Carnet 14

Carnet 14 – Du 18 mars 1968 au 7 février 1973

 

18/03/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE 

 

Dans un film, les lacets des personnages ne sont jamais défaits…

 

19/03/968

 

VÉCU – AMIS – GÉRARD

 

Gérard   (Paris) LAM 08 24

 

21/03/1968

 

COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

 

Je viens d’avoir une idée pour la mort de la vieille : Il y aurait une ellipse, sautant la mort. On la retrouverait morte et un personnage (un médecin, par exemple) constaterait qu’elle est morte à la suite de blessures causées par un ou plusieurs animaux. Ça pourrait se passer dans le grenier, par exemple, à un moment où elle vient faire le ménage, le vieux étant parti.

 


Diversifier les animaux : certains doux, d’autres agressifs et menaçants (les premiers pour les fleurs, les autres pour la haine ou la mort…) ?

 

30/03/1968

 

ÉCRITURE

 

Le fréquentatif passé est souvent mélancolique…

 

02/04/1968

 

VÉCU – PLAISANTERIE

 

Je t’assure que ce stylo vaut 15 Fr.

 

Tu as bien de la chance d’avoir si bon stylo

Veux-tu l’échanger (*) avec moi STP

tu écris petit et moi gros

alors ! ? ?

 

(*: contre le mien… !)

 

Tu ne sais même pas écrire avec ce stylo. Je le veux, je le reveux et encore et encore. Il correspond beaucoup mieux à mon écriture qu’à la tienne vilaine.

 


Je suis con

je retire mon 

bavardage précédent

Je t’aime

te comprends

et t’adore

Vive Parker !

 


Vive mon Parker

Vive mon Parker

Vive mon Parker !

 

R. Cappadoro

 

03/04/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Film ( de Science Fiction ? ) sur l’invasion des campagnes par les villes

 métropoles géantes

 

Un type qui s’accroche et vit seul dans une ferme qui se trouve, comme dans une cour, complètement encerclée par des HLM

 

 

( Je n’arrive pas à savoir si je tire cette idée d’un rêve que j’ai fait ou de quelque chose que j’ai lu ou entendu… )

 

06/04/1968

 

VÉCU


(Lorient)

Ce n’est pas ici que je trouverai l’humain…

Mais hors l’humain, qu’y a-t-il ?

 

09/04/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Une ville ( comme Lorient ). Tout à coup, une voix, venue du ciel, annonce à tout le monde que désormais la subsistance de chacun sera assurée et qu’il ne sera plus nécessaire de travailler pour vivre

→ exploiter ce point de départ

 – D’abord montrer les gens qui écoutent la nouvelle.

 – Premières réactions : que vont faire les gens dans les secondes qui suivent ?

Certains, qui partaient en vélo ou en voiture à leur travail et s’étaient arrêtés : ils repartent…

D’autres restent sur place , D’autres en suivent d’autres qui habitent à côté : ceux-là trouvent chez eux de quoi manger alors qu’il n’y avait rien.

Le temps passe : la nouvelle se révèle vraie.

Le temps s’ouvre, disponible.

Certains se lancent dans leurs loisirs préférés… Et s’en lassent…

D’autres s’acharnent à vouloir travailler ( sans pouvoir : comment faire marcher une usine seul ou à 2 ou 3 ? )

Les patrons, avec leurs capitaux, se la coulent douce : plus besoin de réinvestir…

Les boutiques s’ouvrent aux gens ? Avec parcimonie, les commerçants continuent à vendre pour gagner de l’argent. Le système du commerce, bien que déséquilibré, survit.

Certains acceptent d’acheter. D’autres refusent : les petits ?

D’autres, d’abord heureux, réclament, en plus du nécessaire, le luxe et estiment cette faveur du sort insuffisante…

 

14/04/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – PROJET « ALICE »

 

« Alice ». Idée 

 

1/ Alice vole à travers chambre sur tapis volant = feuille de cahier

2/ Alice descend d’un arbre sur une feuille qui tombe, à l’automne

3/ Orgue nain fait avec des roseaux

 

15/04/1968

 

ÉCRITURE

 

La réflexion s’avançait, accompagnée de quelques exemples…

 

ÉCRITURE

 

Il faut toujours créer comme si c’était la fin…

 

LITTÉRATURE – CITATION – CAMUS

 

« On ne sert rien de l’homme si on ne le sert pas tout entier. » (Albert Camus « Prométhée aux enfers »  « L’été »).

 

16/04/1968

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Je me rencontre moi-même, enfant. Quel sera notre dialogue ? Moi désireux de re-connaître. Lui impatient de connaître…

 

17/04/1968

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – PROJET « BRITISH GRAVES »

 

Une famille anglaise vient dans un petit village français se recueillir sur la tombe d’un des leurs, mort pendant la guerre et enterré là ( British Graves ).

( Juste quelques tombes anglaises parmi les morts français )

 

19/04/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un vieil homme meurt chez ses enfants. 

