dû me faire faire un billet par FR3 Dijon. N’y ai pas pensé : quel con ! C’était si simple… !

 

VÉCU

 

Je vais achever de me rendre ivre au bar du TGV… ! Suis bien !

 

AGNÈS

 

(22h20)

 

Agnès devait venir. Elle laisse message. J’appelle Jocelyne, lui demande argent. Elle va regarder si elle en a, ce qu’elle a est « pour faire son marché » et elle n’a pas le temps d’en retirer.

Moralité : je ne prendrai pas Agnès ce week-end ! Je suis humilié et furieux.

Ah, manque d’argent ! C’est violent… !

 

05/03/1988

 

VÉCU – CHOSES ENTENDUES

 

(16h10)

 

Je vais au rendez-vous avec Jean M. qui doit me prêter de l’argent.

Quai de métro.

Un mec m’aborde : « Je sors de taule… »

Je lui dis je n’ai pas d’argent, que je vais précisément voir un copain pour qu’il m’en prête.

Lui : « Vaut mieux ça que faire la manche… »

Moi : « T’as bien des copains ? »

Lui : « J’ai pas d’amis. Je suis un salaud. Je suis un escroc. Si je sors de taule, il y a une raison. Je suis un égoïste, je pense qu’à ma gueule… »

 

Ça m’a paru surréel à force d’hyperréalisme, cette déclaration… !

 

ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT » – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(Pour « La preuve par trois ») :

 

Pour « Le hasard a bien fait les choses… » :

 « Les choses se sont bien hasardées… »

 

Penser cela, l’écrire, dans ce soleil bas et chaud, assis sur ce banc de la rue des Fossés-Saint-Bernard, me remplit de bonheur… Ah, créer ! Là est ma vraie vie… J’en ai peur, de cette œuvre (« La preuve », ça s’appelle ainsi, en plus, il s’agit de « la faire… ») (moi aussi, comme mes personnages) mais, en même temps, je sais au fond de moi qu’elle peut m’apporter la paix, la joie et l’activité…

 

Ah, me dire cela, me le redire… !

 

J’ai vu l’autre jour « L’effrontée » de Miller : parce que c’est un film sur une « pré-adolescente », il me touche et m’aide. J’ai envie d’écrire des scènes pareilles, faites de petits riens, de petites touches discrètes et gracieuses…

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Je me souviens de certains moments, lors des ruptures avec Colette, où j’aurais préféré qu’elle fût morte !

Aujourd’hui, il n’en va plus ainsi, ni pour elle ni pour Mathilde : je suis heureux qu’elles vivent et même qu’elles aiment ailleurs, qu’elles puissent le faire et non qu’elles soient réduites à un cadavre au fond d’une tombe.

J’ai parlé de ce sujet avec… (« trou de mémoire » incroyable ! – c’est la femme d’un réalisateur qui vient de mourir).

Bref : elle me disait la même chose…

Tout est préférable à la mort de l’autre, même ce sentiment de mépris ou plutôt cette distance, cette indifférence que je devine chez Mathilde…

Cette distance qu’il a fallu qu’elle prenne.

 

ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT » – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Je reviens sur « Les choses se sont bien hasardées… »

Je suis loin d’être sûr que c’est compréhensible.

C’est ça, l’inconvénient de ce code : il faut que ça soit transposé (sinon ce n’est plus un code) mais ça doit rester à la portée d’enfants de 12 ans (c’est aussi l’âge mental du public… !)

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – CRÉATION ARTISTIQUE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

(21h50)

 

Jonasz et Barbara Hendrix chantent en duo : « Entre les pierres du Mur de Jérusalem, une prière : que jamais rien ne nous sépare… »

 

Ce n’est pas ça que j’ai demandé. Cela me fait mal ce soir. J’aurais dû… J’ai demandé la naissance de mon œuvre.

Peut-être ai-je bien fait ? Je ne sais pas.

Je pense à toi, Mathilde, parfois. Il faut que j’aie le courage de l’écrire.

J’ai mal.

Tu me manques, parfois, et je repense aux jours heureux. Mais tu m’as fait comprendre qu’ils n’étaient pas heureux pour toi, alors… 

 


Aujourd’hui : acte manqué de Victor U. : il m’a appelé…

Il a marmonné : « Excusez-moi… » et a raccroché…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Je regarde un feuilleton sur Goya je remarque un plan : espagnol conduit par soldats français, avec au premier plan, une lanterne avec bougie dedans :

 

 

Ça me donne une idée de direction de mise en scène, pour « Mélissa ». Jouer ainsi sur les objets gigantisés subjectivement par le grand-angle, ce qui est une annonce et un rappel des jeux vidéo…  (oui !)

 

06/03/1988

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

J’imagine une femme portant des bas « à crinière » :

 

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION -ACTEURS

 

Un comédien intéressant : Étienne Chicot.

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

(TGV)

 

Une ironie du hasard qui m’a fait rire (vraiment, à haute voix,) dans le train : publicité dans le journal pour un voyage à l’île de Phuket ! Et, à côté, juste à côté : pour l’île de (illisible) : (celle que j’ai affichée au-dessus de mon lit…)

Je n’arrête pas de voir ainsi des signes ça et là, emplis de sens (lequel, par exemple, voilà qui n’est pas toujours évident…)

Ainsi, hier soir, je regarde la télé et, sans en connaître le titre, je tombe sur un film, au ciné-club », qui met en scènes trois garçons qui ont fondé une société secrète ! (« Les disparus de Saint-Agil »…)

 

Aussi : l’avion crashé de Mathilde et le Dassault de Pouilloux !

 

Et puis moi qui appelle Laffont et P. qui m’appelle…

 

07/03/1988

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Suite idée du 06/03/1988 :

La femme à qui pousse cette « crinière » perd ses cheveux en même temps et les dents lui poussent, comme à un cheval…

 

ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

Si le Diable Vauvert, qu’est-ce que vaut le bon Dieu ?

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

(Pour générique de « La question de… »)

Approfondir idée dispositif scénique de la France divisée :

 

 

ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

« Il a pas loupé sa donne de baffes ! » (Le meilleur !)

À propos d’un adulte.

Sinon, à propos d’un enfant :

« Il a pas loupé sa donne de coups dans la gueule ! »

 

ou

 

« Il a loupé la donne de cartes »

 

ou

 

« Il lui a fait la donne de conseils… »

 

08/03/1988

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION

 

Re-message de P. : cette fois-ci, il précise où se passerait le tournage : en Inde… !!!

 


Ah j’aimerais bien qu’il n’y ait pas qu’elle que son statut social amène à faire des voyages !

 

09/03/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – ÉMISSION TÉLÉ « SI J’AVAIS DÉFENDU »

 

Tout à l’heure : réunion avec Jullian.

La première fois que je le rencontrais.

Réunion à la télé : nécessité à la fois de fermer sa gueule et de l’ouvrir… (je l’ai ouverte pour proposer que l’accusée Marie-Antoinette soit un mannequin… !)

 

10/03/1988

 

ÉCRITURE

 

De Novril à Avembre…

D’Avembre à Novril est encore mieux. 

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

(Trucage) : Un bel effet : du sable qui coule d’une main à l’envers.

