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2ème des 4 femmes de ma vie (1978-83)

VÉCU- AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

Vendredi : Avec Colette à l’inauguration du bistrot de Danielle et Joëlle. Week-end avec Agnès : Nuit au Bilboquet, puis chez Maryse. Agnès dormi chez Colette. Dimanche : ballade au Luxembourg avec les deux enfants. Agnès chez Colette :  » Vous vous embrassez sur la bouche ?  » –  » Parce qu’on s’aime  » – Ma maman aussi elle aime quelqu’un. Si vous vous mariez, j’aurai peut-être une petite sœur.  » –  » C’est déjà ta petite sœur…  » – A une dame au Luxembourg :  » Ma mère et ma sœur, elles sont mortes !  » Krystelle m’adopte peu à peu.

– Note écrite à 31 ans

AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE

Agnès est là. Elle lit ses bouquins, qu’elle a sortis de ses tiroirs. Tout à l’heure, on est allés avec Colette et Krystelle au Jardin des Tuileries. Grand froid : les gosses étaient gelées. En revenant dans la voiture, j’ai mis le chauffage à fond. Ça les a revigorées et elles se sont mises à rire et à faire les folles…

– Note écrite à 32 ans

VÉCU – AGNÈS

Pris arrangement avec Gilda afin qu’Agnès aille avec David et passe la nuit là-bas.

Je voulais me rapprocher d’Agnès : coup de fil de Jocelyne qui tombe sur Colette et qui, quand je la rappelle, me reproche de me foutre d’Agnès… ) Je dirai à la suite de ça à Colette  » Il faut que je sache te dire non… J’aurai du ne pas aller à cette soirée et rester avec Agnès comme j’avais dit que je ferais…  »

– Note écrite à 32 ans

AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE

Elle n’a jamais accepté Agnès, l’hostilité d’Agnès elle n’a non seulement jamais, pas une fois, cherché à la faire disparaître (impossible pour elle, hors de question de se faire aimer) mais même ça l’a bloquée dans sa susceptibilité (non seulement il faut que j’encaisse cette enfant du passé, mais en plus, elle ne m’aime pas !)(ou n’aime pas ma fille ce qui est pareil).

Et quand, plus tard, Agnès a fait des efforts, pour moi, elle n’en a pas vraiment tenu compte. C’est vrai que ce ne sont que des efforts, et qu’au fond Agnès n’a jamais aimé Krystelle (ce qui se comprend malheureusement trop bien.)
Colette toute seule, Agnès aurait peut-être pu l’aimer (elle l’a appelée  » Maman  » ce qu’elle a relevé sans émotion.)(D’ailleurs elle l’a dit elle même :  » Il aurait fallu qu’il n’y ait qu’un des 2 enfants… « )
Cette situation était impossible. J’ai cédé, lâchement, en gommant Agnès autant que possible, pauvre fou…
Mais au delà d’un certain point, ce n’était plus possible. Combien de fois ai-je donné tort à Agnès par rapport à l’autre ?
Et quand j’ai crié après Krystelle pour le couvercle de la boite à fromage (dérisoire détail), elle l’a appelée à elle dans la salle de bains. Reconstruction de la barrière que je m’efforçais de détruire en criant pareil après l’une qu’après l’autre. D’où : une nouvelle fois : démarche pour la récupérer . Colère. Violence et les larmes d’Agnès qu’elles n’a pas voulu voir.
Je lui en veux de cela.


On ne peut pas supporter une dépersonnalisation. On ne peut pas nier ses propres valeurs

– Note écrite à 33 ans

AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE

Agnès accepte Marc, pas une autre femme pour son père : rivale de sa mère ou sa propre rivale…
Savoir maintenant que le rêve que j’avais : qu’elles s’aiment (toutes les trois) était impossible.