Sa famille veut le faire enterrer dans le village où il vivait avec sa femme. 

Mais pour le faire transporter, cela coûte cher et il faut de longs délais. Alors ils le mettent dans une voiture, assis comme s’il était vivant et l’emportent eux-mêmes. Mais, sur le chemin, dans un village, il y a une fête… La voiture doit avancer au pas. Et des flics règlent la circulation…  

 

06/05/1968

 

MUSIQUE – SCHOENBERG

 

Quintette pour instruments à vent Opus 26 par le Quintette à vent de Paris

 

15/05/1968

 

PHOTOGRAPHIE – PUBLICITÉ

 

Idée publicitaire Publicité de chemise ( « Lui ») = fille allongée sur le sable, nue sous chemise. Chemise lui couvrant d’abord les cuisses jusqu’aux genoux ou presque…Puis, chaque jour : un peu plus court, lui découvrant les cuisses un peu plus…(publicité moderne) (étalée dans le temps) 

 Modification : affiche conçue comme ça : une fille allongée sur le sable, en robe. La robe lui arrive, normalement, au…(écriture interrompue)

 

Commentaire du 03 avril 2016 

 

Encore une prémonition : cela allait arriver réellement, réalisé par « L’annonceur qui tient ses promesses » : « Demain j’enlève le bas…  », en 1981…

 

   Commentaire écrit à 69 ans 

 

14/05/1968 (la date est exacte mais la note est écrite sur le carnet après la précédente datant du 15/05/1968 : comment l’expliquer ? Je crois que je ne respectais pas toujours l’ordre des pages et écrivais parfois une note plusieurs pages plus loin (et c’était peut-être dû au chaos de Mai 68 ?  )

 

VÉCU – MAI 68

 

Rien a noter ces jours derniers car trop à noter…

 

29/05/1968

 

COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE » – mai 68

 

Il faudrait qu’« Une seconde jeunesse » soit ce qu’il y a dans « Delphine » et ce qui manque à « L’aveugle »

 

Tribune libre (pendant Mai 68 sur l’avenir de l’IDHEC que nous voulions transformer)

R. :

Rester ici  Tous à Vaugirard

Ch. :

T.  existence ou non-existence de l’IDHEC

I. :

Fusion des deux écoles prévues à la commission enseignement Vaugirard

Beaucoup : utopie ?

Pour les sorties matériel : on prend le risque

Si fusion Si nouvelle école si sorties matériel  illégalité. Est-ce que Syndicat techniciens peut s’engager à faire des pressions sur gouvernement ?

 

Conseil administration IDHEC

Raoul Ploquin Vice président

Pierre Gérin Secrétaire général

Pierre Chilotti Éducation nationale

Jean Debrie Coopération

Léonard Lipatz (remplaçant Monsieur Gaultier de La Ferrière) Affaires étrangères

Paul Leglise Affaire culturelles CNC

Jean Lods

Excusés :

Marcel Lherbier Président

Henri Alekan

Émile Biasini ORTF

Édouard Logereau

Jean Leblois Représentant le contrôle d’État

Rémy Tessonneau Directeur général

 

Proposition J.

On peut demander à l’association IDHEC de donner ses biens et meubles à l’Éducation nationale sous condition que l’école s’autogère  gestion par bureau d’élèves au lieu d’un administrateur

Demander la création d’un comité d’élèves, de professeurs et de professionnels  tous droits de gestion et confierait à un administrateur l’application de ses décisions

Proposition E.

Dissoudre association pour créer quelque chose de nouveau

États généraux à métro Sully-Morland (Arsenal)

 

02/06/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Objet dans la main d’une statue qui en jaillit comme si ( l’a-t-elle fait ? ) elle l’avait lancé…

 

05/06/1968

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Type qui conduit une voiture en parlant à une femme, assise sur la banquette arrière. C’est sa femme. Elle est morte. Il l’a tuée. Il transporte le corps en voiture pour l’enterrer en campagne. Il lui parle, comme si elle était vivante, avec tendresse, avec attention. Il s’abandonne, peut-être infiniment plus qu’il ne l’a jamais fait lorsqu’elle était vivante. Il parle de tout : aussi bien de ce qu’il voit sur le bord de la route que de certains épisodes particuliers de leur vie commune, souvenirs heureux ou malheureux. Il est devenu fou…

 

Été 68

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Générique (lettres blanches sur fond noir apparaissant et disparaissant par fondu enchaîné ou au noir)  noir

Titre :

– Flash : sur porte cabine lettres blanches : « Cabine 7 »

– Re-noir – Monologue (murmuré) « Je suis dans le noir. Je me déshabille. Personne ne peut me voir. Je suis protégée des regards. Je suis dans le noir. Je suis bien cachée… »

– Coups de marteau

(à soi-même) : « Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui fait ça ? »

– Flash. GP. Le loquet (vu de l’extérieur) qu’elle n’arrive pas ouvrir.

