Carnet 40

Carnet 40 – Du 19 janvier 1987 au 13 mars 1987

 

1987

 

19/01/1987

 

(Plus de carnet rouge disponible  pris celui-ci…)

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Cette nuit, rêvé que Colette écrivait (à qui ?) et expliquait nos déboires par une histoire avec un type avant moi, qui était arabe. Ça me « réhabilitait ».

 

Lien avec séance d’aujourd’hui :

 

Dit à G. que me suit levé cette nuit pour relire carnets. Il me dit que sans doute ces carnets = une « diversion » par rapport à ma « vraie » mémoire. « Mise en perspective » historique grâce aux carnets  moi : « Tout m’a l’air simple aujourd’hui. »

Je pense maintenant que le rêve de cette nuit = (peut-être) explication – réhabilitation grâce à l’écrit (pensé aussi à l’Arabe = le musulman » de Bettelheim. En a été question dans une séance).

 


Évoqué carnets « de chantier » = lien avec mon père. Je dis qu’il manque le N° 2 : lui = « Et le N° zéro… » = « Votre père vous a généré avec votre mère = une forme d’écriture ».

 

 ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE –  PROJET « CLIP HISTORIQUE »

 

Appelé Liane Vilmont. Comme elle me disait que peu de projets valables pour exploiter les archives de l’INA, j’ai pondu une idée qui a l’air de l’intéresser : le « clip historique » (trois minutes sur Hiroshima ou le 13 mai ou l’armistice du 11 novembre) mais il faudrait l’envisager avec autres sociétés possédant archives car INA = à partir 1945).

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE –  PROJET « CLIP CULTUREL »

 

Vu Gonzague Saint-Bris, ai proposé un projet de « clip culturel » sur Corot (autoportrait avec tableau apparaissant la place du cœur, en rythme sur battements de cœur). L’idée leur a plu, mais je dois trouver un sponsor ! Le Ministère de la culture « patronne » cette opération, mais ne donne pas un sou. C’est ça le « libéralisme » !

 

VÉCU – TÉLÉVISION – TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « HISTOIRES VIDÉHORRIBLES » – CINÉMA OU TÉLÉVISION – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

Rendez-vous avec Véronique Fregosi. Lui ai proposé mon idée de la série « Histoires vidéhorribles ».

Elle a donné « Mélissa » à lire à Brabant (qui est passé sur la Sept…)

Wait and see.

(Lui ai donné « Sibylle » à voir).

 


En ce moment, j’ai de mauvais pronostics sur l’avenir de ma collaboration avec « Ligne directe » (avatar de « Aujourd’hui la vie »). Je ne sais pas très bien pourquoi d’ailleurs. Mais L. et MC T. se renvoient la balle quand je demande du travail…

 


Projet de sujet pour « Moi je » sur une idée de Jean M. : pavé dans la mare de la recherche… ! On doit voir Bouthier…

 


Pour « L’amour de loin » :

Une fille qui a joué avec Prince à la télé : une spectatrice lui demande le « goût des baisers de Prince »  Elle : « Je n’embrassais pas Prince, j’embrassais un acteur qui jouait avec moi… »

 

20/01/1987

 

VÉCU – FEMMES – PASCALE – CINÉMA Ou TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

(14 h – bar Les Comédiens)

 

Venue à la SFP avec Renaud, voir Jacqueline Dane. Rencontré Pascale P., toute en noir. Assez excitante, je dois dire. Elle s’est montrée très « accessible ».

 

VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Déjeuné seul à la cantine. En sortant, mon plateau en main, je vois quelqu’un qui me fait un signe avec un grand sourire : c’était Raymond S., le frère de Colette !

Je suis venu lui parler. Échanges traditionnels de nouvelles. C’est plutôt lui qui a parlé. J’ai écouté vaguement répondu, en restant très froid, très réservé…

 

Je me demande toujours, lorsque je rencontre comme ça quelqu’un avec qui le passé a été « intense », qu’est-ce qui lui en reste en tête ?

 

Raymond S., celui qui me disait : « Prend tes responsabilités d’homme… » en tirant sur son cigare et qui m’avait répondu sèchement : « Non ! » quand je voulais lui parler, à lui et à sa sœur, sur un trottoir de Pigalle, après les avoir croisés en voiture…

 

VÉCU – CINÉMA OÙ TÉLÉVISION – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

Sinon : séance chez Jacqueline Dane, ce matin (j’y retourne cet après-midi).

Illumination : pensé à Alain S. pour le rôle de François…

Trouvé une belle fille blonde pour la femme (laissé tomber l’idée de Florence Rochon).

Vu autre photo de « Manny Derieux » pour la « sorcière » : lorsqu’elle ne sourit pas, elle n’est pas mal !

Reste à trouver :

 – Le prêtre

 – Les médecins.

 

Contacter : Alain S. – la fille blonde (Catriona !) – Camille G..

 

VÉCU – CINÉMA OÙ TÉLÉVISION – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

(18h25)

 

Suis allé à pied par petites rues du 19ème enneigées, chez Camille lui faire lire scénario.

Ça lui plaît beaucoup. Elle est OK.

Incompréhension (déjà constatée) sur le pourquoi ou plutôt « par qui » des yeux fermés. Mais, en quelques secondes de réflexion, les lecteurs finissent toujours par parvenir à la (seule) solution (possible)…

Pas plus mal qu’il y ait ce léger flou, cette légère question…

 

Camille a vu dans le projet les mêmes qualités de rythme et de tension que dans « Sibylle »…

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CHÔMAGE – ARGENT – ANGOISSE

 

(2h15)

 

Pas réussi à m’endormir : angoisse, à nouveau, du lendemain, d’être sans travail.

J’en ai marre ! Ça revient, insidieux, minant, destructeur.

Ne jamais se sentir à l’aise, l’esprit tranquille, disponible pour le rire, pour la bonne humeur… !

Quelle vie !

Et je songeais tout à l’heure aux millions prêtés par Maman, aux millions de dettes aux impôts, aux loyers en retard : tout ça de millions qui manquent !

Mais quand, comment pourrai-je les rattraper ?

C’est désespérant !

 

VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

Eu Alain S. au téléphone : problèmes de dates  chercher quelqu’un d’autre…

 

VÉCU – FEMMES – PASCALE

 

Aujourd’hui : satisfaction dans ma recherche de comédiens, rencontre avec Pascale « disponible », « flirteuse » = l’espace de quelques heures, j’ai retrouvé une autre vie, un autre sentiment d’exister. Puis ça s’est refermé… !

 

21/01/1987

 

TÉLÉVISION – CHÔMAGE – ARGENT – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – PLAISIR

 

(Boîte à sandwiches sur grands boulevards)

 

Je sors de l’Assedic. Pression de la préoccupation d’argent, mais là, mangeant enfin (j’avais très faim), au chaud, un peu tranquille, je savoure le plaisir de vivre…

 

VÉCU – CHOSES ENTENDUES – ÉCRITURE

 

Métro Barbès : un aveugle tend la main en marmonnant : « Bonsoir, meilleure santé… (bis) » Je me demande s’il veut dire : «… que moi… ! » ou «… pour moi… » ?

 

TÉLÉVISION – CHÔMAGE – ARGENT

 

Je sors de l’ANPE : pour la première fois, on m’a branché pour un boulot !

 

22/01/1987

 

VÉCU – TÉLÉVISION – AMIS – LIANE VILMONT – ÉCRITURE – PROJET « CLIP HISTORIQUE »

 

Déjeuner avec Liane Vilmont pour parler projet clip historique (son chef de service doit changer (?) cause arrivée Janine Langlois-Glandier, nouvelle PDG  elle doit en parler…)

Évoqué souvenirs ou plutôt « fait le point » sur pas mal de gens…

 

ÉCRITURE – PROJET « CLIP CULTUREL » – GONZAGUE SAINT BRIS

 

Eu Skira ce matin (femme charmante : Michèle P.) doit en parler au PDG Jean-Michel Skira.

Appelé Gonzague Saint-Bris pour qu’il fasse une lettre à Skira. Prochaine étape (?) : rencontrer JM Skira, lors d’une venue à Paris…

Gonzague Saint-Bris a commencé à me dire que Jaigu (FR3) a des conceptions du clip culturel, elles sont redoutables (« expliquer » un tableau), héritage de son passage à France-Culture… J’ai tenu bon sur mon idée.

 

25/01/1987

 

ÉCRITURE

 

Seul au Palais-Royal, c’est la paix royale… ! (« Monarque solitaire… !) (2014 : from Internet : pas fait) (inclus dans Manuscrit « L’homme que les plantes aimaient »)

 

LECTURE – LITTÉRATURE – PROUST – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – MA MÈRE

 

Je lis « Un amour de Swann » : Monsieur et Madame Verdurin se montant le cou l’un l’autre pour dire du mal de Swann, cela me fait penser à moi-même : ivre de fureur parce que je ne parvenais pas à faire dire ou même penser du mal de R. ou de Victor à Mathilde qui est si honnête et si indépendante d’esprit…

 

Voilà un côté de moi que je n’aime pas et qui n’est pas agréable à constater.

 

Ce dont R. s’est méfié, c’est de mon côté « manipulateur », mais n’est-il pas vrai – comme il l’a d’ailleurs dit – que c’était moi-même qui traçais ce portrait-là de moi ?

 

Cela reflète bien ma situation : six ans d’analyse, en chemin vers la lucidité, mais pas tout à fait arrivé !

 


Séance d’aujourd’hui :

 

G. : « J’ai une hypothèse sur votre « pauvreté » : c’est la conséquence de votre découragement, dans votre enfance, à ne pas pouvoir faire aussi bien que vos frères pour votre mère… »

 

(J’étais parti de l’idée que rien de moi ne pourrait être intéressant pour lui : « Vous ne vous intéresseriez pas à moi si je ne vous payais pas. »

Lui : « C’est pour cela que vous vous arrangez pour ne pas avoir d’argent… »

(Là, j’ai, une fois de plus, protesté contre cette idée d’» arrangement », c’est-à-dire de volonté inconsciente.

 

Mais il est vrai que si ma mère m’aime, désargenté et ne lui donnant rien, c’est qu’elle s’intéresse vraiment à moi. Ou plutôt que si elle s’intéresse (quand même) à moi ainsi, c’est qu’elle m’aime… !

 


Évoqué pendant cette séance l’origine de mon choix de carrière

Lui : « En seconde, vous vous posiez des questions sur le choix de votre métier (il dit cela parce que c’est le moment – il calcule bien ! – où je commence à écrire sur les carnets « de chantier » (mise « en chantier » de ma vie…) (évoqué cette notion de carnet de chantier pendant séance d’avant).

 

Et aussi, comme je dis que ma vie amoureuse repose sur un mensonge, il dit que j’ai une autre façon de le dire : « Je suis bidon ! »

Il élargit cette notion de mensonge à ma vie professionnelle, ce mensonge, c’est l’inconscient (ou plutôt la contradiction entre la pensée consciente et l’inconscient…)

 

VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

Allé à la SFP, trouvé un acteur qui m’intéresse : Daniel L..

Jacqueline Dane a bien compris ce qui m’intéressait : sa « concentration »…

 

24/01/1987

 

CINÉMA

 

Raté l’avant-première du dernier film de Chabrol à Méru sur Oise (!) Dommage !

 

VÉCU – ÉCRITURE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ENFANCE

 

Tout à l’heure, Steeve voulait regarder la télé. Je lui dis : « C’est les nouvelles, ça ne t’intéresse pas… » Il me dit : « Si, je veux savoir si Papa est mort… » (!) ! !

 

VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

Catriona Mc Col, contactée à Londres pour le rôle de Nadine, m’a rappelé. Elle est très désireuse – bien que j’ai parlé des conditions financières – de me rencontrer… (Elle me connaissait de nom…)

(Elle est très belle !)

 

VÉCU – FAMILLE – SUICIDE – RELIGION – SOCIÉTÉ – ITALIE

 

Maryvonne m’a téléphoné : le fils d’une sœur d’Alfredo (Rosanna) s’est suicidé (en se jetant d’une coupole de Saint-Pierre de Rome !) 