Qu’est-ce qui s’est joué, là ?
Le soir où Agnès a eu sa crise de larmes en nous entendant nous battre.
Toute ma culpabilité est remontée. Revu les affrontements avec sa mère.
Eu l’impression que, dans ça, ni Agnès ni moi n’étions compris.
Pas compris ce lien du malheur entre Agnès et moi.
Ce lien tissé par ma culpabilité : coupable vis a vis d’Agnès, je ne suis pas libre vis a vis d’elle.
Comme si je m’étais condamné moi même.
J’ai essayé de m’en libérer, étant avec toi. Je me suis aperçu ce soir-là que ma culpabilité était entière.
Tu m’as poussé à m’en libérer.
Elle est restée là.
Et toi, ne te sens-tu pas coupable, toi aussi ?
Je ne l’ai jamais vraiment su.
On ne comprend pas une culpabilité qu’on ne vit pas. On croit toujours que les personnes s’accusent sans fondement.
Tu n’as pas compris, pas accepté ma culpabilité vis à vis d’Agnès.
Toi aussi, je crois que tu te sens coupable mais tu ne réagis pas à cette culpabilité de la même façon que moi.
Coupable et victime.
Moi, je ne me sens victime de personne.
Je sais que la parole de mon père m’a manqué mais je sais qu’il n’a pas voulu cela.

– Note écrite à 33 ans

2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE – AGNÈS – MA 1ÈRE PSYCHANALYSE (1980-1987)

Je veux reprendre ma psychanalyse.

Commentaire du 11 août 2015 :

Suite à une crise d’angoisse pendant mon service militaire, en 1970, j’avais fait un bref séjour au service psychiatrique de l’hôpital du Val-de-Grâce où les médecins militaires m’avaient dirigé vers un psychanalyste, le Dr G. avec qui j’avais ensuite entamé une analyse, interrompue sans résultats notables, au bout de moins d’un an.

– Commentaire écrit à 69 ans

Je ne peux pas vivre avec une vieille inquiétude, une telle angoisse, un tel besoin d’être rassuré.
Notre échec est donc ma faute.
Pourtant, tu sais bien, au fond de toi, qu’il faut toi aussi, te remettre en question.
Tu sens bien en toi qu’il y a aussi des difficultés qui sont à l’origine de notre échec.
Et tu en souffres.
Je n’ai pas assez compris combien tu souffrais, combien toi aussi, à ta façon, tu étais mal dans ta peau.
Chacun de nous deux comptait sur l’autre pour régler ses problèmes.
Mais on n’aide que qui veut bien être aidé. Pour cela, il faut d’abord affronter ses propres problèmes.
Je me sentais, par inquiétude propre, mais aussi par ton histoire à toi, avoir si peu de possibilités de te débloquer, que j’ai préféré plutôt que de renoncer et de te perdre, ne pas te poser les vrais problèmes, ne pas t’obliger au vrai choix : ta mère ou moi.
Nous l’avons seulement évoqué vers la fin il y a très peu de temps et la question était tranchée dans le temps même où elle était posée.
Le problème des enfants ne doit pas nous servir d’alibis, nous avions nos difficultés avant même qu’il se pose, c’est à dire avant même de vivre ensemble mais il renvoie aux autres :
Je veux être clair : partons de l’origine :
– si tu n’avais pas eu l’enfance que tu as eu, la relation avec ta mère que tu as eue – tes rapports avec moi auraient été différents, moins romanesques, moins  » dramatiques « , moins enfantins donc moins  » enivrants « , moins féériques
mais
plus solides ; étant moins étouffée tu serais plus venue à moi, par la parole, par les gestes, tu aurais pris plus d’initiatives, donc j’aurais été plus rassuré.
(Ce raisonnement suppose que de mon côté j’aie pu vaincre mes blocages, mon inquiétude. Autre affaire, que je n’oublie pas mais que je mets momentanément de côté pour faire l’hypothèse d’une autre Colette.)
Cette autre Colette prenant des initiatives, aurait pu prendre celle de
soustraire Krystelle à sa mère.
Tu aurais ainsi résolu ton problème et le mien.
La réalité est différente :
tu attendais beaucoup de moi. Tu me demandais d’être père sans que j’en aie les moyens.
Père d’opérette, je te l’ai dit.
Le père c’est celui qui fait l’enfant.
Comment s’étonner que je n’aime pas Krystelle, que je n’aime pas ce qu’on (ta mère) avait fait d’elle puisque faute de l’avoir faite avec mon corps, je ne pouvais même pas la faire avec mon coeur, mon esprit, mon temps, c’est à dire par l’éducation.
Sans doute est ce pour cela que tu n’acceptais pas, au fond, mon rapport avec Agnès :
tu sentais bien que, bien que n’étant plus avec elle, j’étais quand même le père d’Agnès alors qu’avec Krystelle je ne pouvais pas le devenir, on m’en refusait le droit.)
Là, oui : j’accuse violemment. Et je te reproche d’avoir accepté cela
 » Si tu fais ça, tu tues ma mère…  » C’est sur le plan symbolique qu’il faut comprendre cette phrase : ça aurait été nier ta mère, la tuer, commettre un sacrilège.
Et pourtant, tu l’as dit après avoir lu ce carnet, après avoir lu mes lignes sur Krystelle : tu as repris mes mots :  » Elle le restera  » et tu as ajouté :  » Et c’est grave…  »
Tu sais, au fond de toi, que ni à toi ni à Krystelle tu n’as fait du bien, il n’y a qu’une seule personne à qui tu as fait du bien : ta mère !

