Carnet 11

Carnet 11 – Du 1er août 1967 au 29 septembre 1967

 

01/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Je viens de définir graphiquement l’impression que je ressens « d’être à Paris » :

 

 

A l’intérieur de la ville, je la vois de haut, je vois dans ma tête : le mot « Paris »  je possède la ville (juxtaposition mot + vision)

 

02/08/1967

 

ÉCRITURE – POÉSIE

 

J’aimerais écrire des fragments de poème très court (haïkaï). Celui-ci, pour exprimer l’emprisonnement dans les villes =

Pieds brûlés (par les flammes d’usines – des villes) ?

Trouver un mot (pas nécessairement plus) qui raconte une histoire, mon histoire.

 Comparaison poétique  moi = quelque chose (ou quelqu’un) dont on brûle l’équivalent des pieds.

 


Pieds brûlés.

Par les feux de feuilles mortes

je suis comme un arbre enraciné au sol 

Pieds brûlés

Par les feux de forêt

Je suis comme un arbre calciné

Qui voudrait voir la mer

 


Pieds brûlés

Par le feu de forêt

Je suis comme un arbre

Qui voudrait voir la mer

 


 « Pieds brûlés

Par les feux de forêt. »

N’est-ce pas suffisant ?

Pas bon  feu de forêt brûlant l’arbre entier

 

ÉCRITURE

 

Histoire d’un enfant qui arrête un incendie de forêt. L’arbre a seulement les « pieds brûlés » ?

 

ÉCRITURE

 

Je note avant d’oublier :

L’ami, chez un sculpteur qui sculpte le marbre : « Quelle tête tu fais ! » (hé, hé !) ou « Quelle tête fais-tu ?

 

ÉCRITURE – POÉSIE

 

Après le feu, l’enfant pleurait :

L’arbre avait les pieds brûlés

 


Le feu avait noirci toute la lande autour du grand arbre qui seul avait résisté

 


La mère emmena l’enfant sur la lande. Le feu l’avait toute noircie.

 


Pieds brûlés

Par le feu.

L’arbre s’écroule sur le sol

La charrette de bois

Gémissante

L’emporte à la rivière

Qui l’entraînera

Branches écartées

Face dans l’eau

 


Pieds brûlés

Je dois m’envoler

 


Pieds brûlés

M’envoler ?

 


Pieds brûlés

Par le soleil

 


Dans son vol

Il eut les pieds brûlés

Par le soleil

Et en redescendant

Il ne put plus marcher.

 


Les oiseaux étaient des arbres qui s’envolèrent quand ils eurent les pattes brûlées par des incendies de forêt

 


Les oiseaux étaient des arbres qui eurent les pattes brûlées…

 


Les poissons sont des oiseaux à qui on a coupé les ailes

 


L’homme est un oiseau sans ailes

 


Pieds brûlés

Je m’envole

 


Ailes brûlées

Par l’incendie de forêt

Les arbres sont des oiseaux

Mutilés

 


Ailes brûlées

Par les incendies de forêt

Les arbres sont des oiseaux

Mutilés

 


Ailes brûlées

Par le feu de forêt

L’arbre est comme un oiseau

Mutilé 

 

DESSIN

 

Un dessin humoristique

 

 

Commentaire du 13 septembre 2019 :

 

Là encore j’ai réalisé un photomontage d’après cette idée (créé en 2016 à 70 ans) :

 

   Commentaire écrit à 72 ans

 

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

2 garçons entourant une fille qui fume de la drogue. Elle palpite, halète, commence à enter en extase. Volupté. Ils la baisent.

 

CINÉMA – HUMOUR

 

Le cinéma d’Hyères est-il le cinéma de demain ?

 


Ce soir, retour à la Cinémathèque (« Femme mariée »).

 


Ferai-je les « Jeunes mariés » ?

Encore un film que je ne serai pas seul à faire… Encore des difficultés, encore des incompréhensions, des lenteurs… Certes : encore des découvertes, aussi, des enthousiasmes…

D’ailleurs, la liberté aussi n’est-elle pas fatigante ?

Voir le plus important. Situer le choix à un niveau supérieur à moi.

D’ailleurs, je ne suis pas sûr de mon coup avec « Le jeu ». Il faudrait revoir mes autres projets. Le film fantastique ?

 

VÉCU – ARGENT

 

Dépenses d’aujourd’hui

Métro : 1,60 francs

Timbre : 1,50 francs

Self-service : 5,10 francs (couillonné)

Officiel des spectacles : 0,50 francs

RU : 1,40 francs

Cinémathèque : 1,00 franc

Total : 11,10 francs

(Erreur fatale = le self-service qui a augmenté ses prix… sans l’afficher, bien entendu… !!!

 


Cinémas faisant exonération pendant l’été :

Celtic – mercredi toute la journée

Logos – lundi, jeudi après-midi (avant 18 heures)

Racine jusqu’à 18 heures

République – jeudi après-midi

 

03/08/1967

 

ÉCRITURE

 

Je suis comme une machine non programmée qui reçoit des données et s’affole…

 

04/08/1967  

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

cadrer la natte seule

 

VÉCU – INFORMATIQUE – TRAVAIL

 

Notes concernant le travail de vacances à l’EDF fait cette année là :

 

Jaffri (?) à l’EDF connu par Nini poste 37 51 – bureau 418

 

– Importance des informations (exemple = EDF) à manipuler

 Nécessaire de confier les opérations à une machine

 


Démystification des machines électroniques

 

Dans l’entreprise moderne les informations  traitement par machines  ordinateurs

 


Les ensembles électroniques

Le codage de l’information

« On va avoir un certain nombre d’informations à traiter. Supposons qu’il s’agisse des nombres – il est en effet toujours possible de transformer les lettres en nombres suivant un certain code – on sait que tout nombre (interrompu)

 

8 = 2 x 4

6 = 2 x 3 

pair multiple de 2 

7 = (2 x 3) + 1 

11 = (2 x 5) + 1 

impair (multiple de 2) + 1

 

Il existe une forme de calcul qui va utiliser cela : le calcul binaire 

 

05/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Étudier les relations de la femme et de son coiffeur, de son tailleur, de son chausseur, etc. Une fois qu’elle est dans la rue

 Ces hommes ont un droit de regard sur elle. Ils l’ont créée. 

  Jalousie du mari 

 

MUSIQUE – ARGENT

 

Herb Halpert ?

