Carnet 30 – Du 16 novembre 1983 au 19 janvier 1984
16/11/1983
Mardi 13h40 métro)
TÉLÉVISION – « LE PREMIER LIVRE » – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Je quitte Jean M., rencontré à Neuilly, pour lui apporter cassettes en vue de travailler pour sa société (Interactif).
Je commence ce carnet par un désespoir. Et un beau !
Auquel je ne m’attendais pas (← s’interroger là-dessus : je m’y attendais bien, inconsciemment : j’ai réuni les cassettes VHS que j’avais. Parmi elles, je prends « Le premier livre », alors que je savais très bien que ce n’est pas un film « montrable » (pas dans le contexte, en tout cas).
Quand Jean veut projeter quelque chose, c’est ça que je lui passe.
Je voulais être le spectateur de ce film fait pour moi-même. Et, à la fin, un sanglot est monté en moi. « C’est dur… ! »
Je me fabrique mes émotions douloureuses. Je me fabrique mon malheur. Je me suis donné l’occasion de re-constater qu’une femme (Colette dans le film, Sally aujourd’hui), se dérobe devant l’obligation dans laquelle je les place de me dire leur désir.
Hier, G., alors que je disais « J’ai besoin de quelqu’un… » → « À vous entendre, on voit surtout que ce dont vous avez besoin, c’est de la dérobade » « Et ce jeu de la dérobade, vous y jouez avec moi » (En me taisant, en m’endormant pendant la séance).
Il avait précédemment rattaché ces attitudes à la peur de lui.
Peur en ces femmes → non-dit d’un désir effrayant, dangereux.
Peur en moi du désir aussi. Peur de la vie, peur de l’amour.
Mon « C’est moi qui romps », avec Mathilde, provoque en moi des troubles. D’abord l’envie de faire l’amour, le manque physique, organique que la masturbation ne compense pas.
Et la culpabilité.
De ne pas la désirer ou plutôt de lui dire que je ne la désire pas.
Et la peur que son amour m’abandonne.
Ce qui est le comble vu que j’ai tout fait pour ça !
17/11/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Tous les matins se ressemblent. Le même ciel gris. Les mêmes meubles, dans l’appartement. La même lumière.
C’est dans le corps que s’inscrit l’émotion, enfermée dans le territoire du corps, cernée par la limite de la peau.
Le sexe : de muqueuse à muqueuse, sans la peau, parce que barrière.
Voilà notre désir de jouir ensemble : pas de peau !
C’est ce matin, au téléphone, qu’elle me l’a enfin dit.
Ce sont nos blessures qui nous construisent.
Combien y en a-t-il eu, ainsi, des moments où j’aurais pu dire : « Je ne serai plus jamais le même… »
Commentaire du 12 avril 2018 :
Cet événement, que je n’osais pas mettre en mots dans ce carnet, c’est que Mathilde m’avait appris qu’elle était enceinte de moi.
Commentaire écrit à 71 ans
20/11/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE –
Dimanche soir.
Un point s’impose sur ces derniers jours :
Jeudi : après le coup de fil de Mathilde → flip.
J’appelle les proches : Zyf – Élisabeth – Marine (c’est elle qui m’appelait, parce que la veille : conversation au téléphone où je lui parlais de la séance du mercredi où j’avais parlé des femmes qui se dérobaient et G. : « Vous avez besoin de la dérobade » alors que je venais de dire : « J’ai besoin de quelqu’un… ») Je les mets au courant. Eliza : la plus proche. Je pleure au téléphone, avec elle.
Cette affaire aiguise ma culpabilité.
Mauvais homme, mauvais Père…
FEMMES – SALLY
Sally, qui était venue dimanche (« accompagne-moi. » Baiser sur le pas de la porte. Baiser enfin « amoureux ») → déception. Elle dit qu’elle appellera et ne le fait pas. Ainsi plusieurs fois de suite. Dernière fois : le jeudi soir. J’annule un poker avec G.
De toute façon : pas envie de sortir. Pas d’appel.
FEMMES – EUGÉNIE
J’avais acheté quelques jours avant un journal d’annonces pour rencontres. Trouvé l’annonce d’une antillaise de 27 ans qui cherchait un homme de 25 – 45 ans pour « découvrir les plaisirs de Paris ».
Dans la nuit, je lui écris une réponse. Le vendredi matin, j’appelle les renseignements pour avoir le téléphone de la revue afin de demander des explications sur la façon de répondre aux annonces et j’engage, par le hasard de la conversation, une discussion avec l’opératrice.
Elle m’apprend qu’elle est antillaise !
Elle accepte un contact téléphonique, me donne son numéro ! Me dit de la rappeler l’après-midi…
FEMMES – SALLY
Je déjeune avec Dona. En quittant les « Comédiens » où on est allé prendre un café, je tombe sur Sally, au bar.
Je lui dis que j’ai attendu son appel et ai annulé quelque chose pour ça.
« Quoi ? »
« Un poker »
Elle répond, la petite garce : « J’aime pas les cartes… »
Je lui dis : « Je suis très mécontent », l’embrasse sur les deux joues et sort. Plus de nouvelles.
FEMMES – EUGÉNIE
Eugénie (les PTT) :
Je l’appelle. Elle me donne rendez-vous sur quai métro Père-Lachaise, direction Levallois. Je la vois entre deux métros.
VÉCU – AMIS – POLITIQUE
Je vais à séance puis dîné chez Éphraïm C., qui m’a contacté, 20 ans après ! (Lycée Paul Langevin, Suresnes).
Homme de gauche : les idées politiques sont peut-être parmi celles qui se forment le plus tôt dans la vie et demeurent le plus longtemps…
Souvenir : la manif pour la mort de Grimau.
Quand elle ne nous dépasse pas, l’histoire nous rejoint…
FEMMES – EUGÉNIE
Samedi matin : réveillé très tôt. Très tôt (8h20) j’appelle Eugénie pour savoir « si elle n’est pas déçue »… « Si je vous revoyais, je vous reconnaîtrais sans doute, mais après une hésitation… » On décide de se revoir.
Eliza vient, amène Agnès au cinéma, la fait dîner et reste dormir là. Pendant ce temps, je dîne avec Eugénie au resto indien où dîné avec Colette, au printemps.
Elle parle beaucoup, exprime son désir de liberté.
Après, au bistrot, je lui demande : « Qu’est-ce que tu attends d’un homme ? » Elle réfléchit, puis : « Je crois que j’ai cessé d’attendre quelque chose. »
Puis, plus tard dans la conversation : « Je ne veux pas attendre et je ne veux pas qu’on m’attende… »
Je lui fais tout de même reconnaître qu’elle aussi jouit du Manque (dont je dis qu’il est le sel de la vie) par rapport au chant, qui est sa vraie passion (plus encore que son fils dont elle dit : « Il grandira le plus vite qu’il pourra… ! »
Je la laisse en bas de chez elle, lui prend la taille, elle reste raide.
Mais sa station, dans le froid, dit sans doute aussi son désir, puisque quand j’approche mes lèvres de son visage, les siennes viennent à leur rencontre. Rendez-vous pris pour mardi soir.
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – FEMMES – MARINE
L’épisode Sally, la lettre de 15 pages, m’ont appris que je séduis, mais que je gâche mes chances après…
La question est : si je gâche si facilement, c’est que le terrain est propice à ce labourage dévastateur.
Ces femmes ne sont pas la femme.
D’ailleurs, et c’est bien la question : la femme, qu’est-ce que c’est ?
Mathilde m’a appelé en début d’après-midi, aujourd’hui dimanche !
Elle croyait que j’avais cherché à la joindre.
M’a reproché de ne pas l’avoir rejointe, ce jeudi, et d’être resté « longtemps » s’en inquiéter d’elle.
Lui ai répondu que je lui avais proposé de venir jeudi, que j’avais beaucoup pensé à elle et n’allais pas tarder à l’appeler.
Toutes choses parfaitement vraies. Et ajouter que j’avais peur de l’appeler (je comprends maintenant que ce n’est pas que c’est parce que je me sens coupable).
Ai amené Agnès à la fête costumée et l’ai rappelée. Elle nous a rejoint, dans le 18e.
Dès qu’elle est entrée, nous nous sommes enlacés, embrassés passionnément.
Dès qu’elle est là, présente, sa douce présence rayonne et me touche de ses ondes bénéfiques.
Nous avons amené Agnès à la Gare du Nord et sommes allés au restaurant (Jenny, République).
Nous avons eu envie l’un de l’autre.
Pendant le repas, évoqué ma jalousie envers Michel.
La tentation et le danger mortel : vouloir être tout pour l’autre.
Je rajouterai, pour que le point soit complet : Marine, qui a essayé de me joindre vendredi, me disant qu’elle allait voir son analyste et voulait me demander conseil (elle veut arrêter son analyse.
N’ai pas pu la rappeler car j’allais au rendez-vous avec Eugénie.
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Je prends conscience en ce moment de l’importance capitale de la culpabilité en moi.
Et des états affectifs qu’elle entraîne fréquemment : angoisse – colère – dépression – larmes.
D’où vient-elle, cette culpabilité ?
De quoi est-ce que je me sens si coupable ?
De quel désir ? Car je crois que là est le nœud (c’est bien le cas de le dire).
Ainsi ma jalousie à l’égard de Colette recouvre évidemment un désir refoulé d’autres femmes.
Je suis sur la piste du Désir
(2h45)
Ne parviens pas à dormir. Ai éteint. Rallumé. Mangé. Revenu me coucher. Je lis Yung.
Flash-back : lectures d’enfance de (titre ?) Lagardère :
N’y voit-on pas un père épouser sa fille ?
Tout à coup je pense avec violence qu’aujourd’hui je ne pourrai rien faire pour empêcher Colette de baiser ailleurs…
21/11/1983
FEMMES – EUGÉNIE
(Lundi)
8 h : le téléphone sonne : Eugénie. Elle m’appelait car rentrée tard hier soir et pensait que je l’avais appelée.
Parlé de moi à sa copine Claudine, en difficulté avec son mari. Celle-ci souhaite que je la rencontre.
Satisfaction narcissique : Eugénie parle de moi en termes agréables.
L’» amour courtois »…
Je perds du poids…
FEMMES – MARINE
Appelé Marine. Elle veut interrompre son analyse « momentanément ». Son analyste : « Je veux terminer ce que nous avons entrepris. Vous me paierez quand vous pourrez… »
Marine ne veut pas être « en dette ».
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
(18 h)
Alors que je parlais à Joëlle L. de ma vie, de mes problèmes avec Mathilde, elle a cru que j’avais rompu avec elle « pour une autre » (« C’est ce que les hommes font… »)
Quand je lui ai dit qu’on était arrivé à un stade où il fallait s’engager, elle m’a dit : « Et ça t’a fait peur… » J’ai dit oui, je crois que je réalise que le problème ne concerne pas Mathilde, en particulier, que ce problème du désir n’est peut-être qu’un masque et qu’en réalité j’ai peur, peur de l’amour, peur d’être heureux.
Ainsi j’aurais besoin de « la dérobade » pour proroger une situation de conflit qui me permet de soulager mon agressivité et ma volonté de puissance.
Cette vérité, je ne fais que la re-découvrir…
Je la savais déjà, mais c’est cela la prise de conscience : des coups de projecteur de plus en plus fréquents et prolongés jusqu’à ce qu’enfin la lumière se fasse complètement et en permanence.