– Coups de marteau + poings tambourinant (marteau s’arrête. Coups de poing aussitôt après

– Noir

(bas) : « Qu’est-ce que c’est ? (haut) : Qui êtes-vous ? Laissez-moi sortir… »

Bruit de scie électrique (un moment) puis coups de marteau dans le bois. Losange de bois qui saute et tombe (marteau qui reste dans le champ, puis se retire très vite)

– Femme nue main sur les seins. Intriguée, elle s’approche de l’ouverture

– L’ouverture béante. Rien dans le champ.

– Trou vu de l’extérieur. La femme s’approche, regarde à l’extérieur, passe le bras (mouvement vitesse naturelle) essayant d’atteindre le loquet ou quelque chose lui permettant de sortir.

 

01/09/1968

 

1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Écrit par Jocelyne dans mon carnet :

 

Un type roule en voiture. Il prend un virage qui n’en finit pas de tourner

 

14/09/1968  

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Pour Alice :

Mouchoir-hamac

Jeu de marelle sur les carreaux de la nappe.

Installation de la pièce de tissu

 bascule à 4 pattes sur le pédalier de la machine à coudre, La fée du logis.

Plots dans la prise électrique  scie électrique en marche. Gnome menuisier ( pour une Alice garçon)

 

18/09/1968 

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Petit matin gris (  Josselin auto-stop )

Un type  maisons du village drapées de noir de deuil 

 intérieur : gens couchés sur catafalques. Chandeliers. Fleurs. Dans toutes les maisons.

– Ils sont morts ?

– Non, ils dorment. Mais le sommeil est la mort pour celui qui veille…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

2 télévisions dans un couple pour que chacun, à deux étages différents, regarde l’émission qui lui plaît   chacun de son côté regarde la même !

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Lier 2 idées pour en faire une :

1/ celle des enfants qui transportent le corps de leur père mort pour que ça coûte moins cher  en faire un mari qui transporte sa femme

2/ Le type qui parle à sa femme morte, dans sa voiture, près de lui

Synthèse :

Un type. Sa femme meurt. Moins cher  il la transporte dans sa voiture. Traverse une fête. Obligé de lui parler comme si vivante. Après, quand sortis village  il continue à lui parler.

 

ÉCRITURE

 

Il n’y a plus de sexe sur un squelette…

 

court métrage « Cabine 7 »

 

 « Tu es là ? Tu m’entends ? Je sais que tu m’entends. Tu es là qui tends l’oreille… »

 

court métrage « Cabine 7 »

 

 « J’étais dans le noir. J’étais bien cachée ». 

 


 « On vit dans le noir. On est bien caché. Seul à se connaître et on s’en satisfait. »

« On vit dans le noir. On vit bien cachés. Mais, un jour, la lumière se fait et l’on est pris à son propre piège. »

– Marteau

– Scie

– Coups de marteau. Losange tombant

Précipité

« On rétablit des barrières contre l’intrusion du regard ».

 

25/10/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

1ère page de revue avec photo de couverture : un personnage en Gros Plan à l’endroit, lettres à l’envers

 

 

On le renverse

Personnage à l’envers, lettres à l’endroit ( Photo telle qu’elle doit être vue : personnage photographié renversé. Sur un lit, par exemple )

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un type jeune se fait aborder dans le métro par un plus vieux ( 40 ans ) qui lui demande un ticket. Il lui répond :

– Mon vieux, vous tombez mal, je suis dans la dèche moi-même. Je suis étudiant, j’ai juste ce qu’il me faut !

+ tard dans la vie le jeune type est devenu vieux ( 40 ), il est dans la dèche. Il doit prendre le métro ( important ) Il demande un ticket aux gens. Parmi eux un jeune type, qui lui dit qu’il est dans la dèche, étudiant, qu’il a juste ce qui lui faut. 

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un coup de vent ( ou une autre raison ?  toutes les lettres des titres des livres de la bibliothèque tombent…

Elle les ramasse, les met sur son lit en tas. A l’aide du répertoire de la bibliothèque ? Ou grâce à sa mémoire, elle essaie de recomposer tous les titres.

Lui en a marre, il amène l’aspirateur et aspire le tas de lettres. Elle se précipite en lui reprochant d’avoir fait ça et vidant le sac de l’aspirateur rempli de lettres.

Puis ils se disputent sur les titres des bouquins qu’ils avaient dans leur bibliothèque.

Elle dit qu’ils avaient « Le Capital » et se prépare à en recomposer le titre. Il dit non. Elle dit oui et prend dans la bibliothèque le livre dont elle reconnaît l’apparence, pour le lui prouver. Mais quand elle ouvre le livre, toutes les lettres glissent d’entre les pages et tombent. Et ainsi de suite pour tous les livres. Ils se retrouvent avec un monceau de lettres et des livres aux pages blanches !

Jocelyne 

Elle pique une crise de nerfs. Il lui dit que ce n’est pas une solution. Ils recomposent chacun de leur côté les pages des livres. Ils intercalent les feuilles. Ils continuent à vivre puis s’aperçoivent qu’ils sont sous l’emprise de ce qu’ils ont écrit.