(Repris le lendemain à 11h 30) :

Tu lui a fait un enfant.

– Note écrite à 33 ans

2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE – AGNÈS

Arrivé ici avec Agnès, j’appelle Colette après qu’Agnès ait dit, apprenant la reprise des rapports, qu’elle fait une surprise à C et C (: 2 petits bonhommes de papier découpés mis dans enveloppe à leurs noms.)
Colette dit  » On vient voir Agnès.  » Le soir : je découvre que Colette n’avait pas l’intention de rester.
Elle reste finalement.
Week-end où :
samedi soir : Agnès câline Colette, la demande. Agnès et Krystelle dansent devant la télé. On est très bien.
Feuilleton : Agnès et l’amour, et le bébé (via le feuilleton  » Dallas « .)
Nuit : Krystelle ne se réveille pas, comme si souvent.
Dimanche : repas. Ménage. Après-midi : feuilleton télé.  » Drôles de dames  » : Agnès distribue les trois rôles à elle-même, (Chris), C et C.  » Je suis Chris « , elle se projette complètement.
Aux Buttes-Chaumont, « On va jouer : je serai Chris !  » D’ailleurs, aux Buttes, elle ramassera une boite d’allumettes par terre, en disant :  » C’est un indice.  » (à noter : ceci est important. Se rapporte à l’impression générale que j’ai qu’Agnès se pose des questions sur la sexualité.)
Aux Buttes : à propos d’un risque de chute de Krystelle sur pente, dialogue Colette-moi :
–  » J’ai peur qu’elle tombe  »
Moi :  » Qu’elle se salisse et que ta mère te le reproche ?  »
Plusieurs minutes plus tard, alors que je redescends, (je jouais à cache-cache avec les enfants.)
– C :  » Ne me parles pas de ma mère comme ça. Je ne te parle pas de la tienne…  »
Moi :  » Si tu veux…  »
Le week-end se termine pour moi (séparation dans le métro sur le quai. Je cherche C. et C. du regard. Colette non. Regard fixe.) avec l’impression que Colette à fait un effort mais qu’Agnès est résolument récalcitrante, toujours hostile (Krystelle, sur le chemin des Buttes, essayant de la prendre par la main et Agnès :  » C’est de la glu… « )
Mais aussi toujours : Krystelle et la possession des objets et les conflits autour de ça entre les 2 gosses. Et moi :  » Débrouillez-vous. « 