 

12/03/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – ÉMISSION TÉLÉ « SI J’AVAIS DÉFENDU » – ÉCRITURE – PROJET ÉMISSION « LE SPHINX »

 

Hier : coup de fil de Lombard pour se rencontrer (samedi prochain) + rendez-vous avec P.. Il me parle d’abord de faire deux émissions et comme les dates ne collent pas pour la première (trop tôt par rapport à Jullian), je crois un moment que je n’en ferai aucune ! Heureusement, il n’en est rien et, à partir du 17 avril, en principe, je serai à Jaipur, dans le nord de l’Inde… !

Contacté Didier T. pour être mon assistant… Cette nuit : rêvé que je disais à Bertrand J. (qui apparaissait « par hasard ») qu’il avait raté ça : il en tombait raide !

Enfantin, comme rêve !

 

Enfantin, c’est bien ainsi que je me ressens dans la vie. L’affaire Mathilde m’a infantilisé et j’ai du mal à m’en remettre.

Élément qui n’arrange pas les choses : l’agence du Crédit Lyonnais de Gambetta reconduit la méfiance à mon égard : pas de chéquier avant trois mois, pas de carte bleue avant un an !

Le fait d’être fiché à la Banque de France donc interdit de crédit même si j’améliore mes revenus me pèse comme une condamnation pénale !

Je me sens comme un type qui a des années de taule à faire avant de retrouver la liberté (ici : la liberté de dépenser). Me fait penser à mon horoscope d’Astro-Flash : « Le sujet a besoin de dépenser pour exister… »

 


Le « Sphinx » est payé 20 000 Fr. net pour 17 jours de contrats… Ce n’est guère (1170 Fr. par jour net. C’est quand même pas mal. Voir à quelle catégorie de la grille ça correspond. Mais ça s’accompagne d’une cession de droits. Ça, il fallait s’y attendre !)

 

15/03/1988

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Il est passé le temps de me plaindre est de pleurer sur mon sort.

Je me tais. Je ne pleure plus. Bientôt je n’espérerai plus.

 

20/03/1988

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Dimanche matin.

Je reviens de chez Maman où j’ai passé la nuit.

Passé au Sex-shop. En suis ressorti : ça ne me dit (plus ?) rien.

 

Angoisse de n’avoir rien à faire et puis… en sortant du métro : soleil. Ciel bleu. Je me suis installé ici, à la terrasse du Gambetta et me voilà bien. D’autant que je suis content de noter une idée (de nouvelle ?) fantastique, à partir d’une pensée d’il y a un ou deux jours :

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Le temps ne serait plus matérialisé par la rotation des aiguilles et les chiffres sur le cadran mais par un objet qui progresserait (cube ?)

 

 

Marquage du temps ?

L’idée serait celle de mouvement inarrêtable

D’où l’idée d’un type qui voit le temps matérialisé pour lui par le mouvement et toujours et partout dans sa vie, quelque chose bougera

(Il aura beau essayer de fuir et d’aller quelque part où rien ne bouge, il y aura toujours quelque chose qui bougera… !)

 

21/03/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – AMIS – ZYF 

 

(12h20)

 

Je viens d’appeler la Sept. « Mélissa » : niet !

 

La Mort, encore. Toujours. L’échec. La perspective d’une vie sans succès, sans joie.

J’y comptais, au fond.

 

« Pas dans les priorités de la Sept pour 88 ni pour 89 »

 

C’est vrai, après tout, que ce n’est pas « culturel ».

 

Alors, qu’est-ce qui reste ?

 

Que faire ? Voilà pourquoi Mathilde m’a quitté. Parce qu’après des coups comme ça, j’étais littéralement détruit.

 


J’appelle Zyf pour en parler et je passe, de là, un discours sur lui et moi où je lui dis que « je lui suis fidèle, à lui homme de langage » et qu’il ne parle plus parce qu’il n’a plus personne à qui parler.

Il me redonne confiance, à la fin, en me disant que « Je suis un créateur et que c’est ce que j’ai à faire… »

 

23/03/1988

 

ÉCRITURE

 

Le rabbin qui vient tard, c’est le « rabbin de minuit… » (2014 : from Internet : fait)

 

30/03/1988

 

ÉCRITURE – ROMAN « LES MATHS À MORT »

 

Écoutant des Japonais qui disent « Merci » et « Au revoir » en japonais, je les  transforme en :

 – « Alligator » et « Ça, y en aura… »

 


 « Familles susdite… et famille sudiste… »

 

04/04/1988

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Je traverse la solitude, à la recherche de la confiance en moi.

Je me rends compte seulement maintenant – peut-être – à quel point le manque de résultats tangibles de mes efforts m’a conditionné, a influé sur mes comportements vis-à-vis de Mathilde en particulier, mais pas seulement…

Si j’avais eu des résultats, du travail, de l’argent, la confiance des décideurs, cela m’eût influencé tout autrement, cela m’eût donné confiance, m’aurait apaisé, m’aurait donné le sourire…

 

Cela viendra-t-il bientôt ? Je n’ai plus rien d’autre à faire qu’à chercher cela : je n’ai pas d’autre lieu où investir mon énergie que ce lieu géométrique de ma vie : la création.

 

L’autre matin, le téléphone sonne. C’était Gilbert Lavoué, de Dijon, m’appelant (il était 8h30, je crois !) pour me dire que le Ministère de la Recherche l’avait appelé au sujet du projet « biotechnologies – Lune »…

Ainsi certaines de mes idées ne se perdent pas dans les sables de l’indifférence, elles existent, on y pense, on s’en souvient, on désire leur réalisation !

 

Sortirai-je ce sentiment de nullité que j’ai traversé ?

 

Édith C. m’a branché avec la jeune Laurence. Celle-ci m’a parlé d’une amie à elle, astrologue et voyante. C’est 600 Fr. – un peu cher sans doute – mais j’ai envie d’aller chez quelqu’un chercher confiance et espoir…

Et si c’était le désespoir qui en sortait ?

 

Je ne sais pourquoi, mais je ne crois pas cela.

Au fond de moi, j’ai confiance. Je me dis quelque chose dans le genre : « J’en ai trop bavé, j’ai trop attendu pour que cela ne porte pas ses fruits… ! »

 

Je suis seul, c’est vrai. Mais cela me permet de me consacrer complètement à la création. J’ai calculé qu’à quelques mois près j’ai vécu avec une femme durant 21 ans !

L’amour peut-être un échappatoire pour ne pas créer, ne pas me réaliser.

Il est vrai que c’est dur d’être seul, parfois. Mais d’abord : pas toujours… ! La liberté a du bon aussi. Et puis je suis fier car j’ai eu le courage de mettre Mathilde à la porte. Je ne me suis pas mis la tête sous le sable, j’ai ouvert les yeux sur le malaise (ancien) de notre couple et – une fois de plus – je ne suis pas parti pour une autre… !

Maintenant, je suis seul, mais au moins j’en suis fier et puis ça m’est utile.

Encore une fois : je n’ai plus d’autre endroit où investir mon énergie que la Création (même si c’est dur, si ça fait peur, comme j’ai peur, par exemple, d’écrire « La preuve par trois », ce qui m’a poussé à chercher un coscénariste, Jean-Laurent Poli, à qui j’ai été adressé par Olivier D.).

 

Et puis, si peur il y a, c’est qu’il y a solitude. La peur, j’en suis sûr, s’évanouira en même temps que disparaîtra la solitude. Il suffira que quelqu’un vienne, qui me fasse confiance, pour que je retrouve courage, gaieté énergie… !