« Si j’étais un homme riche… »

 

06/08/1967

 

Histoire – guerre – mémoire

 

Dimanche 6 août 1967

 

22 ans après le

 

Dimanche 6 août 1945

Hiroshima

 

INFORMATIQUE – RÉFLEXION

 

Si je trouve complexe l’organisation et le fonctionnement d’un ordinateur électronique, alors qu’il s’agit d’une machine inventée par l’homme, que penser en ce cas des phénomènes de l’univers, qui échappent au contrôle de l’homme ? Je désespère totalement d’acquérir la moindre parcelle de vérité dans la connaissance du monde – étant entendu que, si nous parvenons à la connaissance d’un ensemble, nous ne savons encore rien de l’ensemble supérieur dont il est le sous-ensemble, étant entendu que la vérité ne peut être que totale pour être. Je me persuade chaque jour davantage que dans chacune de nos actions il y a une erreur…

 

CINÉMA – LOSEY

 

« Accident » Joseph Losey

 

Plus particulièrement dans les films de Losey (à cause peut-être d’une grande lenteur de rythme), en voyant un acteur faire tel geste, s’asseoir, se tenir debout à l’entrée d’une chambre, on se dit en soi-même « Fais ceci, cela », autre chose que ce qu’il fait, jusqu’au moment où l’on se dit qu’à sa place on agirait comme lui parce que nous sommes tous mus par des conventions, des réflexes conditionnés. (Il entre dans la chambre d’une jeune fille pour lui annoncer la mort de son fiancé. Elle le sait déjà… Alors je pense : « Va-t’en. Laisse-la seule à son chagrin… »

Mais il s’assoit, il ne s’en va pas car ce serait malséant de ne pas assister quelqu’un qui vient de perdre un être cher… De tels moments nous font nous découvrir nous-mêmes (sans que ce soit pourtant une identification, à proprement parler, mais plutôt le contraire…)

 


À moins que (je reprends mes réflexion concernant la complexité du monde) ce ne soit tout simplement mon esprit qui est incapable de saisir les détours de la réalité. Ce dont je me persuade également chaque jour.

De toute façon, cela revient au même, à tout prendre, en ce qui me concerne. Il existe sans doute et même assurément des hommes qui parviennent à un haut degré de connaissance des choses, des esprits synthétiques assez puissants pour embrasser d’un seul coup d’œil la totalité, ou tout du moins une grande partie, des phénomènes.

Quant à moi, je me sens obligé d’être plus modeste dans un tel domaine. Ce qui me remet en mémoire l’habitude que j’avais, étant plus jeune (que je reprends de loin en loin) de m’avouer incompétent en tous les domaines sauf en un au moins, lequel n’était jamais le même chaque fois que je me tenais ces propos. Ayant essuyé un échec dans le domaine scolaire, je me trouvais, pour me consoler, une belle stature, concluant que, si je n’étais pas doué pour les études, je n’en étais pas moins porteur des plus flatteuses promesses en matière d’exercices musculaires. Le lendemain, m’étant foulé la cheville au cours d’une partie de balle, je rentrais à la maison boitillant et en me répétant que si je ne brillais pas dans le domaine des sports, j’étais au moins destiné aux plus grands succès en matière de culture et de science…

Tour à tour, je me suis répété en sanglotant que j’étais le plus maladroit qui soit en tout domaine, excepté successivement dans le commerce avec les jeunes filles, le jeu de football, la conduite des bicyclettes, les versions latines, la poésie en vers, la poésie en prose, la comptabilité… Et j’en passe.

Aujourd’hui que j’ai consacré ma vie à la mise en scène de cinéma, je me dis bien souvent que je serai peux être doué en tout domaine, mais à coup sûr pas en celui-là…

Enfin, j’exagère sans doute, tout au plaisir de me moquer de moi-même, ce qui est la plus raffinée – et la plus confortable – des voluptés, mais tout du moins dois je me convaincre de ne pas m’attendre à des choses étonnantes dans l’exercice de mes modestes facultés.

 


Je m’amuse à observer qu’en écrivant dans ce style qui me vient en droite ligne – vous l’avez reconnu, je l’espère – de ce cher Mister Dickens, je m’amuse à observer, disais-je donc, qu’en cela j’imite ces gens qui prennent plaisir à parodier un langage étranger, marquant intentionnellement cet accent qui est le sceau caractéristique d’une langue : « Avez-vous vu comme je parle, comme ça ? » diront-ils avec l’accent de Londres – tout du moins le croient-ils ou font-ils semblant de le croire – ou « Ma Qué ! Ma qué veux-tou que jé té dise ? »

A cette différence près que le regard de Dickens s’emplit de découvertes sur le monde et les hommes – surtout les hommes, dont il attendait tant de bien tout en en redoutant tant de mal. Il s’agit pour moi d’apprendre les hommes, en regagnant leur bord dont je me suis trop longtemps tenu éloigné, beaucoup plus par ignorance que par mauvaise volonté, dois-je dire pour ma décharge. Il ne peut y avoir de solution dans le recours exclusif à mon propre univers que je fais constamment pour le moment.

Toutes les façons, si l’intérêt que je crois bon aujourd’hui d’attacher à la connaissance des hommes devait s’éteindre, si je devais en arriver à me méfier de tout autre que moi-même, alors il me resterait du moins cet amour, que j’ai toujours manifesté, et qui se satisfait dans la lecture de Dickens, de la Littérature.

Sans compter l’intérêt que je me suis en droit de prendre à ces exercices littéraires, étant donné – et là je pousse le manège jusqu’au franc comique – la possibilité d’appliquer un tel style d’expression à ce genre de spectacle fondé sur une étrange mécanique que l’on nomme cinématographe et auquel j’ai été quelquefois convié à participer pour en nouer l’intrigue et en développer le dialogue ou le commentaire.

Songez donc que pour conter l’histoire de quelque marquise ou de quelque valet, je n’aurais pas mon pareil, avec de telles façons de langage, sur toute la place de Paris… !

 

07/08/1967

 

ÉCRITURE – VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Chaque fois que je goûte un moment de répit dans la lutte sans trêve que je (interrompu)

 

08/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Idée (remontant à un ou 2 jours) :

Placer le film fantastique (vampires) dans un appartement moderne avec moquette et murs blancs, dans une ville moderne.

 


J’ai toujours voulu écrire une nouvelle à partir de ce scénario. Peut-être ce moyen (le texte parodique du 06/08/1967) me permettra-t-il d’y parvenir. Il faudrait constamment prendre une distance par l’ironie. (Histoire de vampires racontée comme une curiosité au milieu d’un monde immobile). Mais là : plus que jamais = nécessité de situer l’action au XIXe siècle.