Joëlle m’a dit aussi : « Il faudrait qu’elle s’en aille complètement pour que tu te rendes compte à quel point elle te manque… »
Oui. Cela réveillait en moi le sentiment puissant, qui m’a déjà étreint le cœur, que Mathilde puisse ne plus m’aimer…
D’ailleurs, on a parlé au restaurant, chez « Jenny »… Est-ce elle qui, là, m’aurait dit : « Tu te ferais une raison… » lorsque je venais de lui dire « Je t’aimerai toujours… » puis après réflexion : « Sauf si tu ne m’aimais plus… » « Je t’aime parce que tu m’aimes… »
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Salon attente G.. Je me sens là (← lapsus : las, voulais-je écrire…)
Depuis tout à l’heure, une vague tristesse s’est emparée de moi…
Je ne saurais dire, en détails, ce qui me rend ainsi.
Fatigue. Mes yeux se ferment. La lumière me blesse.
Depuis de longues minutes, je pense à Colette.
À son silence. À mon silence.
Je sors de la séance. Difficultés à parler : je m’endormais…
Grande fatigue.
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Je comprends ce soir pourquoi j’ai tant photographié la petite-fille deux ans qui mangeait du gâteau et buvait du Coca-Cola, hier à la fête… Et pourquoi j’ai fait une photo cadrant Mathilde en train de la regarder, chacune un bord du cadre…
J’omets de noter une chose pourtant importante : c’est au cours de la conversation téléphonique avec Mathilde d’hier dimanche que je lui ai fait part de mon intention ce qui concerne l’enfant…
Je lui dis que je voulais être avec elle pour l’avortement.
Elle m’a dit qu’elle ne le voulait pas (bien que j’aie insisté), mais qu’elle aimerait être avec moi après…
Je perçois confusément qu’ayant affaire avec la mort, elle veuille s’isoler…
J’y vois un réflexe ancien, venu de loin…
Et aussi une féminité qui se cache lorsqu’elle se voit atteinte (dans la maternité).
Une dure épreuve pour elle…
23/11/1983
FEMMES – MARINE – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Mercredi
J’appelle Marine → déjeuné avec elle (allé avec elle à la place d’aller à ma séance ! Psy sauvage).
Elle me dit des choses importantes à partir de ma phrase (que je « dirais » à Colette) : « Si tu m’appelles pour me dire que tu envies de moi, je suis d’accord, sinon : aurevoir… »
Marine : « Dans dix ans, ta bonne femme sera soumise un coup de fil de Colette ! »
– « Tout le désir des autres n’est rien à côté du sien… »
– « Tu veux qu’on t’amène à un point d’excitation pas possible et qu’on te rejette… »
Bien que distinguant en quoi ces paroles sont dites « de son point de vue » par Marine, cela m’amène à réfléchir d’une façon si productive que j’en ai l’idée du suicide (!) : Le désir de Colette, c’est bel et bien celui de ma mère, c’est de cela qu’il s’agit.
Colette n’est qu’un instrument.
Premier plan : problème de susceptibilité : faire « fléchir » Colette
Deuxième plan : l’impossible inceste. L’inceste impossibilisé. La femme inaccessible : la mère. Sur l’amour de laquelle pèse l’interdit le plus absolu.
Seule une femme porteuse de la capacité de recréer symboliquement cette situation m’intéresse…
C’est le sens de cette dérobade dont j’ai tant besoin.
Je suis un petit garçon qui n’a pas renoncé à sa mère.
Mathilde, à cet égard, est trop proche ma mère, trop sécurisante.
Le paradoxe est que cet objet que le névrosé ne fait rien tant que désirer, en même temps, il le choisit tel que l’accomplissement du désir soit rendu impossible.
Ce n’est pas l’objet qui compte – il est choisi aux antipodes du parent désiré (masque noir sur une peau blanche) – ce qui compte c’est d’entretenir perpétuellement ce désir.
Faute de quoi apparaît la satiété et la lassitude.
Tension. Décharge
Décharge. Tension.
L’énergie doit être réinvestie, réactivée.
24/11/1983
FEMMES – EUGÉNIE
(19h30)
Rien écrit à cette heure-là : pas envie. Trop fatigué. Pas disponible pour ce carnet.
Maintenant il est 2 h du matin. Je rentre d’une soirée chez copine d’Eugénie (Claudine). Repas puis Eugénie m’a raccompagné en voiture. Longues stations devant l’immeuble. Baisers. Caresses (collant résille).
26/11/1983
FEMMES – EUGÉNIE – érotisme – sexualité
(Samedi 12h30)
Je reprends car j’ai été interrompu dans ces notes et il s’est encore passé des tas de choses.
Encore au niveau des femmes :
1/ Eugénie :
C’est elle qui m’interrompt. Elle m’appelle → conversation de 3 heures où elle se confie :
– « Je me suis demandé toute la journée si je ne suis pas en train de tomber amoureuse de toi… »
+ sexualité : dès le premier jour, au téléphone, elle a eu très envie de faire l’amour avec cette « personne » dont elle entendait la voix…
Difficultés à atteindre l’orgasme avec son ex-mari. Ensuite : « Découverte d’une nouvelle planète », mais elle n’aurait jamais osé demander. Proposé à son partenaire, cet été, d’échanger des lettres érotiques. (« Avions presque déserts ») « Je commence à accepter le désir en moi… »
Je me branle au téléphone et le lui dis, nous échangeons des évocations de caresses, de baisers. Je la fais se toucher.
Elle parle des hommes qui n’aiment pas que la femme les « domine » en venant sur eux. J’en ris.
Vers la fin, elle me dit : « J’ai la ferme conviction que nous allons très bien nous entendre pour faire l’amour… »
Et aussi, ce qui me fait rire : « Le programme que tu me proposes m’allèche assez… »
Elle est partie en Suisse pour le week-end (concert).
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
2/ Mathilde :
Mercredi soir, elle est venue (pour ma machine à écrire, afin de taper son CV. Je le lui ai fait et fait photocopies).
Discussion importante, car elle voulait garder l’enfant ! Revirement complet. Discours : « Tu n’es pas responsable, pas concerné. Je vais disparaître et ne te demanderai rien… »
Je refuse. Lui montre que c’est impossible, eu égard à ma personnalité.
Jeudi matin : discussion sur la « projection œdipienne » (j’appelle ça comme ça)
Rendez-vous hier vendredi pour lui remettre photocopie. Je lui montre mes programmes courts de télé : « anti-clips ». Elle est venue chargée de cadeaux, pour mon anniversaire (fringues).
Je me sens inéluctablement m’éloigner d’elle, pourtant je lui ai emprunté de l’argent et j’ai accepté l’arrangement qu’elle me proposait pour nouvelle voiture.
Maman numéro deux.
ARGENT – MA MÈRE
Vendredi matin : courrier de la banque : jonction de ne plus émettre de chèque. Je téléphone : découvert dépassé. Je suis menacé d’être interdit de chéquier !
J’attends lundi pour voir « Mademoiselle Sonnet » qui va me sonner les cloches.
Bande d’enculés de petits banquiers bâtards !
Appelle une fois de plus Maman qui me rappelle en laissant un message carrément hargneux, tout en disant qu’elle m’envoie 5000 Fr. !
FEMMES – MARINE
3/ Marine :
M’envoie une lettre où se précise ce jeu imaginaire-réel auquel nous jouons tous les deux. Elle s’est engueulée, depuis, avec Christian et a parlé de divorce.
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
4/ Colette :
Elle me laisse un message le mercredi soir « Avoir de tes nouvelles… » → je la rappelle vendredi matin. Lui dis que ce coup de fil (échanges de nouvelles) implique un trajet pour moi car tenté de lui dire phrase-clé (« Si c’est pour me dire que tu envies de moi… etc. »)
Son discours : fidélité (de par sa nature) + si on couchait ensemble : ne serait pas sans conséquences.
Elle me rappellera.
FEMMES – SALLY
5/ Sally :
Je la rencontre hier au café. Elle n’a « pas le temps » de parler. Je lui dis qu’elle a été moche. Le soir, j’allais partir à ma séance : elle m’appelle (de l’hôpital Tenon).
Je ne vais pas à ma séance. Elle vient.
Elle ne voit littéralement pas le mal qu’elle a pu me faire.
Avec elle, il est exclu d’attendre quelque chose d’elle. Je n’attends plus. Ainsi c’est bien.
Je me montre gentil et c’est cela qui débloque tout. Elle part à une répétition, laissant son sac, car elle doit revenir après deux concerts !
Elle revient beaucoup plus tôt, car elle s’est engueulée avec musiciens et est partie. Elle mange, écoute de la musique, je regarde la télé (« Le dictateur ») Elle se couche. Je la caresse. Elle a ses règles :
– « Tu ne veux pas faire l’amour ? »
– « On peut le faire, si tu veux »
– « Je ne veux pas te forcer. Seulement si tu en as envie. »
– « J’en ai envie. »
Je la baise. « Moments » bien.
Je comprends cette réalité féminine : il leur faut du temps pour s’apprivoiser, s’adapter au corps d’un homme. Ça c’est important !
(Soirée : lui ai caressé le cul alors qu’assise sur mes genoux.
« Je ne veux pas que tu me caresses là, maintenant : tu me donnes trop envie. »
Pendant l’amour : « Prends-moi encore… » et « Je veux te voir… » ! ! !
Pas allé séance de mercredi → Marine.
Pas allé séance de vendredi → Sally !
Réflexions sur l’âge.
Identification à Papa : être vieux « comme lui » (être lui ») → retournement. Il a été jeune « comme moi » (identification non-angoissante # vieillesse – mort, comme moyen d’identification) ← important !
27/11/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – enfant
Hier appelé Mathilde vers 14 h parce que pas de nouvelles…
C’était fait. Je pleure. Dans mes larmes, elle me dit que c’était un garçon. Mes larmes redoublent. « Pourquoi est-ce que tu me le dis ? Je ne voulais pas le savoir… »
ÉCRITURE – PROJET « IMAGE DE PIERRE »
(0h20)
Je sors de chez Jean.
On devait continuer le synopsis.
(Après scène de la rencontre)
On s’est arrêté sur le problème de la fin qu’on trouvait tous les deux faible…
Remis en scène mon idée d’un anonyme programmé pour un assassinat politique (un Harvey Oswald motivé par pulsion sexuelle). On aboutit à la manipulation d’un Iranien lambda programmé pour descendre Khomeiny.
Il fallait ça afin que la montagne n’accouche pas d’une souris… !
FEMMES – EUGÉNIE
J’attends le retour d’Eugénie.
Ainsi le retour du Manque… !
28/11/1983
FEMMES – EUGÉNIE
(Lundi 19h05 tabac Obligado)
Hier soir je rentre de chez Jean. Eugénie n’avait pas appelé chez lui. Pas de message au répondeur en rentrant.
Vers une heure du matin, j’appelle « à tout hasard »…
Elle était là ! À ma grande surprise…
Elle « avait compris jusqu’à 11 h »… et est rentrée à 11h20. Comptait m’appeler ce matin.
Elle l’a fait, m’a donné son numéro pour l’appeler au travail. L’ai fait.
Je la sens hésitante, préservant une distance, ne voulant pas « se jeter à l’eau »…
Ne peut-on pas se jeter à l’eau sans faire naufrage ?
Elle m’a répété deux fois qu’elle avait besoin de son chant, de ses concerts, de ses voyages… et que, si elle n’avait plus ça, elle « serait malheureuse »…
Comme si elle avait peur de le perdre.
Alors moi, je suis resté poli, plaisantant, ne demandant rien.
