Carnet 33

Carnet 33 – Du 11 décembre1984 au 26 juin 1985

 

11/12/1984

 

CINÉMA – – SOCIAL

 

Ce matin : réveillé très tôt. Pensé, couché…

Ai été très affecté par mort de Truffaut.

Je me suis aperçu que c’était par la mort de « true-faux ».

Période de doute, d’interrogation en moi sur le true et le faux, le vrai et le wrong de mes sentiments, de ma valeur sociale et professionnelle.

Impressionné par Truffaut créateur, sa valeur, sa rigueur, sa bonté, sa réussite.

Modèle par rapport auquel je me repère négativement, comme insatisfaisant (cf. échange avec R.).

 


Je crois parfois que j’ai du talent et mérite d’avoir la renommée de Truffaut, parfois je ne le crois pas.. Est-ce « true » ? Est-ce faux ?

 

12/12/1984

 

ÉCRITURE

 

( En passant devant boîte aux lettre avec nom : Dewaele, presque Dewaere… M’a fait penser à Patrick Dewaere, mort, et m’a donné l’idée de quelque chose d’écrit ( # cinéma  le narrateur ( de la nouvelle ? ) découvre un immeuble où tous les noms sur boîtes aux lettres sont des noms d’acteurs morts jeunes ( Dewaere  Pascale Augier  en chercher d’autres. Y en aura-t-il assez d’autres pour justifier cette histoire ? ) Dans cet immeuble, dans cette autre vie, ils ont survécus et sont devenus des vieillards. Mais cette prolongation de leur existence s’accompagne de l’obligation d’obscurité : ils ont du renoncer à la carrière qu’ils auraient pu faire. Ils sont devenus amers, aigris. Ils vivent dans le souvenir. Ils évoquent leurs films, leurs pièces de théâtre et aussi leur mort ( les journaux qui en ont parlé et la carrière qu’ils auraient pu faire s’ils avaient survécu, la carrière qu’ils n’ont pas pu faire. Ils sont là, dans un no man’s land, un « no life land »… Réfléchi qu’il faut l’écrire ( cause peu d’action ) avec des acteurs non réels, imaginés.

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Flash-back sur une phrase de G. :

 

« Vous replongez dans la magie de l’inquiétude… »

 

13/12/1984

 

VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – DONA (AMIS)

 

Hier soir : épisode tumultueux (mais combien relative est cette notion de tumulte ! Celui d’aujourd’hui est si calme auprès de celui d’hier… !)

 

Je travaillais à la table. Radio en marche.

J’entends l’annonce d’une nouvelle pièce de café-théâtre, un truc qui menaçait d’être assez drôle, sur la psychanalyse.

J’ai l’impulsion d’y aller le soir même et d’y inviter un ou des copains. Prévoyant que Dona sera libre, je propose à Mathilde de le lui proposer, mais si elle n’y est pas hostile : « Dona, je crois que tu ne l’aimes pas… » J’espérais pourtant une amélioration (elle lui avait proposé de venir dîner, d’elle-même, samedi dernier)

Mathilde : « Pourquoi je ne l’aimerais pas, Dona ? »

Sur ce, elle part amener les enfants de l’école à chez sa mère  j’appelle Dona = OK (après avoir essayé d’en joindre d’autres, pas libre).

Lorsque Mathilde revient : problème éclate (« Tu n’as pas d’autres copains ? »)

 

Je comprends que j’ai fait une erreur en me laissant aller à mon impulsion et en me faisant l’illusion d’une harmonie, d’une joie collective.

Elle : « Vas-y sans moi. Je vais sortir de mon côté. »

Tenté un moment de la prendre au mot. Puis je lui dis que je ne peux pas annuler Dona. Elle dit : « Si. Dis qu’il y a un enfant malade. »

 

Je le fais. On sort tous les deux seuls (mauvaise pièce).

Je suis triste et fâché pendant la soirée.

 

Conclusion : la fusion a des limites.

 

Pourquoi m’accommodé-je si mal des différences entre les êtres ? Réponse : (toujours la volonté de toute-puissance)

 

17/12/1984

 

VÉCU – VENISE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – FEMMES – SYLVIE – CINÉMA – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Retour de Venise (hier soir : passé week-end, de vendredi midi à hier soir)

 

Ça ne va pas.

Suis de plus en plus enfermé dans mon désir de toute-puissance.

 

Séries d’événements significatifs :

 

1/ Mathilde dans l’avion : « J’ai vu un très beau mec… »  jalousie chez moi et gueule.

La « bonne mère » Mathilde…

 

2/ Sylvie F. : « Ça t’arrive d’être bien, toi ? » (À propos Venise).

 

3/ Dominique L. : « C’est un faux bon sujet » (« L’image de Pierre »)

 

Je ne peux supporter de ne pas exploser de rage qu’à ce prix : me dire qu’il faut, en effet, supporter

 

Mais ce n’est pas la sérénité.

 

Mon renoncement à la toute-puissance est faux.

 

Je ne suis à jour avec personne, ni moi, ni les autres.

 

Je me déteste, me sens coupable.

 

Je me dis que ceux qui me mettent en colère ont raison !

 

C’est ça le plus terrible de tout : ne pas être en accord avec moi-même et ne pas parvenir à m’y mettre… !

 


Dominique L. : le public veut du spectacle

 

(Id est : il y a des lois pour ça :

 – identification à un héros qu’on aime

 – Pas de mélange des genres)

 

A-t-il raison ?

A-t-il tort ?

 

Qu’est-ce que ça veut dire ?

 

Comment vivre sans l’accord des autres ?

 

Depuis toujours, je cherche à ce que les autres me donnent raison.

 

Comment puis-je sortir de ça ?

 

22/12/1984

 

VÉCU – SOLITUDE – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE » – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Les jours passent. Je vis enfermé ici.

Le téléphone ne sonne presque jamais.

Je me sens isolé.

Je m’accroche à ce scénario, à cette lutte, à peu près sans espoir.

(Consolation : Édith C. l’a lu, le trouve génial)

Mais je ne me fais pas d’illusions sur elle).

Je reprends parfois confiance.

Hier soir, écrit tard, dans une sorte de fièvre, une scène entre elle et lui, la scène « carrefour » où il parle de ses propres fantasmes. Trouvé pas mal.

Je n’ai même plus envie de toucher Mathilde. Ma seule activité sexuelle est la masturbation. J’en ai marre. Mathilde semble (seulement) en prendre son parti, attendre, patiemment.

 

Tout ça est terne, gris. La pensée de ma non-séduction, de mon insignifiance au milieu des autres s’est imposée à moi.

 

NOSTALGIE – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

(18 h)

 

J’écoute « Chasseur d’ivoire » par Alain Chamfort et je repense à la rue de Tocqueville, à cette époque, à la lumière bleue, à Colette.

L’espace d’un instant, j’imagine que je fais écouter ça à Colette.

Je repense aux musiques que Jocelyne enregistrait sur mon répondeur, à Tocqueville.

Oh combien j’ai négligé les sentiments des autres, leurs actes, leurs intentions… !

 


La fin de l’année approche. Je pense que ça fait deux ans que je l’ai quittée.

Ce doit être aujourd’hui même, à cette date-ci !

Il faudrait retrouver ça dans les carnets. Je ne le ferai pas.

 

Ô Colette, nostalgie…

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Moi qui m’en veux tant, tout à l’heure, j’ai voulu prendre la main de Mathilde, elle l’a repoussée.

 

Si j’aimais vraiment cette femme, quel drame ne lui ferais-je pas, comme à l’autre !

 

C’est bien ça qui me fait peur. Cette (relative) tranquillité à son égard ne provient que de cela : que je ne l’aime pas vraiment.

Et j’ai peur d’une relation avec une autre !

 

24/12/1984

 

VÉCU – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Noël ! À part d’être le prénom de mon père, quelle signification garde cette fête pour moi ? Aucune.

Je travaille d’arrache-pied (!) à la réécriture du scénario. Jean s’est déclaré « admiratif devant mon énergie ».

C’est que je n’ai que ça.

Ma vie avec Mathilde m’apparaît fausse. Je me sens coupable. Elle m’est fidèle, par amour. Je lui suis infidèle. Je ne fais que rêver (en me masturbant ou en écrivant). Même la confiance des enfants me rend coupable.

 

PEINTURE

 

Pour tableaux :

Martin Vaughn-James

Galerie Art Contemporain

22, rue de l’Odéon (6e)

 

26/12/1984

 

VÉCU – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Mis au point aujourd’hui une (de plus !) structure pour le scénario.

 

Hier : discussion avec Mathilde : elle a critiqué la reprise de l’action sur Leïla, le fait de montrer le scénario.

Je me suis rangé à son avis  tourné la difficulté en conservant ce scénario (je ne crois absolument pas qu’il soit possible de s’en passer. On ne peut pas traiter une manipulation pareille en faisant l’impasse sur les moyens employés), mais le scénario n’est pas montré :

Après l’aveu, on voit (brièvement) Pierre conditionner Leïla  scène où Pierre « fait répéter leur rôle » à la Vieille et à Rachid (on explique le scenar à un contact anti-Badaoui)

 

Liste changements importants :

non transcrit

 

VÉCU

 

Rendez-vous Marie-Christine

Rendez-vous le 4 au soir

tel.  au 840 00 17

tel. Paris : 202 81 58 ( ne pas oublier pour donner numéro téléphone studio Pathé Marconi)

 

Resto avec Marie-Christine : elle me montre une pendule qui fonctionne à l’envers :

 

 

 

AGNÈS

 

Agnès, je m’aperçois que c’est comme si je l’avais faite tout seul… !

 

1985

 

05/01/1985

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

ITW télé d’un mec jurant, parlant « mal », etc.  voix off par dessus son texte faisant la « traduction » en langage châtié.

 

08/01/1985

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

(Lyon)

 

Je sors de la brasserie de la gare, à la Part-Dieu.

J’avais attendu sans être servi et étais sorti, renonçant à mon café.

Imaginé un appareil magique sur lequel j’appuierais et qui me permettrait de diriger les gens à ma guise, serveuses ou autres… !

Me suis dit que c’était un fantasme fréquent chez beaucoup de gens.

 

Suis ainsi parvenu, imaginairement, à la situation de « L’image de Pierre »… !

Parvenu à la même conclusion : cet appareil magique, par son usage même, interdirait de croire à la spontanéité des gens ainsi manipulés, donc : problème de l’Amour !