Fatalité. Vie incroyable, fantastique   fous ou meurent

  toutes les lettres tombent  petit tas.  

 

26/10/1968

 

ÉCRITURE

 

Tu es la cause de tous mes maux (mots) d’amour… (2015 : from Internet : pas fait)

 

18/11/1968

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

2 filles. Une blonde : elle se peigne  de l’or sur le peigne. Une brune : elle se peigne  charbon sur le peigne. 

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Mettre le haut-parleur d’un électrophone à l’endroit pour que la musique ne défile pas à l’envers… ( Ou l’inverse )

 

ÉCRITURE

 

Pourquoi la femme est-elle appelée Ève ?

La femme est un rêve qui n’en a pas l’R… (2014 : from Internet : pas fait)

 

Commentaire du 17 mars 2018 :

 

Modification de la note du 18/11/1968 (!) :

 

   Pourquoi la femme est-elle appelée Ève ?

   Parce que la femme est un rêve (Rêve ?) qui manque d’R (d’air ?)…

 

   Commentaire écrit à 72 ans

 

19/11/1968

 

1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Écrit par Jocelyne dans mon carnet :

 

Toi qui dors paisiblement dans notre lit, toi qui respires tout doucement, mon mari, je t’aime, nous vivons ensemble et je te vis.

Jo

 

22 ans

 

1969

 

02/02/1969

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – POLITIQUE

 

– Hier : discussion avec Jo au sujet du prochain Mai…

– Passé aujourd’hui à la maison. Enfermé. Couché. Télé. Émission qu’on, mais aussi : intéressante : Lartéguy – « Donovan’s reef » (de Ford et surtout « Vocations » (de la Recherche) : « Je me voyais me voyant me voir… »

 

ÉCRITURE

 

M A I

Mouvement d’Amour et d’Intelligence… (2014 : from Internet : pas fait)

 

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

 

Les animaux = l’inconscient du vieux. Avec bons instincts (les animaux « doux ») est mauvais (les « méchants »).

Pas gêné par manifestation unique (le meurtre) de l’existence des animaux. Chose inexpliquée n’en a que plus de poids.

 Élément du scénario qui manquait dans les versions précédentes. Je l’ai placé. Il se justifie lui-même. C’est un donné. (Il se justifie largement en fin de compte sur le plan de la signification – même si le spectateur doit en attendre une suite et une explication ultérieure).

 


Personnages endurcis par la misère…

 


Pas de peur = la haine…

 

04/02/1969

 

Cinéma – réflexion – court métrage « une seconde jeunesse »

 

Juste, tout ça ; mais pas d’importance. Importance capitale mais devrait être tellement assimilé qu’évident.

Ce qui compte : la forme, le style.

En voyant hier soir un petit bout de « L’araignée d’eau » ( Béalu par Jean-Daniel Verhaeghe (?) à la TV. Crois avoir compris une possibilité.

Plusieurs trucs : ciné Fantastique s’accommode (se nourrit) de l’incompréhension du spectateur.

Fille en robe blanche  nuit – chat – araignée – chat sautant  chat empaillé – papillon sous vitrine.

Le sens ? Existe mais non donné éléphantesquement…  scénario donné, donc. Oui. Mais le faire éclater (*).

Garder structure, très lâche, très vague (structure = sens) + détails du contenu (enrichissement constant).

 

(*: Éclatement = fantastique.

 

Discontinu = Delphine  problème de durée

Pèse sur moi la culpabilité du metteur en scène organisant, sachant # « l’objectivité » ( Renoir – Agel et compagnie. Une contrainte)

Choisir

Le Fantastique a ses lois. Ne pas tenter de les esquiver en désirant rester quand même dans le Fantastique.

Tout filmer sur le même plan (un détail (bout de charpente) sur le même plan que personnages

 uniformité. Lenteur de la durée.

Abolition de « l’histoire » au profit de la contemplation.

Savoir regarder. Poser le même regard (regard « fixe »… ?)

Problème d’espace. (Très importante constatation aussi).  Visions et réflexions sur « Delphine » + le même petit bout hier soir.

Détail + détails  des orientations. Relations spatiales non définies  Fantastique. Relations à découvrir  non. Relation non importante

Ce qui compte :

même dans le début (« vie quotidienne »)

donner un ton fantastique

Le quotidien (pénibles) viendra des détails qui peuvent et doivent être même fantastiques

(exemple : lance-pierre que la vieille a dans une poche de tablier. Avec lequel elle tire sur animaux.  Détail inhabituel pour une vieille femme = aussi vie « quotidienne » – quotidiennement elle pourchasse les bêtes.

Cf. vieille tante et tous ses objets dans « Corps étrangers » de Cayrol. Objets banals et pourtant insolites.

Un point de scénario : je pense qu’il faudrait que la vieille manifeste son hostilité aux animaux empaillés directement.