Mais, hier soir, en l’entendant répondre quand je l’ai appelée, alors que j’étais persuadé qu’elle n’aurait pas appelé dès son retour, mon cœur s’est serré. J’ai retrouvé cette tristesse, cette déception cruelle de l’Autre qui se dérobe, se tient à l’écart, ne se jette pas vers vous.
Je cherche quelqu’un qui me ressemble.
Quelqu’un qui aime comme moi, par élans, par paroles de tendresse, de désir et de sollicitude, par mise en scène érotique.
Je trouve dures à vivre ces relations soi-disant « cool », sans demande, sans exigence, sans conflit.
Ce n’est pas ma nature, cela…
L’Amour me manque.
FEMMES – MAGALI
Suis allé déjeuner à la cantine de Cognacq-Jay. Revue la Magali avec qui j’avais fumé en salle de montage et que j’avais tellement désirée ce jour-là. Par la suite, elle m’avait dit : « Je préfère qu’il ne se passe rien entre nous… » Elle a été visiblement contente de me revoir et s’est montrée très tendre. On a parlé de se revoir. J’ai noté son numéro
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance d’aujourd’hui :
« Vous structurez vos relations autour du fait que quelqu’un est défaillant. C’est soit vous, soit l’Autre qui est manquant… »
(Et quand l’Autre me ne manque pas, c’est moi qui viens à manquer…)
Autres notes sur la séance :
Conflit entre analyste et femmes.
Je lutte peut-être contre ma tentation de préférer l’analyste aux femmes…
29/11/1983
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Je m’aperçois que je suis en train de commencer à ne plus considérer l’amour comme un recours contre la mort…
D’où cette angoisse (décidément, elle se réintroduira toujours, par le moindre interstice…), ce sentiment de solitude.
Et, peut-être, ce refus de l’amour, qui, replacé dans la vie, perd, avec son pouvoir magique, celui de m’intéresser…
37 ans
02/12/1983
FEMMES – EUGÉNIE
Hier soir jeudi rendez-vous chez Eugénie. Suis resté chez elle. Fait l’amour. Mais elle ne s’animait guère.
Me suis arrêté → dormi chez elle. → Malaise toute la journée.
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance :
« Vous attaquez les liens que vous nouez… (dans la vie + dans l’analyse, en ayant la pulsion de partir ou bien en ne venant pas ou bien en partant dans des fantaisies qui font que « je ne suis pas là » ← pulsion de rupture. On parle de Colette. Je parle d’Anne. Rupture en plein milieu route vacances.
+ « Jouet » = été le « jouet » de quelqu’un dans l’enfance ? (Agression de Nini = accumulation depuis longtemps)
+3 modes de contact avec le réel :
1/ la vérité
2/ ce qui m’arrange
3/ ce qui est cohérent (dit par lui : « Si c’est pas vrai, c’est bien trouvé ») ← je cherche à propos de quoi je dis ça. Je crois : à propos de Colette, mais ne suis pas sûr.
(A propos de la rupture des liens : « = moyen ainsi de régler un problème : vous n’en connaissez pas encore un autre ».)
(A propos « jouet » : jeudi : « Ce n’est pas nouveau » – « Bien plus ancien que vous ne pensez → il évoque l’enfance. On était parti de la technique : Moi : « Comme un beau jouet devant un enfant qui voudrait savoir comment ça marche ») (intervention sur Madame T.)
Parlé aussi du morcellement, de l’éclatement = peut-être un moyen d’empêcher de dénouer des liens importants
(Repris le lundi 05/12)
Pendant cette séance : « Je ne sais pas encore pourquoi, mais vous avez besoin du support du regard pour votre élaboration. Je persiste à penser que ce n’est pas une bonne idée de vous allonger… Vous en faites une question de principe. Un point d’honneur… »
05/12/1983
FEMMES – GUYLAINE
Samedi soir : fait à la maison pour anniversaire Dona, Christine et moi (même date de naissance. 40 à 50 personnes.
Branchement avec Guylaine, agente d’acteurs. Restée dormir avec moi. Avons commencé à faire l’amour sur la moquette, mais après : impuissance !
Christine D. restée dormir aussi, dans chambre à côté – bien que passés à deux doigts de faire l’amour tous les trois…)
Le lendemain : parlé avec elle.
FEMMES – SALLY
Le samedi soir : appel de Sally, découvrant (par le son) la fête. Furieuse. Lui montre qu’elle recueille ce qu’elle a semé.
Elle raccroche.
Hier soir, dimanche : j’étais là avec Zyf.
Je vais me coucher pendant qu’il regarde la télé. On sonne. C’était elle !
On parle. En fait, je m’explique sur besoin d’élans de sa part.
Caresses → amour au lit. Deux fois. Deux jouissances fortes. Elle me dit : « Je t’aime » et, plus tard « Je suis heureuse… » et aussi, alors qu’elle vient de jouir : « Encore… »
VÉCU – ARGENT – femmes – rachida
Coup dur : on m’a piqué 4000 Fr. dans mon portefeuille. Voulu acheter une cartouche de cigarettes. Au moment de payer : je prends mon portefeuille dans ma poche de veste : plus de fric dedans. Ça s’est passé dans un bistrot des Champs-Élysées où j’étais avec Rachida. Je sortais de la Banque. J’avais posé ma veste sur mon dossier de chaise : le mec a sorti le portefeuille, piqué le fric et remis le portefeuille dans la poche !
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance ce soir :
Je parle très peu et dors beaucoup. Je rêve même (couronne de princesse, entre autres).
Manque de sommeil → impuissance (Eugénie – Guylaine)
Lui : « Et ici, le manque de sommeil vous rend également impuissant… (cf. moi : « Je n’y arrive pas… (à ne pas dormir).
Lui : « Autre versant : l’idée que vous essayez de vivre sans dormir… »
Moi, : « Je suis en train d’être heureux… »
Lui : « Entre les deux… »
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Rendez-vous avec Mathilde, ce soir, pour la rembourser. On s’est déjà engueulé au téléphone à propos de cette histoire d’argent liquide.
Maison. Je lui fais un chèque. Je l’interroge sur ce qui s’est passé la dernière fois au téléphone : « Qu’est-ce que tu veux ? Je n’ai pas le temps… » Je lui parle de distance.
Elle me nargue.
Je lui fais remarquer qu’elle se « s’en remet bien ». Je fais remarquer que je me suis culpabilisé et que j’ai souffert.
Elle dit que j’ai souffert pour moi. Me parle de mascarade. Ce mot me met en fureur. La colère monte : je la gifle. Elle me rend. Je la gifle une deuxième fois.
Elle part. Je claque la porte.
FEMMES – GUYLAINE – SALLY – JEAN M. – AMIS
Plus tard, j’écoute le répondeur : message de Guylaine :
– « Bonjour. C’était Guylaine… »
et de Sally :
« J’ai pensé à toi aujourd’hui, c’est pourquoi je t’appelle. J’espère que tu as pensé à moi toi aussi aujourd’hui… »
J’appelle Jean M. Il me dit que Guylaine lui a téléphoné. Elle avait pris des cachets. Elle était complètement endormie.
Il a appelé les pompiers…
06/12/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Métro. 10h30. En chemin pour rendez-vous aux Productions du Tonnerre.
Je reprends la suite d’hier soirs.
Mathilde m’a rappelé : elle voulait de l’argent liquide + dialogue assez long. D’où il ressort qu’après une séparation, si une femme accepte l’amour d’un autre (ce qui est le cas), elle se détache de l’homme avec qui elle entretenait une relation (« Je n’ai plus de désir pour toi… Le désir, ça s’entretient. Est-ce que tu as toujours du désir pour moi ? Est-ce que tu acceptes que ce soit terminé entre nous ? C’est flou dans ma tête, toi et moi… » + « Tu es la seule personne avec qui j’ai été gentille… »)
FEMMES – SALLY
Coup de fil aussi de Sally. Elle était chez son amie Pascale. Pas très loin (Simon Bolivar). Suis allé la chercher. Rentrés. Suis allé me coucher. Elle m’a rejoint, nue sauf string noir. Elle avait envie de faire l’amour. On l’a fait. Après avoir joui : « J’aime que tu sois gourmande »
– « Je suis très gourmande »
– « Mais il faut quand même que je te laisse dormir… »
Je sens monter entre nous cet attachement sexuel que je connais bien.
Elle me fait jouir comme j’aime. Elle jouit comme j’aime.
J’avais bien raison de penser qu’il fallait laisser faire le temps et qu’elle tomberait amoureuse…
FEMMES – RACHIDA
Hier soir une discussion « sérieuse » avec Rachida.
Elle m’a traité d’égoïste, de susceptible et de faible !
À un moment, l’argument-massue des filles de cet âge : « J’ai tout le temps. J’ai 20 ans… »
L’ai brusquée. Volontairement. Qu’ai-je à perdre ?
Elle a confirmé l’association, en elle, sexe-mariage.
Quand je lui ai montré les dangers de cet enfermement dans le mariage, elle a répondu : « Je me résignerai… »
Lui ai dit que mon désir, c’était ça : la sortir de ce désespoir.
Lui ai rappelé quand elle s’était glissée dans mon lit. Lui ai dit : « Ta chair est douce… »
– « Comment le sais-tu ? Tu ne l’as pas touchée… »
Lui ai montré qu’elle niait la réalité.
– « Peut-être qu’en fait tu as du désir pour moi, mais tu le refoules… »
L’ai quittée. Elle : « Qu’est-ce qu’on fait pour vendredi, je t’appelle quand même ? »
– « Fais comme tu le sens… Tu m’as déjà tout fait… »
FEMMES – GUYLAINE
Appelé tout à l’heure Jean. M’a dit que Guylaine était retournée à son bureau.
Appelé → répondeur. Lui ai laissé un message signalant simplement mon appel et disant que je rappellerai.
TÉLÉVISION
Ce matin : rendez-vous pour séries émission FR3 sur Producteurs. Salaire : 45 000 Fr.
FEMMES – EUGÉNIE
Ai appelé Eugénie hier soir, mais ça ne répondait pas. Est-ce que ça ne vaut pas mieux ainsi ?
ÉCRITURE – PROJET « IMAGE DE PIERRE »
Je réfléchis à la fin de « L’image de Pierre ».
Me suis orienté (en ai parlé à Jean qui a l’air d’accord) vers une répétition de la manipulation Pierre-Lucile → un « assassines assassins potentiels » conditionnés à désirer une « agente » (les deux choisis dans le même clan politique hostile à la victime) La gente manipulera l’assassin pour qu’il agisse moment voulu.
Questions :
1/ Pourquoi ne pas utiliser un fanatique programmé « naturellement » ?
De/ Si le type à un désir si violent pour la fille, est-il logique qu’il accepte de mourir en kamikaze ?
ZYF (AMIS) – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Hier soir, alors que je racontais à Zyf ma violence sur Mathilde : « Je frappe au bout d’un an… »
Aurais-je le souvenir inconscient de quelque chose survenu lorsque j’avais un an…) Une violence à un an ?
09/12/1983
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – MON PÈRE
Séance d’aujourd’hui :
Évoqué maladie de Papa.
Culpabilité en moi parce que me suit senti coupable de la maladie de Papa (qui m’arrangeait puisqu’elle le séparait de Maman).
Moi, rappelé une intervention de G. sur la colère en moi parce que Papa mort psychiquement (lui, ce soir : « Un mort-vivant… »)
Lui ai fait remarquer que si pulsion hostile : colère pas logique puisque pulsion hostile satisfaite
Si pulsion tendre (qui est évidente) : colère pas logique non plus. Tristesse serait + logique.