20 ans… !

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – AMOUR – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(From Mathilde, tout à l’heure) :

 

L’abandon de l’Autre, dans l’amour, ses hardiesses, sont sources de surprise sacrée…  (à noter : sacré, au sens, aussi, de « fait roi »… !) (La sexualité nous sort de notre condition commune…)

 

25/01/1987

 

VÉCU – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

(Dimanche 16h50)

 

Daniel L. m’a appelé. Il est malade. Quand il sera guéri, d’ici deux ou trois jours, nous nous verrons…

(Je lui ai parlé, à lui aussi, des conditions financières…)

 

VÉCU – AMIS – JEAN-PIERRE B.- CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

Jean-Pierre B. passé à la maison.

Lui ai raconté ma nouvelle idée de « L’amour de loin ».

Ça s’est mal passé.

Le même vieux scénario s’est répété. Ça me déprime, me désespère. Je n’arrive pas à échapper à cette fatalité de la colère, pis encore de la susceptibilité qui me dégrade, me déshonore.

(Je lui en ai voulu car, comme j’étais fâché qu’il n’apprécie pas globalement mes nouvelles idées, il s’est tourné vers Mathilde et lui a dit : « Ça ne doit pas être facile de vivre avec lui… » J’ai retrouvé cette sale image qui me colle à la peau…)

 

Immédiatement, j’ai tenu compte de ses idées, car, au fond, elles révèlent des choses latentes dans ce projet et gauchies pour cause soit d’inattention de ma part à mes propres idées et à tous leurs possibles prolongements, soit par suivisme de convention (la happy end, par exemple).

 

Lui :

1/ l’acteur ne peut pas ne pas être troublé. Il n’est pas qu’une mécanique.

 

J’intègre ça en réglant cette question par un plaisir sadique et mégalomane de l’acteur d’avoir roulé Sarah, de l’avoir abusée (triomphe d’un acteur non reconnu jusqu’ici).

 

2/ la happy end ne va pas. Nécessité d’une réaction violente de Sarah.

 J’intègre : l’acteur la renvoie à Jean-Louis. Jean-Louis révèle l’action du mari et donne une première moitié d’explication (précipiter une rupture prévisible, créer une situation de rupture)  réaction violente de Sarah. Elle s’en prend au mari, par téléphone. Lui : « Ton histoire est devenue la mienne, pour toujours. »  Il regarde cassette du film « piraté » (en expliquant à Sarah par téléphone (?) et en « commentant » cette histoire. À la fin, comme elle a raccroché, il parle seul sur ces images dans le téléviseur…)

 

Fin noire, désespérée, profondément nostalgique.

(Je disais à Jean-Pierre que, selon moi, le cinéma est toujours le comblement d’un manque…)

 


D’autre part, Jean-Pierre disait que l’intervention du mari était prévisible (mais ne dit-il pas cela parce qu’il connaissait une version précédente sans mari. Élément nouveau : on se dit qu’il servira à quelque chose…)

 

Il est vrai qu’il faudrait soigner le « coup de théâtre » de la découverte de la responsabilité du mari.

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ANGOISSE – DÉPRESSION

 

Je me sens très mal pour le moment. Mal intérieurement, physiquement même (suffocation, trop de cigarettes, nez bouché). Dépression.

Toujours le même sentiment d’échec, chaque fois qu’il s’agit d’une chose longue. Seuls les court-métrages plaisent.

Merde ! Je ne vais pas faire que des courts métrages toute ma vie !

 

VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Mon histoire n’est pas assez cruelle, disait Jean-Pierre.

Mon fond est pourtant cruel, noir et méchant. Je laisserai parler mon fond.

 

Ce n’est pas mon fond qui est méchant. Ma méchanceté n’est que réactionnelle. Mon fond est dépressif, ça oui…

Et la dépression se vend mal ! Si Antonioni et son incommunicabilité sont bien vendus, c’est qu’il en faisait quelque chose d’universel, non d’individuel, l’incommunicabilité d’Antonioni lui-même, sa schizophrénie aristocratique, on s’en fout…

 

Chi si frega di Cappadoro ?

 

Cappa di merda, si !

 


Page précédente : je crois que je préfère la solution C (pas d’intermédiaire, les gens parlent en leur propre nom. C’est mieux, surtout pour une scène-clé… !)

 


J’ai envie de tout laisser tomber !

 


Je ne fais pas des choses qui plaisent J’en ai marre, marre, marre.

Ça va mal, mal, mal !

 


Je me pose la question de savoir s’il est suffisant de montrer le film « piraté » par André pour comprendre qu’il a remplacé les plans de Serge par les siens.

Je préférerais, ce serait plus pur, plus solitaire qu’il ne le dise pas, mais est-ce compréhensible ?

 

Dans cette optique, après le coup de gueule de Sarah, disant qu’il a voulu lui faire mal en la jetant dans les bras d’un homme qu’il contrôlait parce qu’il savait qu’elle allait souffrir de sa dérobade, il peut parler d’une « autre raison et la garder secrète malgré les questions de Sarah.

Resté seul, il regarde la cassette.

 

AGNÈS 

 

Je suis furieux et désolé : je croyais que les poèmes d’Agnès étaient tombés derrière la commode. On l’a déplacée. Ils n’y sont pas ! J’ai cherché partout, je les trouve pas. Quel con j’ai été de ne pas les planquer ! Je voulais aussi que cette chambre reste la sienne, par des choses d’elle accrochées au mur…

Je suis triste !

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

(20h50)

 

Reparlé de « L’amour de loin » avec Mathilde (après qu’elle a dormi 2 heures) : l’idée d’un mari qui pousse ainsi sa femme dans les bras d’un autre, elle me dit que c’est « du cinéma » et ajoute : « Mais t’es malade ? »

 

 

Déprime. Déprime. Toujours cette image : difficile à vivre – malade – névrosé – etc.

 

Grande, grande déprime.

 

VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » 

 

(01h)

 

Pensé que Serge pourrait ne rien savoir sur Sarah et croie être à son service (idem elle !) Mais problème : elle est actrice, il peut la retrouver, l’identifier, savoir qu’elle est actrice + savoir où la joindre

 

ou alors :

 

Histoire idem jusqu’à la rupture Sarah avec Serge.

 

Mais c’est lui qui vient à elle, car il était, comme elle, manipulé, et a voulu lui aussi la rencontrer, mais y est parvenu car elle est actrice donc retrouvable (par téléfilm ou autre)

Sarah : « Tu sais : j’ai quitté mon mari pour toi, sans même t’avoir jamais rencontré ! »

 – « Je ne savais même pas que tu étais mariée ! »

 

Problème : les manipulateurs (Jean-Louis + André) ont « misé » sur le « non-interventionnisme » de Serge. C’est bien risqué (on peut régler la question, dire que Serge a reçu beaucoup de fric pour se tenir à carreau (venant fictivement de Sarah qui se paierait ainsi un « micheton »…) mais que, préférant ses sentiments, il a rendu le fric et a préféré la rechercher.  Explication Sarah-André. Violence. Affrontements. André venimeux car elle lui dit que son coup de la faire souffrir a foiré car sentiments de Serge = plus forts !

André dit que, de toute façon, il s’en fout car, en faisant ça, il avait un autre but et que celui-là, il l’a atteint !

 – « Lequel ? » demande Sarah

 – « Ça ne te regarde plus ! »

Elle s’en va, rejoint Serge, se jette dans ses bras.

 

André, seul, visionne cassette de « leur » histoire.

 


Ce qui me gêne, tout de même, c’est le « C’est pas le mari quand même… ? » de Jean-Pierre B.… Il dit qu’il « l’avait prévu »…

Je me demande si ça lui est particulier ou si d’autres (trop d’autres) gens « devineront » aussi ?

 

Reste la « coda », elle, totalement imprévisible, j’en suis sûr, des plans de Serge remplacés par les siens…

(À cet égard, pour l’atmosphère, prévoir des plans larges avec doublures…)

 


Cela dit : imaginé une fausse explication de Jean-Louis (Sarah et Serge) qui dirait qu’il est un metteur en scène rentré et qu’il a fait ça pour avoir « plus de vérité » dans leur jeu et qu’il va exploiter le film. S’il se récrie, il dira qu’ils ont signé chacun un contrat (ce qui est vrai !)

 

Scène finale : on voit Jean-Louis apporter à bouffer à un André quasi grabataire, rivé à sa télé et l’alimentant en pognon (pour payer la postproduction de son film…) (ce qui fait que l’explication de Jean-Louis est « vraie-fausse » et qu’il a utilisé une idée d’André, au départ, pour son ambition personnelle ( ceci revient, d’une certaine façon, à la supposition de cette monteuse-vidéo (son nom ?) qui avait lu la première version et avait envisagé que ce fût Jean-Louis le tireur de ficelles, mais il y a là un « double fond » avec la révélation de la présence du mari dans le dispositif (cela dit on ne sait pas ainsi que c’est lui qui a voulu ça et a écrit les scènes… ! = petit problème !) (à régler, car cette ignorance est gênante)

 

 J’imagine tout de suite que dans la scène, Jean-Louis peut demander d’abord du fric : André lui en donne puis il peut parler d’un contact avec une chaîne de télé pour diffuser ce film et André peut s’y opposer, disant que ce film lui appartient, c’est lui qui l’a voulu, l’a écrit, l’a payé.

 – Mais tu étais d’accord !

 – J’ai changé d’avis. Je ne veux pas que ce film soit vu par des millions de gens. En le faisant faire, j’avais un but. Je l’ai atteint. C’est tout ce qui compte pour moi. Le reste, je ne veux plus en entendre parler…

Et il le fout dehors.

Resté seul, il se passe le film « piraté »

 – une scène

 – lui qui regarde + musique

 – scène

 – lui + musique, etc.

 

26/01/1987

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CHÔMAGE

 

(Lundi 14h10)

 

Bad news : réussi avoir cette Mme Olivier, branché par ANPE. Elle a trouvé son réalisateur, m’a dit d’envoyer un CV.

Joint Bersoza : réduction de leurs reportages…

Un seul bon contact : C. D. de « Mambo satin », mais c’est le service de la jeunesse A2 (Joubert… ! cf. problème sur montage Récré A2…!)

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

Idée pour « L’amour de loin ».

 

L’histoire du projet de sortir le film par Jean-Louis ne tient pas debout :

1/ le film n’est pas fini !

2/ cette publicité donnée à cette histoire gênerait trop l’anonymat initial…

 

Non, préférer :

 

S’étant retrouvés, ils téléphonent à Jean-Louis (celui à qui ils ont eu affaire, c’est donc normal) ne serait-ce que pour que Serge rende le fric qu’il a reçu… (?), en tout cas, pour avoir une explication…

 

Ils arrivent au studio. C’est André qui les reçoit : explication à trois. André insiste sur un but caché à tout ça (alors qu’elle envisage les explications « supposables ». Il ne doit pas y avoir de haine en lui.

Ils s’en vont

 

Jean-Louis rentre, il apporte cassette montée : le remontage est fini (allusion par dialogues à la manip. technique)  André regarde la cassette… (André : « Tu as bien monté les prises que je t’ai dites ? »)

 

27/01/1987

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

Sur ces bases-là (notes de la veille) je viens d’écrire un nouveau synopsis.

J’en suis très heureux…

 

28/01/1987

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » – AMIS – JEAN-PIERRE B. – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

J’ai envoyé synopsis (écrit la veille) à Solange V.…

(l’ai raconté par téléphone à Jean-Pierre B. qui l’a apprécié (« Ça devient riche au niveau des personnages – resserrement et complexification des personnages – marivaudage moderne).