Exemple possible : elle tire au lance-pierre sur animaux empaillés (aussi bien que vivants).

À mettre en premier : au deuxième animal vivant le sens ça se saisit alors.

Je pense – pour justifier l’attaque de la vieille par animaux empaillés – un « trop-plein » – « que ça déborde » : elle peut, au lance-pierre, avoir tué un animal (chat) qu’elle prend par la peau du cou et jette à la rue. Le vieux le trouve, l’emporte au grenier  colère des autres animaux.

 


En ce qui concerne l’espace.

Je me suis foutu dedans à partir de mon procédé de départ (plan fixe. Reconstitution maison).  Fausse analyse de mes impressions dans la maison.

Au contraire de ce que j’ai cru : ce qui est intéressant ne pas savoir où l’on se trouve  voir plus haut. Discontinuité

Chat tué et pendu par la queue  le vieux le trouve ?

 

06/02/1969

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

(13h50 – Café Levallois ( Jeumont Schneider)

 

Pénétré de plus en plus de l’absurdité de la vie.

Mais l’absurdité conduit au bonheur. Rien n’a d’importance. Ne se presser pour rien.

« Faire quelque chose dans sa vie » ? Pourquoi ? Pourquoi « faire » ?

Exister. Cela seul compte. Le plus intensément possible. C’est ça le bonheur. Des choses à faire d’autant plus jouissive qu’elles n’ont pas d’importance.

 

28/12/1969

 

23 ans

 

VÉCU – CRÉATION

 

Un si longtemps d’interruption 

Février-décembre.

Pas si long, après tout.

Mais en réalité, cela fait un an que je n’ai rien noté sur ce vieux carnet, si l’on prend cela dans le sens de notes quotidiennes, disons fréquentes, assidues.

Il s’en est passé, des choses. Et il ne s’est rien passé.

Je pensais à ça l’autre jour : il ne se passe jamais rien, en fait. Le temps passera. Je serai libéré de l’armée et les vrais problèmes ne seront pas résolus. Je veux dire qu’il ne faut pas compter sur le temps pour régler les choses. Il faut intervenir, choisir, agir.

Je pense cela et parfois je pense le contraire : mieux vaut se laisser aller, saisir l’occasion, mais l’occasion seulement.

Ne pas forcer la vie.

Je ne sais ce qui est vrai. Je balance perpétuellement d’un de ces deux extrêmes à l’autre.

Le point sur mon activité créatrice depuis février :

1/ Chez Daubigny : il fut question de remettre sur pied « Une seconde jeunesse ». Échec.

2/ Reprise en main ( roman) de « Elly autour de la pierre ».

Actuellement encore en germe. Aboutira-t-il jamais, ce roman ?

3/ Écrit une chanson, pour Jocelyne. J’en suis assez content.

4/ Mai. Juin. Un film super 8 de 2 minutes 30 : « Lorient 69 ». J’aime assez. Non terminé (sonorisation) techniquement, mais terminé sur le plan de la conception (rare !)

5/ Repensé (simplement) au « Jeu ». Revoir.

6/ « Une seconde jeunesse »  je réalise moi-même la bande dessinée. Actuellement en train. Là aussi, aboutirai-je ?

7/ Il y a quelques jours, retour timide à la poésie (octosyllabes) le jour de Noël. Mais mauvais.

 

Bilan : maigre. Très maigre. Et je voudrais faire un métier de la création ?

Je pense à Bernard L. ou même à Zyf et ses poèmes.

 

IDÉE – DESSIN

 

Quelques (?) idées :

 

Bande dessinée. Bandes blanches entre images : labyrinthe. Images : gouffres. Un type perdu dedans.

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Type prisonnier, mains liées derrière le dos, attaché à un poteau. Une fille vient l’embrasser ( surveillée ? ) Pendant le baiser, comme il n’a pas les mains libres, elle se caresse elle-même.

 

VÉCU – CINÉMA – LITTÉRATURE

 

Aujourd’hui suis seul (Jocelyne à Lorient pour vacances Noël) : propice aux bilans.

 

Chocs cinématographiques depuis février (si je me souviens bien)

« Miracle en Alabama »

« Chevaux de feu »

« Satyricon »

« Huit et demi » (deuxième vision)

 

Chocs littéraires

Re-lecture (depuis l’enfance) du « Livre des quatre saisons ». Un bonheur !

 

Faits marquants de ma vie :

– Le Placeau

– Vacances d’été (île de Ré – J.)

– Entrée à l’armée

– Toussaint à Lorient : brève entrevue avec Marcel

– Zyf

– Une semaine sans voir Jocelyne. Engueulade.

 

Faits marquants (qui m’ont marqué, moi) dans le monde :

La chute de De Gaulle

L’Italie

La guerre israélo-arabe – je ne prends pas partie

Le Biafra ( conversation avec S.)

Un fait divers : cambriolage par hypnotisation !

Accessoirement : la Lune

+ le reste, auquel on finit par être habitué.