 

Me suis aperçu que le film posait le problème du Pouvoir. Le conflit du Pouvoir et de l’Amour.

 

Je précise : j’avais toujours pensé au contrôle du Désir de l’Autre, mais c’est, plus généralement, la volonté de contrôle de l’ensemble de l’activité de l’Autre qui se fait jour en moi, le rêve d’un monde dont je serais le Dieu, mais alors, en effet, se pose le problème de l’Amour dans ce monde…

 

11/01/1985

 

VÉCU – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Je vais sortir de quatre mois sans analyse…

 

Hier, retour de Lyon : à nouveau, une discus…

 

Interruption d’origine inconnue

 

13/01/1985

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Drame. Répété manque de désir à Mathilde. Lui ai révélé (à sa demande) aventure lyonnaise + (sans qu’elle le demande) masturbation en image  conflit. Volonté de rupture chez elle.

Elle a évoqué son avenir sans moi avec défi  misérablement, l’ai battue, comme Colette.

 

Elle m’a dit ensuite, et c’est vrai, que je créais cette situation, que je la voulais.

 

C’est vrai : la dérobade de l’un ou l’autre, mais pour que celui ou celle à qui l’on se dérobe hurle : « J’ai besoin de toi pour vivre… »

 

Nostalgie d’une relation « vitale » à la mère.

 

Mais, obtenant une réponse contraire (id est : « Je peux vivre sans toi »), je frappe pour me venger et ensuite, me méprise n’avoir frappé que parce que la victime est plus faible.

 

Ça suffit. Il faut changer cette manière de vivre.

 

(Lyon 23h30)

 

Je viens d’avoir à l’instant Jean au téléphone. Je lui dis que je me sens seul. Il me dit : « En ce moment, je suis dans une phase gentille… » Je lui dis que je ne lui dis pas cela pour lui faire reproche.

 

Mais, une fois raccroché, je m’aperçois qu’il y a en moi un sentiment de manque générateur de reproches.

 

Ce qui me frappe, c’est que ma demande d’amour se transforme en exigence.

 

(Toutes proportions gardées, c’est la même histoire que le tabassage de Colette ou Mathilde) Comment les autres supportent-ils ce qui m’est insupportable ? Comment n’exigent-ils pas ?

 


MUSIQUE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Je viens d’écouter « Blue eyes », superbe slow…

Réfléchi que ma rêverie sur un tel type de chanson (cf. « Feelings » – « I’m not in love » – etc.), c’est la rêverie sur les soirées en boîte, l’excitation des lumières dans la nuit, de la chaleur, des belles fringues, des beaux mouvements de la danse, tout ça praticable par moi, c’est la rêverie sur une autre apparence de moi-même… !

 

Je n’ai pas encore brisé ce « faux miroir » où je « prends mon image-désir pour une réalité » (cf. G.)

 

Je n’ai pas encore accepté mon apparence physique.

 

MUSIQUE

 

Sadao Watanabe

« Up country »

Écouté à la radio ce soir. Splendide.

 

14/01/1985

 

VÉCU – SOCIAL – SOLITUDE – RÉFLEXION

 

(22h20 Lyon)

 

Un vague restau italien à la Part-Dieu, près de la gare. Je suis seul dans le restaurant !

C’est d’un flippant !

Mais tout ça, ces grandes salles froides et impersonnelles, ces guirlandes en papier pour « faire gai », ces nappes en papier avec de la pub dessus, je trouve ça tellement écœurant de banalité que je frissonne en pensant que c’est tout ce qu’on nous donne à partager avec quelqu’un et que je préfère encore y être tout seul…

(Quoi que je me dise que, dans certaines conditions d’amour et d’exaltation, peu importe le cadre, le sentiment que l’on crée à deux permet de le dépasser, de le transformer, de le vivre avec bienveillance…)

 

2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Bien entendu, depuis hier, ce qui s’est passé avec Mathilde me tourne dans la tête.

J’ai déjà retrouvé des moments de profonde déprime (sentiment d’infériorité – d’impuissance – de tristesse – de peur – d’échec – de méfiance – de déception anticipée).

 

Il est vrai qu’avec Colette, j’avais le sentiment de perdre le Désir, mais là, je perds l’Amour (cf. Brel : « Elle a perdu des hommes, mais là, elle perd l’Amour… »

 

Alors je me dis : en échange de quoi, cette perte ?

Peut-être ne retrouverai-je jamais cet amour ?

 

Alors, je pense à un « recollage » des morceaux

et

1/ peut-être n’en est-elle plus là ? Peut-être n’accepterait-elle plus ? (Ou alors, y aurait-il quelque chose de cassé… !)

 

2/ la raison de ma franchise reste là : non-désir…

 

(Et là, je me dis : « Et si tu te trompais sur ton désir ? Tu te rends compte : quelle catastrophe ?)

 

De plus, je ne sais quelle conduite tenir en rentrant…

Rentrer à la maison ?

Ou la fuir, en allant ailleurs quelque temps ?

 

Depuis hier soir, je n’ai pas appelé. Le téléphone sonnait, à l’auditorium : je redoutais que ce fût pour moi et aussi je repensais à tous les coups de fil de Mathilde et aussi aux miens, à Colette…

Mathilde n’aura pas – je l’espère – la même attitude ignoble que moi avec Colette (ignoble par son manque de dignité et l’agressivité folle qu’elle masquait). Ainsi elle m’a dit : « Je n’ai pas de haine contre toi… » (alors que je lui disais, moi, dans ma position, que moi : oui !) Et cette pantelante expression d’une dépendance désespérée, voilà ce que je lui ai demandé !

Mais, au fond, je n’en veux pas. Je ne souhaite pas

1/ qu’elle souffre à ce point

2/ qu’elle m’oblige à une telle attitude…

 


Je sens en moi, déchirante, si douloureuse, comme une douleur physique, au centre de moi, la culpabilité de n’avoir pas été fidèle, de n’avoir pas été à la hauteur de l’amour qu’on me portait (moi qui suis si méfiant, jusqu’à la paranoïa, sur la capacité de s’investir dans l’amour qu’auraient les femmes !)

 

Au fond de moi, j’ai besoin de m’arrêter, d’éprouver ce sentiment que j’imagine : « Elle et aucune autre, tranquillement, sereinement… »

 

15/01/1985

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – AGNÈS – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Dans le fond, tout le monde souffre du sentiment d’abandon (cela dit : plus ou moins…) mais ce que j’ai de spécial et d’abominable, c’est que je proteste contre cela par la violence.

 

C’est cela que les autres – à juste titre – n’acceptent pas

 

1/ Écrit lettre à Agnès où je fais une sorte de rudiment d’analyse.

En ai-je le droit ?

Fais-je bien ?

Par exemple, je lui parle de la violence cachée en elle, qu’elle contemple, fascinée et horrifiée, en moi… Reconnaîtra-t-elle cette violence ? Me suis-je pas en train de me disculper auprès de cette enfant en lui disant qu’elle est comme moi !

Alors que ma mauvaise humeur, c’est bien la mienne ?

Je ne sais pas, là aussi, une fois de plus, si j’ai tort ou raison, si je fais bien.

 

Pourtant, je parle d’amour… C’est même tout ce que j’ai à donner…

Je veux lui montrer qu’elle n’est pas seule, que je pense à elle et la comprend et l’aime…

 

2/ Mathilde m’a appelé ce matin à l’audi… Elle m’a demandé « Tu n’as rien à me dire ? » Je me suis excusé de l’avoir violentée. Et ai reconnu que je crée la situation du risque d’abandon, volontairement, mais que, lorsque la réponse ne me satisfait pas, j’use de ma supériorité physique et que c’est misérable…

 

Quelle leçon, en ce moment ! Quelle leçon d’amour…

 

Pas d’orgueil en elle. Pas de haine. Pas de ressentiment. 

 

C’est vraiment l’amour qui la guide. Puissé-je en tirer leçon !

Mais, en même temps, il reste cette torturante question : faut-il le faire ? Faut-il recoller les morceaux ? Et est-ce vraiment possible ?

 

31/01/1985

 

CARNET – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Ai laissé ce carnet depuis 15 jours.

Entre-temps : suis rentré à Paris. Mathilde était venue m’attendre à la gare. Nous sommes retombés dans les bras l’un de l’autre.

 

Notre vie a repris son cours calme et vivant, tendre et sensuel.

 

J’ai fabriqué ce « problème de désir » pour perpétuer cette relation où l’un (l’autre ou moi, c’est selon et interchangeable) est manquant.

 

Ce fantasme.

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Repris analyse.

Conflit avec G. à la perspective d’une autre absence pour film, d’une autre interruption analyse et la possibilité qu’il ne me maintienne pas mes heures.

Question de mort.

 

« Image de Pierre » : trouvé, je crois, hier, le dernier maillon manquant :

 

 – Pierre et Marceau bouclés au chalet

 – Venue d’un « officiel » qui propose à Pierre avenir dans la recherche militaire

 – Pierre s’enfuit du chalet (pique un flingue)

 – Pierre téléphone à Lucie qu’il va l’appeler à telle cabine, lui dit de ne pas en parler.

 – Elle appelle Caspet. Le met au courant.

 – Elle vient au rendez-vous. Caspet et flics dans voiture pas loin.

 – Il l’appelle, lui explique succinctement la vérité (lui dit que flics dans le coup). Lui demande si elle a suivi ses instructions. Trouble de Lucie  il comprend que non. Il la prévient qu’elle est en danger et raccroche.

 –  Elle appelle au journal de Darmon, le demande.  

Caspet fait couper la communication et envoie un flic pour l’abattre. L’homme vise Lucie   il s’écroule. Pierre l’a tué d’un premier étage au-dessus de la cabine

 ils s’enfuient tous les deux

Cavale à deux

Passage frontière.

 

On finit le film sur interrogation sur leur avenir.

 

02/02/1985

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

(À la fin) à propos fantasmes à inventer à deux : « Sexuellement, ce qu’il te fallait, c’est une coscénariste… »

 

 

Pierre : «… qui soit aussi ma partenaire, oui… »

 

10/02/1985

 

VÉCU – MUSIQUE

 

Hier, allés au « Music Halles » avec Mathilde écouter jazz (violon : Pifarelli) Très bien.

 

ÉCRITURE

 

Gags verbaux :

 

Un ovale est un cercle en expansion.

Un rectangle est un carré qui subit une pression.

Un triangle est une pyramide vue par-dessus…

Etc.