Mathilde ne comprend pas que Sarah tombe amoureuse de Serge. Mais ça, je crois que c’est le reflet de son angoisse de perte (en ce moment, je lui fais les mêmes reproches que Sarah à André : d’être trop « concrète »…)

On s’est, une fois de plus, disputés…

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(18h20)

 

Séance d’aujourd’hui :

 

En moi, en ce moment, un mouvement pour « ressaisir » mon passé, ma vie. Surtout ma vie relativement récente (pas au-delà de mon adolescence et à partir de là : mes années de lycée, d’IDHEC, de mariage…)

 

J’ai évoqué la première fille que j’ai embrassée (Suzan, l’écossaise, le soir du 14 juillet 1963) qui porte le nom que j’aurais dû porter si j’avais été une fille…

 

Envie de la retrouver. Conservé une absurde tendresse pour elle, qui doit être si loin de ce qu’elle était à ce moment-là… !

 

Je ne me demande tout à coup s’il n’y a pas eu culpabilité en moi à naître à la place de la fille que je me figurais désirée si fort par ma mère ?

 

Ça expliquerait bien des problèmes de virilité chez moi…

 

Venir après deux autres garçons… ! On dit bien « jamais deux sans trois… », mais ça donne à ma naissance un tour de fatalité bien pesante et déplaisante… !

 

CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL » – CINÉMA OU TÉLÉVISION – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » – FEMMES – KAREN

 

Sortie avec Karen cet après-midi. Lui ai fait lire « La mort dans l’œil » et lui ai lu « L’amour de loin ». Elle a aimé. Préfère « L’amour de loin » qu’elle a qualifié de « belle histoire » et « désespérée… »

 

TÉLÉVISION – PHILIPPE G. – TRAVAIL – ARGENT – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Hier message de G. pour un reportage Ligne Directe… Enfin du travail !

C’est peu, mais mieux que rien !

Ça me redonne un peu le moral et, en même temps, ça me fait chier…

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » – VÉRONIQUE FREGOSI

 

Appelé Véronique Fregosi pour ma cassette « Sibylle » et pour parler. Une assistante, qui me renvoie la cassette, m’a dit que Brabant lira « Mélissa » à son retour à la Sept à la mi- février (« Véronique a demandé qu’il le lise en priorité… » m’a dit cette personne) mais elle a fait barrage pour que j’échange ne serait-ce que quelques mots avec Véronique…

 

Toujours les mêmes difficultés tant qu’on est demandeur…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un mec dans un train. Il se réveille : tout le monde est mort dans le train, même le conducteur. Le train roule tout seul… ! (Il ne le pourra pas longtemps cause systèmes de sécurité (dans la réalité)… Le train s’arrête, le type se retrouve seul dans la campagne, avec ce train plein de mort…

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Séance d’aujourd’hui :

 

Quand je dis que mon choix de carrière (et toute ma vie, d’ailleurs) n’est pas le fruit d’une décision, mais du hasard, G. me dit que c’est une manière de dévaloriser mon travail.

« Moi, je sais que je ne suis pas au point » dis-je.

C’est vrai que, bien souvent, je suis effrayé de tout ce que je ne sais pas, dans mon propre métier… !

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – FAMILLE – NINI – MA MÈRE

 

(22h05 – bistro rue Saint-Denis – attendant rendez-vous avec G. pour aller repérer boîte japonaise… « Néo-Japonesque »)

 

J’écoute Brel (« Madame ») et je repense à Jammot furieux contre Brel qui lui disait qu’il préférait « conjuguer le verbe être plutôt que le verbe avoir »… Comme il avait raison, vu le temps pendant lequel le destin lui a permis d’être…

Je pense à ce destin, précisément, à ces cancers, ces maladies qui frappent ceux qui ont « réussi », comme s’ils se le faisaient payer à eux-mêmes…

Ainsi Nini, qui était le modèle de la réussite, par rapport aux critères de Maman : bon métier, bon mari, bon père, bon fils…

Tout bon, et voilà !

 

Peut-être est-ce pour cela que je m’ingénie à échouer : si c’est ça, la rançon du succès !

 

VÉCU – FAIT DIVERS –  IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Fait divers en ce moment dans les journaux :

Un type (Jean-Luc Cratje) amnésique depuis un an et demi. On publie des photos. Sa mère l’identifie. Après chagrin d’amour, il a laissé une lettre où il annonçait son intention de se suicider. Il a préféré oublier… ! C’est mieux que rien… !

 

COMÉDIENS – ACTEURS – JOHNNY HALLYDAY

 

Johnny Hallyday : « Un comédien devrait pouvoir exprimer ce qu’il a à dire sans le dire. Il faut savoir oublier les dialogues pour essayer de les vivre. »

 

Ça me fait penser qu’il faudrait peut-être dire à un acteur de jouer d’abord la scène sans les dialogues, en les disant juste intérieurement…

 

À étudier…

 

VÉCU – MUSIQUE – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

(22h55)

 

103. 5 = j’écoute « Les uns contre les autres » : remontée en bulle du passé. 

78 : Colette…

Elle a dû jouer dans nos rapports, la tristesse que cette chanson éveillait, à laquelle elle faisait écho. Triste, au fond de moi, incroyant : mauvais début pour un amour !

Pas étonnant qu’il ait foiré…

 

30/01/1987 

 

 ÉCRITURE – HUMOUR

 

À propos du cycliste Laurent Fignon qui a eu quelques difficultés :

« Il est dans le trou, Fignon… »

Ouaf, ouaf !

 

VÉCU – TÉLÉVISION

 

Eu clair E. hier soir. Elle m’a dit que lorsqu’elle a proposé mon nom (à l’émission « Ligne directe » gérée par Dominique R. qui m’était hostile) elle a senti qu’ils n’était pas très chauds…

Mais de qui ça vient ? MC T. ? L. ?

C’est pourtant lui qui m’a dit : « Tu continueras si tu veux… »

Oh inconstance télévisuelle… !

Enfin : ils ont droit de travailler avec qui ils veulent… C’est un droit que je réclame pour moi-même, après tout…

 


Ce qui est gênant, c’est le côté feutré, non-dit, de la chose… Sans doute n’osent-ils pas me le dire en face, car il faudrait qu’ils justifient leur exclusion et ils ne le pourraient pas…

Tout ça est quand même bien minable…

 

ÉCRITURE – DESSIN – BANDE DESSINÉE – CINÉMA – RESNAIS

 

Interview Resnais dans Libé sur Milton Caniff, rapports B.D.-cinéma

Moi : « Dans dessiner, il y a ciné… » (2014 : from Internet : pas fait)

 

CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL » – MUSIQUE – AMIS – PATRICK C.

 

(19 h métro)

 

Patrick m’a fait écouter ce qu’il avait composé pour « La mort dans l’œil ».

Bien. Assez « hermannien » comme thème…

Il manque peut-être quelque chose pour les images d’yeux… ?

 

01/02/1987

 

MUSIQUE

 

Je viens d’écouter un morceau que j’adore (que je croyais de « Manhattan Transfer ») : « You wear it well » par Al de Barge (1985) (phonétique  radio…)

 


J’en suis profondément heureux. Il me suffit de ça !

Je note ça sur musique et je suis dans un bistrot (tabac sur chemin d’Eaubonne) où j’avais déjà noté quelque chose sur « Blue eyes » d’Elton John, qui passait ici sur juke-box…

Émotion de la musique, sa puissance irrésistible, milieu véritablement liquide dans lequel on se retrouve tout à coup plongé bain de musique, souvent de jouvence, car ça a à voir avec la jeunesse retrouvée, le « monde ouvert » de la jeunesse, de tous les possibles, où la musique vous fait croire que le bonheur existe…

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ÉCRITURE

 

Personne ne m’a vu « complet », sauf ma mère peut-être… Et encore  Illusion d’être né castré… (Encore plus archaïque que la castration par la mère qui reste envisageable… »)

 

LECTURE – PSYCHANALYSE – DANIEL SIBONY

 

Suis en train de « lire » (je ne comprends pas tout) « L’amour inconscient » par Sibony. Très intéressant.

 

02/02/1987

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

 (Tabac coin rue Ménilmontant rue Pixerécourt) 

 

Un gosse est soudainement investi du pouvoir d’avancer le temps, de sauter directement de 4 à 6 h. Il s’en sert, car il est impatient d’arriver à tel ou tel moment (goûter – retour de la mère, etc.…) mais ça fait sauter le temps à toute la famille en même temps (sic !)…

Exploiter ça…

 


C’est une histoire qui doit aller vite (car on ne peut accepter l’idée qu’assez rapidement les parents, ayant découvert le pouvoir du môme, ne trouvent un moyen de lui faire comprendre qu’il doit arrêter de s’en servir… (à moins que ce ne soit le désir même du môme qui déclenche les bonds dans le temps auquel cas : comment l’empêcher de désirer ? (Air connu… !)

Assez jolie, cette parabole sur l’enfant, l’être jeune qui a du temps devant lui et peut se permettre de le gaspiller alors que les gens plus âgés ne l’entendent pas de cette oreille… !

 

HUMOUR – MON FRÈRE RENÉ – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Qu’est-ce que ça fait d’avoir un frère (plus âgés) qui s’appelle René ?

Il est donc mort et « re-né » ?

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Séance d’aujourd’hui consacré à la haine des femmes

 

À noter, à un moment, je parle de ma pauvreté.

G. : « C’est une autre forme de haine »)

 

Il a parlé de haine lorsque je parlais de ma vie (avec Jocelyne, puis Mathilde,) sans désir.

 

Oui, je vois bien : ayant souffert d’avoir désiré en vain (ma mère), je me venge en me faisant désirer en vain… !

Je parle de la femme noire, « unique » (je m’étonne de ce désir). Il me dit que cela intervient (justifie ?) dans mon choix de me masturber et montre que, lorsque je me masturbais, au temps de Jocelyne, avant d’avoir découvert la femme noire, cette haine était déjà à l’œuvre.

 

En somme, je me masturberais par colère contre ma mère, par haine contre elle…

 

03/02/1987

 

CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL » – AMIS – PATRICK – C.

 

Hier : enregistré musique Patrick. L’ai fait écouter à Mathilde qui a instantanément reconnu l’inspiration « hermanienne »…

Fait lire le nouveau synopsis de « L’amour de loin » à Patrick qui a beaucoup aimé…

 

TÉLÉVISION – ALAIN BOUGRAIN-DUBOURG – TRAVAIL – CHÔMAGE 

 

Appelé Alain Bougrain-Dubourg pour lui proposer sujet sur « mascotte hippique »… Ça l’intéresse. Je dois « chiner »…

 


Je me bouge le cul pour trouver des trucs (contacté aussi « Mambo satin » = unité Joubert = risque de problèmes suite affaire Récré A2 (déjà noté ça, je crois…)

 


Ai envoyé le synopsis (lequel ? « L’amour de loin » ou « la mort dans l’œil ») à F. et Véronique Fregosi.

 

Essayé de parler à Fregosi au téléphone. Toujours impossible : je renonce et j’attends…

 

 

AGNÈS 

 

Dimanche, pour essayer le stylo d’Agnès, j’écris :

« Agnès est une adolescente boutonneuse… »

Elle répond :

« Roberto est un père emmerdant… » Je lis : « en mère dans… » (?)

 

PSYCHANALYSE – SIBONY – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

From « L’amour inconscient » :

 

Une femme mûre à un jeune homme :

 

« Tu aimes le thé russe ? Je te fais du thé russe ? »

(d’utérus… !)

 

04/02/1987

 

VÉCU – CINÉMA OU TÉLÉVISION – AMIS

 

J’ai envoyé le synopsis (lequel ? (lequel ? « L’amour de loin » ou « la mort dans l’œil ») à : Nicole Ricard, Zyf, Jean-Marc P. et Jean-Pierre B.. Avec lui, j’aurais voulu revenir dans mon envoi sur ce qui s’était passé entre nous… Mais je ne l’ai pas fait. Pourquoi ?