Lui : « Vous vous posez de bonnes questions… »
AGNÈS – MES PARENTS – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Autre phase de la séance : le triangle brisé
Papa/ moi /Maman
(les séparant fantasmatiquement)
Moi / M. / Jocelyne
Son père / M. / sa mère
Moi/ Agnès / Jocelyne moi me culpabilisant de la culpabilisation d’Agnès par rapport à notre conflit (Agnès : « C’est ma faute »)
G. : « Il est probable que vous projetez sur Agnès votre culpabilité par rapport à votre désir de séparer vos parents… »
+ « Agnès est probablement amoureuse de vous et donc ravie et coupable de votre séparation. »
FEMMES – SALLY – ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE
2 images de cette nuit, avec Sally :
J’ouvre la fenêtre : froid = claque de « l’homme de glace »…
et
Un mec prend l’avion destination : un pays dont il connaît bien la géographie, l’aspect qu’il aura, vue du ciel.
L’avion grimpe au-dessus des nuages.
L’homme voit le pays en question dans les nuages…
10/12/1983
FEMMES – SALLY – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Sally prend de plus en plus d’importance. Elle « marque le territoire » de traces de plus en plus visibles et nombreuses.
Elle s’attache à moi. Je m’attache à elle. Notre sexualité enfle délicieusement. Nos échanges s’intensifient (m’a parlé de son enfance, hier soir et ce matin, au point de s’en mettre en retard – ce qui, cependant, est si fréquent chez elle que cela ne signifie pas forcément grand-chose.
Ainsi je vois venir le moment où elle s’installera la maison…
Ma culpabilité porte sur Mathilde.
Comment accepterait-elle que j’accorde à une autre ce que je lui refusais ? (Vivre avec moi).
N’en déduira-t-elle pas, fort justement, que je désire plus celle-là qu’elle… ?
Et là est ma culpabilité : dire – ou donner entendre à une femme – : « Je la désire plus que toi… »
(en tout cas, le dire à Mathilde, qui me désire tant.)
Celles qui m’ont désiré moins me laissent indifférent. Mais c’est normal : elles ne se sont pas arrêtées à moi, pourquoi m’arrêterais-je ? On s’arrête à deux
Et là est la question : c’est bien à renoncer à Mathilde que j’hésite…
Lui dire de ne pas rester arrêtée à moi, de repartir.
Mais ne l’est-elle pas, repartie ?
Alors : la prévenir que notre relation est et restera telle : incluse dans un multiple ?
Mais alors Sally ? Dont je sens venir la jalousie et les exigences ? ← Tout ça – réflexion faite – reflète des pans en moi. Je projette sur ces femmes mes propres sentiments. Que sais-je, au juste, d’elles ? De ce qu’elles veulent ou sont prêtes à accepter ?
ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
Dernière version (dans les dernières 48 h)
La puissance commanditaire n’est plus l’État, via les Services Secrets, mais un individu (« Howard, référence à Howard Hugues) qui peut bloquer l’enquête de police grâce à des relations à haut niveau au Ministère de l’Intérieur.
Qui peut financer l’ensemble des expériences
Qui peut organiser les quatre meurtres…
Au moment de la confession, que sait Marceau au juste des intentions d’ Howard ?
Choix :
1/ il ne sait pas le projet de manip
2/ Il sait le projet, mais pas qui est le sujet prévu
3/ Il sait le projet et le sujet.
Un titre possible :
« Le désir d’une femme » ← non. Possible dans le cas de la nouvelle (?) fin (voir page précédente.
Parce que, dans le cas des deux manips (Lucie et femme d’Howard) il s’agit, pour un homme, d’obtenir le désir d’une femme…
Mais raconté hier soir cette fin à Zyf. Sa réaction recoupe celle de Jean : négative. Referme le film au lieu de l’ouvrir + pas assez surprenante (je retombe dans cette structure en boucle dont je suis si familier. Mais ce n’est pas du style, c’est un tic… !)
Pensé aujourd’hui même qu’il y a peut-être une clé à notre problème :
– Lorsque nous nous sommes posés la question de la satisfaction que le sujet éprouve à réaliser les images injectées, nous nous sommes égarés en nous posant la question : « Peut-on jouir sans acte sexuel (coït ou masturbation) ? »
Or voilà l’erreur… !
En effet, ce que l’on crée dans le sujet, par la manipulation, c’est un désir. Plus exactement un fantasme. Que le désir ne puisse aboutir à la satisfaction ne le supprime pas pour autant… !
Ce qui est créé, c’est une pulsion de réalisation du fantasme.
Référence : le lieu où l’on a connu le plaisir avec l’être aimé, vers lequel on irrésistiblement attiré par la nostalgie, pour y ressentir une émotion qui est quand même un plaisir… !
Ainsi cela place le Désir, quel qu’en soit le champ d’action, sous le signe de la sexualité qui le sous-tend et le colore, de toutes les façons…
Ainsi le contenu des images injectées, compte tenu d’une certaine restriction (cf. Jean) peut être non sexuel. Il le devient, de toute façon, par l’association pendant la manip avec l’action de l’endorphine.
Cela permet de considérer que si Pierre a donné aux images injectées à Lucie un contenu sexuel direct (image de coït), c’est pour sa satisfaction personnelle et non par une nécessité technique.
Par contre, après la confession de Marceau, il pourrait y avoir une « mise au point » de Marceau (devant les autorités commanditaires) (Nota : non, car elles doivent être informées de cette nuance – capitale – dès le départ, sans quoi l’idée même de la manip finale leur viendrait même pas à l’esprit. Peut-être alors la nuance doit-elle intervenir pendant la confession ?)
La nuance, c’est donc que l’on peut injecter dans un sujet une pulsion de réalisation d’un ou plusieurs fantasmes, à substrat sexuel, mais à contenu non sexuel.
Là est à la fois la possibilité d’élargir la narration et l’universalisation du désir. Position orthodoxe du point de vue freudien.
Possibilité aussi d’un plus, du point de vue narratif, en décalant la deuxième manip par rapport à la première. En introduisant une « nouveauté », à la fois sur le plan de la narration du film et sur le plan des idées générales que l’on peut se faire des conduites humaines et de la manipulation de leurs motivations.
Il faut maintenant trouver l’anecdote dans laquelle s’inscrira ce principe.
L’avoir dégagé me paraît cependant d’ores et déjà très satisfaisant, constituant une ouverture sur un grand nombre de possibles…
AGNÈS – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE
(22h15)
Heures fertiles en événements :
Je raccompagne Agnès à la gare d’Ermont-Eaubonne. Jocelyne m’y attend. Elle me propose de me prêter de l’argent.
Après, j’ai la gorge nouée. Les larmes aux yeux. Immense tristesse. Pensé à la mort. Sentiment de culpabilité devant cet amour qui ne se dément pas (Elle m’a dit : « Je t’aime tant ! »)
Je songe aussi au rapprochement que je peux faire avec ma mère me donnant de l’argent.
– Note écrite à 37 ans
Rentré ici, j’appelle Mathilde. Elle m’avait appelé vendredi soir. Sally était là. Je lui avais dit que je la rappellerais samedi entre midi et 14 h. L’ai appelée à 13h30. Ne répondait pas.
J’ai donc rappelé tout à l’heure, lui faisant remarquer qu’elle n’avait pas songé à m’appeler alors qu’elle devait bien penser que je l’avais appelée (elle dormait ou le téléphone était débranché, m’a-t-elle dit).
Je suis jaloux de la facilité avec laquelle, comme je le lui ai dit, elle « fait la galipette » : me remplace. Se satisfait des gratifications qu’elle trouve à être courtisée par d’autres.
Peut-être ai-je fait tout cela : refuser de vivre avec elle, exiger ma liberté, rompre avec elle, pour en arriver là : constater qu’elle se protège efficacement de la souffrance de m’avoir perdu.
J’ai en tête ma destruction, une fois Colette perdue.
Oui : souffrance = pour moi, preuve d’amour.
Avions convenus de nous voir jeudi soir (elle avait d’abord proposé mercredi : soir du repas chez Marino. Donc impossible pour moi. Elle : « En ce cas, ça va être dur… » (très prise) → colère chez moi. Elle : « J’ai ma vie… » Elle propose d’abord mardi midi puis de s’arranger pour jeudi soir. On s’en tiendra là.
Trois minutes après, je la rappelle : « J’ai réfléchi : je préfère qu’on se voie pas… »
– « Bon, c’est très bien. »
– « Tu m’énerves. Tu es trop arrogante… »
FEMMES – SALLY
À noter aussi : depuis samedi soir → dimanche soir : malaise avec Sally. Retour de la peur.
Nota : nuit (petit matin) : elle me caresse. Je bande. Me presse contre elle, mais endormi, me détourne.
Elle : « Doudou, pourquoi est-ce que tu arrêtes ce que tu as commencé ? »
Moi : « Quoi ? »
Elle : « Me prendre… »
Moi : « Suis endormi. Le ferai plus tard… »
J’essaye, effectivement, plus tard. Elle ne répond pas.
Moi : « Tu es loin ! »
Elle : « J’étais près, tout à l’heure…) »
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Dernière minute (!) (Titre de journal !)
Téléphone sonne : Mathilde : « Je voulais te souhaiter une bonne nuit… »
12/12/1983
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance de ce soir :
Sous le signe de la castration.
Les femmes n’ont pas de pénis : voilà quelque chose que j’ai du mal à admettre… !
Tout à l’heure, pendant vidéo : angoisse de mort devant scène de lesbianisme.
Quels monstres effrayants, tout à fait extraordinaires, que ces êtres qui jouissent sans pénis : les femmes !
Pour moi : la peur (cf. avec Sally, dimanche) Peur de la punition.
Punition : castration !
ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
Je cherche la fin de « L’image de pierre ».
J’entrevois que le contenu des images injectées doit être lié au « scénario » on va monter au sujet.
Trouver le lien entre les deux. Mais lequel ?
FEMMES – SALLY
(8h30)
Assis près du téléphone. Salon devant moi : silencieux. Pas de musique. Sally dort à côté. Une étrange paix est en moi.
Pourtant, cette nuit : après avoir fait l’amour avec Sally (ça, c’est de mieux en mieux. Je joue de son plaisir comme d’un instrument de musique, l’amenant plusieurs fois de suite, en accélérant mon rythme, jusqu’à ce point où jaillit d’elle cette sorte de cri qui est comme un sanglot) → voulu parler. Poser des questions (« Qu’est-ce que tu attends de moi ? ») : Elle ne répondait pas.
+ Aussi, dans l’amour, lui ai demandé (à plusieurs reprises) de me dire : « Je suis ta chienne. J’ai tout le temps envie avec toi. » (Ce qui me paraît être vrai) → pas de réponse (autre (la première) raison de mon insatisfaction)
Ressenti ce manque d’un dialogue venant d’elle autant que de moi, que je trouvais avec Mathilde → malaise.
Elle : mal au ventre + envie de vomir… (origine ?)
On s’est endormis comme ça. Dans le silence.
Ce matin, nos différences m’apparaissent clairement.
Ces jours derniers avec elle, c’était l’euphorie.
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Hier soir Mathilde m’a laissé trois messages, très tendres.
Elle voulait me voir.
L’ai appelée ce matin. Rendez-vous pris pour vendredi midi.
ÉCRITURE
Pour certains êtres, les mots sont plus impossibles que les actes. ! ! (2014 : from Internet : pas fait) (inclus dans Manuscrit « L’homme que les plantes aimaient »)
ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
Une idée pour « L’image de Pierre » : (relation Lucie-Pierre) Elle lui présente des photos d’elle, nue (face + dos + calque qu’elle place dessus, de différentes lingeries pour qu’il voie et lui dise ce qui lui plaît, ce qu’elle doit acheter…
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES
12h15 : pas allé à ma séance = dormi (coup de fil Sally tôt → rendormi)
Rêve : je téléphonais à Colette → allé chez elle. Il y avait sa sœur Virginie (zombie). À un moment : je m’aperçois que je suis cul nu en T-shirt → honte par rapport à Virginie.