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

En ce moment, j’ai une irrésistible envie de demander au type assis à côté de moi dans ce café : « Êtes-vous heureux ? », peut-être parce que, moi, je suis malheureux…

 


Une puissante impuissance… (2014 : from Internet : fait)

 


En ce moment, une intense mortification s’empare de moi. Parce que ça fait huit jours que j’étudie les ordinateurs sans être encore parvenu à les comprendre. « N’importe qui peut être metteur en scène… » disait Lelouch. En ce qui me concerne, j’exige que le metteur en scène que je veux être soit capable de comprendre une machine électronique. Alors on ne pourrait plus dire que n’importe qui peut être metteur en scène et je ne perdrais plus ma dignité dans le bourbier de la jeunesse et de l’impuissance… Je crois distinguer dans ce raisonnement une nouvelle manifestation de mon désir de me poser des épreuves et de me mortifier (masochisme). Quand donc échapperai-je cette désespérante humiliation permanente ? Quand donc cesserai-je de me faire mal à moi-même ? Si je me réponds : « Quand j’aurai obtenu des succès… » il me faudra encore remarquer que les succès obtenus jusqu’ici n’ont servi de rien et que, de toute façon, l’homme ne peut pas toujours sortir victorieux… Je viens de comprendre à l’instant le sens d’une phrase jetée sur un bout de papier quand je vivais au Blanc Mesnil : « On ne peut pas vivre à coups de victoires… » Combien cela est vrai ! Il faut faire la paix avec soi-même…

 

09/08/1967

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Être là, tout près…

Tout près de son passé, tout près de soi-même. Et ne pas le savoir. Et aurais-je dû faire effort pour retrouver ce vieux texte de livre d’école ? L’enfant de Cécile, de Duhamel… Je m’en souvenais. Pas très bien, mais je savais qu’un jour je tomberais dessus et, tout de suite, je reconnaîtrais : « Cécile marche et, pour la laisser passer, les voitures s’arrêtent, les piétons s’effacent, les gardiens de la paix font de larges signes avec leurs bras. Les foules s’écartent. Le monde entier s’incline avec sollicitude… » Souvenir indistinct dans ma mémoire, auquel se surimpressionne une salle d’école primaire, une cour, des préaux… Je peux écrire ce texte. Je peux le lire. Quelle merveille ! En faisant cela, j’abolis ma mémoire défaillante, je redeviens l’enfant que j’étais. Ou du moins je m’en souviens avec plus de précision. Il manque maintenant une pièce de moins au puzzle de ma vie éclatée par le temps… C’est un pas de plus sur le chemin du retour à l’enfance…

Ce contact soudain, intime avec un souvenir, je l’ai préparé, mûri longuement. J’ai commencé par lire un autre fragment de Duhamel… Je savais que c’était « Cécile… » Je me souviens bien de ce titre au bas de la page du livre de classe.

J’ai longtemps espéré le découvrir un jour, par hasard, comme on rencontre un beau jour une femme dont on a été l’amant autrefois. Un ami, un de mes enfants aurait un jour déposé le livre sur une table. Je l’aurais vu. J’en aurais été frappé, mais en même temps je me serais dit : « Voilà un de moments qui devaient arriver… » ou bien, au hasard d’une flânerie, chez un bouquiniste ou dans les rayons d’une bibliothèque, je l’aurais trouvé… Mais ça s’est passé autrement. Je n’ai pas pu ignorer que ce livre était à portée de ma main. Et j’ai attendu, j’ai flâné autour comme autour de la maison d’une ancienne maîtresse pour laquelle je garderais de l’amitié et aujourd’hui je l’ai ouvert et dès la première page, mon enfance est remontée comme une bulle, comme cette ancienne maîtresse, en ouvrant sa porte, m’aurait accueilli avec amitié… 

Et maintenant, je sais que je pourrai retourner la voir quand bon me semblera, quand j’aurai envie d’évoquer le passé…

 

VÉCU – AGNÈS – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Jocelyne, il y a une Agnès dans « David Copperfield ». Et c’est un être merveilleux…

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Est-ce possible que des hommes en arrivent au suicide non pas par désespoir, mais parce qu’ils sont intimement persuadés qu’il n’y a rien d’autre à faire

Est-il possible que certaines existences n’offrent qu’une seule possibilité, débouchant sur ce qui les nient : la mort et qu’elles fassent elles-mêmes leur perte ?

Chaque fois que je pense au suicide, c’est de cette façon : comme la seule chose qui me restera à faire lorsque j’aurais épuisé toutes les autres possibilités. Pour l’instant, je suis jeune. J’ai ma vie devant moi. Rien n’est encore joué. Ceci, cependant, rend mon désespoir d’autant plus aigu lorsque, au centre même de ma jeunesse, j’ai parfois l’impression, passagère pour le moment, que tout a été joué déjà et qu’il ne me reste plus que cette possibilité, plus que ça à faire déjà, car jamais je ne pourrais faire le reste…

Dans ces moments-là, une violente amertume me saisit, un profond dégoût de moi-même, un violent désespoir et un découragement sans bornes, comme l’enfant perdu dans la campagne que je me révèle être, moi qui n’ai jamais su, qui ne saurai jamais entrer dans le monde des adultes…

 

12/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

 (Noté au BHV)

Parents faisant emplettes dans un grand magasin avec leurs enfants (petits garçons et petites filles) Rayon vêtements. Il y a un mannequin de femme, avec jupe et chemise, enfin habillé… 

 Enfants, à la découverte du monde, soulèvent la jupe, ouvrent le corsage…  Confusion des parents qui sursautent et filent des claques à l’enfance curieuse… 

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

J’aimerais savoir – si je venais à disparaître – quelle image de moi tu choisirais de garder, s’il fallait que tu en choisisses une seule parmi tes souvenirs ?

Quant à moi… je ne sais pas. Je me demande. C’est une chose importante si ce doit être la seule qui reste… (Importante même si ce doit être, après la disparition de l’être cher, l’image, le souvenir préféré… Celui dans lequel est le mieux condensé tout le passé… Et même s’il y en a d’autres, c’est à celui-là qu’on revient avec le plus d’émotion…)

 

12/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double » – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Dessins préparatoires film fin d’études IDHEC  » La Danseuse Et Son Double « 

 

 

 

13/08/1967

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

(Suite note Jocelyne du 12/08)

 

Je n’arrive pas à dire. Il y en a plusieurs. À vrai dire, tour à tour, chaque image de toi est ma préférée. Je les préfère toutes. Et puis, tu es diverse, multiple. Notre vie ensemble aura été une évolution… Comment décider de te fixer une fois pour toutes à telle ou telle époque. Alors que d’un âge à l’autre tu es si différente et toujours aussi merveilleuse… ? Comment choisir – pourquoi choisir, pourquoi te figer à tel ou tel moment ? Comment choisir entre toi sur mes genoux, dans la vieille salle des fêtes de Lorient, au son de ces troublants flonflons de bal à bon marché, alors que je passais mes doigts dans l’échancrure de ta robe noire pour atteindre la chair de ton dos et toi me disant en riant : « Tu me fais des frissons partout… ! » Souvenir banal, mais merveilleux pour moi : je te découvrais…

Puis toi, au café Le Théâtre, attentive quand nous avons eu nos premières discussions, sérieuse, sachant écouter.