Parce que je crois/sais au fond de moi que, lorsqu’on fait des reproches à quelqu’un, c’est inutile…

 

 ÉCRITURE

 

Ce qui caractérise une civilisation, c’est son niveau moyen de miséricorde… (2014 : from Internet : pas fait)

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – LES AUTRES

 

Bistrot. Un peu bourré. Moi, souvent, mon impulsion naturelle serait d’aller vers les gens, leur parler, les questionner, les écouter…

Mais non : il faut se tenir tranquille. On risquerait de les déranger… ! Et puis, soyons honnêtes : elle m’intéresserait vraiment, leur conversation ?

Ils aiment qu’on leur foute la paix, mais moi aussi… !

 


Souad Amidou dit : « Pour survivre, il faut former des bandes…. 

 

Des hordes ?

 


On ne peut pas vraiment se parler… Pourquoi ?

Est-ce parce que ce que l’on aurait à se dire vraiment ne serait que haine et désir de détruire ?

 

Mon petit vieux, ce qui est vrai, sans doute, pour toi, ne l’est pas forcément pour les autres…

Si tu arrêtais de te projeter ?

 

Mais il est vrai que ce que je pense, au fond, c’est ce que je me disais tout à l’heure : « Il vaut mieux être parano que naïf… »

 

Oui, mais la parano, ça inhibe, ça paralyse. Ça rend inefficace, à force de haine, de méfiance. (Comment être accepté si l’on est tel ?)

Non, le degré supérieur, c’est d’être « prudemment actif »…

 

VÉCU – TÉLÉVISION – COPINAGE

 

Un comble, hier… = Jean-Claude Salou, des émissions catholiques, apprenant que je connais André Veyret, me dit : « Vous devriez parler à André, pour qu’il me parle de vous… ! »

 

C’est assez savoureux.

Je lui ai répondu l’évidence même : « Vous n’avez pas besoin qu’on vous parle de moi puisque vous me connaissez… ! »

 

05/02/1987

 

VÉCU – ARGENT – AMIS – CLAIRE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – SEXE

 

Hier soir : dîné chez Patrick et Claire. Demandé à Claire si elle pouvait me prêter du fric. Elle a dit oui.

En ai parlé ce matin à Mathilde, ce qui l’a mise dans une rage folle (« C’est elle ta prochaine femme, etc. » 

 

D’autre part, ce matin, comme d’autres, elle avait envie de faire l’amour. On a « failli » commencer, mais je me suis arrêté, me mettant brusquement en colère pour une histoire de position (elle était mal placée et voulait bouger un peu). Décidément, ça va mal !

 

CINÉMA – TÉLÉVISION 

 

(17h40) (attendant projo court-métrage du CNC pour les Césars. Curieux : ça me ramène en arrière, à l’époque de « Sibylle »…)

 

Pris rendez-vous avec Breugnot pour lui proposer « La France interrogée » et proposer le sujet « L’amour de loin » à Véronique O., pour « Sexy Folies ». Elle va en parler à Bouthier.

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Hier séance houleuse où je me plaignais de l’injustice de la société à mon égard (à l’égard des artistes qui ont fait leurs preuves et devraient avoir le droit de vivre décemment) et G. me répondait : « C’est votre choix. »

 

CINÉMA – IDÉE CINÉMA OU ÉCRITURE

 

« Le plan oublié… »

(qui ressurgit de la mémoire)

 

06/02/1987

 

CINÉMA – CYRIL COLLARD

 

Hier : projo CM sélectionnés pour les Césars.

5h30 de courts métrages !

Impressionné par « Alger la Blanche » de Cyril Collard. Un cinéaste est né…

 

VÉCU – ARGENT – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Ce matin : encore une engueulade au sujet du fric avec Mathilde.

(Ai appelé au sujet scandale plombier (800 Fr. pour un dégorgement !) Et aussi pour dire que j’en avais rien à foutre des pompes et des fringues de Victor – j’avais parlé de ça) mais que ce qui me révoltait, c’était de ne pas pouvoir vivre décemment…)

 

VÉCU – CINÉMA – AMIS – PATRICK C.

 

Vu avec Patrick :

« Hannah et ses sœurs » et « Round about midnight »

Deux beaux films…

 

07/02/1987

 

VÉCU – MA MÈRE – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

Il me revient un mot de Maman, quand j’étais avec Colette :

« Quand on se dispute, ce n’est pas grave. On se réconcilie sur le lit, on se roule »

 

Double sens de ce mot… !

Ainsi, ces deux êtres si « innocents » (à mes yeux) se roulaient, se trompaient… !

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PORNOGRAPHIE – SEXE – MASTURBATION

 

(1h10)

 

Vu avec Mathilde début porno à la télé (Canal+ codé).

Elle réagit, disant que les hommes ne caressent jamais les femmes ou alors 5 minutes… que c’est de la pornographie pour hommes et elle part se coucher, furieuse.

Moi, je reste et, bien sûr, me masturbe devant les images…

Quand c’est terminé et que je me lève, la pensée de la mort me traverse et la conviction que ma vie est fausse, pas d’aplomb, que ce n’est pas, que ce ne peut pas être un véritable équilibre que de ne trouver la vraie (?) satisfaction que dans les films pornos… Ainsi je retrouve la même culpabilité et le même malaise qu’avec Jocelyne, qui m’ont fait la quitter, d’ailleurs (mais pour ne rien régler vraiment !)

 

VÉCU – TÉLÉVISION – SYNDICALISME

 

Hier et aujourd’hui : réunions pour la constitution d’une Société des Réalisateurs de TF1…

Bien de faire l’union, par-dessus les clivages syndicaux, mais qu’obtiendrons nous ?

On ne sait même pas très bien quoi demander ! (Pour l’instant les débats ont porté sur la nécessité de nous faire reconnaître comme salariés de TF1 pour avoir le droit d’acheter des actions parmi les 10 % réservés au personnel).

Rutmann disant que TF1 donnait 37 000 jours de travail par an aux réalisateurs, lorsque j’ai parlé d’exiger que ces 37 000 jours soient garantis, on (un avocat présent) m’a répondu que ce n’était pas possible. Alors que pouvons-nous obtenir comme garantie ? (celle dont nous surveillerions l’application offerte par le cahier des charges sur le quota de production française ?)

 

Il est vrai qu’il est bon – de toute façon – de nous imposer en tant que salariés, précisément, comme interlocuteur des futurs patrons…

 

J’ai proposé – mais on n’en a pas vraiment parlé – de publier une page dans un canard annonçant la création de la société avec nos noms et les émissions qu’on a faites ! Certains étaient pour, d’autres, curieusement, n’en voyaient pas l’intérêt. Alors qu’il s’agit de s’affirmer d’entrée de jeu comme auteurs reliant l’anonymat de nos noms à la popularité des titres d’émissions (c’est-à-dire – pour une fois – de jouer un jeu médiatique).

 

CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

Je n’ai pas noté que j’avais fait lire le scénario à Daniel L., qui est OK.

Il est petit, a du ventre et les cheveux gris.

J’hésite un peu, mais je le crois bon comédien et le côté mari amoureux fou, envahi par l’angoisse, tendu, concentré, je pense qu’il l’a.

(Le côté physique anti-playboy est voulu pour faire contraste avec la belle Catriona – qui m’a appelé de Londres ce matin et que je vois cette semaine…)

L., c’est l’antihéros (l’anti-Manuel Bonnet…) 

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – SEXE – MASTURBATION – DÉPRESSION

 

Je reviens sur la question de la masturbation : ce qui m’inquiète, qui m’angoisse, plus exactement, c’est d’être sans loi, sans autorité qui m’empêche de le faire. C’est ma liberté qui m’angoisse, c’est de ne pas être puni (de ce point de vue, la colère, réaction à la punition, est infiniment préférable à l’angoisse).

C’est aussi d’être sans désir ou plutôt que le désir soit réprimé et dévié vers la masturbation.

 


Il y a en moi un regret profond de ne pas être plus dynamique, plus « proposant » envers Mathilde. Mais j’ai pensé tout à l’heure que ce manque de tonus, cette inhibition, sont dus à quelque chose que je subis sans même en être conscient : la dépression, un état dépressif. Et ce n’est pas la première fois que je me rends compte qu’on peut être dépressif sans s’en rendre compte !

 

08/02/1987

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN » – AMIS – MICHEL F.

 

(01h)

 

Eu F. au téléphone. Il me dit que maintenant « L’amour de loin » est aussi bien que « Mélissa ». Lui avait « deviné » que le mari était l’organisateur.

Je lui ai répondu que cela venait sans doute du fait qu’il connaissait l’histoire sans le mari et de voir ainsi surgir ce personnage l’a sûrement conduit à se dire « qu’il n’était pas là pour rien »…

Cela dit, il n’avait pas d’idée pour un coscénariste. Il « me le dira s’il en a une ». Autant dire jamais… ! En effet : est-ce parce qu’il m’a déjà pas mal aidé (lectures – conseils écriture pour « Mélissa » – conversation avec Capin – mise sur le coup « Aujourd’hui la vie » littéraire) ? Mais je sens qu’il a qu’il en a un peu marre de moi. En tout cas, je ne sens pas de chaleur, mais je le crois ainsi : peu chaleureux, très manipulateur, en fait (au service de ses intérêts), très têtu (ainsi sont ceux qui disent aux autres qu’il ne faut pas l’être… !), gardant ses distances (il ne m’a, lui, jamais rien fait lire de lui… !)

Bref, c’est le cas type de la relation plutôt positive : des choses sympathiques et une bonne distance à garder…

Décidément, ce n’est pas facile de se faire des amis, mais on dirait que je le découvre !

(Ça me fait penser à Patrick C. me disant – alors que je parlais de mes difficultés professionnelles – « On dirait que tu le découvres ! Il faut que tu sois dur, tu es un tendre, toi ! »)

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « L’AMOUR DE LOIN »

 

Idée (pour « L’amour de loin ») =

Sarah, sachant les lieux où se passeront telle ou telle scène, va y répéter, seule.

(Ça permet d’avoir complètement (sans caméra ni équipe ni rien du tout) la « conversation avec un fantôme »…

(Si dans un jardin public quelqu’un vient s’asseoir sur le banc, à la « place de Serge », elle peut dire « Je tiens ce que cette place soit vide » (double sens de cette phrase !), ce qui peut provoquer l’étonnement chez la personne et le sentiment qu’elle est « foldingue »…) (surtout si elle la voit parler seule…)

 

VÉCU – CINÉMA – VISCONTI

 

Vu « Mort à Venise » à la télé. Sur grand écran, comme c’est en scope, ce doit être beau !

C’est intéressant, les personnages qui cachent quelque chose (un secret ou leurs sentiments). Ce qui est intéressant, c’est de percevoir la troisième dimension du désir qui donne sa profondeur à l’image…

 

À un moment, Dirk Bogarde regarde la fenêtre allumée de l’adolescent et ça m’a fait penser à moi grimpant l’escalier faisant face, à travers la cour, à l’appartement de la mère de Colette, pour essayer d’apercevoir cette dernière (sans y parvenir, d’ailleurs).

Quand on aime, ou plutôt quand on désire, on s’intéresse à une simple silhouette indistincte à travers un rideau !

Ce qui est beau, dans « Mort à Venise », c’est qu’ils ne s’adressent jamais la parole !

 

 IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Mec A sur quai métro. Prend même métro que B, qu’il ne connaît pas.

Descendent à la même station, vont au même endroit, en partent en même temps, etc.

Parallélisme. Thème du double.

Parallélisme inévitable (même si efforts de l’un ou l’autre pour diverger).

À développer…

 

 Suite idée parallélisme :

Chacun des deux peut croire que l’autre le suit, ne le lâche pas…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

(16h45 métro)

 

Deux mecs en face de moi sur strapontins discutent, penchés en avant, coudes sur cuisses.

Idée : ils se penchent de plus en plus, tout en parlant, jusqu’à être complètement pliés…

(découpage morcelé)

 

VÉCU – CINÉMA – CARAX – CAVALIER

 

Vu avec Patrick :

« Mauvais sang » de Carax et « Thérèse » de Cavalier.