Commentaire du 22 juin 2019 :
Rêve de nudité en public : rêve récurrent chez moi, que je fais encore souvent aujourd’hui (à 72 ans !)
– Commentaire écrit à 72 ans
De chez Colette je téléphone à quelqu’un (qui ?) : conversation au téléphone.
Autre scène avec de l’eau. Objets que je mets à l’eau pour qu’elle les emporte (nettoyage).
?
ÉCRITURE
« Je n’ai pas
grands demains… »
(grandes mains…)
ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
Je sèche sur cette fin…
FEMMES – SALLY
Hier, en rentrant : mots de Sally, un peu partout dans la maison.
Mots d’amour :
Suite (paradoxale) :
Elle m’appelle ce matin (pour vérifier que je suis là, car sorti hier soir et dormi sans elle) : colère à propos d’argent qu’elle me demande de lui prêter… (Je lui avais dit que Jocelyne m’a prêté une brique).
Cette colère ne m’inquiète pas. Je l’ai calmée.
Sally, je sais bien que je suis pour toi et Papa et Maman…
ÉCRITURE
En moi, en ce moment, l’image d’un homme sur son lit de mort :
« C’était donc ça… ! » (La vie)
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
(19h05 – «Ty Bar » rue de Montyon – attendant Sally)
Ce qui me revient, là, c’est cette notion du « procès pour faux » que je fais à ceux qui m’aiment.
Pourquoi cette pulsion de douter de l’amour des autres ?
Déstructuration, déstabilisation, dévalorisation. Est-ce cela que je recherche ?
M’inquiéter ? Ai-je besoin d’être inquiet ?
Je commence, faiblement, accepter l’idée de vivre en dehors de l’inquiétude.
Même si je dois m’attendre à ce qu’on ne m’y aide pas spécialement…
15/12/1983
VÉCU – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
18h30 : Mathilde vient de m’appeler.
Contradiction en elle : d’un côté, elle m’explique qu’elle a besoin de temps avec quelqu’un et qu’elle voudrait du temps avec moi.
D’un autre côté, elle envisage une relation durable pour elle et moi « de temps en temps »…
Comme j’y avais pensé, elle a songé à ce qu’on ne soit plus que « des amis »…
Je lui ai parlé de ma relation avec Sally (sans la nommer ni entrer dans les détails), lui ai dit que bien que j’atteigne la satisfaction avec Sally, je continuais à l’aimer, elle, Mathilde, car il n’y en a qu’une et je ne veux pas la perdre…
Elle m’a dit (cf. Colette) : « Je préférerais que tu me dises que tu es bien avec elle, que tu veux y rester et qu’on ne soit que des amis… »
Elle m’a dit qu’elle avait une relation qui la satisfaisait…
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE
Message de Krystelle. Je vais lui offrir un cadeau pour Noël.
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Quelle est cette chimère que je poursuis ? Qu’une femme continue à entretenir des relations sexuelles avec moi après que nous nous soyons quittés… !
Comme si nos rapports pouvaient échapper à cette obligation : le poids de notre histoire, la mémoire d’un passé d’intimité, de fusion… Comme si après avoir connu cela, on pouvait se satisfaire des contacts raréfiés et ne pas connaître la souffrance de la nostalgie… Il y a aussi cette évidence, que je récuse de toutes mes forces : le Désir meurt avec l’Absence…
Si l’on veut l’Amour et le Désir d’un être, il faut lui être présent…
Ainsi vous mourez ! Colette, Mathilde… Et toi, Jocelyne, tu es déjà morte ! Déjà morte la jeune fille blonde que j’ai désirée. Reste, parce que tu es la mère de mon enfant, cette femme déjà mûre, aux rides naissantes… !
(Finalement, je n’ai jamais été présent à aucune femme…)
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – ÉCRITURE
Vous mourez, c’est moi qui vous tue… !
Et avec vous, c’est quelque chose de moi, en moi, qui meurt…
Voilà l’idée que je me fais, comment les choses sont, en moi…
Vérité bien apprise : en aimant, on incorpore l’autre, il devient partie de vous.
Comment chasser, détruire, faire disparaître cette part sans se sentir un peu mourir soi-même ? Anticipation de la destruction totale de notre planète psychique…
Mais il n’est pas vrai que vous mourez.
Vous êtes vivantes !
Simplement, nous ne voyons plus.
C’est d’un travail de Deuil qu’il s’agit en moi.
Et la seule voie qui soit celle de la vie, c’est d’accepter ce deuil, cette mort, pour que renaisse un amour, une autre présence… (pour qu’elle survienne, enfin ?)
Ainsi, je sais que je ne m’arrêterai pas à Sally…
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987) – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Séance d’aujourd’hui :
(En vrac)
À propos lapsus sur durée séance : désir de rester plus tard chez l’analyste (Papa) pour être plus près du moment où il se mettra au lit avec sa femme (Maman).
Comme il évoque désir de l’enfant de ne pas dormir, je fais remarquer que : jamais encore apparu en séance.
La « traque » : la contradiction n’est pas dans la réalité (pas de contradiction dans les objets physiques), mais dans le langage (et lorsque moi : « Et comme l’inconscient est structuré comme un langage… » → lui : « Laissons à Jacquot ses idées… » (agressivité d’analyste)
Pulsion de savoir (= ce qui se passe entre père et mère)
Savoir → colère.
Ne pas savoir → colère.
Ce que G. traque : la confusion en moi entre mon imaginaire et la réalité (et, lorsque je dis : « La pensée reflète bien la réalité ? » → Lui : « Qu’elle la reflète, peut-être, mais qu’elle la reflète bien, c’est autre chose… » puis : « Si vous prenez l’image (le reflet) pour la réalité, vous vous fourvoyez… »
Il me fait remarquer qu’après avoir parlé de contradiction, j’ai parlé de ce que je n’arrive pas à « tuer Colette » (+ pensé à mort de Maman) (Je vois mal le lien) → Le lien, c’est que je prends littéralement mon imaginaire pour la réalité (c’est pourquoi ça suit, dans la séance, l’expression de ma confusion) (« Les croire mortes ou que je peux les tuer… ») (*)
(*: Comme je parlais de mon ardent désir de comprendre Colette → G. : « C’est sur votre mère que vous vous interrogez, sur sa façon d’aimer, de désirer… »)
17/12/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Ce matin : j’appelle Mathilde : pas là…
Elle m’appelle (ne le sachant pas)
Longue conversation (elle part à Alger et ne peut pas me voir lundi soir)
Problèmes…
À partir événement : on veut faire l’amour → je propose qu’on se voie entre 5 et 7 (!) → Elle : « Tu gères bien ta vie… ! » → Elle refuse. « Au revoir ».
→ Question en moi : (car elle pense que je vais « compenser » avec une autre. Problème de la qualité unique de chaque relation…
(Si on va faire l’amour ailleurs, c’est que c’est différent chaque fois (plus ou moins bien, mais différent, donc unique).
La multiplicité relationnelle signifie à la fois :
– Je suis unique pour l’Autre.
– Je suis remplaçable pour l’autre.
C’est la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine selon qu’on est pessimiste ou optimiste…
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Hier, vu Colette au déjeuner (ai appelé pour cause message de Krystelle et projet de cadeau.) Une fois de plus (une fois de trop ?), je ne sens pas son désir ou plutôt je m’interroge sur lui (cf. pulsion de savoir d’hier soir en séance) et son attitude ne lève – n’a jamais levé – le doute en moi.
ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE
Une idée intéressante :
Prendre un bouquin théorique (type « Enfants de Jocaste » où l’auteur parle de l’homme, la Femme… et faire un bouquin avec personnage ou leur construire une histoire qui soit le concret il individuelle de la Théorie… (cf. Oncle d’Amérique)
FEMMES – SALLY
Minuit : hier j’avais eu Sally au téléphone. Lui ai demandé : « Quand est-ce qu’on se voit ? »
– « Demain. Je finirais à 19 h »
– « Je serai là partir de 19 h… »
Je fais comme j’ai dit (au prix d’un problème avec Mathilde, à cause du « cinq à sept »…)
Elle vient vers 21 h. En rogne parce que son nez coule à cause gaz lacrymogène ! Ne dit pas un mot ou presque, de la soirée.
Je lui parle, lui demande ce qui ne va pas.
Je sors faire les courses (Je fais la cuisine (omelette), mets la table.
Toujours pas un mot…
Intérieurement, comme mille fois, je me fais la guerre, luttant contre ce que je pense être ma « parano »
À la fin, je vais me coucher.
Elle prend ses affaires, me dit qu’elle va partir.
Je lui demande ce qu’il y a : pas de réponse. Je lui appelle le taxi. Avant de partir : « Je suis désolée de te faire du mal, si je t’en fais… » et elle part.
18/12/1983
FEMMES – SALLY
(Dimanche)
Suite : elle sonne car le taxi, dit-elle, ne vient pas (en réalité elle a laissé passer tant de temps avant de descendre qu’il est certainement venu et reparti).
D’ailleurs, je l’avais prévu, mais pensais qu’elle en chercherait un dans la rue.
Je lui ouvre. Elle monte. Elle veut d’ailleurs aller à la station la plus proche et m’empêche de lui appeler un autre taxi.
Finalement, elle reste là et commence une longue séance, irrésumable.
Elle a, dit-elle, « senti des choses en moi » qui font qu’elle veut arrêter. Je la presse de dire les « choses » qu’elle a senties. Ça ne sort pas.
Quelques mots-clés :
– « Je sais que ce n’est pas facile pour les gens de supporter mes humeurs… »
– « J’ai l’impression que tu me supportes malgré toi… »
– « Je suis déjà en conflit avec moi-même, je ne veux pas être en conflit avec toi… »
Je vais me coucher. Elle reste là, « ballante »…
Sentant le sommeil m’envahir (j’étais allé me coucher après m’être mis en colère → me suis « calmé » → lit), je vais la voir.
– « Laisse-moi » (elle a pleuré) Je sens en elle un terrible « débat » …
Je me recouche.
Elle vient me rejoindre, nue
– « Je te demande pardon. Je ne le ferai plus. Tu ne peux pas savoir combien je suis désolée… Tu penses encore tout à l’heure ? (…) Tu me pardonnes ? » Je la serre dans mes bras. Nous faisons l’amour.
Ce matin, elle doit se réveiller pour partir.
On refait l’amour. (Je sors son clitoris qui se dresse, plus « sexe masculin » que jamais chez aucune femme que j’ai connue…)
Ce qui s’est passé me paraît se rattacher au désir de culpabilité, en elle, au désir de se punir et de ce « dépunir »…
Ses mots lorsqu’elle est venue se coucher sont typiquement ceux d’une petite fille à sa mère ou à son père (je suis les deux pour elle)
VÉCU – FEMMES
Allez tout à l’heure à une « réception » organisée par Christian B.
Revu là Sophie L. Toujours aussi belle. Je l’ai senti différente (je l’avais d’ailleurs déjà perçu lors d’une brève rencontre au bistrot. Elle me le confirme, me disant qu’elle a quitté son mec.
Mais elle est avec un autre… ! J’en souris. Il y a ainsi des femmes qu’on ne « doit pas » connaître…
Rencontrer là la « speakerine » Patricia L., jolie femme blonde.