Puis toi, sur le sable de la plage ou revenant de la mer où tu t’étais jetée, avec le ciel bleu au-dessus de nos corps horizontaux, avec des nuages passant…

Puis toi, dans ta blouse à carreaux rose ou bleue des lycéenne, quand tu passais parmi les autres filles et moi t’attendant avec impatience parmi les autres garçons… Ou bien me faisant des signes alors que je te regardais d’une fenêtre de salle de cours – toi en bas, moi en haut…

Puis toi, ravalant tes pauvres sanglots, sur la mobylette jaune que je t’avais laissée…

Puis toi, dans ton pyjama de soie si douce à mes mains tremblantes quand je t’ai renversé sur le lit à nouveau et que tout a recommencé parmi tes pleurs et tes sourires…

Puis toi, assise près de moi au TNP (« Maître Puntila et son valet Matti »…)

Je ne peux pas tout dire. Et pourtant chaque souvenir m’est cher. Sans compter ce dont je ne me souviens pas et qui m’est plus cher encore…

À vrai dire, il n’est pas étonnant qu’au moment où nous nous lions pour la vie, je pense à toi comme si nous devions demain être pour toujours séparés. Pas étonnant, car j’aboutis à cette constatation : qu’il m’est impossible de penser au passé, en ce qui te concerne, de penser à ce que tu as été comme séparé du présent, ce que tu es et de l’avenir, de ce que tu seras… Cette constatation du caractère évolutif de notre vie passée m’amène à prévoir que nous nous lions l’un à l’autre pour évoluer encore.

Penser au passé est une leçon pour l’avenir.

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – ROMANS DE LA TABLE RONDE

 

La Table Ronde

pour adaptation

 

Vie des paysans (français ?). Montrer le merveilleux au cœur du quotidien. Il peut survenir. Quand il survient  pas d’étonnement. On connaît Messire Lancelot. Près du lac de Viviane, il y a une cabane de Vavasseur avec une jeune fille qui cueille des champignons dans la forêt…

Ne pas toujours suivre les chevaliers dans leurs aventures. Se poster aux endroits où ils peuvent passer (quelquefois ils passent, d’autres fois ils ne passent pas  ton de la chronique, on montre alors la vie des paysans, des gens de l’époque)

Faire attention aux détails

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

A la frontière : l’ombre allemande…

 

14/08/1967

 

ÉCRITURE

 

Les femmes ne souffrent que si on les fait souffrir… 

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Je trouve qu’il y aurait quelque chose à faire (mais je crains d’être légèrement influencé par Godard ; je ne serai pas le premier) sur ça :

L’Amour qui change les noms, qui fait les noms…

Je te rencontre. Une nuit, je t’embrasse. Notre amour commence. Cette nuit-là, je te dis : « Je t’appellerai Jo. »

Jo, c’est un nom de débardeur, de fort des Halles… Mais non ! Pour moi, c’est le doux petit nom. Un peu garçon ; on s’attendrait à voir surgir un apache, la casquette penchant sur l’œil, avec une moue menaçante.

Je t’imagine bien, jouant à ce jeu, arrivant sur moi, en roulant des épaules…

Jo. C’est le raccourci pratique que j’emploie pour t’appeler, distraitement, sans y faire attention : « Jo, tu peux venir… ? » Et maintenant les gens qui te connaissent t’appellent ainsi. Je suis ému en réalisant que lorsqu’ils me disent « Comment va Jo ? », ils emploient ce nom que j’ai créé, qui n’appartient qu’à moi.

Ce qui est émouvant, c’est que pour eux c’est ton nom ; je t’ai toujours appelée ainsi  ils t’appellent ainsi. Et, invariablement, les entendre, ces gens qui ne te sont pas liés, t’appeler ainsi, cela me ramène à l’origine des choses, à ce moment, plein de spontanéité et d’amour, où j’ai fait ce premier geste d’intimité : te donner un nom que j’avais choisi… Chaque fois ainsi je redécouvre mon amour pour toi à l’état naissant…

 

15/08/1967

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

Quand j’ai préparé un film, jusqu’ici, j’ai eu le sentiment que mon idée initiale, au fur et à mesure que le temps passait, se modifiait.

Pour ce film que nous faisons ensemble, ce n’est pas la même chose. Mon idée ne se modifie pas, elle se précise

Ta chorégraphie m’a surpris. Je ne m’y attendais pas. Et pour cause. « It’s not my job… ! », Mais plus j’y réfléchis plus elle me semble la seule possible, comme si à la fois elle était incluse dans l’idée de départ et comme si cette idée ne prenait vie qu’après coup dans la réalisation chorégraphie que tu en proposes, comme si cette chorégraphie justifiait après coup cette idée…

 

Oui. Puis je réfléchis, plus je la visualise et plus cette chorégraphie me semble irremplaçable. Il me semble que nous sommes indissolublement liés l’un à l’autre dans nos créations respectives qui se répondent l’une à l’autre jusqu’à se confondre…

 


Je note, pour ne pas oublier :

 

Introduction : Plan fixe sur un rideau fermé (lumière de côté comme éclairage de théâtre). Lorsque le rideau s’ouvre et que la danseuse apparaît  fond = noir (pas de feuille derrière le rideau  profondeur)

À propos de cette introduction, je sens que ce n’est pas encore ça… Il manque quelque chose.

2 solutions :

1/ Au départ : danseuse devant la glace, tout près.  Présence simultanée dès le départ de la danseuse et du double.

 Plus grande « intimité » du jeu. Plus grande intériorisation.

Mais disparaissent : l’illusion initiale que le double est la danseuse (puisqu’on ne voit pas le double seul devant la glace, mais le double + la danseuse, dès le départ). Le rideau d’où elle sort et le côté théâtre.

2/ Solution bien meilleure à mon sens et à laquelle je me tiens jusqu’ici :

– Plan sur rideau fermé

– Rideau s’ouvre  danseuse sort (en collant et avec masque ?)