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – MA MÈRE

 

Cette nuit : rêvé que je tabassais ma mère.

On se reprochait mutuellement quelque chose.

 

Il me semble (?) que je protestais vigoureusement, en même temps, que j’avais consacré telle somme d’argent à faire telles (?) choses, des choses « bonnes ».

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Trouvé il y a peu de temps la structure de la fin :

 

1/ Hollinger vient au chalet – parle avec Marceau, puis Pierre (infos : aplasie – avenir dans l’armée).

 

2/ Pierre s’enfuit du chalet

 

3/ Pierre  télégraphie Lucie  Cabine  Pierre sauve mère du flic qui allait le descendre.

 

4/ Cavale ensemble  planque dans l’animalerie de la fac

 

5/ Affrontement Pierre-Lucie  Lucie tente sa chance seule  va voir Darmon.

 

6/ Rêverie Pierre (il « refait » leur histoire sans conditionnement)  il est flingué (Lucie l’a donné pour survivre).

 

7/ Œil Pierre (et non Lucie)  image de Lucie

 

04/03/1985

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE » 

 

Pas repris ce carnet depuis longtemps. Depuis :

 

 – Quasiment terminé le scénario (et réécrit « la » scène de la confrontation Lucie-Pierre, au moins six fois !

Suis enfin parvenu à trouver un système qui unifie le tout = la culpabilité de Pierre. Elle induit le besoin d’être approuvé dans son être conscient par tout le monde constitue la raison de ne pas exercer de manipulation (sans quoi l’approbation de l’autre n’a pas de valeur, puisqu’elle est provoquée).

 

Je m’aperçois que j’ai mis longtemps à revenir à ce centre des choses : la culpabilité !

 

Ce n’est plus désormais qu’une question de jours pour finir le scénario. Nous nous voyons, Jean et moi, demain et après demain. Nous relirons ce texte. Nous espérons alors avoir fini !

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

(Idée comique)

Un mec qui veut ressentir les sensations que ressent un personnage : il se fait donner un coup quand l’autre en reçoit un, embrasse une fille s’il le fait, boit de la bière si l’autre boit un demi, mange cassoulet si l’acteur en mange bref, il se débrouille pour suivre le film avec son corps »

 

CINÉMA

 

 – Suis allé voir « Variety » de Bette Gordon. Pour la première fois de ma vie, eu envie d’écrire à l’auteur d’un film… !

Je le ferai peut-être… (voir Citevox)

 

C’est un film courageux, sympathique, de la part d’une femme.

 

Un cri d’amour, un appel d’amour, mais qui, enfin, n’exclut pas le sexe !

 

05/03/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Séance d’hier, lundi :

 

G. : « Vous êtes mal rempli… »

Moi : « Oui. Ce qu’il y a en moi est inutile aux autres (*). Je suis plein de vent, de fumée. Je suis une machine à fumée… »

 

(Je rapproche ça du problème, important pour moi en ce moment, de l’acte de fumer

Id est : « Je suis une machine à fum(er) (ée)

Inversion : inhaler de la fumée = produire de la fumée.

On ingère du concret, on restitue de l’abstrait.

 

(*: Important : la sensualité du fait de fumée = jouissance solitaire. Je déguise en stress d’inutilité ma jouissance solitaire. Il y a même hostilité aux autres.)

 

ÉCRITURE

 

 « L’ami américain »

mets la main à Ricky…

 

06/03/1985

 

VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – FEMMES

 

(13h30)

 

Café des Champs-Élysées (celui où j’avais renversé un verre de bière en présence de Colette, Jean-Marc B. et sa femme (j’ai oublié son nom, je suis bien content !) Le bistrot a été refait. Moi aussi. Heureusement que le temps passe.

Pourtant je parle encore souvent d’elle, en analyse. Je m’accroche (encore !), opiniâtre, pour défendre cet amour que je n’ai pas voulu trahir…

 

(C’est aussi dans ce café qu’on atterri, Colette et moi, le soir de « La guerre du feu »…

 

En ce moment, ce qui me revient souvent, c’est la pensée de la rupture brutale et définitive des relations entre certaines femmes et moi. Du silence, de l’inexistence qui s’installe. D’un seul coup : fini, rayé !

Eugénie – Guylaine, la comédienne – Sylvie F. – Rosine Y. – Marielle…

 

Comment l’indifférence est-elle possible, après s’être sinon aimés, au moins intéressés… ?

 

Et pourtant, moi aussi, j’en ai rejeté certaines dans cette indifférence qui les effaçait :

Pascale – Élisabeth – Luce…

 

07/03/1985

 

TÉLÉVISION – IDÉE DE JEU

 

Aujourd’hui : brainstorming à la boîte de C. avec une dizaine d’autres joyeux lurons…

Eu une idée qui n’a pas été retenue, mais que je note pour ne pas l’oublier :

Un jeu : « Image par image »… On montre un bout de film (tourné pour ? – Un film déjà fait ? Une news ?) et on demande aux gens qui attendent leur tour téléphonique de prévoir la suite. On procède par élimination  dès que bonne réponse : on montre cette suite. On s’arrête – re-coup de fil – re-suite, etc.  chute.

Chaque bonne réponse  un cadeau.

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Hier soir, mercredi, à la clinique de l’Abbaye, fini le scénario avec Jean ! ! (Deuxième version)

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

G. : « Vous avez peur de me parler de votre plaisir de vivre… » 

 


 « Vous avez du plaisir à vivre et vous sentez coupable, en même temps… »

 

10/03/1985

 

FEMMES – LUCE 

 

Cet après-midi, Luce m’a rappelé.

On ne s’était ni vus ni parlé depuis le 30 novembre 1983 !

« Je viens de relire passage, quelques pages plus haut, où je parle d’elle, écrivant qu’elle faisait partie de celle que j’avais rejetées dans l’indifférence… Mais ce n’est pas vrai : c’est moi qui lui ai laissé le dernier message…

 

11/03/1985

 

CINÉMA – ANTONIONI

 

In « Cahiers du Cinéma » numéro 369 – « Le portrait ovale » par A. Philippon.

 

« La phrase du docteur dans « Je vous salue Marie » (« Il y a un mystère ») parcourt largement le dernier film d’Antonioni (et bien d’autres films du cinéaste). Mais Antonioni prend acte de ce mystère, il ne cherche pas à réduire la distance entre la femme et lui, il se donne au contraire cette distance, cette opacité comme objet du filmage. C’est par là qu’il se sauve du malheur. »

 

12/03/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

(14h45 place Gambetta terrasse café).

Petit soleil pâle, hésitant.

J’ai dormi jusqu’à une heure.

Je ne sais si c’est une lumière du matin ou d’après-midi)

 

Séance hier :

 

G. : « Les coups de couteau, c’est : « Est-ce que tu vas me laisser crever ? »

 

Moi : « Qu’est-ce que j’ai été foutre avec cette femme ? (Colette) »

Lui : « Relever un défi… » ( idée qui n’est pas apparue souvent. Cf. « coup de foudre » pour la prostituée : G. : « De plus en plus fort ! »)

 

13/03/1985

 

TRAVAIL – CHÔMAGE – ARGENT – IMPÔTS – DETTES

 

(Tabac Obligado avant séance)

 

Hier après-midi, on sonne : un huissier de justice. Impôts ! 24 000 et quelque.

 

Il va falloir aller négocier un paiement étalé.

 

Je cours et quand ils me rattrapent, je me retourne et je discute.

 

Problème de fric, en ce moment. Les deux mois de chômage depuis le « Képi noir » sont durs à avaler.

 

Suis allé ce matin aux Assedic, ils me paieront en début avril (7000 balles).

Toujours ça qui limitera la casse.

 

VÉCU – COUPLE MIXTE

 

En face de moi, un couple. Lui, 45 ans, blanc. Elle, beaucoup plus jeune, noire. Ils ne se sont pas dits un mot depuis qu’ils se sont assis.

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE » 

 

En ce moment, j’essaye de prévoir les réactions, « pro » au scénario de « L’image de Pierre ».

 

J’ai relu ce matin une note de lecture (A2 ?) sur le synopsis.

C’était une descente en flammes !

Naïveté. Voilà surtout l’accusation.

Ça, je pense que ça a disparu, en tout cas… ! Qui – même parmi les scientifiques – pourra soutenir que cette mécanique de conditionnement est naïve ?

 

Croira-t-on au meurtre de Kad(Belk)afi… ?

Pourquoi pas ?

 

Je suis curieux des réactions « amicales », au moins pour pouvoir poser des questions.

 

VÉCU – FEMMES – FATIMA – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

(13 h)

 

Je suis assis sur un banc, face au « Chalet des îles » où je suis venu avec Colette, Fatima et Mathilde…

 

C’est à Fatima que je repense.

Là encore, je me dis que ce n’est pas moi qui ai rompu, mais elle qui m’a laissé un message courroucé (interrompu, d’ailleurs…)

 

Quelle méfiance, dans les rapports entre hommes et femmes, aujourd’hui !

 

Il est vrai qu’elle avait dû me sentir fuyant, indisponible, à l’époque…

 

Quand était-ce ? Ne me suis-je pas remis avec Colette, d’ailleurs, juste après… ?

 

Je suis là, je ne souffre pas. Je sens la relative chaleur du pâle soleil de mars.

Le froid vif, par ailleurs, me souffle son haleine sous l’oreille…

 

Je repense aux mots de Colette, là, en face : « Comment tu faisais pour avoir toujours envie ? »

 

Non, ce n’est pas qu’avec un faible désir pour elle qu’on peut être heureux avec une femme…

 

Colette, ça aura été pour moi le dilemme : désirer et souffrir ou ne pas souffrir en ne désirant pas…

 

17/03/1985

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « MANUSCRIT VOLÉ »

 

Écrivain donne manuscrit à taper à une dactylo. Quand il le récupère, il y a des passages nouveaux qu’il n’a pas écrits. Et c’est bien meilleur ! Il va voir la dactylo. Elle dit qu’elle a tapé exactement ce qu’elle a lu  explication ? ( lui ne trouve pas ça meilleur… Ce sont les autres. Autre écrivain qui veut l’humilier ? )

 

ÉCRITURE

 

Ce specper n’est pas suptacle…

Exploiter le mélange de syllabes

Variante du verlan

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Restaurant avec Mathilde.

 

Mathilde : « Un jour, j’aurai mon heure… »

Je la questionne.