Celle-là, ce sont les cheveux qui m’ont attiré…
Et son sourire. Elle me souriait beaucoup → me suit assis près d’elle pour parler…
Parlé de son métier, de sa carrière double de comédienne et de speakerine.
Mais rien osé faire avec elle.
Ainsi des femmes qui m’intimident et j’aime ça.
Il faudra analyser ce besoin d’être « intimidé » par une femme (c’est le mot précis).
Ça me « change », moi qui redoute d’être blasé… ! !
FEMMES – SALLY – ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
(1h30)
Ce soir : travaillé chez Jean. Avais promis de rentrer à minuit pour Sally. Il est une heure, elle n’a pas appelé !
L’épisode d’hier me fait désormais m’attendre à tout ! (Comme si je ne le savais pas, avant hier soir !)
Toujours sur le problème de la fin du film…
Suis arrivée chez Jean avec deux idées nouvelles :
– On révèle au sujet qu’il a été manipulé.
– Mais la réalisation du désir injecté est repoussée à après l’exécution d’une certaine commande.
Problèmes :
– La révélation ne diminue-t-elle pas la malléabilité du sujet ?
– Désir #instinct de survie cause le sujet peut se penser promis à la liquidation après l’exécution de la commande
→
Je viens d’échafauder une autre fin :
Une « agente » européenne rencontre le sujet choisi (parce qu’il est un proche de l’objectif ?) – Elle se fait aimer de lui, a des relations sexuelles avec lui, lui montre entre autres une image (de sa maison ?) qui va servir de support à l’image injectée.
Déplacement voiture. Le sujet est « chloroformé ») → il est manipulé → réveil à l’hôpital.
Version officielle : traumatisme → coma.
Se réveille avec en tête l’image injectée (image « européenne »)
Sortie hôpital.
L’agente avance une vengeance personnelle pour liquider l’objectif.
Promet au sujet un départ ensemble pour l’Europe une fois l’assassinat commis… Donc : réalisation « là-bas » de l’image injectée…
La mécanique me paraît correcte.
FEMMES – SALLY
Suite et fin
(4h45)
Elle a sonné à 4h → engueulade. Braquage → je lui ai donné une fessée ! → Elle est partie après avoir cassé une assiette !
Elle : sa liberté.
Moi : le respect.
20/12/1983
Suite : suis parti le matin en lui laissant un mot (walkman – 500 Fr. – mensonge sur la veille au soir – manque de respect + repli dans le silence – suite ?)
Elle m’a laissé une lettre que je sentais furieuse et meurtrière.
A tout détruit.
Gardé le walkman et les 500 Fr. Parlé de Colette (?) (j’en avais peu parlé)
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
Curieusement, j’ai appelé Colette pour lui lire passages des carnets la concernant. À la fin, elle baillait ! J’ai raccroché.
23/12/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – ZYF (AMIS)
Il s’est passé quelque chose de très important !
Mercredi soir : Zyf et Bertrand devait venir dîner à la maison.
J’avais fait les courses.
Bertrand ne peut pas venir cause tournage.
Zyf arrive avec Jean-Yves.
Entre-temps : coup de fil de Mathilde rentrée d’Alger. Je lui propose de venir dîner aussi.
Soirée de crise grave.
Point de départ : une histoire d’imperméable en cuir « cadeau de Noël » pour elle.
Je démarre un flip de jalousie qu’elle laisse s’installer intentionnellement, au niveau inconscient ?
Pour exploiter ma jalousie. Hier soir au téléphone, elle dira que non, qu’elle n’a pas mesuré l’état où je basculais…
Repas : désir de Zyf pour Mathilde. Visible, sensible et, plus tard, confirmé par lui.
A un moment, alors que j’explique un mot de Mathilde, amusée d’être allée en Algérie alors qu’elle devait aller au Maroc (photos de mode), Zyf me jette un regard que je ressens comme éliminateur, style « ferme-la, c’est pas à toi que je cause… » → Je m’élimine physiquement, partant m’enfermer dans la chambre.
Notes prises pendant conversation téléphonique avec Mathilde, jeudi 22 au soir :
Zyf : heureuse, contente de le voir
Intention : amitié pas malsaine
Moi : manipulation du désir chez elle. Clair pour Mathilde, mais refuse d’en dire plus
Désiré imperméable
voulait avoir une réponse.
Explication de ce geste (m’enfermer dans la chambre) : ma jalousie recouvre un désir d’infidélité dont je me culpabilise. Cette culpabilité se traduit par une autopunition. C’est en même temps un « appel d’amour », ma colère est une « colère d’amour » qui demande à ce que Mathilde vienne me « dépunir »…
Or, elle ne vient pas. J’entends leurs conversations et leurs rires… → Je me lève, vient à table et dis à Mathilde : « À ta place, j’y serais allé, dans cette chambre… »
Elle me répond : « Je ne suis pas obligée de comprendre… »
J’y retourne en cassant un verre au passage.
Je ressors comme un diable, leur dis : « Barrez-vous, tous… »
Mathilde s’apprête à partir. Je la saisis et l’emmène de force, ceinturé par Zyf dont je me dégage, dans la chambre.
Elle me dit :
« Il faut rentrer dans ton jeu… Et toi est-ce que tu rentres dans le jeu des autres ? »
Moi : « Je suis malheureux… »
Elle : « Je n’ai pas besoin de m’enfermer dans une chambre pour faire montrer (sic) que je suis malheureuse… »
Ils partent tous.
Quelques heures plus tard, coup de fil de Zyf. Je lui dis tout ce que j’ai sur le cœur : rivalité.
(Je comprendrai plus tard, hier, que Zyf est symboliquement mon frère chargé d’amour et de rivalités comme dans les rapports de fraternité.
Les contraires ne s’excluent pas dans l’inconscient (car lui soutient, à juste titre, que nous sommes, aussi, non-rivaux.
C’est la peur le paradoxe de mon amour pour lui.)
Hier : journée de tournage où je suis « absent » (l’opérateur, Michel B., me le faire remarquer. J’acquiesce.)
Hier soir : Mathilde m’appelle. Explication sur la soirée. Elle a pensé entrer dans la chambre, mais n’a pas voulu le faire, à cause des autres femmes qui sont venues (pour faire l’amour avec moi).
Elle me dit qu’elle ne « veut personne autour d’elle » et qu’elle veut vivre avec moi. Me dit : « Réfléchis… »
Je suis aujourd’hui avec cette question, cette décision à prendre.
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Un mot de G. me revient :
« Vous croyez que votre colère peut tuer… »
25/12/1983
VÉCU – MON FRÈRE NINI – MON PÈRE
Je prends le train pour rentrer de chez René.
Je me mets sur le côté gauche du wagon, croyant m’y mettre sans raison particulière.
Une fois le train partit, je me rappelle que Jean-Marc, au téléphone, quelques minutes avant, m’a dit : « Tu vas passer par Montgeron… »
je pense alors que je vais voir la tombe de Nini et Papa en passant le long du cimetière…
Voilà un bel exempte du fonctionnement de l’inconscient : j’ai pensé quelque chose (« en me mettant à gauche du train, je verrai la tombe… ») et je n’ai pas su que je le pensais…
26/12/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
J’ai pris ma décision. Je vais vivre avec elle.
Je le lui ai dit, hier…
Depuis, j’y ai repensé.
Ce n’est même pas que je craigne cette vie commune m’empêche de vivre d’autres aventures (adultères)…
C’est que je voudrais être fidèle…
Je voudrais lui donner, de moi-même, sans contrainte, cette fidélité que je lui réclame…
Puis je vois les choses autrement, d’une façon moins idéaliste.
Je mesure les avantages à vivre avec elle. Tout ce qu’elle m’apporte.
Je mesure aussi, de l’autre côté, mes désirs…
Et je me dis qu’il est inutile de lui faire mal. Si je la trompe (première fois que j’emploie ce mot, je dirais même cette pensée…) et qu’elle ne le sait pas, quelle importance si mon amour pour elle n’en est pas détruit ?
Quant au « désir d’unique » (#» de la nique »…), je me dis qu’elle m’a bien parlé d’entente sexuelle avec son « autre relation »… C’est donc que je n’ai pas été, ne suis pas, ne peux pas être unique pour elle… (Dans l’absolu…) Tout est relatif…
Seul compte l’amour, la relation…
ainsi même si Colette avait souhaité avoir des rapports sexuels avec moi, cela n’aurait nullement signifié une reprise de notre relation, de notre vie commune…
C’est contre cette idée de vivre avec une femme que je sens que je me suis défendu.
Je ne sais pas encore ce qu’elle signifie pour moi, dans quel système elle s’inscrit…
Mais je n’ai pas l’impression d’avoir tort en faisant de la « fuite en avant » avec Mathilde…
J’ai discuté hier avec elle…
Sa vision des choses : elle ne savait pas, ne l’ayant pas déjà vécu, ce que cela signifiait pour elle que la « multiplicité relationnelle »… Elle n’avait pas découvert sa jalousie.
Ainsi, elle a manqué de fermeté et est « passée à côté d’elle-même »…
Ainsi son exigence de fidélité va, pour elle, dans le sens d’une affirmation d’elle-même…
Moi : lui ai montré qu’elle a ainsi encouragé mon « infidélité ».
Une fois placée devant la rupture voulue par moi, lui ai montré qu’alors elle ne m’a jamais supplié… (on retrouve ce thème déjà si présent avec Colette) et que ses mouvements vers moi étaient « naturels » (car elle « est » Amour – cf. judaïsme) et non motivée par la peur. Or je cherche, une fois de plus, une relation de miroir, qu’elle me fasse miroir sur ce point.
De même l’ai encouragée, carrément, à ne plus refouler son agressivité contre toute rivale, pour me garder
(elle : culpabilité parce qu’elle n’arrive pas à être « méchante », id est agressive)
Je sens donc nettement que cette volonté chez moi d’un miroir-femme reflétant ma peur et mon agressivité réactionnelle sont à interroger fortement en analyse → cette peur = peur de la castration.
Peur – agressivité – supplication : voilà bien trois sentiment qui signé ma relation avec Colette.
Je sens bien que je n’ai pas raison de souhaiter cela chez qui que ce soit.
Peut-être ne dois-je pas me masquer ce fait que je projette ou cherche, plutôt, à projeter cela chez l’Autre parce que je le redoute en moi…
27/12/1983
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
(19h40 bistro rue Marbeuf en attendant Elizabeth)
Plein de choses à noter (mais n’en oublierais-je pas ?)
Et d’abord, lesquelles dire ? Qu’est-ce qui signifiant ou ne l’est pas ? Là est mon paradoxe : je sens qu’il y a du sens dans ma vie, mais je ne sais pas le voir tout seul.
Actuellement : sans analyste, je ne serais rien… !
D’abord : suite des événements des pages précédentes…
C’est samedi après-midi, avant d’aller réveillonner chez mon frère, que j’ai dit à Mathilde que je voulais vivre avec elle.
Samedi soir : réveillon. Je reste dormir chez René. Je ne pense « à rien »…
Dimanche matin : me réveille tôt (Maman, qui a dormi avec moi dans le salon, le remarque…)
Je me réveille dans le doute par rapport à cette décision. Cela n’apparaît pas forcément dans mes notes prises dans le train du retour, mais c’est bel et bien ça…
Ce doute s’accentue dans la journée de lundi.