– Elle se regarde dans la glace (c’est le double que l’on voit, mais au départ on ne le sait pas ; on ignore qu’il y a une glace)  « étrangeté » de ces regards. On « sent » quelque chose mais on ne sait pas quoi.

– Jocelyne placerait ici : la danseuse remonte son collant = ne me déplaît pas car = contraste entre ce geste « de coulisse » et le rideau « de scène »…

– Après : elle s’avance, se regarde (entrée dans le champ de la danseuse  on s’aperçoit qu’on a vu jusqu’ici le double) puis elle pose ses mains sur la glace  noir.

 

16/08/1967

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Je suis un enfant. La vie me fait peur.

Je suis fatigué. J’ai peur. Je ne sais rien de ce qu’il faut faire.

Je me sens perdu. Et toi : si tu es comme moi, nous sommes enfants tous les deux… Si tu n’es pas comme moi, si tu peux t’adapter à la vie avec bonheur, je ne ressens que plus cruellement mon infériorité par rapport à toi, cette différence qui nous sépare.

Je ne suis pas assez fort pour guider, mais pas assez faible pour accepter d’être guidé.

C’est pourquoi j’attache tant d’importance à l’égalité. Elle me paraît la seule solution, par rapport à moi et aussi par rapport à toi, d’un point de vue moral.

 

17/08/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un jeune couple. Leurs ressources proviennent de leurs parents respectifs. Parmi leurs soucis quotidiens : les vêtements. Pour ne pas faire dépenser trop d’argent à ses parents, le jeune homme achète des vêtements bon marché mais qui ne lui plaisent pas. Il se sent diminué de dépendre de sa famille pour des questions d’argent.

 Pour oublier cela, pour cacher son apparence vestimentaire imparfaite, il préfère s’en dépouiller et se mettre nu car il n’est pas mal bâti et son corps n’est pas encore bouffi par la graisse  c’est au lit, en faisant l’amour, qu’il se sent le mieux, le plus libre, le plus beau. Et en même temps, il satisfait ses appétits sexuels et parvient à la paix dans l’harmonie physique avec la femme qu’il aime et qui l’aime, loin  de la société et de ses boutiques de mode.

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Le cambrioleur arrive devant la vitrine avec sa petite musette, pleine d’instruments nécessaires à l’effraction. Il la pose, en sort une ventouse, qu’il va appliquer à la vitre et autour de laquelle il va découper, avec un diamant, un pan de verre qu’il ôtera ensuite, en le prenant par la ventouse, pour passer par le trou ainsi ménagé et entrer dans la vitrine. Il agit posément, en professionnel, avec des gestes mesurés.  Il applique la ventouse et se retourne, se baissant pour prendre le diamant dans la musette. A ce moment : plop ! La ventouse saute, refusant d’adhérer au verre. Il se redresse lentement, regardant la ventouse d’un air méditatif… Il la ramasse, la remet sur la vitre, se rebaisse pour reprendre la diamant : Blop ! La ventouse saute ! Un soupir de fureur monte aux lèvres du cambrioleur. Il jette un bref regard alentour, ramasse la ventouse, la remet en place. 

Blop ! Elle ressaute. Crispation épouvantable du visage et des poings du cambrioleur. Il la remet en place. Elle saute. Il la remet en place. Elle saute. Il finit par atteindre l’apoplexie, ou presque… (Trouver une suite)

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Montrer le monde tel que je voudrais qu’il soit. Il n’y existerait que des objets ou des êtres bâtis sur des concepts que j’utilise. Exemple : si je veux voir des arbres, dans ce monde, il y aurait des arbres. Si je veux habiter une maison, il y aurait des maisons. Si je veux piloter une voiture, il y aurait des voitures. Mais comme le vélo ou le vélomoteur ne m’intéressent pas, il n’y en aurait pas… (Fouiller ça)

 

ÉCRITURE

 

Si, au départ, je prononce une phrase en lui donnant le sens d’une autre ; si je prononce : « Ce n’est pas ça le plus important » en pensant en même temps cette autre phrase : « J’aimerais voir le soleil… », chaque fois que, par la suite, je prononcerai la première phrase, elle aura le sens de la 2ème

 

DESSIN

 

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

J’ai rarement été aussi déséquilibré que ces temps-ci, aussi indécis, fluctuant, hésitant… Peut-être est-ce à l’approche d’un changement radical dans ma vie, parce que je sais que je vais entrer dans un état définitif (un certain point de vue au moins…)

 

18/08/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE – ROMANS DE LA TABLE RONDE

 

Enchaînement d’idées :

 

Opéra. Car de touristes. Fauteuils profonds. Cendriers chromés. Pour les fumeurs… Et ceux qui ne fument pas ?

Fumer la marijuana est interdit. La cigarette, non… Pourtant c’est une drogue. Penser au temps où la cigarette n’était pas répandue. Qu’est-ce qu’on en pensait ?

 

 Près du lac de Viviane, la fille du Vavasseur, en robe de coton fumant des herbes sèches dans une feuille d’arbre enroulée…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Noté, Rue Bonaparte, une vitrine avec un panneau :  » Livres rares « . Dans la vitrine : rien…!

 

Commentaire du 12/09/2019 :

 

Photomontage réalisé d’après cette idée :

 

   Commentaire écrit à 72 ans

 

 

26/08/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Car  Bubry. Bonne sœur    Idée à utiliser : discussion entre une bonne sœur et une jeune femme, non ecclésiastique, athée, belle, sensuelle. Cette jeune femme expliquerait à la bonne sœur le plaisir de l’amour. Elle lui décrirait la queue d’un homme, comment celui-ci entre en elle, comme c’est bon, quelle jouissance cela procure. La bonne sœur serait scandalisée puis traumatisée, fondant en larmes. La jeune femme, avec un certain sadisme, mimerait presque les gestes de l’amour, se caressant les seins, le ventre, fermant les yeux, haletant…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Les amoureux inondés de feuilles mortes comme la pluie d’un sperme mort…

 

VÉCU – MON FRÈRE RENÉ – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Mon frère, que je rêve de supplanter un jour en puissance (comment ? Je ne sais pas). Si un jour je suis riche, si j’ai de l’argent, si je possède ce que je désire, il sera encore assez fort, assez barricadé dans sa force pour être indifférent, pour me rire au nez et je me sentirai encore tout con, tout minable, je me dirai que j’ai l’air d’un nouveau riche qui veut en imposer à quelqu’un d’une noblesse infiniment élégante, fût-il dépourvu de ce que j’ai, moi, tant désiré, mais que lui a le pouvoir de regarder de haut…

Rien à faire. Je n’en sortirai pas.