 

J’ai repensé parfois au petit billet dans le Mur de Jérusalem…

 

Étrange ironie du sort si c’était vrai, si ce billet m’apportait ce que j’ai demandé : la naissance de mon œuvre, car ce sera Mathilde qui l’aura glissé entre les pierres du Mur…

 

Elle l’aura fait juste avant que nous nous séparions !

 

N’est-ce pas logique, d’une certaine façon, après tout ?

 

07/04/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(1h20)

 

Je raccroche le téléphone. Appel de Sylvie, de Ma Vie Bijou. Elle m’a appris qu’elle avait quitté Ma Vie Bijou, qu’elle leur en voulait beaucoup, souhaitait leur faire du mal.

M’a révélé que Mathilde avait eu « pendant plus d’un an » un amant, un Allemand qu’elle retrouvait en voyage.

 

Nous avons eu une discussion très vraie, Sylvie et moi. J’ai révélé que j’étais responsable de l’attitude de Mathilde (parlé des tromperies, de l’avortement, du mariage refusé).

 

Elle a parlé aussi du pouvoir qui a corrompu Mathilde.

 

Cette nuit, j’ai encore un peu moins d’illusions…

 

Qu’elle m’ait caché une longue liaison, voilà qui m’a étonné, qui m’a révolté.

 

Pourtant, pour ma part, n’y avait-il pas Karen ? Même si je ne faisais pas l’amour souvent avec elle.

Et la masturbation ?

Il n’y a pas eu que la fille de Lyon.

 

Il faut regarder la vérité en face.

 

Mon absence d’illusions d’aujourd’hui, c’est surtout une absence d’illusions sur moi-même.

 

Je ne recueille que ce que j’ai semé.

 

Pour être aimé, il faut aimer.

 

Lorsqu’on a parlé de l’avortement, avec Sylvie, j’ai expliqué que je n’ai pas voulu de l’enfant parce que je n’avais pas de quoi l’élever (j’avais déjà du mal à payer la pension d’Agnès). Sylvie m’a dit que c’était parce que je n’aimais pas assez Mathilde.

 

Je pense que c’est vrai.

 

Vrai, en effet, que ce n’est pas par amour que j’ai voulu vivre avec elle en fin 83 mais par dépit amoureux, à cause du « pétrolier ».

 

Je me demande si j’ai jamais réellement aimé, ce qui s’appelle aimer (et que je ne connais peut-être pas… ?) ?

 

08/04/1988 

 

VÉCU – TÉLÉVISION – TRAVAIL

 

(Après-midi)

 

Dans la série « Les imprévus du Destin » : la série « Le Sphinx » est annulé. Je ne pars donc pas à Ceylan !

 

09/04/1988

 

VÉCU – CINÉMA – TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJETS

 

Eu Jean M. au téléphone. Il me dit que Bernadette Le Saché, qui est copine avec lui, est dans la Commission du court-métrage et qu’elle lui a dit que je pouvais lui faire parvenir directement un scénario, qu’elle le défendrait si elle l’aimait…

 

Aujourd’hui samedi, j’ai donc relu « Imaginairecollection » (recueil de mes idées) à la recherche d’un sujet de court-métrage (resté au lit toute la journée. Aucune envie de sortir. Me suis tout de même bougé, au téléphone : préparé montage de mon « vidéo book » : problème : la régie de la Sertis est en Pal et tous les éléments sont en Secam ! Il me faut donc transcoder…)

 

J’ai envisagé un CM à partir de mon idée du « Minitel pour agonisants ». J’en ai même parlé avec Emmanuelle Wollman, qui ne trouve pas ça mal, mais :

1/ ce sujet m’angoisse, moi

2/ C’est bien sombre pour être l’objet d’une bonne stratégie… !

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

Il y a donc un autre sujet qui me tente (ça fait longtemps que c’est le cas !), c’est celui du type qui se réveille trois années avant, le matin du soir où il doit rencontrer sa maîtresse…

 

J’ai envisagé de l’aménager de la façon suivante :

 

1/ Elle le quitte. Il se suicide (cachets).

 

2/ Il se réveille trois ans avant. Il s’aperçoit que c’est le fameux matin. Il hésite à aller à la fête du soir. Il se dit que, sachant le tour qu’ont pris les événements, il va pouvoir les changer.

 

3/ Il va à la fête, la cherche. Elle n’est pas là. On lui apporte un billet : elle lui dit qu’il ne la connaît pas, mais qu’elle oui. Elle sait qu’ils auraient dû se rencontrer ce soir, mais elle a préféré qu’il n’en soit pas ainsi car ils se seraient mal aimés.

Il faudrait que le billet soit formulé de telle façon qu’on comprenne qu’il lui est arrivé à elle aussi le retour en arrière et il faudrait que le billet ait une justification.

 

(Il comprend donc qu’il lui est arrivé la même chose qu’à lui et qu’elle a choisi de ne pas venir, contrairement à lui.

 

4/ Retour au présent. Il est agonisant, mais il se réveille et a la force d’appeler au téléphone pour qu’on le sauve.

 

Je suis assez heureux en écrivant cela, car je m’aperçois que cette réécriture est une manière de me dire à moi-même que je n’ai pas à regretter Mathilde, que c’est fini et que la vie, pour moi, est désormais en dehors d’elle.

 

Chute possible (ou plutôt « sur-chute » (comment on disait « sur-aveu » avec Jean…) : un copain le réveille. Il parle, d’une manière ou d’une autre, de la fille et le copain ne sait pas qui c’est : il a eu un autre « avenir » de trois ans, une vie où elle n’a pas été présente… !

(Dans ce cas pourquoi se suicide-t-il, dans ce nouveau « présent » ?

That is the question !

 

Quelle justification au billet de la fille ?

Elle dit qu’elle est partie le matin même, a pris l’avion pour partir vivre à l’étranger. Elle aurait pu ne pas venir et ne rien dire, mais elle sait qu’il n’a pas confiance en lui et elle veut qu’il sache, même s’ils ne peuvent pas vivre ensemble, qu’elle trouve qu’il est quelqu’un de bien…)

 


Je ne sais vraiment pas si la « sur-chute » est bonne, car elle fait basculer dans le fantastique (désormais proscrit) une histoire qui est d’abord plus proche de la « Rivière du hibou » (genre : c’est ce que le suicidé raconte dans sa tête pour ne pas mourir…) Ça peut suffire, en effet, mais la sur-chute est tentante, cependant !

 

Il peut alors avoir laissé un billet qui explique son suicide par une tout autre raison que sentimentale…

 

Ou alors le billet sur lequel il croyait avoir expliqué son geste par rapport à la fille est blanc.