– Note écrite à 34 ans

AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE

Aujourd’hui je me réveille mal. J’agresse Colette sur son attitude vis-à-vis d’Agnès. Elle m’affirme qu’elle a compris des choses et qu’elle « prendra sur elle » s’il y a des problèmes… Je lui dis que je ne la crois pas, que je n’ai pas confiance en elle. La discussion prolonge sur :
Moi « dangereux ». Krystelle pas revenue ici depuis des semaines. Moi à elle : « Pourquoi ? ».
Elle : « Je ne sais pas » et, plus tard : « Il y a des problèmes. Ça ne se règle pas comme ça et tu n’es pas tout seul, il n’y a pas que Roberto Cappadoro… »
Un enfant d’elle et moi. Elle : « Tu as une grosse culpabilité vis-à-vis d’Agnès et tu veux un autre enfant ? Je me demande si tu es prêt ? ».
Malaise. Impossibilité de se rejoindre.
Elle : « Tu as peur de toi… ».
Moi : « Je suis malheureux… ».
Elle : « Moi aussi… ».
Moi : « Qu’est ce que je peux faire pour t’aider ? ».
Elle : « Devenir serein… ».
Là pour la première fois, elle est partie se promener. Pris la voiture et partie.

– Note écrite à 34 ans

VÉCU – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – AGNÈS – KRYSTELLE

À propos d’Agnès ( qui pleurait parce que Krystelle avait dit  » la grosse Agnès  » et que j’étais seul à la consoler – éclatement ( il y avait eu avant le refus de Colette de s’associer à mon contentement, d’avoir managé ces vacances là et qu’elle dise  » ne pas vouloir devenir, neurasthénique…
Suite à quoi : elle, dans la cuisine :  » J’en ai marre de ces vacances…  » Moi, me dressant d’un bond, venant à elle :  » On peut les abréger, je peux t’amener au train… « .
Et, de là, enchaînement : elle téléphone à ses demi-sœurs pour qu’on vienne la chercher… Moi :  » Tu as été vite…  » Colère. Cris. Violence. Krystelle pleurant. Agnès m’arrêtant (  » Ça tourne pas rond ? « )
Par 2 fois, les choses manquent se raccrocher :
1 – Avant arrivée d’une des demi-sœurs, elle vient me voir, jouant avec l’ordinateur dans la petite bibliothèque :  » Je peux les renvoyer…  » mais je ne cède pas.
2 – Quand ils sont là et que je vois qu’elle va repartir avec eux, je monte observer tout ça du haut de la tour ( Agnès m’y rejoint.)
Mais je crois qu’elle a décidé de rester, car elle ne part pas avec eux. Je dis à Agnès :  » Elle reste parce qu’elle m’aime…  » Agnès se rembrunit  » Alors il va falloir que je fasse un effort…  » Elle m’avait dit juste après la scène de violence :  » Si elle était venue à moi, j’aurais répondu…  » Chacun attendait que l’autre fasse le premier pas…
Nous descendons et rencontrons Colette et Krystelle qui reviennent de chez le vieil ébéniste. Agnès se jette dans les bras de Colette qui dit :  » Ils ne peuvent pas me prendre…  » Je reçois ça sur la tête et me fige.  » Alors Agnès et moi on s’est fait un roman ?  »
À partir de ce moment, il n’y aura plus de machine arrière d’aucun des deux côtés…

– Note écrite à 34 ans

VÉCU – FEMMES – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – AGNÈS

Je rentre dans la chambre d’enfants. Un dessin d’Agnès est coincé derrière une affiche. Je le punaise sur le mur. Marqué dessus : « Le lapin pour Colette… » Ses mots d’Agnès me serrent le cœur… Ma fille niée, rejetée. C’était vrai qu’il n’y avait de place pour personne d’autre que Krystelle…