Et puis rien ne dit que j’obtiendrai ce que je désire (tout du moins par mon propre effort…)

Être artiste et réussir à créer quelque chose de valable ? Mais je n’ai aucun talent…

Éternel minable et, ce qui est le plus terrible, éternel enfant capricieux qui veut attirer l’attention sur lui… 

Voilà ce que je suis, tout ce que je peux être…

 

28/08/1967  

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Pour « Le jeu » : les meneurs de jeu doivent-ils siffler ? Un peu trop scout pour la psychologie de ces jeunes gens  préférable : le meneur de jeu appelle le joueur par son nom et lui dit d’aller tout droit, à droite, à gauche, à droite, etc. Plus vrai, plus immédiat. Près de chaque meneur de jeu (ou sur le bord du terrain) : des spectateurs qui commentent… → cela permet d’expliciter certaines choses (Exemple : commentaire d’un spectateur :  » Elle ne sait pas sur qui elle tombe…! « 

Oui, mais lui sait qui est-ce qui arrive !

Regarde ça : elle enlève même pas son bandeau !

Elle est prude, elle a été élevée chez les bonnes sœurs…

À moins qu’elle ne soit encore plus vicieuse !

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Pour « Les plantes » :

J’ai pensé à filmer le minuscule en donnant l’illusion que c’est le normal. Mais, dans le même film (montage ?) pourquoi ne pas filmer le normal en donnant l’illusion que c’est le minuscule = même principe pour « Alice » (l’éléphant)

?

(Le coup de l’éléphant peut être pris dans le sens d’un grandissement constant de l’univers (et non d’une oscillation) mais on peut montrer que le plus grand rejoint le plus petit. On peut (on doit ?) atteindre la relativité.

 


Étudier le lien entre les dimensions et le mouvement.

L’existence d’une contradiction (?)

D’une « bivalence » entre dimensions et entre fond et élément en mouvement.

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

Je repense à l’origine du ballet (le Double)

Au départ

1/ Je voyais une relation entre une image sur écran et la réalité. J’ai abandonné cette idée. En un sens, une fois de plus, je ne réalise pas mon idée primitive, si l’on veut.

2/ Puis j’ai placé l’action sur scène entre danseuses en chair et en os. Mais, au départ, tout était mimé (la danseuse, par le mime, suggérait le miroir. Il y avait des éléments de décor qui favorisaient cela (symétrique).

3/ Puis je suis passé à la version actuelle : danseuses en chair et en os + absence de mime (absence de décor). Règne du physique, du gestuel.

Ai-je eu raison de suivre cette évolution ?

Je crois que oui. Par rapport à la version 1/indéniablement  trop limité. Par rapport à la version 2/ également, à condition de ne pas perdre la phase essentielle de dépendance étroite du double par rapport à la danseuse (avant la cassure ou le double acquiert une certaine autonomie). Cette phase peut exister, dans la version actuelle, au moment où la danseuse, au début, est devant le miroir  insister là-dessus. Gestes de la danseuse  gestes du double exactement les mêmes. Ne pas se contenter d’un regard.

Mettre un dialogue à ce moment-là ?

Dialogue qui installe l’altérité ?

 

29/08/1967

 

IDÉE – DESSIN

 

 

 

30/08/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Une ville où les classes riches habitent les quartiers du centre. C’est pourquoi, lorsque le métro arrive aux faubourgs, les premières ne vont pas plus loin car les wagons sont vides…

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études « La danseuse et son double »

 

Pour le début du ballet :

 

 

 

01/09/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un type meurt. Il laisse derrière lui des papiers qui permettent de le définir, de savoir qui il est.

Histoire d’un type qui meurt sans famille.

Un gars qui lui est étranger, par une bizarre curiosité, qui est peut-être un désir de connaissance sincère de cet homme mort, va dépouiller ses papiers. Un jour, une femme vient le trouver et veut savoir où le type en était, ce qu’il était devenu, etc… C’est une ancienne maîtresse du gars…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un type, maintenant cinéaste, entré dans le monde du travail, retourne sur la plage de sa jeunesse pour filmer des jeunes gens, des amoureux, semblables à ce qu’il a été : libre, sans la contrainte du métier.

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

L’épuisante gymnastique qui consiste à s’efforcer sans relâche de reprendre une pensée à son origine…

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Je viens de découvrir quelque chose me concernant : je suis hypersensible

 

03/09/1967

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

 

DESSIN de JEAN-MARC

 

Dessin fait par mon neveu Jean-Marc, qui devait mourir en 2000 à l’âge de 39 ans :

 

 

04/09/1967

 

 PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Je suis, POUR L’INSTANT (?), de ses natures qui ne peuvent se satisfaire quand s’imposant des épreuves…

 

danse – réflexion – Béjart – richesse

 

 Il me semble que Béjart considère – et je partagerais ce point de vue – que d’avoir un décor somptueux (Minelli et tous ces Américains blancs sont à l’opposé) constitue un luxe immoral.

Le corps seul, sur les planches, avec la lumière…

Ou alors les rues…

Ou alors un décor beau, où compte la beauté – mais non pas riche

 

Écriture – narration – digression – réflexion – Ma Mère

 

Je me demande si, comme le disait ma mère hier soir, à sa façon, l’art du conteur n’est pas dans les digressions savamment dosées

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Une expression qui me plaît (je ne sais pas si je l’ai entendue ou si je l’ai inventée) : pour quelque chose qui est foutu, fini, hors d’usage :

Elle est « Ramsès »… (2014 : from Internet : pas fait)

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Quelque chose à faire sur : « Les 5 premières minutes d’une libération »…

(Comment on voit le monde pendant les premiers instants après qu’on a été libéré)

 

DESSIN de JEAN-MARC

 

Autre dessin fait par mon neveu Jean-Marc

 

 

05/09/1967

 

IDÉE de JOCELYNE

 

Idée ( Jo)

Deux jeunes gens rentrent du cinéma où ils ont vu une comédie musicale. Ils entrent dans le hall de leur immeuble en chantant et dansant. Ils font un boucan terrible  tous les locataires sortent en pyjama et SE METTENT À DANSER AUSSI…

 

DESSIN de JEAN-MARC

 

Autre dessin fait par mon neveu Jean-Marc

 

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Tirer un film de la parabole de la brebis égarée de l’Évangile.