 

Finir sur : « Tu ne recommenceras plus ? »

 – « Non : plus maintenant… »

(se rattache à cette connaissance qu’il a qu’il est « quelqu’un de bien », qu’il fallait l’accepter, le savoir et l’accomplir…)

 

Dialogue de fin possible : (à l’hôpital. Il est dans le lit avec copain qu’il a appelé au téléphone)

 

Copain : « Pourquoi t’a fait ça ? »

Lui : « T’as pas lu la lettre que j’ai laissée ? »

Copain : « Quelle lettre ? Il y avait une feuille blanche sur ton bureau, mais il n’y avait rien d’écrit dessus ! »

Lui : (agité) : « Comment ? J’ai laissé une lettre : j’expliquais que je faisais ça à cause de Colette… »

Copain : « Qui c’est, Colette ? »

Lui (travelling avant) : « Comment, tu connais pas Colette ? »

Copain : « Non (insister !) (Un temps) Dis-donc : tu recommenceras plus ? »

Lui : « Non : plus maintenant ! »

 


Je viens d’avoir une autre idée : il va à la fête. ELLE VIENT ! MAIS ELLE FLIRTE AVEC UN AUTRE  il se jette par la fenêtre (elle lui a dit qu’il n’était pas du tout son genre alors qu’il lui « faisait une déclaration »)  on le retrouve immobile sur le lit du début.

Fausse piste : on croit qu’il est mort ! Il émerge et appelle copain

 

Cette idée procède du fait qu’on va se demander ce qui se passera à la fête et que beaucoup de gens prévoiront qu’elle ne viendra pas (car si elle vient, ça nous embarque de toute façon dans l’alternative vie conforme aux prévisions – vie non conforme (éternel problème du paradoxe temporel) or cette alternative déborde du cadre d’un court-métrage.

La plupart des spectateurs, sachant qu’ils voient un court-métrage, penseront donc que je vais m’en sortir d’une autre façon (pour rester dans le cadre d’un court-métrage) à savoir : en ne la faisant pas venir.

Il faut donc faire le contraire, pour surprendre (cf. succès des fausses pistes de « Mélissa » !)

 

La seule chose qui me gêne, c’est de perdre le côté : « Tu es un mec bien », mais la fille peut le lui dire. Genre, alors qu’il « se déclare » :

 – « Non, ça ne m’intéresse pas. Je sais que tu es un type bien, je le sens, mais tu n’es pas mon genre d’homme… »

 il est désarçonné, malheureux, indécis.

 Slows : elle danse avec un mec. Ils se roulent un patin  il se jette par la fenêtre.

 

10/04/1988

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

(12 h)

 

Je ne sais pas, j’hésite,. Une fois de plus, je m’éloigne de mon idée originale (c’était qu’il lui arrivait la même chose à qu’à lui).

Je pense à écrire (en version succincte ? » les deux versions et à demander conseil à des amis (M.).

Pour la version « défenestration » : la motivation du « Je veux vivre » n’est plus « Je suis un mec bien, elle me l’a dit », mais « On peut vivre sans une femme » (concrétisée par le fait qu’elle va avec un autre).

 

Non, je crois que je vais écrire cette version.

À la rigueur, je raconterai l’autre à des amis après qu’ils auront lu celle-là…

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(15 h)

 

Je suis sorti : temps superbe. Soleil d’été. Les terrasses regorgent le monde.

 

Sylvie, de Ma Vie Bijou, m’avait dit que Maman avait appelé Mathilde pour lui dire que je risquais de me suicider. En ai parlé à Maman : il n’en est rien !

Je crois que cette Sylvie est mythomane. Elle est folle de rage contre les U. et je crois que ça la fait disjoncter.

Ça me fait douter de ce qu’elle a dit à propos de la liaison de Mathilde.

Mais, après tout, quelle importance cela a-t-il ?

Je ne peux même pas dire que je pourrais triomphalement le dire à Mathilde et m’en servir contre elle puisqu’au fond de moi, je sais que c’est moi qui n’ai pas été fidèle !

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

Ai commencé à écrire le court-métrage. Au fait : quel titre ?

 

« Trois ans avant » ?

 


 (22 h)

 

Je réfléchis : le côté slow avec un autre mec, je ne le sens pas… Je trouve ça vulgaire. Ça ne me plaît pas.

Et puis, en plus : la solution du billet qu’elle lui fait passer où elle dit qu’elle s’en va, ça explique la disparition de la fin…

Et c’était ça, mon idée : il hésite à faire un truc (ne pas y aller) et c’est elle qui le fait (en plus, ça rime mieux avec une rupture initiale (modifier le début : elle ne le trompe pas, elle le quitte. Ce qui, de plus, justifie mieux un suicide…)

 

La dernière idée, c’est de garder le billet qu’elle lui fait passer, mais qu’au vu de ce billet, il se foute par la fenêtre comme prévu quand il la voyait flirter…

Après tout, c’est bien la rupture qui  « recommence » et justifie un « second » suicide…

 

Mais pourquoi faudrait-il qu’il se foute « théâtralement) par la fenêtre ?

Le billet suffit  retour au lit où il agonise. Il émerge (puisqu’elle n’est pas entrée dans sa vie, le suicide n’a plus de sens), il appelle un copain.

 

Oui, il est logique qu’elle n’entre pas dans sa vie  le copain ne la connaît pas.

Il y a là une continuité qu’il n’y a dans aucune autre version.

 

11/04/1988

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

J’ai envie de laisser tomber ce court-métrage « Trois ans avant ». C’est le même paradoxe temporel qui débouche sur les mêmes banalités.

Je l’ai tourné et retourné en tous sens. Je n’y crois pas moi-même. Je me suis un peu excité par moments, mais sans plus… !

 

VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Eu Françoise Perrin, du bureau d’Anat Birnbaum, à Canal+ : elle aime « Mélissa », trouve ça original !

Mais c’est Madame Birnbaum qui doit lire…

Elle me rappelle, sinon c’est moi qui rappelle dans 15 jours…

 

12/04/1988

 

VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Suis allé chez Maman hier soir. Resté dormir là-bas : c’est si loin que, lorsque j’y vais, je reste…

 

Tout à l’heure appelé Françoise Perrin de Canal+. Elle me laisse pas beaucoup d’espoir (leur case, c’est le téléfilm de 20h30 le samedi !) Elle me dit que « Mélissa » ne correspond pas à ce qu’ils font habituellement dans cette case, mais que, ayant trouvé le texte de qualité, elle veut que Birnbaum le lise, que sinon elle l’aurait mis de côté et m’aurait dit que ce n’était pas pour eux…

 

De toute façon, sinon, il me restera encore à essayer d’en faire un long métrage. Je n’ai pas ou peu (excepté Charles Denner, malade !) essayé de contacter des acteurs.

C’est peut-être la bonne démarche ainsi que les filiales cinés des chaînes, notamment Canal+, justement, qui me paraît peut-être plus près de l’esprit de « Mélissa ».

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

Je reprends – une fois de plus – mon projet de court-métrage, réveillé par les paroles de Jean M. concernant Bernadette Le Saché.

 

Je le tourne et le retourne, ce projet.

C’est quand même le plus dense que j’aie actuellement.

J’essaye de trouver une solution « non-fantastique » qui permette que les choses se passent dans la tête du héros (il est bourré de cachets : après tout, ça peut avoir des effets agréables. D’où l’idée que, glissant sur la mort, il « fait un rêve « agréable », il « rêve » qu’il va rencontrer une femme. Ils se rencontrent. Bonheur.

Retour au présent : il émerge de la mort. Lorsqu’il retrouve ses esprits, c’est pour soutenir à un ami qu’il a vécu avec elle. Il la cherche. Elle a « disparu ». Il se « re-tue », définitivement, cette fois.

Chute : d’une manière ou d’une autre, elle apparaît après sa mort 

(Je réfléchissais l’autre jour à des références. Après tout, il s’en passe des choses dans la tête d’Arditi, dans l’» Amour à mort » et c’est bien le grand Alain qui l’a réalisé. Alors…

 

Sans compter que l’ambiguïté du fantastique me semble devoir mieux passer en 88 que ne passait le Fantastique pur en 78.