Carax : quelques beaux moments, mais sans plus (sang plus ?), pas le génie que célébraient les délires de ses thuriféraires…

Cavalier : un film sur la joie, une joie catho, bien sûr, mais une joie quand même. Joie de regarder ou respirer des fleurs, de manger des huîtres, surtout joie d’aimer (le Christ et les autres carmélites).

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE -ART – SOCIÉTÉ – ARGENT – AMIS – ZYF

 

On s’est encore disputés, Mathilde et moi, cette fois-ci à propos de Zyf dont Mathilde a dit qu’il n’était pas artiste « dans son être ». J’ai trouvé ça présomptueux et ça m’a mis en colère.

Mouvement d’identification, bien sûr, de moi à lui et j’ai aussi – une fois de plus – gueulé contre la société qui m’oblige à me « remuer le cul », comme dit Mathilde, c’est-à-dire avaler les couleuvres que Zyf, lui, au fond de sa province, n’a jamais avalées, ce que je lui envie sans doute un peu et ce en quoi je ne peux lui donner tout à fait tort.

Car je le connais, moi, et je sais pourquoi il a agi ainsi : il a sacrifié sa « carrière », son « œuvre » à un idéal communautaire, fraternel et chaleureux qu’il est un des rares à n’avoir jamais trahi… ! Et on lui tiendrait rigueur de ça ?

 

ÉCRITURE –  ÉCRITURE – PROJET « DICTIONNAIRE LOUFOQUE »

 

Hystérique : qui se tait et qui erre…  idée : faire ainsi un dictionnaire loufoque…

 

10/02/1987

 

 ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – DESSIN – PHOTOMONTAGE

 

Une planisphère (projection en deux dimensions de la planète) en relief, le tout recouvert d’eau

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Séance d’hier :

 

J’avais « oublié » de brancher mon répondeur alors que j’attendais appels pour le boulot.

J’en parle. Il me parle du but poursuivi : « ne pas réussir ».

Se rapproche de mes rapports avec Mathilde et masturbation.

G. : « Vous ne tenez pas à être au courant. » (…) Une part importante de votre énergie passe à régler des conflits entre une part de vous qui veut réussir et celle qui veut échouer. »

(Puis, à propos des raisons « objectives » que je donne de ma pulsion d’échec) : « L’inconscient est idiot, pas du tout subtil… » ! !

 

En ce moment : émergence massive de ce thème de l’échec, relié à ma mère, à mes frères, à la castration et considéré sur plusieurs plans : professionnel, affectif, sexuel, etc.

 

(G. : « Vous n’en êtes pas conscient depuis très longtemps… »)

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Je repense à mon projet (qui s’est formulé de manière insistante, à deux reprises, avec Annie Riou, puis pour les émissions catholiques) de faire un sujet sur un aveugle pilote.

Pourquoi ce sujet revient-il ainsi, obsessionnellement ?

Je pense au courage qu’il leur faut pour piloter ainsi, dans le noir…

Problème du courage, que je me pose pour mon propre compte.

Pour moi, le courage, c’était d’escalader, malgré mes mauvais muscles. Il me semble qu’ainsi je confond courage et pulsion de mort.

Ils sont pour moi un exemple symbolique : le courage, en l’occurrence, consiste à écouter l’autre, accepter, voire à demander une collaboration (et non à essayer de faire quelque chose d’inaccessible pour soi).

C’est un exemple de socialisation et cela au service du dépassement de la castration. On est – pour ce qui me concerne – au cœur des plus brûlants problèmes…

 

VÉCU – TÉLÉVISION – SYNDICALISME – TF1 – HACHETTE

 

Eu au téléphone un journaliste de Télé Sept Jours (groupe Hachette) à propos conférence de presse de SRTF1. Je sentais, concrète, palpable, la méfiance, l’hostilité de ce type au service d’une puissance qui s’apprêtait (s’apprête encore) à se jeter sur cette chaîne pour faire des profits avec… !

 

11/02/1987

 

 ÉCRITURE –  ÉCRITURE – PROJET « DICTIONNAIRE LOUFOQUE »

 

Dictionnaire loufoque :

Abbé : « Les deux premières lettres de l’alphabet »

Raclée : « Objet permettant d’ouvrir un rat en le lui introduisant dans l’anus… »

Carrosserie (mot d’origine anglaise) : « Méchanceté automobile »

Béton : « Stupidité anonyme…

Etc.

 

VÉCU – TÉLÉVISION – SYNDICALISME – TF1

 

Hier : réunion du SRTF1 avec conférence de presse (journalistes présents : Le Figaro (très ouvert, à ma grande surprise) – Libé – Télérama – De Visu

Jean-Jacques G. m’a invité à dîner avec ce dernier (De Visu – Robert Boulli) dans un restaurant, rue Troyon, tenus par… Jean-Jacques T. ! (Le monde est petit !)

G., très en verve, racontait des anecdotes (navrantes) pendant des heures. À la fin du repas : discussion avec Jean C. et Gilbert M., qui, dînant là, nous questionnent sur nos objectifs et notre « action ». Bien entendu, il (surtout C., ce personnage visqueux) ont affiché un scepticisme ironique et une critique du « donquichottisme » soi-disant éternellement condamné à l’échec… L’espace d’un instant, j’ai eu 17 ans !

 

VÉCU – SEXE – MASTURBATION – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Ce soir : ne suis pas allé à ma séance. Préféré me masturber (d’ailleurs médiocrement). Drôlement, G. comparait la branlette à McDonald par opposition à Lasserre. Ce qu’il ne savait pas, c’est que j’ai adoré les Big Mac à une époque, puis m’en suis lassé… !

Me lasserai-je de la masturbation ? Elle me paraît bien fade, en effet, parfois…

Ces derniers temps, à force de pousser sur la porte, celle-ci s’est entrebâillée, qui ouvre sur la prise de conscience de ma volonté inconsciente en matière de sexualité avec les femmes avec qui je vis ou ai vécu… !

 

ÉCRITURE – PROJET « CLIP CULTUREL »

 

Appelé Michèle P. de Skira. Elle allait le faire pour me dire de rencontrer Jean-Marie Skira pendant Salon des Arts graphiques (SAGA). Ai appelé Gaël de Vaumas (Vidéo Expansion) qui m’a dit que mon projet sur Corot faisait partie des 10 retenus (sur 300 proposés), ce qui m’a fait plaisir.

Mais Gaël de Vaumas voudrait garantie écrite que chaînes diffuseront.

Gonzague Saint-Bris doit s’en occuper, mais, apparemment, il traîne des pieds…

Ce projet sombrera-t-il ? (alors qu’il a soi-disant l’aval du Ministère de la Culture ! Décidément, Léotard et sa bande sont vraiment des ordures !

 

12/02/1987

 

VÉCU – TÉLÉVISION – SYNDICALISME

 

Dans Libé aujourd’hui, articles sur la société des réalisateurs de TF1 : « Les soutiers de l’image ne veulent pas galérer… »

JF Rouge, le journaleux, m’a cité, mais en déformant mes propos : appel repreneur pour qu’il comprenne qu’on peut les aider à gagner du fric ! J’avais, en fait, dit qu’il fallait arrêter d’opposer audience et qualité…

 


 (23h25 – quai métro Réaumur Sébastopol)

 

Plus j’y pense et plus ça me fais chier ! Moi qui ne suis en rien partisan des faiseurs de fric ? ! Leur donner ainsi un blanc-seing !

 

 – VÉCU – ARGENT – SÉDUCTION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Je me sens humilié ce soir. Depuis que, cet après-midi, je me suis fait jeter de la banque où on a refusé que je retire de l’argent à cause, toujours, de cette salope de Mademoiselle Sonnet de mes deux couilles ! Sonnez-lui les burnes, oui !

Reparti sans argent.

Pas d’argent pour manger ce soir ! (À la fin du tournage dans restaurant japonais, essayé de me faire inviter, mais en vain… !)

J’ai faim et je suis humilié !

 

D’un autre côté, à chaque tournage, je constate tout ce que je ne sais pas, tout ce pour quoi je dois m’en remettre à d’autres, qui n’en ont rien à foutre, fonctionnaires d’Antenne 2 ou d’ailleurs qui tournent à la petite semaine…

 

Quant à la séduction, je me sens moche, mal fringué, inélégant et sale.

Je voyais ces petits jeunes bien propres, tout à l’heure, dans la boîte de nuit. Je me sentais exclu de ça, exclu de la séduction, du grand jeu du plaisir et de la cruauté.

Au moins une chose de bien : je repense aux fois où je me suis auto-persuadé que je trouvais une fille intéressante alors qu’elle ne l’était pas, juste par désir, juste par espoir que ça marcherait… ! Au moins, contre ça, désormais, je suis immunisé… J’ai vieilli, j’ai mûri, je suis à prendre ou à laisser, tel que je suis, coléreux, égocentrique, jaloux, possessif, indifférent.

Autant dire que je suis à laisser et laissé, d’ailleurs !

Sauf par Mathilde, avec qui je m’engueule pourtant sans arrêt.

Hier soir encore, à propos de la création de l’État d’Israël.

Et, en sortant de la banque, l’ai appelée d’une cabine pour dire ma colère, mon humiliation, me plaindre qu’elle trouve de l’argent pour sa société et pas pour moi… !

 


 (05h)

 

Mathilde s’est rebiffée et elle a dit la vérité : qu’elle fait ce qu’elle peut et que c’est beaucoup !

Je me suis excusé de l’avoir blessée (elle avait été très affectée par mon coup de fil).

 

ÉCRITURE 

 

« Loi » : un beau prénom pour un personnage…

 

14/02/1987

 

VÉCU – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Le vendredi 13 février 1987 s’est écoulé et le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas été heureux !

Orageuse séance d’analyse, la dernière avant les vacances.

Accumulé plus de 3000 Fr. de séances impayées, ce que G. n’accepte plus.

J’ai demandé si je pouvais interrompre l’analyse. Est-ce refoulement de ma part ou stupidité ?

Je ne sais pas, à l’heure actuelle, ce qu’il a répondu ni même s’il a répondu (c’est ce que je lui dis en partant :

Lui : « Pour le paiement, vous vous arrangez comme vous voulez (mais le paiement des séances fait partie de la règle). Si vous voulez arrêter, faites-le moi savoir ou bien si vous continuez – je vous garde vos heures pour l’instant.

 

Moi : « Mais si j’arrête, est-ce possible de le faire momentanément ? » 

Lui : « Le temps est passé. »

Moi (choqué) : « Je ne comprends pas ce que vous faites… ! » 

Lui (étonné furieux) : « Comment, vous ne comprenez pas ? Je vous dis que le temps est passé et que j’ai d’autres clients… »

Moi (me levant) : « Je persiste à dire que je pars en ne sachant pas quoi penser… »

 

Et c’est vrai, je ne le sais pas. 

 

Le problème se pose à moi avec violence du grave conflit qu’il y a entre lui et moi.

Conflit à propos du choix que je fais, que j’ai fait de ma vie et que je m’obstine à limiter par des influences objectives.

Cette mise en évidence de ma liberté me met en colère (et ma colère, c’est certain, provoque la sienne : il a fait un lapsus et au lieu de dire : « Vous met hors de vous » Il a dit : « Vous met hors de moi »… !) Il est vrai que je ne comprends pas comment on peut à la fois parler de liberté et d’inconscient ! (Mais ce n’est peut-être pas parce que je ne me sens pas libre que je ne le suis pas… !

Toute la question est là !

 

Je m’aperçois aujourd’hui que J’ÉTAIS TELLEMENT OCCUPÉ À RÊVER MA VIE QUE J’AI « OUBLIÉ » DE LA VIVRE… !

 

Je négligeais le matériel, l’argent, la carrière. Je les méprisais, même…

Résultat : je me retrouve sans le sou !

 

Au cours de plusieurs séances, j’ai évoqué ma crainte qu’il ne me jette dehors. Il dit que cette culpabilité est en moi et que je la projette sur lui.

 

Néanmoins, ce qui me fait problème (fortement), c’est que – même si j’en suis à l’origine – il y a en lui, à mon égard, une certaine irritation.