Mathilde : « Quelqu’un qui ne pourra pas se passer de moi… »

 

21/03/1985

 

MUSIQUE

 

Enfin trouvé (à la Fnac Ternes) le disque de Watanabe entendu à Lyon. Suis rentré pour l’écouter. M’a rendu si heureux que cette joie m’a habité pendant la séance.

 

22/03/1985

 

TÉLÉVISION – ARGENT 

 

Hier, c’était la réunion de l’API pour FR3.

Pas de nouvelles.

 

Je me demande ce qu’il en est pour mon projet « Le coffret à bijoux ». Jocelyne L. l’aimait beaucoup, mais un malheureux hasard a fait qu’elle s’est absentée trois jours ! Elle trouvera en rentrant lundi « L’image de Pierre » que je lui ai envoyé.

 

J’en ai donné un exemplaire à G..

Quand j’ai voulu lui faire une dédicace à la fin de la séance (car je ne pensais d’abord pas le lui donner) Il m’a dit : « Quand vous aurez terminé votre psychanalyse… »

 

Merde financière particulièrement chiante en ce moment…

après le 13 minutes pour TF1 que je vais tourner la semaine prochaine, je n’ai rien prévu…

depuis le « Képi noir », je cherche à démarrer sur FR3, mais c’est lent !

Non seulement il faut s’expatrier pour travailler, mais en plus, ça se fait attendre !

 


Pensé au traitement du « Coffret » (pour un 50 minutes) : il faut « presser le citron » du sujet.

Il y a une « logique » (est-ce le mot juste ?) qui justifie et même appelle telle ou telle scène. C’est bien toujours cela qui me fascine.

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « MANUSCRIT VOLÉ »

 

Je reviens sur cette idée de « roman piraté » ( c’est peut-être d’ailleurs un titre ? Ou quelque chose à trouver dans ce domaine sur le mot « pirate » ou « piraté » ) Il faudrait peut-être le faire à 2 pour avoir 2 styles. Mais la difficulté est d’en créer un nettement moins bon que l’autre.

En tout cas la difficulté est d’en créer un dont il soit crédible que les « pros » disent : « Ah, ça, c’est bon ! C’est étonnant : il y a des passages d’une beauté fulgurante au milieu d’un tas de banalités inintéressantes…! »

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Premières réactions sur « L’image de Pierre » : favorable !

 – Solange W., qui l’a tapé. Enthousiaste bonne femme amusante.

 – Christian B.: « touché » (surtout par l’itinéraire personnel : une « déculpabilisation »).

 – Manuel B. : froid dans le dos. Précis. Chaque plan sert le propos  vexé par l’énumération des comédiens que j’envisage (dont il n’est pas !) (Dureté de ce métier ! Drame de l’exclusion… Je le regrette… !)

 

25/03/1985

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Je pense aujourd’hui que ce scénario ne deviendra peut-être jamais un film…

Vivre avec cette idée.

J’imagine (j’essaye) ma vie, au jour le jour, dans cette non-réalisation… Quels sentiments en éprouverai-je ?

 

Je repense à l’» avant-Sibylle » : toutes mes notes sur mes doutes – mes souffrances (mes joies aussi).

 

01/04/1985

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

 

Rêve d’il y a quelques nuits :

 

Je m’étais fait refriser les cheveux

(sensation de réalité comme parfois dans les rêves).

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Hier : soirée chez Christophe V. (puis repas dans une brasserie d’Alésia)

 

Discuté du scénario. Christophe V. = conditionnement pas suffisant pour faire « dévier quelqu’un de sa route »

 – Malaise devant scènes sexuelles – Sexisme (comparaison avec mec fascinant une nana par côté sexuel et en faisant une pute) – plus points de détail : sort de Lucie à la fin pas clair – « tunnel » au début où les balises reliant le roman d’amour à l’histoire politique sont insuffisantes – Plus « Je ne suis pas tombé amoureux de cette fille ».

Puis discussion sur équipe et techniciens où il me dit : « Il ne faut pas mettre d’affectif dans le travail » (#» Sibylle » = « fête de l’amitié ».

Moi : « Je ne veux pas de conflit ! » – « Tu en auras toujours… »

 

C’était parti de ses réserves et de moi disant (cf. R.) « Je veux des gens enthousiastes »).

 

Quelque chose (comme pour R.) me dit de me méfier de ce mec, de m’écarter, que j’ai raison de chercher des gens sinon enthousiastes, du moins qui approuvent le scénario.

 

Il y a mon narcissisme blessé, c’est sûr, mais mon intuition ne me trompe pas (Il n’y a pas besoin de beaucoup d’intuition, d’ailleurs).

 

03/04/1985

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

Cette nuit (plutôt ce matin, car j’ai dormi tard dans la journée), j’ai encore rêvé de Colette (je ne sais plus quoi).

 

Elle alimente encore mes fantasmes sexuels.

 

Je ne parviens pas accepter l’idée que mes reproches n’aient pas été fondés.

 

Je proteste en moi-même, violemment, contre cela.

 

Quoi, toute cette souffrance, cette violence, cette colère pour rien ?

 

Qu’aujourd’hui, superbe, indifférente, elle m’ignore, ayant trouvé l’amour avec son Marc, c’est déjà dur à avaler, mais me dire que j’avais tort, tort sur toute la ligne, je ne peux pas l’admettre.

 

Je pense parfois qu’elle a été dégueulasse, car elle prenait son pied avec moi et ne l’a jamais reconnu (je veux dire d’elle-même, et non sous ma pression) et n’a pas été jusqu’où je voulais (le « J’ai envie de toi ») par sadisme manipulateur et dominateur.

 

Parfois, je pense qu’elle n’avait pas (ou plus, après la période de début) de désir pour moi.

 

Je ne saurai jamais ce qu’il en est et cela me torture énormément, encore aujourd’hui.

 

Je pense à une combinaison des deux (cf. G. : « Elle aimait peut-être prendre son plaisir « en douce »…) : capable de plaisir passif, mais non d’une démarche active de recherche de ce plaisir.

 

05/04/1985

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « MANUSCRIT VOLÉ »

 

Autres notes pour le projet « littéraire » (l’écrivain piraté).

Titre possible :

« Un style meurtrier »

« Le style ou la vie » (fausse piste : la bourse ou la vie. En lisant, on pourra penser : il faut qu’il réussisse à écrire ou il se tue. Alors que c’est: l’œuvre dans un plateau et la vie dans l’autre (de la balance).

Manuscrit disparu parce que volé.

Retour avec pages dactylo + découpage. Le pirate a restructuré le texte en ne gardant que des lambeaux du manuscrit d’origine (photocopié. Il a gardé l’original).

Retour par la poste (recommandé).

Le pirate = un écrivain « installé » qui est un ami du couple. Le piraté s’est mis à écrire après la mort de sa compagne qu’il a rendue apparemment heureuse.

Le piraté connaît-il le pirate ? Ce peut être « une ancienne relation » de la femme (*)

Le piraté, en lisant le rewriting découvre une face nouvelle de sa compagne.

Il s’est, en réalité, contenté de lui apporter la tendresse en essayant pas de « percer son mystère ». Il lui a fait du bien (cf. Marc L.).

Il découvre qu’elle rêvait peut-être d’autre chose (ni du piraté ni du pirate d’ailleurs), le pirate l’a compris mais le fait est qu’elle a choisi de vivre avec le piraté. C’est ce dans le pirate est jaloux. 

(*: 2 possibilités :

A/ Le piraté ne connaît pas le pirate (**). Il faut alors qu’il soit identifié par quelqu’un d’autre (professionnel de l’édition) (par le style) Le pirate a découvert par le manuscrit tout ce qui l’a suivi.

B/ il le connaît. Il identifie son style lui-même. (**: Question : comment le pirate sait-il que le piraté est en train d’écrire un bouquin ?

Motivation du pirate à écrire :

– Par le narcissisme honorer la mémoire de la morte. Témoigner. (***)

– Narcissisme : après vie de sacrifice – enfin penser à soi.

– Les 2 

 


Ne pas oublier la question du talent (là : surtout talent de pénétrer dans un personnage. Plus relié au réel que problème d’esthétique).

Le piraté : « Je l’ai aimée par mes actes, vous l’avez aimée par vos mots… Tout est accompli… Nos deuils sont faits ! » 

(***: Je préfère ça. Il n’a pu l’honorer que par sa vie, seul l’autre le peut par son œuvre (le pirate peut le lui dire, agressivement, lui désigner cette incapacité).

 

12/04/1985

 

CHOSES ENTENDUES

 

(TGV Paris Dijon)

 

Bar du TGV : près de moi : deux jeunes types. Des paysans (accent – corps carrés, massifs – rudesse) Ils parlent de « moiss’batt’ »…

 

23/04/1985

 

MUSIQUE – PEINTURE – LITTÉRATURE 

 

(0h30 – hôtel Campanile à Besançon)

 

Une émotion dans la nuit :

 

« L’île des morts » de Rachmaninov

 

(Le tableau qui inspirait ce poème symphonique m’avait déjà frappé, cette musique aussi.

 

Il y a là quelque chose.) De qui sont ces vers qui inspirèrent aussi la musique de Rachmaninov :

 

« Je cours vers la mort

et la mort court aussi

à ma rencontre

et mes plaisirs

sont comme d’hier… »

 

Commentaire du 11 août 2019 :

 

Ils sont extraits des « Méditations divines » de John Donne

 

   Commentaire écrit à 72 ans

 

29/04/1985 

 

FEMMES – ÉLISABETH 

 

(Hôtel Family Besançon)

 

Élisabeth J., folle de rage, m’a envoyé, à la place de l’exemplaire du scénario qu’elle détenait, un chèque de 140 Fr. (je lui avais écrit une lettre réclamant l’exemplaire et en disant le prix).

 

Je l’ai rappelée, demandant l’exemplaire.

Elle : « C’est mesquin… Tu n’as pas compris pourquoi le chèque : tu es un con. Tu ne m’apportes rien, je ne vois pas pourquoi je t’apporterais quelque chose (à propos démarche auprès de Mireille G.). Lui ai dit : « C’est logique… » 

Chapitre Clos.

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Bourboulon intéressé par « L’image de Pierre ».

 

L. : totalement hostile.

 

COURT-MÉTRAGE « SIBYLLE »

 

Montré cassette « Sibylle » à Frédéric C. (Réalisateur Dijon copain de Dona, autre personnage de son roman. Sa réaction : « Il y a une belle lumière, toujours… » 

« Toujours »  douche froide. 

Me suis assis, en silence.