Vieille question, qui m’agite énormément.

C’est toute ma « reconversion » qui est en jeu, celle dont parlait Dona L., pour me le reprocher, elle qui ne se pose vraiment pas de question de stratégie !

 


Une autre idée :

 – Présent : il agonise (on sait qu’il s’est tué cause malheur en amour avec Valérie)

 – Passé : il va rencontrer Valérie. Lui il y va parce qu’il pense que l’avenir ne peut pas être changé. Valérie vient, mais pour lui dire qu’elle ne veut pas vivre vers lui, que leur vie sera un enfer. Scène d’hystérie de Valérie. Elle, connaissant leur histoire, ne veut pas la revivre et se révolte (en ce cas pourquoi vient-elle ? Parce qu’elle se dit qu’il va la poursuivre et qu’elle veut qu’il la laisse tranquille. Pour avoir une explication. Bref, je ne crois pas que ça fasse problème. C’est dans la logique du film. Ces deux êtres ne peuvent pas s’ignorer.

 – Présent : il émerge du coltar. On découvre Valérie qu’on avait pas vue au début, près de lui dans le lit. Elle est près de lui, inconsciente. Il la secoue : elle est morte. 

(Là est l’idée neuve !

 

Ou alors :

 

Idem mais elle vient à la soirée. Il lui est arrivé la même chose qu’à lui et elle pense comme lui que maintenant qu’ils connaissent l’avenir », ils vont pouvoir le changer et être heureux  bonheur  émergence de lui. On la découvre près de lui, morte.= Trop proche de « La rivière du hibou »…

 

13/04/1988

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

(21h10)

 

J’attends Jean M. et Emmanuelle dans un bistrot. Ai fini d’écrire le court-métrage (l’ai appelée « Trois ans avant ») Me suis dépêché de le taper à la machine pour l’apporter et le leur faire lire.

Pourquoi cette hâte ?

C’est parce qu’ils sont liés à Bernadette Le Saché et qu’elle incarne – provisoirement – une possible inscription dans le réel.

Et puis j’avais envie de réactions rapides…

 

20/04/1988

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT » – TÉLÉVISION – TRAVAIL – PROJETS

 

Eu Bernadette Le Saché au téléphone qui a lu « Trois ans avant » et m’a conseillé une réécriture du dialogue elle-lui. Elle recoupait réaction d’Hervé.

J’ai décidé d’en tenir compte et j’essaye de le réécrire, mais avec des modifications encore plus radicales…

 

Cette Bernadette était très gentille, très douce.

Je dois lui envoyer la prochaine mouture.

 


À part ça : branchement par Lauzun sur film pour médecins (il y a aussi Marc H. dans le coup). Intéressant mais pas immédiat (mois de mai).

 

Sinon : toujours pas de nouvelles de « Marie-Antoinette » (Jullian).

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

L’adaptation à la solitude se fait, mais pas d’une manière vraiment très facile… !

 

12/05/1988

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Longtemps d’interruption. Ainsi déjà dans le passé, je suis resté de longues périodes sans rien écrire sur ces carnets.

En général, c’était des périodes importantes !

 

ÉCRITURE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

« Jérémie l’écho » est un personnage intéressant… (l’écho parce que solitude et Jérémie pourquoi ? Parce que le prophète ?) 

 

Commentaire  du 4 octobre 2015 

 

Ce personnage « intéressant », c’était celui qui se serait fait l’écho de mes jérémiades : voilà ce qui m’apparaît clairement aujourd’hui.

 

 – Commentaire écrit à 68 ans

 

VÉCU – SOCIÉTÉ – VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Ce début mai aura été marqué par :

 

 – Élection de Mitterrand (j’ai voté au Pré-Saint-Gervais. Flash-back)

 

 – Rapprochement entre Sylvie, de Ma Vie Bijou, et moi sur l’idée qu’elle m’a injectée que Mathilde avait un amant (le rapprochement est allé jusqu’à l’idée d’habiter ensemble ! Incroyable quand j’y repense… Ce que je peux être naïf !

 

Demandé clé à Mathilde précisément pour Sylvie et Mathilde venue ici. Elle a démenti catégoriquement. Je la crois (moment d’émotion de sa part. Elle part et revient, sonne, s’en va. Je descends. On parle dans la voiture. Elle me dit que cette rupture la « touche ». Mais pendant la discussion à la maison, elle m’explique qu’elle m’a quitté parce qu’elle en avait assez de cette vie où on ne faisait rien, où elle ne pouvait rien partager

 

Très dur, mais ça a le mérite d’être clair.

 

Après ça, rompu toute relation avec Sylvie qui a essayé de rappeler plusieurs fois, mais que j’ai envoyé chier vertement.

 

VÉCU – TÉLÉVISION – ÉMISSION « SI J’AVAIS DÉFENDU » 

 

« Marie-Antoinette » se fait. Commencé préparation avec la petite Laurence.

 

VÉCU – ARGENT

 

J’en ai marre de cavaler dans les restaurants et d’y dépenser de l’argent. Pas envie de faire de cuisine non plus  je vais acheter un four à micro-ondes pour décongeler bouffe surgelée. Pratique et me fera faire des économies. Je dépense mon fric à tort et à travers.

 

VÉCU – FEMMES – CAMILLE

 

Hier soir suit sorti avec Camille. Allés voir « De sable et de sang » de Jeanne Labrune où elle a une scène avec son ex qui, lui, tient le rôle principal.

Film qui m’a touché et rendu jaloux.

Pendant le repas, j’offre à Camille de venir dormir à la maison. Elle refuse et je découvre alors qu’elle peut avoir, comme elle le dit, des « arrière-pensées ». Elle me dit qu’elle en a eu la fois d’avant. Je lui dis que je « tombe du ciel ». « Tu es un homme et je suis une femme » dit-elle et : « Les hommes de 40 ans, c’est attirant… » Je n’en reviens pas ! Je lui dis que ça me redonne confiance en moi…

 

Commentaire du 21 janvier 2019 :

 

Épisode typique de ma conduite d’échec inconsciente : suite à cela, je n’ai rien fait pour avoir une relation affective avec Camille alors que j’avais, selon l’expression consacrée, un « boulevard » devant moi ! Je me plaignais d’avoir des difficultés avec les femmes et lorsqu’une d’entre elles, belle, intelligente, et intéressante en plus, me tendait une énorme perche, je n’en faisais rien ! Non seulement j’étais persuadé de ne pas séduire, mais, en plus, lorsque cela devenait évident, je le niais !

 

 – Commentaire écrit à 72 ans

 

CINÉMA – COURT-MÉTRAGE – ÉCRITURE – PROJET « TROIS ANS AVANT »

 

Réécrit « Trois ans avant ». En ai parlé aujourd’hui au téléphone avec Bernadette Le Saché. Elle aime. « J’ai senti une grande émotion… » dit-elle.

Elle me conseille de le déposer.

Pas eu de nouvelles de Jean-Jacques Bernard. Oh celui-là, il ne faut pas y compter (« J’en ai 50 à lire » m’a-t-il dit. Et il partait à Cannes… pour une émission. Bref… !