 

Au fond, l’idée qui est difficile à accepter pour moi – même au bout de six ans ! – c’est de faire une analyse avec quelqu’un qui ne m’aime pas.

Alors qu’on ne voit pas comment et pourquoi Bernard G. et Robert Cappadoro, qui ne sont pas liés par une relation courante, faisant partie de la vie « normale » pourraient être amis ! ?

Je continue donc à chercher en lui, en vain, un ami qui me plaindrait, qui compatirait à mes plaintes et me dirait : « Oui, tu es une victime (de la société ou de ton inconscient, selon les cas ou les deux !)

 

Ce qui me gêne aussi – mais, à la réflexion, ça m’apparaît faire partie du même registre – c’est qu’il semble ne pas remarquer les efforts que j’ai commencé à faire, à la suite d’un début de prise de conscience du problème de la « pauvreté provoquée », efforts pour élargir mon champ de travail, rencontrer des gens, proposer des projets.

 – « Ces efforts n’aboutissent pas » m’a-t-il dit lors de cette séance.

 

Dans le fond, le problème auquel je suis confronté – je l’ai déjà noté – c’est celui de la fin du transfert : sortir de l’amour et de la peur à son égard.

 

 – « Pourquoi tenez-vous tant à me persuader ? » m’a-t-il dit lors d’une séance précédente.

Oui, j’ai toujours peur de ce que je pense, peur de n’être pas approuvé.

C’est dire combien je ne suis pas sûr de moi.

Je m’enferme dans cette quête désespérée d’approbation et dans les colères violentes que provoquent les inévitables désapprobations, au lieu de 1/ faire effort vers une attitude et des productions qui entraînent un consensus et 2/ en sachant bien que je suis moi et les autres sont les autres, dans une irréductible différence qui rend chaque acte et chaque sentiment irrémédiablement subjectif donc soumis à une éventuelle « étrangeté ».

Cette peur perpétuelle en moi, c’est ma forme à moi de castration car c’est de cela qu’il s’agit. C’est pourquoi la sérénité est pour moi si importante, si positive.

 

Aujourd’hui, pour moi, c’est le retour du réel !

 

VÉCU – CHOSES VUES – HUMOUR – ÉCRITURE

 

Vu l’autre soir une plaque sur un immeuble : « Le jardin de ma sœur » (et oui !). On pourrait parler du « jardin de ma sœur dans la pépinière d’un zouave »… !

 

16/02/1987

 

VÉCU – ARGENT PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Ça va très mal.

Rendez-vous avec Skira, avec Gonzague Saint-Bris  non… (curieux de faire venir des gens pour leur dire non !)

 

J’appelle Agnès, qui est à la maison pour les vacances : elle me dit que le facteur est passé pour apporter un recommandé du Crédit Lyonnais. Mauvais !

En pleine crise par rapport à l’analyse, que j’envisage sérieusement d’arrêter. J’en veux trop à G. pour son attitude dans l’histoire des pets et l’hostilité qui s’en est ensuivie et que je n’invente pas.

Crise avec Mathilde qui m’a dit vendredi (ou samedi) soir qu’elle « rêvait d’autre chose » et hier (alors que je lui racontais mes démêlés avec G.) qu’il y a quelques temps, nous n’aurions pas pu parler ensemble comme nous le faisions à cause de ma violence (elle me disait la « vérité » : que ma vie (idem G.) était le résultat d’un choix) 

Ça m’a rendu furieux, dépressif. J’ai eu du mal à m’endormir et lui ai écrit un mot : « Si tu me dis violent, tu me fais violent… »

 

(12h35)

 

Je vois passer cette pouffiasse de MC T.. Je fais celui qui ne la voit pas. Je l’emmerde, cette conne. Tenté d’aller lui dire mes quatre vérités, mais je ne le ferai pas ! J’ai décidé de ne plus être stupide…

 

17/02/1987

 

 IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Conversation entre A et B, mais B vieillit à toute vitesse (cf. un épisode de la « Cinquième dimension »). Seulement B vieillit par bonds dans le temps. Et lorsqu’il émerge, il en grande partie oublié la conversation précédente. Il n’en garde plus que le souvenir du sens général (ou d’un détail frappant) et sa position dans la discussion a varié comme elle varie avec l’âge… Ainsi jusqu’à la mort…

Cette histoire peut se retourner et être vue du point de vue de B qui verra apparaître A à différents moments de sa vie, lequel A ne change pas d’opinion alors que B, en vieillissant, oui…

(Il faudrait que les rencontres de A et B se fassent par hiatus dans l’espace (de l’un ou l’autre, l’un puis l’autre, ou les deux ?) morceaux de temps enchaînés pour A (qui sauterait d’un endroit à un autre) et séparés, pour B, par des plages de vie…

 

18/02/1987 

 

VÉCU – ARGENT

 

Hier Mademoiselle Sonnet m’a supprimé mon découvert… !

 

AGNÈS 

 

Hier, Agnès et moi sommes allés voir « L’étrangère » de Zelda Baron…

Très beau film, comédiennes remarquables, mise en scène sobre, mais souple. Bref, c’était si bien que je me suis senti tout petit, incapable de tant de talent et, en sortant, dans la rue, me suis mis à pleurer dans un coin de porte.

Agnès l’a mal pris.

Elle m’a fait la gueule pendant tout le chemin du retour…

Je n’ai rien dit. Je te comprenais, Agnès :

Tu m’idéalises et tu es furieuse de voir ton idéal montrer de la faiblesse.

Furieuse parce qu’angoissée à ce spectacle…

Et puis, sûrement, tu penses que ces larmes n’étaient pas justifiées, car tu crois en ma valeur…

Je ne sais pas si tu liras ces lignes, mais sache que j’ai compris tout cela.

Je pense seulement qu’avec le temps, tu me comprendras…

Mais surtout : si jamais tu venais à t’en vouloir de ta bouderie, je tiens ce que tu ne te la reproches pas… ! Après tout, c’est une réaction pleine de santé.

Tu as raison de désapprouver mon défaitisme…

Raison dans l’absolu, mais en pratique : on craque parfois – même les pères – cela tu le constateras par toi-même et tu découvriras que c’est humain…

 

20/02/1987

 

CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL » – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Ce soir, j’avais appuyé contre la lampe, sur la table, une des photos de Catriona Mc Col qu’elle m’a fait envoyer – à ma demande – par son agent…

Mathilde rentre, voit cela et se met à me faire la gueule.

 Ta femme, tu ne l’as jamais mise comme ça – il y a des choses que je commence à comprendre… »)

Je lui fais remarquer que je lui ai proposé qu’on sorte ensemble ce soir, tous les trois, avec Agnès : elle a refusé, devant aller voir le fils de Freddy. Et elle rentre et me fait une crise de jalousie injustifiée !

 

Ça fait déjà longtemps que je sens quelque chose de fêlé… !

L’autre soir, de la réunion des réalisateurs, j’ai appelé. Comme ça, juste pour dire bonsoir.

Là, précisément, j’ai ressenti quelque chose que je ne saurais pas exprimer : c’était dans sa voix, dans une certaine désinvolture, une certaine inatteignabilité comme Colette. Oui, j’ai retrouvé, fugitivement, presque imperceptiblement, quelque chose de cet ordre, de l’ordre de ce que j’ai éprouvé à cette époque…

Ma gorge s’est serrée. J’ai senti passer un certain souffle… !

 


Il y a une insatisfaction réciproque qui a remplacé la satisfaction du début qu’elle avait à m’aimer et moi à la voir m’aimer …

Sans doute, devant mes multiples déficiences (sexualité – inventivité – gaieté – activité) s’est-elle lassée de toujours agir à ma place et a-t-elle renoncé (reportant son énergie et sa satisfaction dans son boulot…)

 

23/02/1987

 

AGNÈS – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – SEXE 

 

Samedi : reprise de la dispute avec Mathilde sur le même sujet (photo actrice). Mathilde s’en va tout l’après-midi.

Agnès me fait une scène, m’accusant d’à peu près tout jusques et y compris de l’avoir fait naître… !

Je ne cède pas à cette culpabilisation. Me montre calme et fort. Ça se tasse.

 

Dimanche : je suis malade. Ne veux pas me lever. Mathilde, hyperactive comme d’habitude, me le reproche. Dispute.

Soir : je veux faire l’amour. J’estime – à tort ou à raison (?) – que Mathilde me « répond » mal. Je m’écarte, mécontent, lui disant : « Tu es nulle ! » (Je lui avais lancé, la veille au soir, que je ne prenais pas mon pied avec elle. Qu’elle ne savait pas m’exciter, qu’elle ne faisait rien pour ça).

Ce n’est pas tout à fait faux !

Elle me répond : « Non, je ne suis pas nulle. Tant pis pour toi si tu penses ça… ! »

 

VÉCU – ARGENT – AMIS – LAURENT H.

 

Laurent H. ne peut pas me prêter l’argent !

 

TÉLÉVISION – CINÉMA – RESNAIS

 

Reçu un journal professionnel (Informations spectacle). Y ai découvert qu’Alain Resnais est en train de tourner le N°3 (« Le train ») de la série « Voix dans la nuit »… !

Ô rage, ô désespoir, amertume ennemie !

 

VÉCU – ARGENT

 

J’aimerais tellement être délivré de ses soucis d’argent !

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Il faut que je fasse savoir à G. si je reprends ou non les séances.

Il faudrait le faire assez vite dans la semaine.

 

« Monsieur,

 

Je ne suis pas actuellement en mesure de vous régler l’arriéré des séances que je vous dois (soit xxxx francs).

Je vous ferai parvenir cette somme dès que possible. Je vous fais savoir par la présente que je ne souhaite pas poursuivre la cure et vous libère donc de vos engagements mon égard. Je vous débarrasse de mes pets et aussi de mes larmes, ces dernières étant moins gênantes pour vous que les premiers mais tout aussi « inanalysées » et relevant révélant tout autant que je m’abandonnais en votre présence en toute confiance, comme « en famille », ayant la naïveté de croire que la relation analytique était « différente » que l’angoisse s’y disait « comme elle peut », que l’analyste était un homme ouvert, tolérant, débarrassé des conventions bourgeoises et prêt à accepter un comportement hors norme de ses patients.

Je ne peux poursuivre la cure face à l’hostilité que j’ai sentie en vous à mon égard allant jusqu’à ce lapsus de votre part : « Cela vous met hors de moi » pour « hors de vous » ! Hostilité dont vous aurez beau jeu de m’attribuer l’origine, mais dont je demeurerai, moi, persuadé qu’elle ne fait que révéler chez vous une rigidité et un cœur sec dont la « lucidité » du psychanalyste n’est que l’alibi (ou l’origine, peu importe).

J’ai une affectivité bien trop forte pour la laisser réduire par un quelconque « jivaro ». Pour être féconde, une relation, pour moi, doit être chaleureuse, même si elle passe par l’affrontement. Vous n’avez pas su comprendre que si je pétais ou vous affrontais, c’était, paradoxalement, une marque de confiance de ma part, je dirai même plus : une marque d’affection. Vous vous en êtes froissé, assez stupidement. Je vous le dis comme je le pense. Je sais que vous m’attribuez l’entière responsabilité de l’arrêt de cette cure, permettez-moi de conclure en vous disant que, selon moi, vous en portez votre part.

D’autant plus que lorsque je vous ai demandé clairement s’il était envisageable d’interrompre la cure pour la reprendre ultérieurement, vous ne m’avez pas répondu et, qui mieux est, comme j’insistais courageusement, ne voulant pas prendre une décision dans cette incertitude, vous avez, suffoqué de tant d’audace, chassé l’auteur de ce crime de « lèse-analyste », redevable envers les « suivants » (alors que j’ai attendu plusieurs fois 15, 20 ou 25 minutes !) (Et alors que des précisions sur les conditions d’une pareille décision justifiaient bien quelque secondes de retard !