– Note écrite à 34 ans

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – AGNÈS

Week-end avec Agnès désastreux. C’est Colette qui est violente. (Le dimanche d’abord devant Krystelle à je fuis (expulsé par elle) → tabac Gambetta. J’écris scénario. On se retrouve dans la rue, rentrant, elle et Krystelle et moi. Rentrés ensemble. Le soir : elle violente. Agnès : « Promettez-moi de ne pas vous disputer… » → on ne se dispute pas à sommeil (Agnès, le samedi matin, m’avait dit : « Tu crois qu’elle m’aime vraiment ? Vous me faites peur. »
Lundi (Pentecôte) après midi au Luxembourg (chacun de son côté avec son gosse) → ramène Krystelle chez sa grand-mère. Là je dis que je sors le soir → violence devant Agnès, en larmes.
Je ramène Agnès qui me fait promettre d’arrêter.
Je téléphone à Hervé et passe avant de le voir à la maison → elle est là.
Folle.
Folie. Taxi. Commissariat. Cabine pour appeler Hervé, car je veux fuir. Elle m’en empêche, veut m’emmerder, me « faire payer ». Je renonce, on marche. J’appelle Hervé. On rentre. Elle fume, parle. Je parle aussi. Elle se couche, pleure. Je me couche, me masturbe.
On en est là. C’est la fin.
Agnès et ses larmes. Agnès et ma culpabilité.
Agnès oubliée par moi, négligée, délaissée, pleine de bonne volonté.
Douce Agnès. Mon enfant chérie. Je t’aime. Je t’aimerai toujours.
Je t’ai tant demandé ou plutôt obligée à tant !
Mise si jeune devant des choses qui te dépassaient et dont tu souffrais sans les comprendre.
Chacun sa culpabilité : la mienne est envers toi.
Tout à l’heure : appelé Hervé pour lui raconter.
Senti qu’il ne tenait pas à me voir.
M’a chagriné.
→ Je dérive sur le problème du désir : un début de proverbe inventé me vient : « Désir trop fort… (je cherche une suite qui rime »
Cette idée qui revient en boomerang, c’est qu’il faut brider son désir.
Vieille erreur avec mon désir.
Il faut savoir en différer la réalisation, ça oui.
Chagriné qu’Hervé ne me dise pas « Viens. »
Et bien, il faudra savoir rappeler Hervé, être patient.
Parler aux gens, « normalement », établir avec eux les passerelles de la communication, au jour le jour.
Seule solution.
Je note que, disant à Hervé « j’ai chargé Agnès de plein de problèmes. Elle sera mûre pour l’analyse… », il dit « Ce n’est pas sûr ! » J’acquiesce. Vrai que c’est ma culpabilité qui parle et que l’autre, extérieur à ma culpabilité, ne peut me comprendre, vrai qu’il me contredit et vrai aussi qu’il a peut-être raison. Disons : en partie raison. Agnès n’a pas que des problèmes, elle a aussi des joies, des oublis, des rêves.
Voir la totalité des choses. Tendre à cela, en tout cas.
Vrai aussi que l’avenir d’Agnès dépend de moi aussi.
Le passé est joué. Il est ce qu’il est.
Je pensais dans le métro, à lui parler de Colette et moi. Encore une erreur : affaires d’adultes, comme dirait G. Je choisis les attitudes qui m’arrangent…

Non : ça me revient : je pensais que mes pensées ont « déteint » sur elle, comme disait G. et qu’elle a pris peut être ce pli de « majesté » que je lui aurais transmis… Je voulais lui dire que dans la vie, les choses étaient différentes de ce qu’on a dans sa tête.
J’ai réfléchi. Pourquoi pas ? C’est vrai.
Je pense qu’à l’issue de ce conflit, Agnès se sentira « gagnante ».
C’est moi qui ai créé cela, moi aussi en tout cas.