 

CINÉMA – RÉFLEXION

 

Un point de vue sur le cinéma qui se fait de plus en plus jour en moi (en réalité, un renversement complet de mes idées) = il me semble de plus en plus qu’il ne faut pas chercher à plier la réalité à un schéma préconçu (en matière de cinéma), mais à se laisser inspirer par le réel. (Et, dans les arts de manipulation, arts plastiques, dessins y compris, même chose)

Peut-être la découverte de Lorient 69 que j’aurais mis au rebut, comme les autres, si c’était un film à scénario (au moment du montage, moment de l’échec pour « L’aveugle » et « Cabine 7 »).

 

VÉCU – VACANCES – NEIGE

 

– Chamrousse

– Mont deLans – les Deux-Alpes

– Les Pananches

– Le Bez

– Albez-le-Vieux

 

30/06/1970

 

?

 

Posé date mais rien noté

 

24 ans

 

25 ans

 

1972

 

26 ans

 

13/12/1972 

 

VÉCU – AGNÈS

 

Deux ans et demi d’arrêt ! Pourquoi ce soir plutôt qu’un autre pour reprendre ce carnet ? Pourquoi aussi bien me suis-je arrêté ?

 

70 : L’été. « La folie ». Sortie de l’armée. Entrée à la télé. Début analyse.

 

71 : « La femme dans la bande dessinée ». Fin analyse. Dépôt CNC « Une seconde jeunesse » : échec.

 

72 : mort de Nini. Naissance d’Agnès. Dépôt d’« Appartement témoin ».

 

Pourquoi t’écris sur ce carnet ? Tu causes à qui ? À personne. Alors c’est pour le plaisir ? Quel plaisir ? Ça m’emmerde. Ça me fatigue la main. Ce qui était intéressant, c’était de noter les « idées » qui me venaient.

Est-ce qu’il n’y a plus d’idées qui me viennent ? Sans doute que je suis moins à la recherche de « trouvaille ».

Ce qui est fascinant, c’est de voir ce blanc se remplir, se noircir.

Résumer une année en 3 mots !

Des « idées »… Oui ! J’en cherche toujours…

Le fantastique ne m’intéresse plus, plus autant…

Écrire entre les lignes…

Si peu créateur !

 

15/12/1972

 

CINÉMA

 

Lieux pour filmer :

– Un ascenseur dans une cage de verre (ascenseur et contrepoids en ombre chinoise) : rue de Mouzaïa (près du carrefour métro Pré-Saint-Gervais)

– Un vieil immeuble et derrière : tour ultramoderne en face mairie près du canal de la Villette

 

23/12/1972

 

VÉCU – RÉFLEXION

 

Hier : arrivée à Lorient.

Aujourd’hui : rencontré Gildas C. puis plus loin Guillaume. Descendu avec Guillaume jusqu’à la rotonde. Je lui ai dit, à Guillaume : « Je sais en venant ici que je vais rencontrer des gens que je connais et que je n’ai pas vus depuis pas mal de temps. J’en ai déjà vu un. Tu es le deuxième. »

À la Rotonde : le premier et le deuxième ensemble.

Avec Gildas + un type connu au bahut (E. ?) discuté. Fais une espèce de point.

Frappant sentiment, indéfinissable au juste, de quelque chose comme « le temps qui passe » et « Qu’avons-nous fait de nos vies ? » et « Que faisons-nous de nos vies ? »

Le basculement vers la trentaine. Et Jo m’a dit qu’elle était angoissée. Pour cette même raison, d’après ce qu’elle m’a dit.

La psychanalyse s’impose à moi de plus en plus.

Cet épisode des gens connus que je rencontre, que je sais rencontrer en venant ici : la recherche de gens qui me connaissent, en fait. La quête angoissée de quelqu’un pour qui j’existe, par qui j’existe, qui me reconnaisse (la quête du père qui me reconnaisse en paternité ?)

Autant de choses que je pressens mais toujours l’écheveau embrouillé, qui fait un filet qui m’enveloppe.

Je me mets à m’affoler en pensant qu’il me faut trouver un million par an pour mon analyse. un million par an de plus.

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Une idée (dans le même ordre que la quête de quelqu’un pour qui j’existe) :

Un type passe, dans la foule, devant un lieu (café – magasin ?).

Quelqu’un sort et l’appelle : « On vous demande au téléphone ».

C’est drôle comme cette idée peut avoir des prolongements différents (comiques ou pas comiques).

 

24/12/1972

 

ÉCRITURE

 

Ce matin : la quête du houx et du gui = la quête du où et du qui…

 

29/12/1972

 

VÉCU – RÉFLEXION

 

J’ai continué maquettes : après Gildas, Zyf, Michel et Monique, je suis allé voir Marcel.

Soirée où j’ai critiqué les conceptions « collectivistes » de Philippe et où Marcel a terminé en me disant que j’avais vieilli et que j’étais mûr pour le fascisme.