(A noter : message de Sally, me souhaitant bon Noël, qui n’est certainement pas étranger à cette évolution des choses. Repensé à Sally, à la baise avec elle ! Je me suis dit qu’elle n’avait probablement pas « oublié » – cf. ma pensée juste après son départ : « Ce n’est peut-être pas fini avec elle… », une intuition « comme ça »…)
Cette journée de lundi, je la vis dans un malaise. Je décide, lorsque je verrai Mathilde le soir, de lui dire que je reviens sur ce que j’ai dit. Ce qui miel, c’est le désir sexuel. Le désir des autres femmes, de tant de femmes.
Note :
Mère = idéal
peur de vivre avec une femme – mère = peur que l’idéal soit déçu et d’être déçu…
Décision motivée par la peur : je projette sur Mathilde mes propres sentiments : désintérêt et passage à d’autres…
Pour être aimé, il faut le vouloir. Si on ne maintient pas la présence réciproque dans le champ de l’autre, il y a extinction de la relation.
29/12/1983
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
(22h)
Poussé par une impulsion, j’appelle Colette chez sa mère. Celle-ci me répond qu’elle n’est pas là…
Secousse en moi de cette souffrance qui m’a tout ravagé…
Elle est fidèle à un autre !
Mais quelque chose en moi me dit qu’un jour, elle reviendra vers moi.
Et pas seulement pour déjeuner… !
Mais le vrai problème n’est pas là.
Il est que nous avons été « ensemble » et que nous ne le sommes plus.
Si c’est ainsi, c’est qu’il y a, à cela, des raisons.
Des raison puissantes.
C’est cela qu’il ne faut pas perdre de vue. Alors, à quoi bon une nuit, ici ou là ?
Seul, le désir en moi me trouble et m’aveugle.
Moi, je la vois. Dans ma pensée, son image se présente à moi et m’attire.
C’est cette attirance que je voudrais réciproque.
Ce mouvement psychique dont je voudrais savoir s’il existe en elle.
Mais non !
Ou alors, s’il y a désir, je le vois étouffé par cette volonté de fidélité.
Cette « honnêteté » chez Colette.
Je ne peux littéralement pas la comprendre.
Est-ce que je suis « malhonnête » ?
Je songe à l’attitude patiente de L. à l’égard de Colette, par opposition à mes colères perpétuelles.
Je songe à ces rages qui me secouaient irrésistiblement, me vidant de mes forces. Et en face : ce calme chez elle ! Elle me provoquait. Ou alors : nos conflits…
Mais jamais chez elle la même demande qu’en moi.
Les rôles étant fixés au départ : n’ai-je pas fait, les « fautes » initiales… ?
Je sens que ce calme en l’homme qui est en face d’elle, est la condition impérative de leur relation.
Comment fait-il pour rester calme, en face d’elle ?
Pourtant n’est-elle pas partie de chez lui, en pleine nuit, après m’avoir téléphoné ? Ne l’a t’elle pas traité de « con » ? Il lui a dit : « Ce qui compte, c’est que tu sois là… » et « Je ne veux pas me fâcher avec toi… » Pourtant elle reconnaît qu’elle l’y pousse…
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
(0h15)
Obsession de la mort en moi.
Une émission de FR3 : Antigone au bord de la mer (de la mort).
Un jour, au soleil, sur une plage, se dire que l’être qu’on a aimé n’est pas là…
Ma culpabilité : penser que je tue celles que je quitte (et être en colère lorsque je m’aperçois que non, qu’elles ne meurent pas…)
Dit par moi à Mathilde (alors qu’elle me disait : « Il faut que tu te rendes compte qu’on t’aime… ») : « Et que je t’aime… »
30/12/1983
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Il y a tant de gens qui se quittent et n’ont plus aucune relation sexuelle par la suite…
Si Mathilde et moi nous quittions, je trouverais cela normal…
D’où vient qu’il n’en est pas ainsi avec Colette…? N’est-ce pas parce qu’elle m’a donné à penser, d’une manière ou d’une autre, que ce serait possible ?
Envie de dire à Colette :
« Toi qui as visiblement excité mon désir en te dérobant et qui ainsi m’a fait souffrir… n’as-tu pas envie de réparer le mal que tu m’as fait ? Ne trouves-tu pas normal qu’on veuille être désiré et qu’on vous le dise ?
Je ne crois pas que ta relation sexuelle actuelle soit si satisfaisante. Qu’elle te fasse oublier le partenaire que je n’ai pas été pour toi… Il y a toujours en toi ce même évitement du désir… Aujourd’hui comme hier… Même si l’homme a changé… Et aujourd’hui comme hier j’ai le désir d’une Colette désirante… »
30/12/1983
1984
02/01/1984
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
(Changement d’année ! Quel changement vrai ?)
Colette : l’ai appelée jeudi soir : pas là (Chez L….)
Ce vendredi : je sens qu’elle doit chercher à me joindre… En effet, m’appelle au montage puis à la maison. Veut me voir le soir « pour parler »… Je suis avec Mathilde (qui s’est absentée pour un rendez-vous.) mais doit passe la soirée avec elle. Colette n’insiste pas. Suis repris par « fièvre contestatrice » la rappelle. On se voit le soir (elle est en retard d’une heure cause boulot.) M’accompagne jusqu’au bus.
Me dit qu’elle a dit à Marc L. qu’elle « voulait faire le point… » Je lui lâche ce que je retiens depuis tant de mois : mon « interprétation » de son histoire avec Marc L…. On doit se voir demain.
Le ridicule de ces notes (concernant la dernière note du jour précédent (Colette désirante) m’apparaît clairement → les choses s’éclairent peu à peu
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
Inopinément, au cours repas dans un resto de Belleville, je re-dis mon désir de liberté sexuelle
Elle : « Il ne faut pas vivre avec l’espoir… » (je comprends : l’espoir de t’avoir près de moi, bonne mère fidèle, présente et sécurisante = vivre avec toi…)
FEMME – SALLY
M’a laissé un message à 0h01 minute le 1er janvier.
J’ai essayé de la joindre hier. Eu sa mère. Soir : Sally me rappelle (sa mère lui a dit mon appel).
Je lui dis :
– « J’ai envie de toi… »
– « Il faut oublier… »
– « J’ai pensé que si tu m’appelais, ce que tu avais des sentiments pour moi… »
– « On peut vouloir du bien à quelqu’un sans ça… »
– « Je voudrais te revoir… »
– « Je ne sais pas. On verra à mon retour… »
Cette nuit : réveillé tôt. Pensées rapides dans ma tête. Les choses s’éclairent peu à peu
03/01/1984
2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE
Je devais appeler Colette ce matin : je n’avais pas mis le réveil et me suis réveillé tôt quand même. Je crois que je suis en train de retrouver troubles du sommeil qui correspondent aux périodes troubles de ma vie, aux moments où « ça ne va pas » (mais dans le genre : crise…)
Une fois de plus Colette parle de se voir pour « parler » ? colère chez moi. Je lui dis que ne me sens ridicule à faire pression sur elle depuis des mois pour qu’elle conclue avec moi et que je ne vois pas ce que je peux lui apporter… Elle dit : « Bon, si tu le vois comme ça, tu as peut-être raison… » Elle n’insiste pas. Me dit : « Bon, au revoir. » Raccroche Je suis furieux. La rappelle, l’insulte. Lui demande pourquoi elle n’insiste pas, si elle tient tant à me voir… Elle répond : « Parce qu’une fois de plus, comme toujours depuis quatre ans, tu te mets en colère… »
Tout est dit là dedans.
Après ça, comment justifier cette colère ? Expliquer ce qu’elle contient d’appel, d’amour, de désir ?
Là est le point épineux ( !) à analyser ! de ma vie. Colette agressivité qui bloque l’Autre.
Cercle vicieux : pour ne pas être agressif, il faut que je sois en situation de satisfaction. Et comme je place la barre de ma satisfaction très haute… J’exige beaucoup de l’Autre.
(cf. Colette, ce matin, a propos de notre sexualité): « Je vois comment c’était au début » (id est : on faisait tout le temps l’amour, ça ne pouvait pas durer…) C’est cette satisfaction que j’aurais voulu prolonger. J’en ai voulu à Colette d’avoir vécu cela et de ne pas l’avoir mesuré, donc de ne pas l’avoir recherché.
Elle : « Tu étais trop pressant, peut-être… ? »
Moi : « Dis-moi si tu préfères L. ? »
Elle : « Vous êtes différents. Toi je t’aimais physiquement, lui c’est autre chose… »
Je comprends. Dilemme entre sexe et tendresse. Pour elle : Marc L. = image de compréhension (il ne se met pas en colère comme moi…) et elle : « Je gâche tout. Hier soir encore, Marc voulait me faire parler de tout ça et moi je n’y arrivais pas… Roberto, aide-moi. Je voudrais que tu me donnes le coup de pouce. Je sais que c’est fou, ce que je te demande là… Dis-moi de refaire ma vie… »
Elle a insisté pour qu’on se voie ce soir : on doit le faire.
05/01/1984
ÉCRITURE
Quand on a cru, il est difficile de décroître… (2014 : from Internet : pas fait) (inclus dans Manuscrit « L’homme que les plantes aimaient »)
06/01/1984
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
(Je note, concernant la note « écriture » d’hier : image de perte d’érection…) (liée à une désillusion).
Le dilemme actuel dans ma vie, c’est le choix entre deux manières d’écrire la même phrase :
– « Il y a des espoirs qu’il faut abandonner… »
Paragraphes ou
– « Il y a désespoir qu’il faut abandonner… »
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance de mercredi dernier :
(A propos des illusions) :
G. : « Vous confondez les fantaisies, l’imagination, la poésie, qui vous donnent une personnalité, avec le désir de créer un monde dont vous seriez le Dieu tout-puissant… » (c’était à partir d’une idée que j’avais toujours trouvé incompréhensible : « Mais si elle était exactement comme tu veux, elle ne t’intéresserait pas… » (je disais que je commençais accepter cette idée).
Réfléchi à cela : ce n’est pas que ce Dieu n’aurait pas créé des choses belles et bonnes (je pense à l’enthousiasme, version positive de la supplication, que j’aurai toujours voulu créer chez Colette), mais c’est que ce n’est pas possible de devenir ce Dieu, tout simplement…
(et que, même, si l’on essaye d’être Dieu pour quelqu’un, c’est-à-dire d’en faire sa créature, ce quelqu’un se révolte contre ce fait même, quelle que soit la Création à laquelle on veut l’intégrer…
(Chacun tient à sa planète…)
07/01/1984
Séance d’hier :
Dégagé l’idée que Papa a souffert (« Sa vie = cortège de souffrance »)
Je pense aujourd’hui : souffert à cause de Maman → crée en moi l’idée que les femmes sont dangereuses…
08/01/984
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
(Dimanche 1h)
Discussion avec Mathilde (à partir incident cet après-midi à propos du « scénario » qu’elle a écrit avec son ami Michel).
Suis trop fatigué pour tout écrire maintenant, mais je reprendrai les choses…
09/01/1984
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Sur séance de vendredi dernier :
G. (alors que je disais que j’accusais les femmes…) : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage… » ← à ce sujet, ce qui me revient – et que j’avais oublié – c’est : « Vous en voulez aux femmes de les désirer… »
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE
In « L’âne » N° 14 pour Mathilde :
Interview de Donald Meltzer :
« Si vous avez eu la chance qu’on vous ouvre les yeux aux beautés du monde, vous avez entre vos mains l’ancrage votre santé mentale. Lorsque le monde cesse de vous apparaître comme une belle chose, vous êtes en danger. Ce sens esthétique et sa relation avec l’amour de la vérité, voilà l’ancrage de notre santé. Perdez cela et vous êtes en danger. »
Mathilde, la santé…
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
10/01/1984
(Concerne note du 08/01/1984) : Après cette discussion, compris plusieurs choses :
La fusion, la vraie fusion, je l’ai déjà vécue avec Jocelyne. Là : pas de territoires séparés, mise en commun de tout : lieu – rythme – amis et même imaginaire (films ensemble, un projet dont je lui parlais toujours, les « réalisant » ainsi…)
Or, cette fusion, j’en garde le souvenir d’une fadeur, qui m’a fait finalement fuir. Une mort douce, mais sûre.