 

Suivent de nombreuses lignes barrées

 

Reprise 

 

Quant à votre phrase : « C’est votre choix» à propos de mon « métier à problèmes », elle fait également partie de mes raisons d’arrêter ma relation avec vous : je vous en veux, non pas de mettre en lumière la part de ma volonté inconsciente dans cette question, mais de ne pas comprendre que j’en ai déjà pris conscience (grâce à vos interventions répétées et je vous en remercie), mais que mes efforts pour échapper à mes difficultés se heurtent à des résistances objectives. Le problème de la grille analytique n’est pas qu’elle soit fausse, mais qu’elle soit incomplète et que le terrorisme qu’exercent les analystes dans la « mise en grille » de leurs patients occultent les autres grille, non moins exactes cependant. Il en résulte en moi une attitude d’inhibition et non de dynamisation dont vous êtes pour partie à l’origine.

 

27/02/1987

 

 IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Vu l’autre jour dans le métro : une femme qui tenait d’une main un chien en laisse, sur laquelle elle tirait sans douceur, et de l’autre un sac à main-chien en peluche, le corps du chien constituant la partie contenante du sac, les pattes se continuant en anses du sac le tout évoquant irrésistiblement une dépouille de chien trimbalé par cette femme… !

À la place du chien, je me serais méfié… !

Il est évident pour moi que cette notation d’humour grinçante se relie à l’épisode Bobby et à mon inconscient. Au moins, ça je le vois maintenant… !)

 

VÉCU – TÉLÉVISION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

(9h30 – Terrasse bistro rue Jean Goujon. J’attends la monteuse. Significatif : en prévision travail aujourd’hui, je me suis couché de bonne heure et j’ai bien dormi).

 

Mathilde est partie en Suisse. L’ai mise à l’avion (in extremis) avec Agnès, mercredi. On est vendredi : elle ne m’a pas appelé une seule fois !

La situation est retournée : c’est elle qui ne « s’occupe pas » de moi et c’est moi qui en souffre !

Mais elle a tout de même assez bien réagi. Quant à moi… ! ?

 

TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « LA FRANCE INTERROGÉE »

 

Pensé à infléchir le projet « France interrogée » : faire dialoguer la vedette avec « français moyens », lui faire jouer le rôle d’intervieweur, en donnant la vedette aux téléspectateurs (à leurs représentants)

a/ représentatifs de la réponse majoritaire 

ou 

b/ des divers courants qui s’expriment ?

(Je penche pour a/ en bon démagogue que je deviens !)

 

Problème : moyen de sélection des « moyens » ? ( L’institut de sondages ?)

Demander rendez-vous pour le proposer (Dominique Cantien ?) + Institut sondages ?

 

28/02/1987

 

 ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Place où va venir un personnage important. Les flics surveillent. Un mec vient, de nuit, dans un appartement sur la place. Il met à une fenêtre une découverte photo qui représente intérieur de l’appartement. Ainsi il peut observer à travers, tranquille, par un petit trou (dans zone noire de la photo) et tirer sur personnage important

(retombée de la photo devant caméra surveillance dans parking)

Problème : pas de changement des objets en dimensions et positions quand observateur bouge

Il faut contourner le problème en mettant seulement un objet au premier plan (près plan de la fenêtre) (genre sculpture dans l’appartement sculpteur qui a fait décor noir, « original ») et du noir derrière… Pendant le passage de la personnalité, les tueurs peuvent même mettre sculpteur et sa femme à une fenêtre, braqués par flingue invisible. Pendant ce temps : à l’autre fenêtre : les tueurs agissent à travers trou dans fond noir…

 


Ça pourrait faire un court-métrage…

Genre : on sait qu’il va se passer quelque chose, on ne sait pas comment (on voit les choses du point de vue des flics qui connaissent tous les appartements, ceux qui vivent dedans) On ne saura qu’à la fin comment les tueurs ont pu agir…

(L’objet peut être réel :

 

 

Donc quelqu’un peut même se mettre à la fenêtre (sculpteur braqué ?)

 

VÉCU – MAISON – MÉNAGE – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

(1h10)

 

Passé l’après-midi à ranger la maison, qui en avait grand besoin. Tout briqué : nickel !

J’éprouve une satisfaction à évoluer dans une maison propre et bien rangée.

Quelle signification ?

Désormais je devrai me débrouiller seul avec ce genre de questions… !

Envoyé lettre (mettant fin à l’analyse) à G. vendredi.

 

TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « HISTOIRES VIDÉHORRIBLES »

 

Pensé à changer le « fil rouge » de la série « Histoires vidéhorribles ». Vidéo : sans doute pas suffisant pour motiver « décideurs ».

Pensé à une série : « Coups montés » ou « Manipulations » (plutôt ça, d’ailleurs…)

Dans cette perspective, « L’amour de loin » pourrait s’y intégrer… !

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

J’ai envie de peser sur Mathilde (dans les deux sens du terme ?), de la contraindre, de décider de sa vie, car elle me manque, car je suis vexé et furieux qu’elle ne m’ait pas appelé depuis son départ, car je suis jaloux, j’imagine des « choses » là-bas, loin de moi…

Ma rage augmente à penser qu’elle m’a, en « mon » temps, laissé libre, qu’elle s’est plainte, certes, m’a fait des reproches, mais sans que jamais la colère passe pour autre chose que le signe de l’amour, alors que, pour moi, l’absence de colère venait de son amour et non du mien. J’ai joui de son désir, maintenant qu’elle s’éloigne, je ne suis plus content du tout.

G. parlait de cette « tentation de la rupture » chez moi. Je la sens à l’œuvre, une fois de plus (J’ai envisagé de partir, de n’être pas là lorsqu’elle rentrerait, pour « lui donner une leçon » seulement, certes) mais au-delà, souvent, je visualise une vie sans elle : cela m’effraye et puis ça m’embêterait de ne plus avoir les machines domestiques qu’elle a achetées !

 

01/03/1987

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

 

Cette nuit, fait rêve :

Rêve de Mathilde.

Elle était avec son ex-mari (qui n’avait pas son visage réel).

J’étais mécontent de cette situation à trois, de cette relation « pas finie ».

Puis scène avec les enfants. Intervention d’une (?) psychanalyste.

Je disais que parmi les enfants, certains se sentaient à la fois garçon et fille.

Conflit entre la psy et moi à propos des enfants.

C’est vague, comme souvenir.

Retrouvé, dans ce rêve, des impressions d’angoisse, de trahison déjà vécues avec Colette, dans rêve ou intervenait Colette. Il n’y a pas de doute : j’aime être trahi (puisque j’en rêve !)

Ce rêve me montre que, de femme en femme, je perpétue toujours ce plaisir à base d’angoisse de la situation triangulaire et de la femme distante, se dérobant. J’ai fait ce rêve car la situation réelle (Mathilde en Suisse, ne me faisant pas signe) l’a provoqué.

Les enfants et l’ambiguïté sur le sexe, c’est, bien sûr, moi-même et mes doutes d’enfance sur mon sexe (ne pas oublier le désir de ma mère d’avoir une fille après deux premiers garçons…)

 


Appris par la mère de Mathilde aujourd’hui qu’elle avait téléphoné vendredi à Victor…

Et pas à moi… !

 


J’enrage de ne pas pouvoir la joindre. Elle n’a pas laissé ses coordonnées à Victor…

 

02/03/1987

 

VÉCU – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Premier jour de la « reprise de l’analyse » après « rupture »… J’aurais dû aller à la séance à 15h30. Il est 16h30… !

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Eu Jacques Mader, de la SFP, au téléphone.

Il se souvient toujours de mon projet. Il l’intéresse toujours…

Il doit en parler à Véronique Fregosi…

J’ai, comme ça, l’impression d’un « frémissement »… Peut-être les choses vont-elles enfin bouger ? En général, et pour moi en particulier…

En définitive, je m’aperçois que je suis optimiste… !

 

03/03/1987

 

VÉCU – TÉLÉVISION – CINÉMA OU TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJET « MELISSA » – « LE DRAGON ROUGE » 

 

Appelé Fregosi ce matin. Son assistante me dit qu’elle n’est pas là mais qu’elle avait très mauvais moral, très déprimée…

Je rappelle Mader pour qu’il me branche, lui, sur la Sept, sur un autre contact que Brabant qui a l’air d’être un oiseau sur la branche, jamais là, jamais joignable…

Mader me dit que « Melissa » fait partie des projets qu’il compte présenter à la Sept…

Je dois lui apporter un texte cet après-midi…

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Mathilde est revenue hier. Suis allé la chercher à l’avion. Elle allait aussi mal qu’en partant…

Pourtant, ce matin, elle a dit qu’elle était contente d’être là… !

On a commencé à faire l’amour (parce que je lui ai dit et répété que j’avais envie d’elle depuis hier…) mais j’ai eu l’impression qu’elle le faisait pour me faire plaisir et j’ai arrêté…

 

VÉCU – TÉLÉVISION

 

(TGV  Dijon 20h50)

 

Ce matin, C. D., de « Mambo Satin » m’appelle : OK pour sujet (proposés par moi) « Dressage des animaux pour les films » et « Son et lumière ».

Il me propose tournage le 18. Ça tombe évidemment à la même époque que tournage prévu pour « Terre des bêtes »… Je lui ai demandé de joindre d’abord les gens de Chantilly… Monsieur Riou me dit qu’il a trouvé mouton et chèvre, mais ne sait pas encore les engagements des chevaux en question pour les courses… Il me demande jusqu’à vendredi…

Rappelé C. D., mais il n’était pas là (j’avais l’intention de lui demander si possible mettre option sur équipe le 18 et confirmer après vendredi…)

 

À moins que je n’accepte tournage du 18 et impose aux gens de Chantilly un tournage après le 23 (fin montage sujet Mambo Satin, si je le tournais le 18. Mais ne vaut-il pas mieux s’aligner sur l’engagement cheval dans courses ?

Y a-t-il plusieurs possibilités ?

 

1/ J’ai manqué de présence d’esprit et aurais dû me renseigner mieux auprès des gens de Chantilly ou du moins leur faire envisager plusieurs possibilités…

 

2/ Au lieu de rappeler C. D. à 17 h, je suis allé me masturber au sex-shop… !

Ce n’est pas la première fois que je néglige quelque chose d’important pour la masturbation… ! Y a-t-il meilleur (!) moyen de me mettre en difficulté ?

 

Il faut changer de cap sur ce point. Ne plus agir ainsi. Faire passer la masturbation au second plan… !

 

Ceci dans le cadre « redressement de la situation », « sortie de la conduite d’échec »…

 

TÉLÉVISION – NOTORIÉTÉ

 

Suis passée apporter texte « Mélissa » à Mader, à la SFP.

Vu dans son bureau. Il parle du système où les gens qui ne sont pas connus sont rejetés… mais il dit qu’il faut « faire des failles » dans ce système, qu’il en a déjà faites… !

 

Ce type est sympa, mais cela sera-t-il suffisant ? C’est tellement dur !

 

04/03/1987 

 

VÉCU – ÉCRITURE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – DÉPRESSION

 

(Dijon. Hôtel Arcades. 0h30

 

En partant, aujourd’hui, j’ai écrit à Mathilde sur le tableau de la cuisine :

« Depuis vos cheveux noirs, je vous voyais, Madame,

Jusqu’à votre corps nu, brune, si brune, jusqu’à l’âme… »

Moi, j’ai du vague à l’âme, si elle l’a brune… !

 

CINÉMA OU TÉLÉVISION – RÉFLEXION

 

Ces temps derniers, je réfléchissais à cette tendance que j’ai à jouer sur l’ambiguïté image-réalité. Je me demande si, dans leur majorité, les spectateurs ne préfèrent pas qu’on leur montre une image qui se donne pour la réalité, sans médiation. C’est plus le jeu du contenu que le jeu du contenant qui les intéresse… (Et encore faut-il, dans ce cadre, qu’on respecte des schémas, des standards… !) Que faire ? C’est ainsi et à la télé plus encore qu’ailleurs… Difficile sinon impossible d’être un auteur, dans ces conditions…

Ou alors : un autre genre d’auteur que celui que j’ai cherché (?) à être jusqu’ici. Quelqu’un qui respecte les standards mais évolue à l’intérieur

Marge étroite !