 

ÉCRITURE

 

Je fais grise vie… (inclus dans Manuscrit « Les deux femmes du mort » et « L’homme que les plantes aimaient ») (2014 : from Internet : pas fait)

 

01/05/1985

 

VÉCU – FEMMES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Février. Muguet dans les rues. Je vais à l’institut Pasteur voir Jean. Je lui en apporte un brin.

 

Hier, à Besançon : Catherine…

 

Émotion et douceur.

 

Évidemment – comme chaque fois – j’ai fantasmé vie ensemble, mariage et enfants.

Quel imaginatif je fais !

 

Sans doute est-elle intéressée par moi (elle a vu « Sibylle » qu’elle a trouvé « beau »…)

Le temps, dans le train, a passé si vite que l’arrivée à Dijon nous a surpris.

Mais, sans doute, n’y a-t-il rien de plus que cet intérêt, cette sympathie.

 

Je me sens bien. Je sens que je peux n’être pas hostile si mes rêves ne s’incarnent pas, puisque, maintenant, je vois que je rêve et je sais qu’un être prend du temps à découvrir, avant d’être sûr de s’arrêter près de lui.

 

Plus sérieux : Mathilde va mal. Conflit avec G. – menace de rupture. Elle veut mourir, « tout quitter », plus rien ne l’intéresse.

 

Une fois de plus, je repense à la solitude…

 

Mais je la vois mieux, plus claire…

 

Les nombreuses bonnes réactions au scénario ne sont sûrement pas étrangères à cette « restauration » de mon image 

(restauration = bouffe

Bien nourri, enfin ?) 

 


Mon problème a toujours été : m’extirper de 

– la paranoïa

– le rapport de forces

– la manipulation.

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Écrit avant-hier soir, à l’hôtel (Family) le dernier document manquant au dossier de demande d’avance sur recettes : la note d’intention. J’ai délibérément laissé tomber l’aspect science et l’aspect rapport du Pouvoir et du Désir. J’ai concentré le discours (assez « philosophico- psychanalytique) sur l’émotion née du Désir des personnages, l’échec de Pierre et la recherche de l’Unité perdue entre sexe et sentiments.

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

 

Cette nuit, rêvé de Dominique L.. Nous étions seuls tous les deux, à l’extérieur. Je l’enlaçai en lui disant : « Dominique, je t’aime… » Il était gêné, mais un peu seulement. Nous avions une explication « biographique ».

Il n’en sortait pas un retour d’amitié

 

ÉCRITURE

 

C’est comme si chacun détenait un secret qu’il ignore… (2014 : from Internet : pas fait)

 

02/05/1985

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

(TGV  Besançon)

 

Daniel L., qui n’a pas du tout aimé le scénario, a évoqué la question : « Si j’étais producteur, produirais-je ce film ? » Il m’a dit que, pour une fois, il répondrait positivement… Il a parlé de « racolage ». Je lui ai répondu que c’était un projet personnel.

Comme il me connaît mal ! Il est vrai qu’à supposer qu’il me connaisse, il est si différent de moi ! Il a parlé de « comique involontaire », de projet qui « se prend au sérieux ».

Voilà un type qui traverse la vie avec une perpétuelle et légère distance. On retrouve ça dans ce qu’il aime, dans son goût pour un comique un peu critique, un peu satirique…

Le prototype de l’être éloigné de moi, de ce que je fais, de ce qui m’intéresse.

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – MICHAEL – ZELDA

 

Hier soir Mathilde m’a dit qu’elle pensait que si nous étions mariés et si j’étais le père des enfants, je me comporterais différemment vis-à-vis d’eux, je m’en occuperai davantage…

 

Ce n’est pas faux.

 

J’ai pourtant dit que, même avec Agnès, c’était quelque chose que je n’aimais pas beaucoup, la présence « pratique » : les courses – la bouffe – etc.

 

À cause de ses problèmes avec G., elle a évoqué une vie de « femme au foyer ». Lui ai dit que, si j’en avais les moyens, je l’accepterais et ne le lui reprocherais pas, mais qu’actuellement, ce n’était pas possible…

 

FEMMES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(18h10 hôtel Family)

 

Catherine malade, pas venue à Besançon.

Et au téléphone. Ne m’a pas donné l’impression d’avoir envie de me voir.

Retrouvé (minuscule, comme une pousse, mais présente à nouveau) la sensation d’infériorité devant la femme, indépendante, par rapport à moi, tranquille, normale, non émue, non inquiète…

Retrouvé aussi (quelques secondes), avec l’invitée de l’émission, une femme-écrivain ce désintérêt professionnel lorsque mon esprit est emprisonné dans des problèmes de femmes, l’envie de me débarrasser rapidement de mon interlocuteur et de me concentrer sur mon « mal intérieur »… 

 


Incroyable, cette propension à souffrir en me branchant sur des femmes avec qui rien – ou si peu de choses – ne me donne une garantie de succès.

 

Décidément, moi, je suis fait pour qu’on me demande (comme Mathilde) et non pour demander… Ça me désécurise trop.

 

FEMMES – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Finalement, je me demande avec quelle autre femme que Mathilde je pourrais ne pas m’engueuler. 

 


Quand je repense à nos débuts… ! Les scènes que je lui ai faites !

 


Mais à qui je parle, en écrivant ici… 

 


Je fais des discours…

 


Il a pourtant fallu du temps pour qu’elle m’aime… !

 

J’ai envie qu’elle (Catherine) me trouve beau, soit séduite par l’éclatant talent qui se dégage de ces immortelles pages… Je veux qu’on m’admire, qu’on me distingue ! Pauvre connard saoul (restaurant « Bistrot du Jura » à Besançon, le 2 mai à 20h50… !) 

 


Ça cause et ça ne sait pas !

 

03/05/1985

 

ÉCRITURE

 

 « L’irrépressible sincérité de l’amour… »

Voilà ce que j’attends

(d’elle, la femme, et de moi-même).

 

Tôt ou tard, nous serons, tous, des oubliés du monde… 

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Mathilde m’a appelé tout à l’heure. Elle voulait venir me rejoindre ce soir. Ça a l’air d’aller encore plus mal, c’est possible.

Je lui ai dit que je rentrais demain…

Elle se sent trahie par moi.

 

Est-ce que je la trahis ?

 

LITTÉRATURE – LECTURE – CITATION

 

Joseph Conrad : « Le mieux qu’on puisse en espérer (de la vie) est une certaine connaissance de soi – qui vient trop tard – et une moisson de regrets inapaisables… »

 

VÉCU – ÉCRITURE

 

L’envie d’écrire (« pour la littérature ») me gagne, par petites touches d’encre posées sur ce papier…

 

04/05/985

 

FEMMES – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – MISÈRE

 

C’est bien ce que je disais (le 02/05) : je veux qu’on me distingue, égocentrique, rêvant de séduction et je me retrouve chez Catherine, seul (elle fait cuire du riz), encore sous le coup d’un long discours où elle m’a parlé des gens, à Bombay, qui naissent, vivent et meurent sur un trottoir, des gens qui permettent notre richesse par leur pauvreté, où nous les maintenons en leur envoyant des cargos de bouffe

Pensée d’un être, générosité d’un être et moi, je ne m’intéresse qu’à moi, qu’à ma séduction… !

 

Idem pour la « vie errante », elle me dit : « Je veux supporter ça. D’ailleurs j’ai eu une vie comme ça. Toute mon enfance, j’ai déménagé ! »

 

Oui, c’est bien cette force que j’envie…

 

Ah, parvenir à un amour qui ne soit pas une dépendance !

 

(15 h)

 

Catherine m’a accompagné à la gare, avec ses deux copines (Catherine, Catherine et Catherine !) Elle a parlé de « peur ».

Ainsi, on la retrouve toujours, celle-là…

(Et c’est peut-être mieux ainsi !) (Dans le fond, seule ma capacité d’emballement, d’idéalisation, d’exaltation me soustrait à ma propre peur).

 

TÉLÉVISION

 

(16 h)

 

Le fils d’Alain L., producteur, pour un ou deux épisodes de 13 minutes pour B. Juillet, août, septembre…  problème de vacances ?

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Dans le fond, je suis un « faiseur d’histoires »… (dans tous les sens du terme).

 

06/05/1985

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « LA ROUGE HEURE »

 

 (Nota : ceci est ce que j’appelais une « idée » (pour le cinéma) mais, étant donné son contenu basé sur le langage, je la note aussi dans la catégorie « écriture »)

 

Dès qu’une femme l’aime, son corps se couvre de plaques rouges. De plus, il est obsédé par le temps qui passe (phobie des montres et des réveils).

« Les heures s’envolent sauf la rouge heure qui, elle, reste… »

Service militaire. Il a l’occasion d’assister à un tir de fusée qui aura lieu à l’heure H. (le H écrit en rouge). Il attend ce départ dans une terreur intense (à l’infirmerie).

L’heure H arrive (la rouge heure), la fusée décolle, emportant cette erreur.

Il est soulagé.

« Les heures s’envolent, enfin, la rouge heure s’est envolée aussi… ! »

Rouge heure = heure où son père et sa mère ont fait l’amour alors que sa mère avait ses règles, ce qui a ensanglanté les draps et qu’il a découvert en venant voir après qu’ils soient partis se laver.

 

(rouge heure : (2014 : from Internet : pas fait)

 

13/05/1985

 

PROJET « L’IMAGE DE PIERRE » – CINÉMA – ÉCRITURE

 

Déçu d’avance par l’échec inéluctable de ma tentative de faire « L ‘image de Pierre », je songe à écrire.

En ai assez de mettre des délais à ma satisfaction créatrice. Ai envie d’écrire quelque chose de fini, de lisible « en soi », qui ne soit pas un projet.

 

Songé à un recueil de nouvelles :

 

 – Le coffret à bijoux

 – Le manuscrit volé

 – L’homme et le chien

 – La rouge heure

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « MANUSCRIT VOLÉ »

 

Notes pour « Manuscrit volé »

 

Le manuscrit est écrit par l’auteur après la mort de sa femme.

Question : comment le « pirate » sait-il que ce manuscrit a été écrit ? Comment le manuscrit est-il dérobé ? Est-ce lui qui le vole ?

Le « pirate » peut être resté en contact avec le frère de la femme. C’est lui qui lui apprend sa mort. Ils évoquent les réactions du mari (chagrin). Plus tard, frère apprend au « pirate » que le mari a écrit un livre sur cette femme [et qu’il cherche un éditeur] (?) Il lui en parle parce qu’il (le pirate) est écrivain.