Compris que ma peur devant l’amour, c’était la peur de me mettre à vouloir cette fusion, à la demander à la femme – et qu’elle ne la veuille pas.
Et, de fait, compris que Mathilde ne la veut pas. Qu’elle a connu elle aussi cette mort douce et qu’elle n’en veut plus.
D’où les « territoires séparés »…
Compris aussi le besoin que la femme « me supplie »…
Ce goût de la supplication, c’est le goût de l’absolu, en nous, en moi.
Amoureux mythiques, de légende, personnages des chansons, des littératures, des films…
Vouloir que l’existence de l’Autre dépende de Soi. Être Dieu.
« Si je te perds, je serai détruit… » → « Je te supplie de me désirer… » (négatif de l’existence par l’Autre aimé).
Provoquer le conflit, c’est en arriver à ce point ultime où l’autre devra supplier, cette frontière du bonheur où il a déjà un pied de l’autre côté.
Volonté d’être l’araignée qui détruit la mouche.
Amour → Mort. L’Absolu est là.
Compris que Mathilde dise : « Je ne veux pas être une savate pour toi… » (car alors je lui marcherais dessus « On est le chien de quelqu’un… ») Compris que l’Être se défend de la destruction, lutte contre la souffrance et QUE ÇA NE PROUVE RIEN DE L’ACCEPTER, QUE C’EST INUTILE…
La tentation est grande de jouer avec le Désir. Mais c’est un jeu stérile.
Il ne profite à personne. Ni à l’Autre ni à moi, car moi, ce n’est pas ça supplication qui me prouvera qu’il m’aime, mais le fait que (Mathilde dixit : « Je le fasse exister » – antériorité).
Me suis interrogé très fortement aussi sur le problème de la fidélité.
Pourquoi ne pas être fidèle à Mathilde ?
Réponse (trop) simple : parce que désir ailleurs.
Et je cherche le pourquoi du désir…
Oui, il me paraît possible d’en prendre conscience.
Créé (inconsciemment) (bien sûr) le désir d’un désir extasié, fasciné, qui me met entre les mains de la femme désirée.
Besoin d’être dominé : envers – par un de ces retournements typiques de l’inconscient – du désir de toute-puissance : si ce n’est pas moi qui suis tout-puissant, je m’arrange pour que quelqu’un d’autre le soi…
D’où ce besoin, comme le dit G., de la dérobade (de la femme) qui fonde l’inquiétude par laquelle elle me domine, me satisfaisant ainsi dans ce désir de lui conférer une toute-puissance.
Revenant sur la supplication : je comprends mieux aujourd’hui le scénario patiemment tissé de la « baisse de désir » envers Mathilde → afin qu’elle me « trompe » (ce n’est pas venu sans que je la quitte, je l’ai quittée pour ça…), pour qu’enfin, une fois qu’elle m’a « trompé », j’en arrive à cette soirée-scandale où, même codée, je hurlais la supplication de la souffrance. Car là est la clé, une fois de plus dans un retournement : de la supplication recherchée chez la femme, je cherche aussi à passer à la supplication chez moi-même… (de même que pour la toute-puissance).
Quant à la colère (par exemple de cette soirée-là), elle est de la souffrance-supplication transmuée en colère parce que, pour moi, la colère est la version agréable de la supplication.
Ce qu’il va me falloir connecter encore à tout cela, c’est la culpabilité.
11/01/1984
PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
Peut-être un tel désir de toute-puissance en moi (référence œdipienne : l’enfant capricieux qui veut posséder la mère et qui s’en sont coupables) que j’éprouve le besoin de justifier cette culpabilité par une colère.
De là viendrait sans doute cette idée typiquement déréelle que la Femme est systématiquement un être qui a du désir, mais le refoule (cf. Colette – Sally – etc.)
Ce qui constitue, de toute évidence, une projection sur elle de mon mode de fonctionnement.
16/01/1984
3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION
En effet les jours qui viennent de s’écouler ont apporté la confirmation de ce jeu de projection :
Hier dimanche, Mathilde a apporté ses affaires pour s’installer à la maison pendant absence de ses gosses. On parle des soirées où je sortirai. Je lui dis qu’alors, il faudra qu’elle aille dormir à Montreuil. Elle me demande si c’est pour qu’une autre prenne sa place ce soir-là. Je dis oui ! Je dis que, pour être « honnête », je dois rompre. Elle accepte de rompre, mais veut rester 15 jours dans la chambre d’enfant… ! → Colère chez elle. Puis elle se tait. C’est moi qui me mets en colère (coup de fil avec quelqu’un où je l’ai entendue rire !) → Explication où je lui dis que j’assume le fait de créer une situation (rupture en vue d’un « adultère » de sa part), mais je dis que ce qu’elle a toujours répondu à cela, c’est : « Je peux me passer de toi et accepter le désir d’un autre… » alors que si je montais ce scénario, c’était pour m’entendre répondre : « C’est toi que j’aime. Je ne peux aimer personne d’autre que toi… »
Je lui dis que je « délègue » à la Femme le soin de m’apporter la confiance en moi que je n’ai pas moi-même.
Mais je m’interroge alors : « D’où vient ce manque de confiance ? »
→ À relier à cela : [Plus tard au lit : « Interrogation « linguistique » sur l’origine des langues. À partir du mot : « Dubitus-doute, je me pose la question : « Qui a prononcé le premier le mot « Dubitus » ? Je me rends compte alors que je m’interroge sur les origines du doute en moi.]
Mathilde dénonce le caractère périmé du schéma dans lequel je tourne en rond, tout seul. Elle montre qu’elle m’a répondu ce que j’attendais (elle met en valeur toutes ses demandes envers moi).
Cela dit, il est vrai aussi que j’ai clairement montré que je ne voulais pas rompre vraiment.
Ainsi, on se « rattrape » réciproquement.
Je lui pose la question qui restait en moi : « Comment fais-tu pour ne pas te mettre en colère alors que je t’ai dit que j’avais des désirs ailleurs… ? » Elle me dit que je lui je lui « inocule du Roberto à petites doses… ! » Je lui montre que probablement elle se rend compte qu’également, je « m’inocule de la Mathilde à petite dose… ! »
J’ai repensé par la suite à cette absence de colère… Je pense que plus ou moins clairement, Mathilde réalise la part de construction névrotique que comporte cette « proclamation d’infidélité », trop tonitruante « pour être honnête »… Ainsi elle ne doit pas avoir oublié cette citation que je lui ai lue (note du 09/01) à la suite de laquelle je lui ai dit (j’écris) : « Mathilde, la santé ». Je pense qu’elle perçoit très bien qu’elle représente pour moi la santé, par opposition à la névrose (jeu névrotique = la quitter. Id est : elle = la santé. Pas elle = la névrose).
Je pense aussi que Mathilde a compris que la « mise en colère » (de moi et de l’autre) fait partie de ma mise en scène. Elle me « désamorce » en refusant de jouer ce jeu. Cela est possibilisé par sa compréhension du sens de mes colères (colère « d’amour »).
FEMME – SALLY
Sombre histoire pour Sally. Un type voulait la prostituer → il l’a battue. Coup de fil en pleine nuit → hôpital. Rentré à 7h du matin. Mis Marc P. (policier) sur le coup car elle craint des représailles (elle a refusé de se prostituer).
ÉCRITURE – PROJET « L’IMAGE DE PIERRE »
Pensé ce matin à ne pas faire raconter la fin par Marceau, mais, au contraire, à montrer tout le « scénario » Leïla-Rachid, sans intervention des services secrets français (le spectateur comprendra très bien, fera très bien la relation) (on fait l’impasse sur les 48 h (?) de manip).
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
Séance d’aujourd’hui :
G. : « Votre malédiction, c’est votre pensée… »
(cf. interprétation d’il y a quelques jours : « L’importance de la théorie pour vous… »
19/01/1984
MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)
(Suite à la note précédente) : Non. Pas forcément.
Pensée = Obsessionnalité « artificielle » pour « foutre la merde ».
(Exemple : hier soir : pensée obsessionnelle que je suis triste = tristesse → indisponibilité pour Mathilde (elle l’a vu comme ça) Cf. mardi soir : scène dans cuisine. Elle veut m’embrasser. Moi : « Tu m’étouffes » (→ elle décontenancée : je vais mal, elle veut m’aider. Je la repousse !) Ainsi je répète la structure de la rupture provoquée ! (Pourquoi)
Hier, en séance : G. : « Vous jouez des situations de rupture et on ne sait pas bien si c’est pour prouver que la rupture est inéluctable ou bien qu’elle ne peut pas avoir lieu… »
Moi, dit hier soir à Mathilde : pour être violé (parce qu’un moment, pendant l’amour que nous avons fini par faire elle m’a dit : « Parfois je voudrais que tu me violes… » j’aurais pu répondre : « Moi aussi »
(cf. G. : « Ce que vous recherchez vainement chez la femme, c’est son pénis… ! »
Sentiment d’une injustice genre : « Toujours moi qui dois désirer et prendre… ! »
(Hier Mathilde : « Quand tu me veux, viens et prends moi… ») cf. G. : « Vous réprimez votre désir… »
Hier soir, pensé : « 3 solutions : dormir – parler ou faire l’amour… Mathilde : « C’est celle-là que j’aurais préféré que tu choisisses… »
Or, paralysie sexuelle (idée : si je fais un geste, si j’ai un élan sexuel : peur de moi-même (= irai-je jusqu’au bout ? Ne vais-je pas me mettre en colère ? Et m’arrêter ? Ou ne pas avoir autant de plaisir que lorsque je suis (« directement ») excité… ?
Cf. G. : projection sur les femmes de mon malaise (en ce cas, rupture = ne pas avoir de plaisir. Encore une situation provoquée)
Hier soir, choisi d’aller dans chambre d’enfant. Mathilde m’a rejoint tout de suite : « Bon, on va faire l’amour… » On l’a fait. Après, elle : « Je sais comment ça se serait fini si je n’étais pas venue. En plein milieu de la nuit, tu te serais levé furax en me reprochant de te laisser te punir… » (dimension d’autopunition qui se connecte à une « dérisoire » stratégie compulsionnelle de provocation du « viol ».
Désir en moi du « viol » = part féminine qui ne peut s’exprimer et trouve cela « injuste » + provocation (via l’agressivité qui crée des situations « limites »)
(cf. sentiment d’injustice parce que les femmes sont désirées par les hommes et n’ont « qu’à choisir »…)
A analyser : sentiment d’infériorité en moi.
Peut-être : non la cause du repli mais un moyen de repli, quelque chose de mis en place pour aboutir à ce repli, phase 1 de la stratégie de la rupture-fausse monnaie.
Il me reste à comprendre comment on peut chercher à créer l’angoisse en soi (cf. hier soir où je n’étais pas excité sexuellement et où j’ai fini par reprocher à Mathilde de ne pas « me provoquer » – id est : me solliciter, id est prendre le désir en charge → suite à mon regret : plus d’» érotisme » entre nous… (ce quoi elle avait déjà répondu : « Il faudrait que tu sois un peu là… »)