Mais, après tout, je reviens toujours à cet exemple : « Duel » était un téléfilm au départ…

 

06/03/1987

 

VÉCU – TÉLÉVISION – LES AUTRES

 

(18h30 – gare de Dijon : de passage, dans wagon TGV venant de Dole où j’ai fini le tournage reportage sur Musée).

 

Encore un tournage de passé !

Je fonctionne incomparablement mieux qu’avant. Sans doute parce que j’ai assez cessé d’attendre les mêmes choses impossibles des autres, qu’ils soient de mon équipe ou de ceux qu’on filme…

 

 IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

On vole un tableau célèbre (cf. vol des impressionnistes récemment à Marmottan). Quelque temps après, devant l’emplacement sur le mur où était accroché le tableau, on retrouve une urne pleine de cendres… !

Un doute subsistera toujours : ont-ils osé ? Tant que le tableau ne sera pas retrouvé, on pourra penser que ce sont ses cendres…

ou alors :

Un artiste expose une urne avec étiquette :

« Cendres de « (titre) (œuvre dont on sait qu’il a été peint, mais n’a pas été conservé…) » de Léonard de Vinci »

 

09/03/987

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE –  PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Hier soir, au téléphone avec Mathilde : dispute sévère. 

Non : pas de dispute.

Je me plains, je suis furieux, comme toujours (c’est la seule réaction à la con que je connaisse, pauvre crétin) parce que je n’ai plus autant d’importance pour elle qu’avant.

Elle répond qu’elle s’ennuie, qu’on n’aime pas les mêmes choses, qu’elle a tout le temps besoin de bouger, de voir des trucs.

Elle me dit que c’est moi qui ne m’occupe pas d’elle. « Je veux que tu t’occupes de moi ».

On est dos à dos.

Il y a du vrai dans tout ça : je me sens responsable, c’est ma passivité, mon sommeil, mon inintérêt pour le monde entier, mon enfermement dans mes fantasmes masturbatoires qui sont en cause.

 

Ce matin me suit réveillé en pensant très fort à la haine des femmes que ça recouvre, dont parlait G..

 

J’ai fait assez d’années d’analyse pour que ça m’accompagne.

Et je n’arrête pas de repenser à l’analyse sauvage qu’a fait Inès C. de ma masturbation éviter ainsi de déposer mon sperme dans une femme.

En rapport avec ma mère.

Éclairage complémentaire de celui de G. : la haine des femmes est aussi en relation avec ma mère.

Éclairage 1 pour elle

Éclairage 2 = contre elle !

 

Mathilde, devant ma colère : « J’ai été patiente avec toi. »

 

Oui : c’est vrai ! Mais je lui en veux de ça, justement : elle m’aime mieux que moi je ne l’aime !

 

Sans solution ?

 

Je dois reconnaître que je suis à la base de tout ça

 

Mais qu’est-ce que ça change ?

 

VÉCU – TÉLÉVISION – PEINTURE – VAN GOGH

 

À la télé, vu à l’instant, sur FR3, un très beau film sur Van Gogh de François Gir.

Je regardais une émission sur la critique de cinéma, à la télé Suisse romande, j’ai « zappé » un instant et j’ai été aspiré par la beauté des tableaux de Vincent…

Incroyable beauté !

 

10/03/1987 

 

VÉCU – MÉMOIRE

 

(19h30 – restaurant près hôtel Dijon)

 

Impression proustienne : je descends aux toilettes et je retrouve l’odeur de la maison des Le G. à Lorient… Ou plutôt les odeurs : ces odeurs… de maisons ! minérales, provinciales… Comment dire ? Je n’y arrive pas. Léger moisi. Du vide, du silence, du non-humain !

Je me rappelle le plaisir que j’avais à sentir ces odeurs. Je me suis délecté de cette mort !

Pulsion de mort. Fascination pour cette province intérieure. C’est de moi qu’il s’agit. Je projetais sur mes beaux-parents (sans doute pas entièrement à tort), mais je ne comprenais pas que c’était ma propre fascination il s’agissait…

 

Cela m’amène à écrire ici (quelque chose déjà pensé depuis deux ou trois jours) : Mathilde remet en cause chez moi un immobilisme, un manque de goût pour le mouvement, l’extérieur, la fête…

 

M’interroger sur cet immobilisme. Cela n’est jamais venu sur le tapis en analyse.

J’ai pensé déjà plusieurs fois, tout à fait consciemment, à Papa, à ses « siestes », ces heures entières couché à fumerfaire des mots croisésécouter la radio

Instinct d’imitation ?

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

S’intéresser à un personnage qui souffre violemment de l’injustice que Vincent Van Gogh ne puisse pas savoir que sa peinture a été enfin reconnue.

Il cherche :

1/ à entrer en contact avec « esprit » de VG…

2/ S’intéresse à hypothèse que le génie se sait tel, connaît sa propre valeur (consolant) (hypothèse que VG ne s’est pas tué pour ça, mais par culpabilité envers Théo bien qu’il sache qu’il serait reconnu un jour…)  (méditation sur l’agrément de la mort ?) (Hallucine les tableaux que VG aurait peints s’il avait vécu…)

 

11/03/1987

 

 ÉCRITURE

 

« Prothèse song… » 

 

Commentaire du 22 septembre 2015 

 

Chanson d’handicapé ?

 

   Commentaire écrit à 69 ans

 

VÉCU – LANGAGE – ÉCRITURE – HUMOUR

 

(14h50)

 

La monteuse me dit qu’elle aura mis tous les plans d’une œuvre d’art (Musée de Dole), j’en extrais :

 

« Tu m’as mis tout, Minou ? Si tu m’as tout mis, t’es un manitou… ! »

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un « bling » aux changements de plan…

Un papa ou une maman dans la chambre de bébé qui dort, chuchote à la caméra : « Ne change pas de plan, tu vas le réveiller » (mais, alors que gros blong avant, ce coup-ci : léger bling tout doux !

Ô tendresse, que j’aime te glisser dans mes films !

 

12/03/1987

 

VÉCU – AMIS – JEAN-PAUL A.- PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(TGV – retour à Paris de Dijon au montage…)

 

Hier soir : dîné avec Jean-Paul A..

Lui ai raconté ma « rupture » avec G.…

Lui ai expliqué les pets, l’hostilité et parlé, avec véhémence, du « manque de cœur »…

Réclamé des analystes qui « s’investissent »…

Lui : « Tu veux à toute force qu’ils investissent… !

Répondu vivement : « J’ai voulu une femme à toute force, j’ai voulu un analyste à toute force, je ne veux plus les choses à toute force maintenant, je me barre… »

 

C’est ça mon désespoir secret : le découragement, de temps en temps – de moins en moins pour cause de sagesse – à l’idée d’attendre quelque chose de quelqu’un et qu’il faille le forcer à donner… Cela me fait si mal, me culpabilise tant que c’est pour cette raison que je ressens mes départs, comme celui de l’analyse, comme positifs. C’est positif car je le ressens comme un renoncement à vouloir manipuler l’autre, un plus grand respect de lui (et de moi). Simplement, l’idée fait son chemin que tout le monde ne peut aller avec tout le monde.

 

Mais, plus profondément, plus tragiquement, je devine, je perçois cela est incomplet, que je m’accroche encore à une idée obsolète, qu’il y a des gens, certains, si ce n’est tous, que je peux manipuler (parce qu’ils le voudraient bien, voire parce qu’il le désireraient – cf. Mathilde, au début) alors qu’une autre part de moi, angoissée, voire terrifiée par ça, se rend compte qu’il n’y a rien à attendre de personne, que rien n’est durable, en tout cas, de ce qui est acquis, que cet acquis n’est que temporaire, que la solitude et le désenchantement sont au bout de la route… (cf. C. parce que je disais que Mathilde m’aimait gros, qui répondait : « Et alors : si tu maigris ? »)

Mouvance de la vie, des sentiments, relativité, incertitude…

 

Jean-Paul A. disait hier que c’était cela le principal acquis de l’analyse faire son deuil.

 

Je sens que je n’ai pas fait ce deuil, que je ne suis pas rasséréné, que je suis fragile, vulnérable, toujours exposé à la souffrance, toujours révolté. Je n’ai pas accepté ma condition je cherche toujours, pour y échapper, à me raccrocher à des illusions. Mais comment faire autrement ? Où pêcher l’énergie nécessaire pour entreprendre, pour agir et réussir ? Quelle effrayante lucidité il faudrait pour être fort tout en ayant renoncé aux illusions ?

 

C’est sans doute cela le sens d’un rêve que j’ai fait cette nuit : j’assistais à la projection d’un court-métrage (c’était celui que je prépare dans la réalité : « La mort dans l’œil ») Je l’avais tourné, mais je découvrais avec surprise en projection mon film que je ne l’avais pas monté ni mixé et je ne le reconnaissais pas ! Il me décevait, d’ailleurs, si ce n’est que le décor (une grande salle haute, en forme de balle de fusil) me paraissait impressionnant, que j’étais même stupéfait qu’» on » ait trouvé l’argent pour le construire… !

Ainsi ma paresse, mes constructions imaginaires, édifiées pour me consoler du monde réel : elles ne sont pas telles que je les attends, elles m’apparaissent grandioses, impressionnantes (mégalomanes ?) mais peut-être pas aussi efficaces que je le voudrais ? Et comme le rêve est toujours le plaisir d’un désir « réalisé » ( comme un film ?), ce plaisir (plaisir mêlé d’angoisse et je sais maintenant que désir, plaisir et angoisse peuvent être mêlés…), il me semble que c’est celui de prendre de la distance par rapport à mon imaginaire (de m’y sentir « étranger », dans le rêve) et d’échapper à la fascination de l’illusion (cf. plus haut), en somme, de réaliser mon désir d’être plus « réaliste », d’être plus efficace dans le réel sans chercher de substitut dans l’imaginaire…

D’autant plus, subtilement, que ce rêve permet le plaisir, au réveil, de reconnaître mes vrais films. Si on déforme, dans un sens angoissant, une réalité, n’est-ce pas pour en jouir, une fois la déformation annulée et la réalité satisfaisante rétablie ?

 

C’est cela, je crois, ce rêve : il reflète le désir de renoncer à mes illusions (le film dans le rêve, que je ne « reconnaissais » pas, dont je refusais la paternité…)

C’est le rêve de l’au-delà de la castration…  le rêve de « faire mon deuil » de mes illusions (d’où la balle de fusil-décor = la balle qui a tué les illusions perdues…)

 

(Vendredi 13/03 – rajout)

 

Je me dis qu’il faudrait chercher interprétation d’ordre sexuel, mais je repense à ce que j’ai écouté tout à l’heure : déportés = « plus de sexualité en nous, à cause de nutrition et de la peur de la mort… »

 

 ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

 

Panneau avec lettre unique dans la ville ( ex : P pour Parking ). Lettres au synthé apparaissant après point d’interrogation clignotant = devinette d’après ce que font les personnages sous la flèche 

P-oète 

P-olicier 

P-rostituée 

etc.

 

13/03/1987

 

VÉCU – DÉPORTATION – RÉFLEXION – LECTURE

 

Arrêté dans voiture à 14h30, j’écoutais à la radio extraits et interview de :

Pierre Francis Rousseau ?

« Intact aux yeux du monde ».

Bouleversant livre sur la déportation…

« Mon Dieu, une orange… » (par Bloch mourant).

 

VÉCU – PEINTURE

 

Je rentre dans une galerie (Ra) : peintures de Klaus Dietrich (cadres, x ?, paysages coulants). C. Leboul ? (drapés) et Di Maccio (cf. Giger) et Van Kluche ? (= dominante fantastique.)

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – RÉFLEXION

 

(16 h)

 

Le paradoxe de la psychanalyse, c’est qu’il s’agit d’aimer (son analyste) sans être aimé (par lui)… !

 

 

Mes carnets personnels depuis 1963