C’est là que le pirate a l’idée du « casse » dans l’appartement pour récupérer le manuscrit, par « curiosité » sur la vie de la femme avec son mari

 


Idée me vient soudainement que le (mon) texte pourrait être écrit à la première personne, plutôt par le pirate que le piraté ! ! ? 

 


Ou par les 2 

 


Ou

Pirate = première personne – journal personnel

Piraté : idem ou « description » par moi.

 

18/05/1985

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – ARGENT – SEXE

 

Et ben : c’est la déprime…

 

Hier : trouver acte huissier posé sur la table. Ils étaient entrés avec commissaire et serrurier !

 Saisie sur salaire

Une fois de plus !

 

Mais je suis en belle déprime. 

 


Je suis un raté. 

 


Je suis sans boulot et sans possibilité immédiate d’en avoir sauf peut-être à Besançon, ce qui ne m’enchante guère…

 

L’autre nuit, j’ai rêvé il y avait une émission qui me donnait régulièrement du travail et que je l’avais oubliée !

J’étais content !

 

Mes problèmes, je les règle en rêve !

 

(Émission de sperme ? D’urine ?) 

 


À l’instant, j’ai entamé une masturbation sur le fantasme d’abord d’une belle noire qui baise avec tout le monde se refuse à moi, puis de ma femme elle-même faisant l’amour avec elle et d’autres hommes.

 

Fantasme d’auto-dévalorisation, d’adultère, de non-séduction.

 

C’est très précis.

 

23/05/1985

 

LECTURE – RELIGION – ÉCRITURE

 

Je lis « La dernière tentation » et je songe que le miracle, le vrai, c’est qu’un homme puisse écrire ainsi…

 


… Où il est question des pétards mouillés des révélations divines…

 

24/05/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – TÉLÉVISION – RÉFLEXION – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

 

(Terrasse place Gambetta – soleil intense – ciel bleu tendu d’une moustiquaire de voiles nuageux)

 

En vrac :

 

 – Séance d’hier : évoqué le « Gued-Gued… » de Saint-Germain. Cet humour complice entre Maman et René, étonnant, qui m’a sûrement étonné (« Ils s’amusent… Sans moi ! ») est aussi mis en colère  G. : « Vous n’avez pas encore réglé vos comptes avec votre frère… et votre mère ». J’essaye de minimiser le souvenir. Il me dit : « Vous avez très envie de prendre conscience… et, en même temps, ça vous fait peur… » Phrase mille fois entendue, mais qui finit par prendre (au bout de cinq ans !) de la réalité.

 

 – Rêve de cette nuit : je réalisais, en vidéo-plateau, et je m’apercevais que j’avais laissé (trop) longtemps la même caméra à l’antenne sur laquelle il n’y avait qu’une infâme bouillie…

Il fallait alors enchaîner (sur un sujet TC ou magnéto) et je m’apercevais que je n’avais prévu aucun enchaînement sur le pupitre.

J’enquillais la bonne voie (la 4, je crois…)

 

 – Fini, aujourd’hui, la « Dernière tentation »…

Réveillé en moi, douloureux, honteux, le sentiment de ma lâcheté.

 

Je vis dans cette pensée. Dit hier à G. que j’avais marché avant la séance (venus à pied du pont de Neuilly, où j’étais arrivé en bus, venant de Suresnes où j’avais revisité le lycée Paul Langevin (après être allé chez Go., pour contacts photos pour R.).

Douleur à cause cigarettes. Obsession de l’infarctus, de la suffocation, de la chute sur le trottoir où je marche. Peur de cette chute, peur de la mort.

Dit que j’avais « honte de vivre une vie sans épreuve » Idée majeure. Je me les fabrique imaginairement, seulement imaginairement, ce qui renforce mon mépris  cercle vicieux.

 

Commentaire du 17 avril 2018 :

 

Fallait-il que je sois névrosé pour écrire une chose pareille, alors que les épreuves (chômage – dettes – dépression – etc.), je n’arrêtais pas d’en subir à cette époque !

 

   Commentaire écrit à 71 ans

 

Contact « image de Pierre » totalement infructueux.

Le téléphone sonne jamais.

 

À l’ordre du jour : me préparer à une vie ratée.

Ce matin, en ai parlé avec Mathilde :

Moi : « Accepter, renoncer, cela signifie se préparer à accepter la mort. »

Elle : « À accepter la vie. »

Moi : « Les deux vont ensemble. »

 

25/05/1985

 

ART – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

 

Hier : séance chez L., conseiller juridique pour cession parts Mathilde à G..

 

L. raconte sa femme qui peint, pour elle. : Histoire expo où un couple intéressé allait au secrétariat. Pour éviter qu’ils n’achètent le tableau, elle a mis un point rouge : « Vendu » !

 

Cette nuit : rêve. Sur un paquebot, on s’engueulait avec Mathilde. Je la battais. Je criais : « Tu dis que tu ne jouis pas, mais ce n’est pas vrai ! »

Autre moment : je conduisais un drôle de véhicule, genre chenillette ?

Pentes abruptes. Chemin difficile.

 

28/05/1985

 

ÉCRITURE

 

Les chats d’août le sont…

(cf. conversation avec René sur leur chat).

 

29/05/985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION -CITATION – LABORIT

 

 (12h30)

 

Aujourd’hui : séance.

J’ai tellement pleuré, sangloté, que j’en ai mal à la tête (quai métro Argentine).

 

Rapport avec mère : « Qui a raison ? » Évoqué trottinette cachée.

Trop fumer, trop manger, se masturber : mauvaise mère en moi.

Crainte de l’avoir cassée par ma haine et qu’il ne me reste plus que cette mauvaise.

 

Trottinette à pédale ! ( Aussi : « Mon petit Trott »

Lui : « Embêté par sa petite sœur » « Vous n’avez pas eu de sœur. » 

 


G. : « Avant, c’était le rêve du surhomme, aujourd’hui, c’est le rêve du minable… » 

 


Un discours :

 

« Les rapports avec les femmes sont tellement insatisfaisants qu’il ne nous reste que la masturbation. »

 – Insatisfaisants ?

 – C’est vrai que vous êtes plein de tendresse, de désir, que votre imaginaire sexuel est le même que le nôtre…

Pardon : je médisais… ! (…) Et je suis bien content que certaines d’entre vous se prostitue : face, pour de l’argent, les films pornos sur lesquels je vais me masturber en me passant de votre désir de moi et en payant votre désir d’argent… » 

 


Pendant que je pleurais : « Je suis trop faible… » 

 


Rage. Rage immense en lisant Laborit :

 

« Pour une femme, l’homme idéal, pour un homme, la femme idéale, ne peuvent être par définition qu’une construction imaginaire, limitée à leur connaissance, enfermés dans leur « culture ». Plus celle-ci s’accroit, plus l’homme idéal ou la femme idéale deviennent difficiles à rencontrer. Car cette culture n’est pas seulement faite de concepts. Elle est faite aussi de tout ce que les mots ne pourront jamais traduire. La fleur de désir ne peut être cultivée que sur l’humus de l’inconscient, qui s’enrichit chaque jour des restes fécondants les amours mortes et de celles, imaginées, qui ne naîtront jamais. »

 

02/06/1985

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

En ce moment, le téléphone ne sonne jamais. Plus d’amis, plus de copains. Isolement complet. Je pense souvent : s’il n’y avait pas Mathilde, si j’étais seul ?

 

Pensé à l’instant – c’est pourquoi je le note ici – c’est une fois de plus une situation subjective d’abandon.

 

ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »

 

Pistes récentes pour « L’image de Pierre » :

 

 – Producteur copain de B. qui veut « produire son premier long… »

 

 – Par B. aussi, envoyé synopsis « long » à M.A. J. (?)

 

 – Odie R. par Dona Lévy

 

 – Par sœur copine Jean : dirigeant UGC

 

 – D. Y. Y.

 

DÉPRESSION – ÉCRITURE – HUMOUR NOIR

 

Mon état d’esprit :

Zob et pine

Merde et cul

Bite et con

Voilà !

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

La seule bonne vieille vérité que je retire de ma vie, c’est que l’amour est rare… En somme, la femme qui m’a arrêté et avec qui je vis, c’est celle (la seule) qui m’a dit : « Je voudrais te connaître mieux… » Tous mes ennuis avec les autres viennent de ce qu’elles ne m’aimaient pas, pas vraiment, jamais vraiment (Je ne parle pas de celles que j’ai quittées, comme Anne, par exemple, qui, elle, m’aimait, mais que je n’aimais pas).

 

03/06/1985

 

VÉCU – DÉPRESSION – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION 

 

(3h15)

 

Il fait très chaud. Toutes les fenêtres sont ouvertes, l’édredon de satin est à demi retiré sur le lit.

 

Je me rappelle avoir effectué une longue tractation morale, en rêve, dont l’enjeu s’est révélé être : me réveiller ou pas…

 

Olivier D., jeune chanteur, rencontré sur une émission de variétés, à Dijon, m’a téléphoné cet après-midi, il est venu me voir pour dîner ce soir.

 

Pendant le repas, je n’ai pas, ou presque pas, parlé.

 

Sentiment très fort de mon « inefficacité » dans cette société compétitive, où il faut être « énergétique », performant, brillant.

 

Je ne suis pas brillant.

 

En ce moment, sentiment d’être à un carrefour, mais d’être entraîné à choisir une des routes par une pente sur laquelle je glisse, celle de l’échec et de la vieillesse.

 

ÉCRITURE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Les nattes de Colette = les serpents de la Gorgone…

J’ai osé la regarder ?

Je suis Persée (cf. coups de couteau) mais un Persée faible, qui ne sait pas se détourner… ( Jolie stratégie inconsciente en forme de mythe (d’ailleurs réécrit).

 

Avec ce per-çé / per-sée, je retrouve le même jeu avec les mots que pour la « rouge heure »…

 

POLITIQUE – JUIFS – ARABES – SOCIÉTÉ – RICHESSE – PAUVRETÉ

 

En ce moment : combats à Sabra et Chatila et Bun al-Barajueh… Je repense aux massacres de septembre 82, pendant que je tournais le portrait de ce photographe, Follorou …

C’était le début de la fin, avec Colette… 

La violence n’en finit pas…

C’est comme pour le Bengladesh : un cyclone – d’autres en prévision !