Soirée qui me laisse encore plein de tristesse.

La quête doit continuer. Je voudrais voir Pierre et Simone et puis Guillaume, réduit à son nom qui est un prénom.

 

1973

 

04/01/1973

 

VÉCU

 

Vu Pierre et Simone. Leurs enfants les acquittent. Rien de plus.

 

05/01/1973

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Ce qu’il y a de triste être là, ligotés par la télé qui marche et nous empêche de « vraiment » nous parler. Pensé un moment à balancer dedans un fer à repasser ou tout autre objet contondant…

Maintenant, avec Jocelyne, je n’ose plus rien dire tellement je suis sûr que ce sera toujours la même réaction : la fermeture et la réapparition des mêmes thèmes : la jalousie obsessionnelle – le sentiment d’infériorité – l’accusation de ne pas être soutenue et aimée.

Ce qui est étonnant, c’est qu’elle ne se rende pas compte à quel point une telle attitude est anormale. Autant que moi, sinon plus, elle a besoin de la psychanalyse pour en sortir. Je ne vois pas d’autre issue à cette désespérante impasse.

Elle me dira que mon amour, etc.

C’est faux, puisque mon amour, elle l’a dès maintenant et que tous mes efforts non seulement n’aboutissent pas, mais se retournent contre moi.

Toute tentative pour élargir notre cercle étouffant, pour parvenir à nous aérer par le contact avec les autres, par des activités nouvelles, tout cela est d’office suspect, mieux : coupable.

Là où je vois la joie, l’espace, l’harmonie, elle place des intentions secrètes, des éventualités redoutables, des risques…

Notre cercle, elle ne rêve que de le resserrer, car elle se croit exclue de son élargissement. Au lieu d’avoir la réaction saine : agir pour y participer. Au lieu d’avoir ses propres initiatives, elle condamne les miennes.

Nous sommes misérables. Nos problèmes sont des idioties, des crétineries minables et sans fondement. Les délires d’une subjectivité mesquine. C’est peut-être ce qui me fait le plus souffrir : nous voir aux prises avec des difficultés qui n’en sont pas vraiment, qui pourraient être résolues par un simple changement de sa façon de voir les choses.

Quand je propose d’aller chez Gilles Daude, ce serait si simple de me dire « Oui, j’ai les couches à laver. Il faut s’organiser pour que ça puisse faire ». Au lieu d’avoir cette réaction si simple, si saine, c’est tout de suite l’opposition sournoise dans la mesure où elle s’appuie sur des raisons apparemment objectives (les couches à laver), mais qui ne sont en fait que des prétextes à toutes les réticences d’origine inconsciente qui finissent quand même par apparaître comme un obsédant leitmotive dont je peux à coup sûr prévoir le retour.

L’amitié : non. Le travail : non. Les femmes : non (risque !) Les plaisirs (la paresse – la bouffe – etc.) : non.

Qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse pour la soutenir ? Ce n’est pas moi qui pourrais l’arracher à ce sentiment d’infériorité qui est à la base de tout chez elle.

Soyons sincères : il y a la masturbation qui est la base de ses reproches. Mais elle sait bien que je ne pourrai en sortir que par l’analyse. Et elle critique l’analyse, m’ayant fait des reproches incessants pendant toute une année de cure ! Il y a là une contradiction qu’on retrouve toujours chez elle.

 

06/01/1973

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Au lieu de passer notre après-midi à discuter puis à nous foutre des coups, on aurait pu se promener, faire du cheval ou discuter tranquillement devant un feu de bois…

On aurait pu…

 

08/01/1973

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

 

Un morceau de rêve de cette nuit :

Boris Vian a un fils. Pour faire plaisir à ce dernier, un ami de Boris Vian, pilote, accepte de plonger en rase-mottes pour s’approcher d’un chamois (ou d’une bête comme ça) dans la montagne (pour le saisir  ou le photographier ?) On voit l’avion (petit monomoteur) piquer vers le sol. Il disparaît derrière une sorte de hangar (?) qui le masque. La scène est filmée (vue à travers une caméra) La caméra reste fixe (esquissant peut-être un pano gauche droite) attendant de voir réapparaître l’avion. Celui-ci ne réapparaît pas. Au bout d’un moment une épaisse fumée blanche s’élève. La caméra recadre légèrement à gauche pour voir Boris Vian arriver et, en gros plan contre plongée, téléphoner fébrilement.

 

16/01/1973

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

A un feu rouge, le signal « Piétons passez » ne marche plus. Si bien qu’une petite vieille qui a l’habitude de se fier à ce signal pour traverser n’ose pas le faire et rate plusieurs feux rouges  elle demande à quelqu’un de l’aider à traverser.

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un grand parking vide : lignes blanches délimitant les places réservées aux voitures. Dans les rectangles ainsi délimités : des gens se sont installés. Des gens qui sont là pour réserver une place pour une voiture ( image comique )

 

23/01/1973

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

France sous l’occupation allemande.