Par ailleurs, rencontré Claude Cadiou. On bavarde au sujet de de « Mélissa ». Il m’a donné ses idées pour une écriture complémentaire.

Beau garçon, très calme, souriant.

Lui ai filé « Trois ans avant ». Il doit le lire et me rappeler.

 

Message de Christian Guillou qui a lu « Mélissa », qui aime et est d’accord pour en parler avec moi. Il faudra que je le rappelle (je n’ai que son numéro de bureau où il ne fait que des passages…)

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Je relis mes notes du 10 avril : j’ai tout de même senti que cette Sylvie était une mythomane. Je ne suis pas complètement ingénu… !

 

02/06/1988

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CINÉMA –  ÉCRITURE – PROJETS – CINÉMA OU TÉLÉVISION – AMIS – MARC MARINO – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Décidément, j’abandonne ce carnet… (rien écrit depuis le 12 mai !)

 

Marc Marino est à la maison en ce moment.

Il a relu « Mélissa » et veut le faire. Il emportera le scénario, le fera traduire et le donnera à retravailler (à épaissir) à un de « ses » auteurs (Arnell Miller). Marc parle d’un film à moins de 2 millions de dollars. Il a évoqué Lee Van Cleef pour Zoltan. Et aussi Laurence Olivier…

Il m’a dit qu’il y en avait pour un an…

 

Je me contente d’écrire ça et – superstitieusement ? – ne l’accompagnerai d’aucun commentaire.

 


À part ça : « Marie-Antoinette » en cours (fini tournage – vais attaquer le montage)

 


Consulter une astrologue (très juste portrait psychologique) : elle voit une amélioration professionnelle et un « assagissement ».

Elle m’a aussi fait les tarots, mais ça… ?

 

VÉCU – AMIS – ZYF

 

À part ça, avant-hier soir : Zyf à la maison.

Altercation parce qu’il me disait que je lui faisais de la « morale » et que je l’ai mal pris (voyant au contraire beaucoup d’amour dans mon attention pour ce qu’il écrit) (il racontait un nouveau projet). Il est parti brusquement. Essayé de le retenir (lui ai couru après dans la rue pieds nus !) Il n’a pas varié son attitude.

 

Est-ce la fin pour de bon, cette fois-ci ?

Il m’a dit : « On ne peut rien te dire… »

À moins que ce ne soit à lui qu’on ne puisse rien dire et qu’il m’en ait beaucoup voulu de ma dureté envers son roman lorsque je suis allé à la Claverie, il y a quelques semaines… !!

 

03/06/1988

 

ÉCRITURE

 

« Femmes suxexives »

 

Commentaire du 04 octobre 2015 

 

« Succsexives » serait mieux

 

 – Commentaire écrit à 68 ans

 

06/07/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – JUDAÏSME 

 

Longtemps sans écrire… !

Plus envie d’écrire.

Il se passe en moi des choses violentes et désespérées, dans le silence et la solitude.

 

Mathilde resurgie un moment, pour disparaître à nouveau… (week-end à Cabourg, sexe, promenade dans Paris. Projet de stage de voile puis elle a dit non et depuis : rien).

Il y avait eu entre nous une discussion très importante sur le judaïsme et les enfants, leur éducation dans l’orthodoxie juive et les problèmes que ça poserait qu’ils aient un foyer en non-respect de l’orthodoxie.

 

18/07/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – JUDAÏSME 

 

(Porte de Montreuil, attendant fatidique rendez-vous aux Impôts…)

 

Mathilde a réapparu.

Elle m’a appelé le 14 juillet.

Soir : commandés plateau fruits de mer chez traiteur, livré à la maison.

Week-end travail en Allemagne : l’ai amenée à l’aéroport et suis allé la rechercher.

En rentrant hier soir, elle me dit qu’elle est en crise, qu’elle s’est aperçue qu’elle était une femme et qu’elle avait pris conscience qu’elle allait mourir.

Mais je ne vois pas bien l’incidence que ça peut avoir sur notre couple. Je suis méfiant.

 

26/07/1988

 

ÉCRITURE

 

Mélange de réel et d’imaginé :

 

Souvenir d’une conversation avec Camille, me parlant de ses copines, que je n’aime guère…

    Comment tu les appelles, déjà… ? » me demande-t-elle.

J’imagine aujourd’hui que j’aurais pu lui répondre :

    Je ne les appelle pas… J’aurais trop peur qu’elles viennent… !

 

24/09/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – JUDAÏSME 

 

Je n’écris presque plus sur ce carnet.

Mathilde : début août, sommes allés au centre nautique « Le triton » à Yerres. Promenade au parc Montsouris.

Elle est partie avec ses parents aux États-Unis, en Californie.

Rentrée : on ne s’est pas vus depuis (elle s’est sentie coupable de partir. A voulu annuler. N’a pas pu).

Elle m’a appelé au téléphone. Mal. Cette nuit, m’a appelé à 5h du matin ! « Je ne me sens pas bien ». Elle voudrait pouvoir compter sur moi. Ce qui fait problème, c’est ma situation sociale, ou plutôt mon absence de…

 

22/09/1988

 

VÉCU – MA MÈRE- MALADIE

 

(Autobus)

 

Maman malade.

Depuis trois semaines.

Hémiplégie.

Eu un espoir quand je lui ai chatouillé le pied et qu’elle a bougé, mais C. a ruiné cet espoir…

 

04/10/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE 

 

(Miroiterie, attendant rendez-vous préparation film pour Pierre C.)

 

Ce week-end : important. Mathilde m’a parlé.

 

(Repris le 06/10 au bistrot boulevard Saint-Germain, attendant d’aller au cinéma voir « Drôle d’endroit pour une rencontre »…)

 

Elle m’a parlé pour me dire sa décision de ne pas vendre Ma Vie Bijou, de mieux s’organiser (être mieux secondée) et de s’acheter un appartement à Saint-Maur ou à Paris pour y vivre avec ses enfants.

 

Je ne suis pas absent de ce paysage, mais l’achat, elle le fera par elle-même, seule. C’est elle qui demandera le prêt à la banque.

 

N’importe comment, même si la pensée m’est venue qu’elle aurait pu me proposer d’acheter avec elle, ce n’est pas possible, je ne pourrais pas.

 

Mais elle a été claire : elle veut y arriver par elle-même, ça veut bien dire seule…

 


Aujourd’hui, je suis très mal car elle est partie en Asie (j’ai téléphoné à Ma Vie Bijou où l’employée m’a dit qu’elle n’était pas là. Ai demandé : elle est partie ? (j’étais presque incrédule). Elle m’a dit que oui.

 

Je suis furieux car le week-end dernier, lui ai dit que je voulais l’appeler en Asie.

(Au moins, G. n’aurait rien à dire, là, sur mon attitude. Elle était bonne !)

 

Elle devait me donner ses hôtels, avec les dates.

Elle ne l’a pas fait. Il m’a même pas appelé pour me dire au revoir ! Je le vis mal.

 

VÉCU – MARC MARINO

 

Samedi prochain, Marc Marino arrive des États-Unis. Je suis content de l’avoir à la maison.

 

VÉCU – AMIS – ZYF

 

Zyf ne m’a pas répondu. Ce n’est plus l’été, pourtant… !

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION

 

Travail : je n’ai rien en ce moment. Un peu de réserves accumulées grâce à l’INC.

 

Commencer à préparer les films miroiterie pour Pierre C.