Comme s’ils n’en avaient pas assez bavé ! Il y a des êtres sur qui le sort s’acharne…

 

On ne peut pas ne pas penser à la cruauté du destin.

 

Comment croire en Dieu, avec ça ?

 

Dona L., l’autre soir, a parlé, elle aussi, des déshérités auprès de qui nous faisons figure de nantis…

 

Elle a parlé de mentalité d’assistés… J’ai répondu : mentalité de débiteurs…

 

Les deux sont vrais…

 

FEMMES – SALLY

 

C’est drôle : hier j’ai pensé à Sally et au fait qu’elle ne m’appelait plus que par intérêt…

 

Ce matin, elle a appelé, par intérêt (disque). Je le lui ai dit, vertement.

Désormais : plutôt crever que me laisser manipuler… !

 

2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

 

Aperçu ce midi Raymond S. attablé « chez Yvette », devant les Buttes-Chaumont…

Revu cette gueule de con raté, enflé de la fumée de son discours verbeux et creux… Ce connards me faisant la leçon sur ma violence, lui qui tolère et pratique une autre forme de violence, bien plus destructrice…

Minable…

 


Il n’y a donc pas que moi !

 

Commentaire du 17 avril 2018 :

 

Je me rends compte aujourd’hui que c’était pour écrire cette dernière note que j’avais écrit la précédente !

 

   Commentaire écrit à 71 ans

 

05/06/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

IMPORTANT

 

Séance d’aujourd’hui :

 

Moi : envolée sur le thème : accord nécessaire, dans la relation amoureuse, en majorité. Si 20 % d’accord seulement : pas possible.

Lui : « Pourquoi ? »

Moi, étonné de cette réaction. Développement sur le thème de l’altérité et sur le silence  colère contre Laborit (sa thèse anti-langage).

Je dis que je me sens contesté dans ma recherche du semblable.

 

Lui : parle de ma colère devant sa menace d’arrêter la cure si je pétais plutôt que de parler.

 

Il renvoie (c’est la deuxième fois et je m’aperçois – je crois – que je ne l’ai pas encore écrit ici) à événement de ma vie de nourrisson avant le langage, où je me suis cru en danger de mort et où j’ai pensé que la personne (part de moi) pouvant m’aider, ne le faisait pas (nécessité de me débrouiller seul) IMPORTANT.

 

Je le questionne alors sur relation de ça avec thème du silence (je devrais dire du « non-langage »)  ?

 

Il compare aussi histoire de son intervention sur mes pets à l’attitude du parent obligeant l’enfant qui a la colique à se retenir.

 

Il dit que ce traumatisme infantile enclenche un schéma répétitif où je mets en place des mises en scène destinées à me protéger, mais inefficaces.

 

Ce n’est pas « retrouvable », mais on peut interpréter et voir comment ça s’inscrit dans ma vie.

 

À propos de l’altérité et des conflits qui en résultent avec les autres, je parle de ma « joie de me sentir adulte » lorsque je réussis à négocier un conflit (au lieu de l’alternative : le fuir ou l’aggraver) (là, il me dit : « Ce que vous dites est théorique »)

Il parle du plaisir à penser des choses contradictoires et me dit qu’il n’y a pas de nécessité à être adulte (« Pourquoi être adulte ? »)

 

À un moment, il me questionne : « Pourquoi êtes-vous si fort en colère contre Laborit, moi ou d’autres ? » (J’avais relié : lui, Laborit, Resnais).

 

À propos d’une relation amoureuse qui ne passe pas par un accord, il me cite la relation nourrisson-mère.

Je lui dis qu’il cite justement la relation fusionnelle.

Moi : « En principe, nourrisson et mère désirent le corps à corps… »

Lui : « Méfiez-vous des principes… »  profond étonnement en moi. 

 


Je parle de ma pulsion de parler et que je voudrais que les femmes avec qui je suis en relation le fassent (« Écris-moi » cf. Mathilde, récemment)

 


Le traumatisme infantile en question, dit-il, peut avoir été n’importe quoi d’inattendu, à quoi l’on n’est pas prêt, y compris un plaisir

Moi : « Sexuel ? » Lui : « Oui. »)

 

07/06/1985

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Ce matin, une idée… (Suite à une conversation lors d’un repas jeudi dernier avec les C.-M.) :

Une société qui invente des emplois fictifs. Histoire d’un type qui « croit » faire tel travail (à préciser, bien entendu) et qui découvre (comment ?) que son travail ne sert à rien, que c’est bidon et que c’est le cas pour un tas de gens. (C’est parti, dans ma tête, de l’article de Science et Vie, cité par Michel C. : les métiers d’avenir = gardiens de banque – gardien de square-etc.) Me suis dit que, pour masquer la vacuité terrible de ce genre d’emplois, on pouvait créer, artificiellement, des actions à faire faire à ses gardiens (exemple (peut-être) : il est dans un local ou des voyant s’allument pour signaler une présence suspecte, il est alors chargé de prévenir un autre employé pour déclencher l’intervention physique d’un service de sécurité (lequel n’existe pas et les voyant s’allument artificiellement, etc.)

Plus que ça, on peut pour faire ces différents boulots, filer des codes aux mecs, les « responsabiliser » fictivement (responsabilité = valeur recherchée)

 

10/06/1985

 

CINÉMA – TÉLÉVISION – ÉCRITURE – PROJETS – SOCIÉTÉ

 

Je suis stupide de m’étonner – douloureusement – de l’indifférence des gens à mon égard, à l’égard de mes projets.

J’ai, le plus souvent, affaire à des gens qui en ont eux-mêmes. Ils sont plus préoccupés d’eux-mêmes que de moi, n’est-ce pas une ma propre attitude ? Nous sommes en période 

1/ où de plus en plus de gens ont des ambitions créatrices (ce n’est plus un statut maudit)

2/ où il y a crise donc concurrence dure.

Conclusion : rencontrer les gens qui font métier du talent des autres. Ce contact seul sera probant (et encore, il ne prouvera pas que mes projets sont sans qualités).

 

(17 h)

 

POLITIQUE – APPARAT – HUMOUR 

 

Me suis trouvé, par hasard, sur trajet Mitterrand avec Président du Togo (Eyadema, je l’ai appris aujourd’hui).

Arrivée des deux présidents en hélicoptère qui se posent sur le Cours des Invalides.

Motocyclettes blanches de la gendarmerie attendant, pied à terre.

Lorsque les hélicos descendent : cinq ou six motos se cassent la gueule !

Il suffit vraiment d’un souffle pour abattre cet apparat !

 

11/06/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Séance d’hier :

 

Sentiment d’être un moins que rien.

G. : « Vous ignorez sans doute que cela recouvre la mégalomanie, dans un second temps… »

 

« Tout se passe comme si vous n’aviez jamais accepté que votre mère vous oblige à être propre… » (A propos conflit sur la « séance des pets »)

 

À la suite de ça, j’évoque les fois où il m’a demandé si je n’avais pas « des maladies de peau » ? Lui dis que c’est pour moi de la magie. Lui : « Parce que ça s’entend aujourd’hui… » Moi : Peau = pot. Maladies de pot.

 

Un moment, j’évoque C. C., de Christel production, dont je dis : « Je ne l’aime pas. Il ne me plaît pas. Je sens que c’est quelqu’un qui est loin de moi… »

Lui : « Vous êtes en colère contre lui parce qu’il n’est pas vous… » Moi : long développement sur l’universalité de la recherche d’identité.

Lui : « Les autres, c’est de la littérature. Ce qui importe, c’est que vous, ça vous fait souffrir… »

 

Lui : « Vous êtes toujours très craintif de découvrir des choses défavorables »

 

 – « Vous préférez parler de moi plutôt que de vous… »

 

 – « Le peu de traces qu’ont laissées l’Arabe, l’Islam et l’Italien m’interroge…

 


Je m’aperçois que je n’ai pas noté à propos de l’avant-dernière séance (celle où j’évoque le mythe de la Gorgone et de Persée) :

« Votre père sait comment tuer la Gorgone » (Persée = père sait…)

 

« Vous ne me voyez soit comme une bonne mère capable de bien vous nourrir soit comme une Gorgone… »

 

VÉCU – CINÉMA – TÉLÉVISION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION 

 

(19 h)

 

Suis allé récupérer un exemplaire du scénario laissé par Go. dans une petite boîte passage de Ménilmontant. Y suis allé à pied, en traînant.

Ressentiment envers le monde, en ce moment, à cause de l’absence de réponse au scenar.

 

Remarqué en moi ce ressentiment parce que les gens ne viennent pas à moi, alors que (même si je me force au contraire, de temps en temps) de moi-même, je ne vais pas à eux (je n’appelle plus personne – appelé Guylaine M. aujourd’hui, lui ai dit : « J’aurai peut-être besoin de comédiens… »  pas de réaction (sinon : « Tu passes quand tu veux… ») d’où colère.

Colère encore envers Dominique B. qui me dit, parlant de son mariage, « J’aurais été vexée que tu ne viennes pas… » et moi de penser : « Et toi, as-tu pensé à m’appeler après la lecture du scénario ? Il a fallu que je t’appelle pour que tu m’en parles… »

Idem pour Go. qui me rend le scénario sans un mot à ce sujet.

 

Je m’aperçois, à la réflexion, que ce que je transpose là, de Colette aux « gens » en général » c’est ce que G. a appelé « le jeu de la fausse monnaie »…

 

J’en fais le moins possible – voire rien du tout – espérant (vainement) ce sentiment agréable que l’on viendra à moi « contre moi », si je peux dire. Magiquement.

C’est un sentiment que j’ai toujours attendu de Colette et cela été mon enfer. Il n’y a que Mathilde qui me le procure.

Quand je me retire, boudeur, elle seule vient à moi, s’excusant.

 

Des autres, il ne faut attendre que maintient ferme de leur position.

 

C’est une des certitudes qui me fait rester avec Mathilde :

 

Cette permanence du jeu de la fausse monnaie est à interroger.

 

Recherche de la toute-puissance, encore. Ressentiment sourd. Pulsion agressive. Jeux de reproches. 

 

Et une infinie nostalgie de tendresse… !

 

13/06/985

 

Vécu – écriture

 

Je rencontre hier Freddy N., rue de l’Université. Je l’invite à prendre un verre, il me raconte deux choses :

 

 – Son fils travaille dans une boîte, en stage non payé. Il file une enveloppe à sa chef de service pour que le gosse n’ait pas l’impression de travailler pour rien.