Un soldat allemand revient de perme. Petit village. Pour une raison X ou Y, il pose sa valise. Un gamin malicieux la lui pique et se sauve avec. Il en vide le contenu et l’apporte à son père : « Papa, pour le cochon…! » Le père est en train d’emballer dans du linge des quartiers de porc. Il demande au gamin d’où vient la valise. Le gosse dit qu’il l’a jouée aux osselets ou échangée. Le père caresse affectueusement le gamin, met le cochon dans la valise et s’en va. Dehors il croise le soldat allemand qui reconnaît sa valise, épingle le père, ouvre la valise et découvre le cochon. Il est ahuri. Le père est pétrifié. Arrivée d’un officier allemand ( ses bottes… ) : « Marché noir ! Kommandantur… » 

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un ouvrier mécanicien part essayer une voiture luxueuse.

Tirer quelque chose de ça.

Possibilité 1

Il prend une fille en stop et se tire avec. Elle prend peur et se tire.

Possibilité 2

Il enlève sa salopette et prend une fille en stop.

?

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un type en bagnole s’arrête pour laisser passer une vieille dame, au grand étonnement et à la grande gratitude de celle-ci, habituée à voir passer des bolides. Un peu plus loin, il tombe en panne. La vieille dame vient le voir :

   Monsieur, vous êtes en panne… Je voudrais vous aider mais je n’y connais rien en mécanique…

Il cherche dans le capot. Elle regarde aussi :

   Ce n’est pas l’essence ? ( Grande tendresse. Le type sourit ) Il lui demande 

   Il va falloir une dépanneuse. Vous ne sauriez pas où il y a un téléphone dans le quartier ? Une cabine ? Heureuse de pouvoir lui être utile, elle  lui dit :

   Venez avec moi. Je n’ai pas le téléphone mais j’ai une voisine qui vous laissera téléphoner si je lui demande…

Amusé, le type la suit. Leur conversation. On les suit. Il téléphone  . Ils  continuent à parler en attendant la dépanneuse. Quand elle arrive, il s’en va dedans… 

 

Commentaire du 25 septembre 2015 

 

Oui, si situé dans le passé, quand pas encore de téléphone portable !

 

   Commentaire écrit à 68 ans

 

VÉCU – HISTOIRE – POLITIQUE

 

Impression très forte de vivre dans l’Histoire, de vivre l’Histoire. En 68 on ne savait pas la suite. En 73, on sait ce qui se passe quatre ans après 68 : cette perspective électorale qui est – il faut le reconnaître – un événement historique…

 

24/01/1973

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un personnage vivant dans une cabane construite sur une terrasse, au niveau des toits, au milieu de l’océan des cheminées.

 La concierge est sur le toit… » 

 

25/01/1973

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Idée à partir d’un fait qui m’est arrivé cet après-midi :

Un type ( assistant-réalisateur ) arrive dans une salle de repiquage avec un disque. C’est une fille qui fait le repiquage. Dès les premières mesures (« Expectations » de Keith Jarrett ), il lui demande :

   Vous dansez ?

Elle accepte. Ils se mettent à danser. Quelqu’un ouvre la porte et les voit. C’est un type qui arrive avec une fille. Ils se mettent à danser aussi. Ils ouvrent une fenêtre donnant sur une cour. La musique emplit la cour. Les gens se mettent aux fenêtres, sautent dans la cour ( fenêtres au niveau de la cour ) et se mettent tous à danser. Tout le monde danse 

 

07/02/1973

 

VÉCU – POLITIQUE

 

Ce soir au Palais des Sports meeting de la Ligue Communiste.

Pendant le meeting quelques réflexions et idées :

– Un réalisateur. Sa nécessité ? « Serre » – « Élargis »…

Quand on filme une manif ou un meeting ou un événement social quelconque (ou ce qui est filmé compte plus que la façon de le filmer) nécessité douteuse. Le caméraman peut très bien le sentir tout seul. Le réalisateur est alors clairement démasqué comme parasite. Le caméraman peut devenir réalisateur. Et vice versa : le réalisateur peut devenir caméraman… C’est peut-être là la solution : prendre la caméra (en faisant l’effort de formation technique nécessaire)

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un mec, assis, le visage dans l’ombre. Interview. C’est un flic en civil qui se mêle aux révolutionnaires pour les fliquer. On l’interroge sur son métier.

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

La façade d’une entreprise. Devant : le patron. Son « regard » sur son entreprise. le regard du passant…

 

VÉCU – POLITIQUE – CINÉMA – PROJET « L’APPARTEMENT-TÉMOIN »

 

Pendant le meeting me suis aperçu de la portée peut-être pas révolutionnaire (parce que non militant) mais presque, de « L’appartement-témoin ». Me suis aperçu qu’il fallait absolument que Pierre gueule à travers la porte et qu’il dise clairement que les HLM, c’est pas encore assez… (c’est cet aspect là qui révolutionnaire parce qu’il va plus loin (plus loin que notre société).

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