Archives de catégorie : Culpabilité

VÉCU – AGNÈS

(0h15)

Je rentre à mon hôtel (Terminus à Tourlaville, près de Cherbourg) et je suis soudain, imprévisiblement, saisi par une terrible culpabilité vis-à-vis d’Agnès, culpabilité de ne pas m’être assez occupé d’elle, de l’avoir irrémédiablement blessée par le divorce et ce qui me revient, une fois de plus, c’est le souvenir d’Anne m’expliquant que « Bilbo Bagin » (Baguin, prononcé par la petite voix d’Agnès, elle avait cinq ans et demi à l’époque… !) c’était Bilbo le Hobbit de Tolkien…
J’ai déjà demandé à Agnès (car ce souvenir revient souvent, d’une façon assez obsessionnelle) : elle ne s’en souvient pas…

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS

Pendant le week-end Agnès a reparlé de sa haine des murs en briques rouges (elle y est revenue plusieurs fois, elle l’évoque avec insistance) me disant qu’elle n’en saurait sûrement jamais l’origine…
Moi, je repense à ceux du Pré-Saint-Gervais (elle aussi s’en souvient bien) et je me dis qu’elle y a sûrement été – mais « sans le savoir » – malheureuse…
Ah, si l’on pouvait revenir en arrière… !


Qu’est-ce que je ferais, en ce cas-là ? Je resterai avec Jocelyne, pour Agnès ? Pour qu’elle ne souffre pas de ce divorce ? Peut-être… !
J’aurais pu – c’est vrai – comme me l’a d’ailleurs dit Jocelyne elle-même – rester avec Jocelyne et avoir des aventures (je l’ai fait d’ailleurs…) Alors pourquoi l’avoir quittée… ?
Pour vivre quelque chose dans le genre Colette sûrement, ce que je me suis d’ailleurs empressé de faire… !
Quel gâchis !
Est-ce une chance, ma relation avec Mathilde ou bien quelque chose de « mérité », de logique, disons, au fil d’une évolution de ma part… ! ?

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS

(Paris)
Fini tournage avions. Récupéré tirages photos Agnès à Pierrefitte…
Magnifique série. Sort très bien en 18 x 24 (et une en 40 x 50, choisie par Agnès).
Je me suis retenu de pleurer jusqu’ici…
Puis, arrivé ici : éclaté en sanglots. Je me sens si coupable, quand je vois ce visage rieur, innocent, cette  adorable petite fille, dont j’étais fou…!
(« Comme un géant »… « Elle a trois ans, je suis fou d’elle… ! ») Un géant… ! Tu parles !
J’ai pleuré sur ma culpabilité, sur ma lâcheté, sur ma connerie.
On ne fait pas d’enfants si c’est pour les quitter
René, mon frère, lui, au moins, est en paix avec sa conscience et avec ses filles…
Quant à moi, Agnès est bien en droit ne me faire des reproches…

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE

Cette nuit : pas de violence (à part coup sur la main de Mathilde mais pas fait exprès : c’était parce qu’elle a avancé sa main au moment où je tapais sur le lit !) Mais : mal. Problème chômage et problèmes sexuels. Je lui reproche de ne pas avoir d’appétit.
J’ai beaucoup pleuré cette nuit. Gros sanglots. Chaque fois que c’est comme ça, c’est ma culpabilité vis-à-vis d’Agnès qui ressort et je pleure en l’appelant…
Je me suis endormi à six h du matin.
Tristesse. Malaise. La seule lumière, ce matin : eu au téléphone Marie-Claude G. qui a aimé « L’amour de loin »…!

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS

Tous ces jours de chômage et de solitude, je les ai beaucoup passés assis ici à cette table, écrivant et regardant plus ou moins distraitement la télévision.
Et là, pour la deuxième fois, je viens d’éclater en sanglots, en voyant des scènes qui montrent une fillette (12 ans ?) et son petit frère (un adorable bébé blond) (c’est en suédois ?)
Je pleure en pensant à Agnès, non : je sanglote. Je n’arrête pas de lui répéter « Je t’aime ». Ils sont seuls tous les deux sur une île. Leurs parents arrivent. Tout le monde s’embrasse et moi je pleure à nouveau. Oh mon enfant chérie si tu savais combien je t’aime et me sens coupable vis-à-vis de toi !

– Note écrite à 40 ans