 – « Mon métier, c’est de juger les hommes. Je t’ai jugé… » me dit-il, voulant dire qu’il m’a jugé favorablement. Ça fait plaisir…

 

VÉCU – MA MÈRE – MALADIE

 

Hier, Maman a bougé sa jambe devant moi. Soulevé le genou. Un tout petit peu, mais tout de même… !

 

VÉCU – MARC MARINO – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Marc Marino a donné « Mélissa » à traduire…

 

11/10/1988

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un plan à faire, que j’imagine alors que je prends un pot à « La consigne », au pied de la Tour Montparnasse :

 

Contre-plongées : la tour. Des nuages légers défilent. La caméra suit les nuages (qui viennent vers nous) et ainsi la tour s’éloigne

Là-dessus : son de sirènes de bateau…

 

VÉCU – CINÉMA

 

Je viens de voir « Salaam Bombay » qui m’a beaucoup touché.

« Un jour, ça s’arrangera en Inde… » dit un personnage, dans un panier à salade… On n’y croit pas !

 

14/11/1988

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

AVEC MATHILDE : FIN !

 

(Elle est venue avec sa famille récupérer ses affaires. Au téléphone, auparavant, lui ai reproché de m’avoir mené en bateau en me faisant espérer…

« J’étais sincère… » a-t-elle répondu.

 

Ça me fait drôle de voir le living sans le salon qu’elle avait acheté. Ça me ramène à l’époque de Colette…

 

L’enlevage de ses affaires date d’hier (heureusement Marc était là. Moi je suis sorti : n’ai pas voulu être là…) Aujourd’hui : angoisse. Difficulté à vivre…

 

42 ans

 

1989

 

17/05/1989

 

VÉCU – MARC MARINO – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Reçu samedi dernier la traduction anglaise par Pascale D. de « Mélissa » et écrit un texte de 7 pages : notes pour une réécriture que j’ai envoyée hier soir à Pascale D. pour qu’elle le traduise également.

Je vais envoyer le tout à Marc, aux États-Unis.

Destination : Arnell  Miller.

Hier, je me sentais bien. J’étais heureux d’avoir écrit ce texte. C’est mon premier travail créatif depuis bien longtemps !:

 

24/05/1989

 

VÉCU – MARC MARINO – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Lundi dernier : envoyé aux États-Unis le scénario et le texte pour la réécriture !

 

25/05/1989

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Le point de tout de même, sur Mathilde.

 

Depuis qu’elle a repris ses affaires

 

On s’est revus. On a refait l’amour (la dernière fois, ce fut un fiasco : je n’y suis pas arrivé !)

 

Depuis, elle m’a appelé (il y a quelques jours encore) pour « avoir des nouvelles ».

Une fois, elle m’a dit que ma tendresse lui manquait, la fois d’après qu’elle s’était détachée…

Bref : « This is the end… »

 

Cette nuit, j’ai fait un rêve on ne peut plus précis :

Elle faisait le lit. Je venais vers elle et je lui disais en pleurant : « On était bien ensemble. J’en ai marre d’être seul… »

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION

 

Hier : appel de Marie-Claire Munka, des émissions catholiques, pour une dizaine de jours de boulot.

Mais elle a quitté ses fonctions ! Décidément : je noue un contact positif et il se défait ! C’était dans la série « Coups de veine »…

 

À part ça : appel hier aussi de Becoulet, de JPH, qui avait beaucoup aimé « Sibylle », qui m’appelle pour un appel d’offre institutionnel… Rendez-vous samedi avec Jean-Pierre Henry.

 

Il y a quelque temps, en appelant pour la « Belle équipe », suis tombé sur Yves Rozé, des « Analyses cinématographiques », maison vénérable (que j’avais déjà prospectée mais pas avec les bons éléments et puis j’avais pour interlocuteur un mec qui est depuis à la retraite…) Bref, pris rendez-vous avec Rozé (qui ne fait pas de télé donc n’est pas intéressant pour la « Belle équipe »,  lui ai montré ma bande démo (remontée avec Elizabeth L., sur Umatic) dans laquelle j’ai inclus « Sibylle » in extenso cette fois-ci. Il a beaucoup aimé et m’a parlé d’un institutionnel qui doit se décider ces jours-ci. J’attends

 

VÉCU – AGNÈS 

 

Événements marquants de ces derniers mois : guère… ! À noter pourtant : concert de Stevie Wonder, à Bercy, que nous sommes allés voir ensemble, Agnès et moi. Heureux de voir Stevie, bien sûr, mais peut-être encore plus heureux de la complicité avec Agnès. (à un moment, elle a posé sa tête sur mon épaule… On faisait très couple d’amoureux !)

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

La seule chose qui m’ait gâché le concert (de Stevie Wonder, à Bercy), c’est que Mathilde était là, quelque part dans la salle, avec les enfants. Elle m’avait demandé de prendre les billets pour eux… !

 

– Note écrite à 41 ans

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – CHÔMAGE – DÉPRESSION

 

Ma vie de ces derniers mois : je dors tard (me lever tôt m’est devenu très pénible). Je passe beaucoup d’après-midi à la maison. Je regarde beaucoup la télé. Je n’écris plus rien (on peut voir que je n’écris plus beaucoup sur ces carnets…). Je traîne en robe de chambre. Je lis un peu. Je rêve. Mes rêve : je rêve que je fume. Je rêve de Colette, de Mathilde, de Zyf et Sylviane.

J’ai rêvé plusieurs fois que je tournais… Je rêve que je vole, aussi…

La préoccupation fondamentale : le chômage.

 

29/05/1989

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION

 

Tout à l’heure, je prenais une douche : le téléphone sonne. C’était Marie-Claire Munka qui me propose (ce n’est pas tout à fait sûr, je dois montrer cassette jeudi au chargé de production) du boulot (cinq émissions de 12 minutes sur pèlerinage) de la fin juin à la mi-août.

(J’étais tout dégoulinants de flotte et grelottant…)

Ce serait bien que ça marche, mais, en même temps, il y a l’éventualité Rozé et l’appel d’offres JPH… !

Toujours pareil, ce boulot : on reste sans rien faire pendant des mois, puis il y a plusieurs trucs qui tombent en même temps ! C’est quand même la merde… !

 

VÉCU – AMIS – ZYF

 

Hier, Jean-Paul B. m’a appelé pour qu’on aille ensemble bouffer un ph dans le quartier asiatique Porte de Choisy.

On y a été. Aujourd’hui, je l’ai rappelé pour lui demander s’il avait passé une bonne soirée car j’avais été – comme d’habitude – peu bavard. Il me dit que oui, me demande ce qu’il en avait été pour moi, puis se défile, disant qu’il n’a pas le temps.

C’est drôle : je ne sens pas ce type. Je crois foncièrement égoïste, égocentrique même, utilisateur et sans aucune tendresse.

Enfin bref, la tendresse, ça ne se trouve pas facilement. Il ne faut pas se tromper d’endroit où la chercher… !

 


Hier, écrit un petit mot à Zyf où je lui disais que je pensais, au vu de son dernier courrier, qu’il allait me réécrire, mais que, s’il attendait que ce soit moi, voilà : j’écrivais !