Le berger quitte son troupeau. C’est le soir. Il laisse ses brebis à l’étable et part rechercher une brebis perdue. Il escalade des collines, dans les ronces et les fourrés. Il retrouve la brebis, la toison couverte de feuilles et de poussière. Il la nettoie, lui rend sa toison immaculée, la charge sur ses épaules et la ramène. Lorsqu’il revient, les lumières de la ferme brillent…

 

VÉCU – MON PÈRE

 

Adresse Papa

Société Dumez

Box n° 2

Kundian

District Mianwali

West Pakistan

 

09/09/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Métro. Six heures du matin. J’achète un journal au kiosque à journaux de la station. Bonne femme ensommeillée…

   Vous commencez tôt ! fais-je remarquer.

   Oui ! répond-elle. Et bla bla bla : « On peut faire ses comptes. Etc. Mais c’est fatigant : le soir à la maison, il y a toujours quelque chose à faire… Mais il faut se lever tôt… » 

Elle termine par ces mots :

   Faut faire ça pour plaire à son père et à sa mère… 

 

10/09/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

La ville, dans la nuit. 

Les lumières qui brillent. L’espace.

Au passage : sur un quai du fleuve, des jeunes gens dansent.

(La danse est montrée un moment, pas comme sujet central)

et on passe…

 

11/09/1967

 

ÉCRITURE

 

Je ne me reconnais pas. Il me semble que mon image est un autre, qui vit à mon insu… 

 

VÉCU – ARGENT – SOCIÉTÉ

 

J’entends tout le monde parler de fric et de ce qu’on peut acheter avec du fric.

Il règne dans notre société une gigantesque fringale de consommation.

Même par la « culture » on n’échappe pas à ça, car les œuvres d’art elles-mêmes sont considérées comme des objets que l’on consomme.

On est purement spectateur. On n’envisage pas la création.

À l’échelon individuel, personnel, ce serait pourtant possible, au moins… On pourrait rêver (je ne dis pas envisager sérieusement, mais rêver, au moins) de savoir tisser, de savoir travailler le bois ou l’argile… Ça aussi, c’est une création, aussi passionnante que la création professionnelle et commerciale (car celle-ci pose des problèmes).

Je comprends bien Guillaume qui désire tant associer le travail manuel – la création personnelle – et l’activité de l’esprit. Il ne peut y avoir de mûrissement, d’approfondissement, de libération de l’esprit dans un monde où seuls comptent le commerce et l’argent qui négligent l’humain et empêchent une création personnelle, fût-elle humble et manuelle.

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Fragment :

Concierge d’un château discute avec chasseur, fusil cassé au bras…

 

ÉCRITURE

 

Meurdechée

 

ÉCRITURE

 

La fourrure de Lisa…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Certaines machines électroniques répondront que ARRÊT est plus grand que ARBRE parce que la lettre R vient après B dans l’alphabet de ces machines…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Toutes les filles des concierges des châteaux de la région communiquent en caressant leur fourrure au sommet d’une colline…

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Un homme descend de voiture. Il dit à sa femme : « Va prendre un café. Tu me rattraperas. Je marche à pied. » Pendant qu’elle prend un café dans une tasse d’épaisse porcelaine décorée d’un anneau argenté et se repaît de l’immobilité du bourg, il traverse cette immobilité, valise en main, et lève le pouce en marchant sur les trottoirs étroits des rues désertes.

 

VÉCU – MON FRÈRE NINI

 

« La méthode du chemin critique » de Antil et Woodhead

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

 

Noté par Jocelyne sur mon carnet :

 

Noté à la radio la réponse à ma question

 

Question : quel effet l’absence de vie sexuelle entraîne-t-elle sur la vie psychique des ecclésiastiques ?

 

Vous posez là une question extrêmement intéressante. Ceci est très variable car l’acte sexuel n’est pas nécessaire pour un être humain ayant passé un stade de vie affective. On peut s’en passer pour quelque chose. Psychanalyste d’accord. La psychanalyse reconnaît surtout la sublimation.

 

Abbé : l’important pour qu’un sujet s’engage dans le célibat, il faut qu’il ait intégré, il doit avoir des relations sexuelles est, il doit trouver son affectivité

 

14/09/1967

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – FILM « LA SAISIE »

 

Un type éteint un commencement d’incendie devant son armoire. Il sort. Quand il revient, sa maison a brûlé parce qu’il a oublié d’éteindre le feu dans la glace… 

 

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE – FILM « LA SAISIE »

 

Pour cause de dettes, un type est saisi. On ne lui laisse que son armoire à glace. Il quitte la ville, emportant son armoire sur une charrette. Il s’installe dans une autre ville. 

Lorsqu’il installe son armoire dans une nouvelle chambre, il s’aperçoit que l’image des meubles est restée dans la glace. Il entre dans la glace et transporte les meubles dans la pièce.

 


 

Plan-séquence : Pour cause de dettes, un type est saisi. Les huissiers sortent ses meubles un à un. Peu à peu, la chambre se vide. 

Finalement, il ne reste plus que le lit et l’armoire à glace. Au moment où celle-ci va être emportée, le type fait un geste à l’huissier :

Monsieur l’huissier, je voudrais vous demander une faveur… La loi vous oblige à me laisser mon lit… Prenez mon lit et laissez-moi mon armoire…

L’air perplexe, l’huissier s’interroge :

Je ne sais pas si la loi m’autorise à procéder à une telle opération…! Néanmoins, par sympathie pour vous… Soit ! (aux autres huissiers) Emportez le lit 

Lorsque la porte se referme sur le dernier huissier, la pièce est complètement vide. il ne reste que l’armoire. 

A ce moment, le type se dirige vers celle-ci et entre dans la glace. Bruit de meubles qu’on déplace. Il ressort de la glace une chaise à la main… 

(L’idée précédente peut venir après celle-ci en s’y enchaînant…)

 

Commentaire du 28 mars 2016 

 

Naissance de l’idée qui allait devenir le court métrage « La Saisie » que je tournerais en 1975

 

   Commentaire écrit à 69 ans

 

17/09/1967

 

PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES – IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

 

Jeux d’enfants  un rêve que j’ai fait dans la nuit de vendredi à samedi :

Quatre enfants jouant. L’un d’eux était acheteur, les trois autres des voitures… L’acheteur n’avait pas le choix de la couleur de sa voiture : les trois autres enfants étaient tous trois habillés de bleu… 

 

IDÉE de JOCELYNE

 

Idée de Jocelyne :

 

Comédie musicale (passage) 

 

Une institutrice emmène ses enfants promenade à l’aquarium. Mais c’est l’heure de la sieste. Tous les poissons dorment. Les enfants sont déçus, mécontents. Ils pleurnichent. Mais un petit malin sort sa tête : « Moi, je sais ce qu’il faut faire… » dit-il. Il se met à danser devant les vitres en faisant du tintamarre.

Un premier poisson se réveille.