 

 – Une idée de scénario : il rencontre une fille de 20 ans, arabe. Il l’emmène en Algérie visiter le pays. Ça la fait chier, lui, par contre, reste (il est pied-noir)

 

(Je trouve que c’est une jolie idée et lui conseille de l’écrire (court-métrage) et lui donne les coordonnées de l’OCC.)

 

14/06/1985

 

ÉCRITURE

 

Il avait un ami sculpteur qui s’appelait Manuel. Lorsque cet ami lui présenta sa dernière œuvre, très belle, il s’écria, admiratif : « Ça, c’est vraiment de l’art, Manuel ! » (2014 : from Internet : pas fait)

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

 (12h35)

 

Idée magnifique (en passant devant une affiche : Flocon. L’œil du graveur)

 

Un tableau (cf. celui de l’affiche) avec un œil dedans, ouvert.

Se reflétant dans cet œil : un autre œil, ouvert également.

Dans cet autre, ce reflet d’un 3e œil, etc. (thème connu) jusqu’à ce que cela devienne invisible à l’œil nu.

MAIS (comment ?) quelqu’un l’idée de regarder dans le dernier œil et découvre, au microscope, encore un œil… !

Ainsi de suite, on descend jusqu’au niveau ultime dans l’état actuel de nos moyens techniques (stade des molécules ?) : il y a toujours un œil dans l’œil ! Ça n’a pas pu être fait par l’homme !

Fin : question = quand on aura le moyen de descendre encore plus dans la matière : y aura-t-il toujours un œil ?

 

Autre fin : pendant que le (?) chercheur regarde au super microscope (?) le dernier œil : celui-ci se déforme et se dilue, disparaissant… Le chercheur, revient au tableau d’origine : l’œil dans le tableau est fermé ! Oui = bonne fin !

 

15/06/1985

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

(Suite de l’idée du 14/06/1985)

 

Je reprends cette idée (terrasse place Gambetta. Bu deux demis (en ayant peu mangé ?)  saoul (un peu).

Le chercheur (?) regarde au microscope : ce n’est pas un œil qu’il voit, mais un message. Lequel ?

(L’idée, c’est qu’à force de descendre ainsi dans la matière (dans l’image), il découvre quelque chose dans le genre « début ou introduction à l’explication de l’univers). À ce moment-là, ça se brouille et disparaît  dans le tableau, l’œil est fermé.

Pensez à ce que le tableau soit « donné », apporté (d’où ? comment ? avec le « mode d’emploi » : regarder d’œil en œil…)

Mais cette idée du Savoir qui se dérobe lorsqu’on va l’atteindre me semble contradictoire avec cette offrande. Quoi que… C’est ainsi pour l’univers : il est donné et se dérobe !

Pensé à un court-métrage, mais n’est-ce pas une nouvelle ? J’ai envie d’ajouter à l’image des paroles.

(À la place d’un message écrit – pensé à « Beginning of secret » avec un carré à l’intérieur duquel il faudrait descendre, nouvel œil – je préférerais quelque chose de non verbal : un carré, oui, à l’intérieur duquel il y aurait un triangle (est-ce ici que je dois placer mon carré qui, en pivotant, en 3 dimensions, devient un cercle, puisque le cercle est un cylindre vu de côté ? Mais le triangle ne peut devenir cercle ! à moins que : « LIFE » et, dans le point sur le I, il y aurait autre chose, il n’aurait pas le temps de découvrir quoi…) à l’intérieur duquel il y aurait un cercle (ce serait donc à cette 3e figure géométrique tout disparaîtrait… ?)

Mais cet géométrisation n’est pas explicitement signifiante d’une élucidation du secret de l’univers.

Faudrait-il le signifier par ce que ressent le chercheur, à la découvrir… ?

Il faut donc des paroles, pour qu’il le dise (à qui ? comment ?)

 

17/06/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – ARGENT

 

 (18h20)

 

Raté séance d’aujourd’hui parce que je suis allé aux PTT : on m’avait coupé le téléphone ce matin

 

Dernière séance : beaucoup parlé de l’argent, de cette situation dans laquelle je me mets perpétuellement d’être en difficulté financière et de devoir demander une aide.

Pourquoi ?

Pas de réponse.

 

18/06/1985

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – RÉFLEXION 

 

Cette nuit : cauchemar violent. Je battais Mathilde, en présence d’Aline Gagnaire. Pour quelle raison ? Une histoire d’amour… ( cette formulation elle-même au travers d’un oubli partiel me semble donner le sens du rêve : j’ai envie (puisque le rêve est toujours l’expression d’un désir) d’une histoire d’amour violente ou d’une histoire d’amour violent, où « j’ai violemment envie d’une histoire d’amour… »

 

Je réfléchissais, ce matin, au cauchemar – pourquoi fait-on des cauchemars ? S’il est vrai que les rêves expriment toujours nos désirs, s’ils les réalisent, ce devrait être toujours agréable.

C’est là qu’on touche à cette vérité difficile, qui se dérobe ou plutôt à laquelle nous nous dérobons, à quoi nous sommes réfractaires tant elle nous semble étrange, incompréhensible, tant elle va contre ce qui nous paraît l’évidence :l’explication « orthodoxe » du cauchemar est qu’il s’agit d’un rêve où la censure est ponctuellement en défaut. Or la censure, dans le rêve, consiste en un déguisement, un travestissement du contenu latent. J’en déduis que dans le cauchemar, où la censure a faibli, nos désirs nous apparaissent à nu… C’est bien cela qui nous effraie nos désirs nous font peur… Me font peur : mon désir de violence, d’agression, de meurtre, de reproches, d’être abandonné (car il me revient, en effet, que ma violence et ma colère du rêve étaient provoquées par l’indifférence de Mathilde et le sentiment d’abandon qu’elle provoquait en moi…)

 

Ainsi s’éclaire – ce qui reprend des analyses de G. – ma relation avec Colette où sa dérobade entrait assurément dans une mienne stratégie fantasmatique…

 

La question qui se pose à moi, incontournable, au travers de mon analyse, en elle se fichant tel un coin douloureux, c’est : « Est-ce que je veux vraiment autre chose ? »

 

Aujourd’hui, comme l’a fait remarquer G., je m’en sors par des échappatoires : je ne veux rien. J’éteins mon désir, je l’absente, le néantise, pour ne pas me poser le problème du choix d’objet, pour ne pas dire « non » à mes désirs anciens et n’avoir pas à transférer mon énergie dans des projets nouveaux…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL »

 

 (17 h)

 

À propos du projet « Œil », je me posais la question : comment le personnage a-t-il l’idée de continuer sa descente au-delà du visible ?

Je pense que ça se résout tout seul : on doit toujours voir qu’à l’intérieur d’un des yeux, il y en a un autre et une fois parvenue à cet autre il y en a encore un autre, etc. dès lors : pourquoi s’arrêterait-il ?

Mon seul problème, c’est la visualisation de tout ça.

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(18 h)

 

Mes angoisses se concentrent sur mon corps. J’ai peur d’un infarctus, d’une attaque, je n’ai plus cette angoisse diffuse (cf. Espagne avec Jocelyne).

 

19/06/1985

 

MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

 

Séance d’aujourd’hui :

 

Équivalence prix analyse-prix sex-shop. G. : « L’un : l’antidote de l’autre ».

 

Problème du « pas aimable » (réponse que je me donne = non)

Moi : « Si je disparaissais, ça ne changerait rien pour vous… »

Lui : « C’est pour ça que vous me faites disparaître en allant au sex-shop) »… « Votre peur en arrivant ici, vous la traitez au sex-shop »

+

en racontant le rêve du 18/06, je fais un lapsus : au lieu de dire : « J’étais indifférent à Mathilde, », je dis : « Mathilde m’était indifférente »  

G. : « Que je ne vous aime pas ou que vous ne m’aimiez pas, pour vous c’est la même chose. »

 

20/06/1985

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – TRAVAIL – TÉLÉVISION – ASTROLOGIE

 

Hier, je passe voir Mathilde. On s’engueule pour histoire d’argent. On se ré-engueule hier soir à la maison (ses parents). Ça va mal en ce moment. Une fois de plus, je songe à la quitter.

Hier ai appelé Nicole Ricard.

Ce matin Marc C. aux Cahiers du Cinéma. Et Mariana la voyante ! Ai rendez-vous dans un instant

 

Entrevue Mariana :

non transcrit. Bourré d’informations fausses

 

24/06/1985

 

CARNET – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Et voilà : un carnet de plus qui s’achève !

Mathilde va mal. Elle ne sait pas ce qu’elle va faire. Elle ne supporte pas de faire quelque chose qui ne lui plaît pas. Elle pose beaucoup de questions ce moment.

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – SEXE – SEX-SHOP 

 

Moi, à noter : depuis que G. a parlé du sex-shop comme moyen de traiter la peur qui naît en séance (antidote de l’analyse), je n’y vais plus. Ça correspond à une décision de dépenser moins d’argent, mais n’est-ce pas une fausse raison ou une raison qui en masque une autre ?

 

(16h10)

 

J’y suis retourné !

J’ai repris une carte !

Je ne sais si j’ai noté, d’une des dernières séances : « La question que vous vous posez, c’est : « Suis-je aimable ? » Et, la plupart du temps, vous répondez négativement… »

 

C’est vrai et j’ai l’impression que « le » progrès imminent pour moi, c’est de me dire « Je suis aimable ».

 

En ce moment, je suis habité par les « prédictions » concernant mon avenir professionnel et affectif.

 

J’ai l’impression que, pour la première fois de ma vie, je pourrais dire – sincèrement – à une femme « J’ai envie de t’être fidèle… »

 

CORPS – SÉDUCTION 

 

Revu photos de 79 avec Colette. Photos de moi : été surpris de voir à quel point j’étais mince.

Véritablement mince. Comment pouvais-je me sentir gros ?

Qu’elle est subjective, l’image de soi !

Ces photos (je suis à poil) me font me dire que je peux re-maigrir… C’est réellement une question de moments (psychologiques).

 

26/06/985

 

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

 

Hier soir, Mathilde a posé une fois de plus la question de mon désir. J’ai confirmé son absence. Parlé de la certitude qu’elle « sans se l’avouer » et moi « sans le lui dire) nous savons que nous ne finirons pas notre vie ensemble. Elle a pleuré, menacé de se tuer, a été en colère contre moi. Elle a fini la nuit dans la chambre d’enfant. On en est là

 

Mes carnets personnels depuis 1963