Lui ai rappelé que je lui avais écrit que je traversais la période la plus dure de ma vie et que je m’étonnais qu’il ne réagisse pas à cette plainte…

 

23/07/1989

 

VÉCU – MA MÈRE- MORT

 

(Dimanche)

 

Maman est morte.

À 17h15.

À cette heure-là, j’étais au cinéma. J’étais allé voir «Five easy pieces » de Bob Rafelson, avec Jack Nicholson.

L’histoire d’un homme qui va voir son père qui est paralysé et qui va mourir. Ça m’a fait penser à elle. Ça diminue un peu ma culpabilité, car je ne suis pas allé la voir ce week-end, pas plus que les autres. À Charles Foix, j’y suis toujours allé avec René.

Je me sens coupable parce que c’est pour moi un soulagement. J’ai honte de l’écrire, mais c’était pénible pour moi d’aller la voir, c’était loin et fatigant. J’ai pensé à cette mort comme à un soulagement, pas seulement pour elle.

 

Mais, petit à petit, les souvenirs arrivent. Souvenir de sa sollicitude, même si, entre elle et moi, il y avait un grand malaise. Même si j’ai trouvé qu’elle a manqué de tendresse.

 

Maman, je t’ai déçu de bonne heure. Tu n’as jamais retiré de satisfaction de moi. Je traînais ça comme un boulet.

J’aurais bien voulu, pourtant. Comme j’aurais voulu !

Peut-être en ce moment es-tu, avec ton fils bien-aimé et le compagnon de ta vie. Je le souhaite ardemment. Je souhaite qu’après toutes tes épreuves soit venu le temps de la joie pour toi. Qui sait ? Pourquoi ne pas l’espérer ? Comme j’aimerais être sûr que tu as rejoint ton fils Guillaume et ton époux Noël…

Maman, je dépose humblement un baiser sur ton front fatigué, ridé par la vie difficile que tu as eue.

 

24/07/1989

 

VÉCU – MON FRÈRE RENÉ

 

Ce matin, je dis à René « Je t’aime ».

Il m’a répondu : « Moi aussi, je t’aime, je t’aime beaucoup ».

 

31/10/1989

 

VÉCU – TRAVAIL – TÉLÉVISION – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – CINÉMA OU TÉLÉVISION – MARC MARINO – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

(Noté en juillet 1990 : les notes de ce jour sont très importantes. Césure)

 

Des nouvelles de ces derniers mois.

Tournage opération été Compostelle pour le Jour du Seigneur : été gentil et respectueux avec la journaliste Isabelle Becar (lui ai offert cadeau pour son anniversaire + l’ai laissée libre d’écrire ses textes en montant les images sur ces textes, mais elle a voulu changer les textes après que j’ai monté  engueulade.

Auparavant, elle s’était étonnée que je ne parle pas (« Ton silence désespéré est désespérant… »)

Tension entre nous parce que je lui ai fait remarquer à peine vivement qu’il était inutile de fermer les portes de la voiture de location quand elle était là, devant…  gueule chez elle et fermeture lorsque j’ai tenté de discuter avec elle.

Personnage perturbé : une obsessionnelle de première grandeur.

Bon vent !

 

Ensuite : tournage de la deuxième partie, celle où l’on suivait un groupe de jeunes pèlerins avec Laurent G. (je simplifie son nom, inécrivable… !) Là, je me suis beaucoup tu également. Au montage, c’est lui qui décidait de l’ordre des choses. Il avait un contrôle pas absolu mais presque sur les opérations. Aussi, à la fin, pour une histoire de générique, je lui ai dit que ce n’était pas son problème, qu’il empiétait sur mon rôle. Il m’a répondu que j’étais dégueulasse, que je fermais ma gueule, puis il est parti. Jean-Bernard Ganne l’a rattrapé et ramené. Il m’a tendu la feuille avec l’ordre des interviews et ça c’est fini comme ça.

 

Ensuite : vacances à la Claverie. Là aussi, on a remarqué que j’étais silencieux (Sylvie, la fille de Sylviane, et Agnès et Zyf, qui, lui, a rajouté que je participais pas aux tâches communautaires  je me suis mis à faire la vaisselle, mais je n’ai guère parlé davantage, sauf avec Zyf à qui j’ai fait une analyse de ma castration (y compris le problème du grossissement analogue à celui des animaux castrés).

Le lendemain de la mort de Maman, je me suis mis au régime. Aujourd’hui j’en suis à 81 kg…

Important, ce régime. Il marque un sursaut.

À propos de sursaut, discussion avec René qui me dit que je ne peux pas continuer comme ça, que je suis devenu « muet comme une carpe », que j’avais mal et que tout le monde le voit, que j’ai cessé d’être brillant.

Il me dit, en gros : « Tu nous as déçu » (remontant à plus haut que ma rupture avec Mathilde, remontant aux espoirs que la famille avait fondés sur moi (au moment de l’IDHEC, de « Sibylle »…)

(Discussion avec René : à la terrasse d’un bistrot de Moret-sur-Loing)

 

Dans la série du marasme : tournage pour la « Pastorale du Tourisme » aux Baléares. J’ai fui le conflit avec Gaétan de Courrèges en me faisant complètement inexistant. Résultat : ils m’ont viré avant le montage.

Souvenir : Palma, vue du château…

 

Tournage à l’instigation d’André V. (bon copain) à Nîmes, pour les Chiffres et les lettres. Rencontrez une petite blonde mignonne. Lui ai proposé dîner, mais ça s’est mal goupillé. Ça ne s’est pas fait…

 

Arrivée de Marc Marino, venu se réinstaller à la maison.

Relancé Arnell Miller pour qu’il réagisse au scénario. Il envoie enfin courrier  dépression : c’est nul. (J’essaie d’abord d’adhérer à ses idées, mais Marc lui-même les trouve inadaptées.)

Je prends alors la décision de faire appel un scénariste français.

J’appelle Marie-France Trémège qui me conseille d’appeler son mari, Bernard Trémège.

Marc parle, de son côté, de passer par Patrick Brisson pour trouver un auteur. Il me vexe en voulant me brancher sur un gamin de 25 ans, insufflé par une copine à lui.

Je tiens à trouver le scénariste moi-même car Marc s’est mis à m’agacer et je ne veux pas être dépendant de lui (d’autre part, Bernard Trémège est auréolé de gloire à mes yeux et le séduire par mon scénario est un challenge qui m’effraye et me branche.

Je lui envoie le texte et attend, persuadé qu’il va dire non. Or il dit qu’il trouve ça original et accepte d’y travailler ! Victoire !

Marc m’avait dit que je n’aurais pas de scénariste de 40 ans, confirmé.

Une fois acquis l’accord de Trémège, j’exhibe ma victoire à Marc, lui reprochant de ne pas croire assez au projet. Il s’en défend vivement, hurlant (pour la première fois avec moi), allant jusqu’à me porter un coup bas : comme quoi le fait de me fâcher avec tout le monde m’aurait mis au chômage endémique !

Enfin : ça se tasse.

Aspect positif : ça a marqué le coup et montré qu’il fallait compter avec « Mélissa ». Ceci renforcé par la venue à Paris de son associé Grant qui lit « Mélissa », l’aime bien, voit « Sibylle » l’aime beaucoup. Du coup : tout à l’heure : message de Marc me disant que déjeuner avec copain demain, auquel Grant veut que je vienne…

 

En résumé : mort de Maman. Sursaut. Restauration de mon ego

 

43 ans

 

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