D’autres enfants se joignent à lui  d’autres poissons se réveillent.

La visite commence alors, mais tout le monde danse et chante  les poissons nagent vivement…

 

18/09/1967

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

Utiliser la rapidité.

Le double noue ses chaussons à toute vitesse…

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Filmer avec un son différent les gestes des gens qui téléphonent…

 

19/09/1967

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

 

ÉCRITURE  – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME

 

Un homme doit-il apprendre la tristesse pour être homme 

 

20/09/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Un jeune couple au cinéma. Scène qui fait peur (un lion approche de l’héroïne et du héros) 

Le jeune homme prend le bras de la jeune fille : « N’aie pas peur : je suis là…! »

 

21/09/1967

 

VÉCU – MON PÈRE

 

Carte travail Papa  préfecture

Tiroir Papa premier ou 2e = convocation

Dans l’armoire Maman. Dans un sac noir ou blanc en bas = carte identité Papa

Demain midi  déjeuner Tata Lucie ou matin

Maman Préfecture convocation  24

 

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – CINÉMA – ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Départ de Jo pour Lorient où elle va voir sa mère qui se fait opérer demain matin.

Pour tromper ma solitude soudaine et imprévue, je suis allé au cinéma, rue de la Gaîté, voir « La chinoise ».

Impossible évidemment d’en parler comme ça, en 2 mots… Même si c’est à moi-même que je parle : je n’ai rien à noter qui m’aide dans mon appréhension de ce film…

 

Une idée seulement :

 

Un train lancé à toute vitesse. Train de banlieue. Il est stupide (*) qu’il ralentisse, freine, s’arrête pour que seulement 2 ou 3 passagers descendent.

 

(*: Non, justement, ça qui m’intéresse : les choses absurdes

 

 Train s’arrêtant au milieu de la campagne pour un seul voyageur.

 

 Je me retrouve en terrain connu. Chose étonnante pour les autres, peut-être, mais familière pour moi.

 Train roulant en arrière. Le voyageur, penché une fenêtre, laisse filer au bout d’une ficelle un bout de papier contenant un message jusqu’au niveau de la locomotive  pour descendre.

Ou bien :

Dans sens normal  fantastique (opposé lois naturelles)

ou bien : sens normal. Mécanicien laisse filer la ficelle. Ceux qui veulent descendre attachent un papillon de papier.

 

22/09/1967

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÉFLEXION

 

Il m’arrive d’être brutalement heureux.

Mais ce bonheur brutal fait pendant mon angoisse permanente

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Identification de l’homme à sa voiture  

 

Idée :

Une fille dans une voiture, au volant. 

Un homme à l’extérieur caresse la carrosserie, les ailes, le capot, le toit, amoureusement, sensuellement. 

A l’intérieur, la fille se pâme, ferme les yeux, gémit, jouit… (Idem pour homme au volant)

 

25/09/1967

 

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – SOLITUDE

 

Moi qui déteste ça, la solitude…

 

26/09/1967

 

ÉCRITURE 

 

Écrire tout un cycle autour de la Table Ronde.

Mettre en scène, en de courtes histoires (important, semble-t-il, que ce soit des histoires et non des descriptions), des personnages humbles, paysans, forestiers, jeunes filles, enfants, avec comme point commun qu’ils sont dans le voisinage des personnages principaux de la Table Ronde. Mais, de toute façon, ça ne doit pas être systématique. Je suis incapable de décider que j’écrirai des textes de telle ou telle façon. 

 

CINÉMA – « LÉVIATHAN »

 

Léviathan : Lorges

Verklarte Nacht (Schoenberg)

Marie Laforêt

Nicolas Hayer

 

DESSINS – film fin d’études IDHEC « La danseuse et son double »

 

Dessins préparatoires

 

 

 

 

28/09/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Des jeunes gens projettent un film, par la fenêtre de l’immeuble où ils habitent, sur un mur, en face…

 

ÉCRITURE 

 

L’intelligence, c’est de savoir qu’il y a des règles, l’expérience qu’il y a des exceptions… (2014 : from Internet : pas fait)

 

Commentaire du 28 mars 2016 

 

Cette phrase sera plus tard (quand ?) reformulée sous cette forme : « La connaissance, c’est savoir qu’il y a des règles (…) »

 

   Commentaire écrit à 69 ans

 

ÉCRITURE 

 

Parler de la famille des personnages mythiques (la famille de Merlin)

Je remarque une chose : dans le cycle de la Table Ronde, on accorde une énorme importance à la parenté de certains personnages (en général des suzerains) et pas du tout à celle de certains autres (les humbles, les non-nobles)  la famille, c’est une chose qui m’a frappé hier soir en voyant « La terra trema »… Je me demande qui étais mes aïeux, j’aurais voulu les connaître, savoir quels hommes, quelles femmes c’était. Sans doute des brutes de siciliens, des hommes frustes, bornés, des paysans, des pêcheurs. Ma culture d’homme occidental ne remonte pas loin…

 

RÉFLEXION

 

Les livres, les films, les tableaux, ça prend trop de place. Il faudrait avoir chez soi des mémoires électroniques qui pourraient contenir des milliers de livres et qu’on « viderait » à volonté. Il y aurait l’équivalent d’une unité d’affichage en télégestion et on ferait apparaître page par page le contenu d’un bouquin ou bien on reproduirait un tableau qui serait lu et recomposé sur l’écran par la machine.

On pourrait envisager un système double visuel (pour tableaux filmés et bouquins) et auditif ou, bien sûr, audiovisuel.

Ce système, bien sûr, irréalisable avec quelques centaines d’années, aura l’avantage d’être peu encombrant. Bien sûr, il serait impossible de lire dans le métro. Mais on ne devrait pas avoir besoin de lire dans le métro, on devrait y parler les uns et les autres, ou faire l’amour…

 

Commentaire du 28/03/2016 

 

Étonnante prémonition de notre univers numérique d’aujourd’hui !

 

   Commentaire écrit à 69 ans

 

29/09/1967

 

ÉCRITURE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

 

Son : « Jacques pense aux pyramides d’Égypte… »

Image (simultanément) : Une main en gros plan dessinant des pyramides sur un bout de papier…

Son : « Jacques pense à Catherine… »

Image : Main dessinant un visage de fille

Image suivante : Plan Moyen Jacques est au téléphone et il griffonne sur un bloc tout en parlant, en regardant ce qu’il dessine de temps en temps. (Le son a changé : Jacques, au téléphone, est plongé dans une discussion d’affaire très sérieuse et rébarbative : quantité de produits livrés, etc.)

Mes carnets personnels depuis 1963