– Note écrite à 35 ans

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – AGNÈS

Il y a de l’enfant en moi, dans mes rapports avec les femmes. Elles savent d’ailleurs me le dire pour me faire mal, oubliant alors qu’elles ont aussi aimé cet enfant en moi… Il y a de l’enfant naïf, confiant, aveugle, enthousiaste… Je n’écris pas cela avec amertume. Cet enfant, au lieu de chercher à l’étouffer, il me faut l’aimer, le comprendre, l’aider à grandir et à devenir moi. J’ai déjà écrit cela, à peu près, dans les dialogues du  » Premier livre…  » Mais je parlais de l’écouter, cet enfant, seulement de l’écouter. Alors qu’un enfant ne peut pas toujours parler, dire… (comme disait Agnès :  » Krystelle ne peut pas vous dire ce qu’elle ressent… « ) Cet enfant en moi, il faut l’aimer pour le comprendre. Entre  » Le premier livre  » et maintenant, il m’aura fallu un an pour comprendre cela…

– Note écrite à 35 ans

VÉCU – AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – KRYSTELLE

Pensé tout à l’heure à Agnès appelant – dans les débuts – Colette : « Maman ».
Je me demande si ce n’est pas parce qu’elle a été empêchée d’entrer dans la voie de cette illusion (d’être la mère d’Agnès) que les rapports Colette – Agnès ont été bloqués.

Refus d’une prise en charge dont elle sentait intuitivement qu’elle était source d’erreur (prétexte : « Elle a une mère, déjà… »), ce dont j’ai mis, moi, si longtemps à me rendre compte et encore a-t-il fallu l’analyse !
D’autres part, ce qui gênait sans doute Colette dans Agnès, ce n’était pas qu’elle ait une mère, mais un père !
Ça n’entrait pas dans son schéma de l’enfant sans père (elle – Krystelle), au contraire, il y avait là motif d’une jalousie inconsciente qui s’exprimait pourtant clairement dans ses colères à propos de nos rapports à 2, Agnès et moi (occultant carrément ses rapports à 2, Krystelle et elle, pourtant plus fréquents et délibérément affirmés comme « en miroir »…)

– Note écrite à 35 ans

2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE – AGNÈS

Je suis rentré et j’ai  » grignoté  » (comme elle dit) devant la télé. Ai fait un de ses gestes : me suis servi du vin dans un verre…
Me suis senti bien là…
(Ai compris qu’elle se sente bien, seule… qu’elle ne connaisse pas mon angoisse.)
On était bien ensemble, souvent…
Je me créais l’angoisse pour ne pas goûter ces moments là…


Chaque fois que j’ai ce type de pensée, je me dis :  » Oui mais Agnès ?  » Ce qui m’apparaît c’est l’énormité de ma culpabilité vis-à-vis d’Agnès, devant le fait que l’ai abandonnée… J’ai voulu faire partager cette culpabilité à Colette. Cependant, il est vrai qu’elle ne l’aimait pas. (« Je ne détestais pas ta fille » m’a-t-elle dit la dernière fois encore qu’on s’est vus. Ni aimée, ni détestée. Cette mentalité n’aurait-elle pas pu me suffire. Il y avait Krystelle et on la le problème du « père fictif »…

– Note écrite à 35 ans

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – AGNÈS – VIOLENCE – COLÈRE – TÉLÉVISION

Cette nuit : crise avec Mathilde.
(Commencé par discussion au lit, partant du passé de Mathilde avec son mari et arrivant à Agnès et Mathilde disant qu’elle n’était pas contente qu’elle se soit « mêlée de ses affaires » → colère.
Violence. Dormi dans le canapé. Re-crise ce matin avant qu’elle parte + elle m’appelle : « J’en ai marre de ces crises » → re-colère.

Mauvaise journée.
Culpabilité.
Abattu.
Rencontré Jean-Claude Salou du « Jour du seigneur ».
Rien avant juillet ou septembre…

Pas pu joindre Horbette.

VÉCU – AGNÈS – 2ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : COLETTE

À noter : conversation avec Agnès.
On parlait de ma culpabilité de l’épisode Colette.
– C’était une histoire condamnée d’avance, dis-je.
Agnès : « Quand on aime, on ne sait pas ! »
Quelle lucidité chez cette adolescente de 14 ans !

– Note écrite à 39 ans