Archives de catégorie : Angoisse

Mes moments d’angoisse

VÉCU – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – SOCIÉTÉ

Impression étrange, ce soir. Forte et pourtant pas comme ces exaltations qui ne durent pas et se révèlent décevantes. Pourtant : impression fugace. Je veux écrire et déjà je ne la ressens plus aussi bien… Mais définitive, cependant, parce qu’il me semble toucher une certitude… Oh pas bien grande, banale, en somme, mais je la sens profondément… Je vois distinctement les soirs que j’ai à passer comme celui-ci. Une certaine tristesse, un écrasement… Le cinéma : qu’on paye, où les exploités nord-africains viennent chercher l’oubli, entassés sur des fauteuils qui grincent lorsqu’ils se lèvent et sortent un à un, pour retourner dehors, l’air vide, et les trottoirs où deux ou trois personnes sont immobiles, affalées sur un banc, debout, regardant une vitrine, le début d’un été où restent à Paris les gens qui ne peuvent pas se payer des vacances, c’est-à-dire presque tout le monde, mais changé, transformé, anéanti par l’été, l’envie de ceux qui sont à La Baule ou à Saint-Tropez. Certitude d’un vide effrayant : le vide de moi-même… ? Et Fritz Lang, dans tout ça ? Comme je le comprends d’en être arrivé à son âge au détachement. Mais n’est-ce pas effrayant ? Il ne lui reste plus que l’exercice de son intelligence…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PSY

Immense solitude


Je suis désormais certain que je suis malade. Ça devient intenable. Je souffre trop, je perds les pédales. Je suis terriblement seul. J’ai de plus en plus besoin du médecin. J’ai l’impression que je n’arriverai jamais à m’en sortir seul cette fois-ci…
Impression de bientôt toucher le fond
Ça empire de jour en jour.
Elle ne sait pas cela. Doit-elle le savoir ?
Elle…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PSY

J’ai le dégoût de tout, y compris de moi.


Roland et Monique, qui sont venus me réveiller à 1 h du matin. Nuit « Jeu de la vérité » merdeux → Mauvaise humeur. Prise de bec avec Monique → Crise. Sécession. Rupture. Mépris. Mécontentement. Moi-même enfin, tel qu’en moi-même enfin la maladie me change.


Hier, chez le producteur (T*) commis une erreur : j’ai prêté le flanc en ne le traitant pas d’égal à égal → Recul. Mais il en sortira peut-être quelque chose.


J’ai peur.


J’ai peur.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – AGNÈS – 3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – MICHAEL – ZELDA

(21h 30)
Agnès, Zelda et Mathilde regardent « Flipper le dauphin » à la télé.
Elles rient, s’attendrissent sur cette tendre bête…
Quel dommage qu’il n’y a personne à prier pour les protéger, leur conserver longue vie et leur assurer le bonheur…
Personne. Sauf moi-même ?
Pas Dieu, mais homme tendre, gentil, aimant…

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS

Hier, Agnès et moi sommes allé voir « L’étrangère » de Zelda Baron…
Très beau film, comédiennes remarquables, mise en scène sobre, mais souple. Bref, c’était si bien que je me suis senti tout petit, incapable de tant de talent et, en sortant, dans la rue, me suis mis à pleurer dans un coin de porte.
Agnès l’a mal pris.
Elle m’a fait la gueule pendant tout le chemin du retour…
Je n’ai rien dit. Je te comprenais, Agnès :
Tu m’idéalises et tu es furieuse de voir ton idéal montrer de la faiblesse.
Furieuse parce qu’angoissée à ce spectacle…
Et puis, sûrement, tu penses que ces larmes n’étaient pas justifiées, car tu crois en ma valeur…
Je ne sais pas si tu liras ces lignes, mais sache que j’ai compris tout cela.
Je pense seulement qu’avec le temps, tu me comprendras…
Mais surtout : si jamais tu venais à t’en vouloir de ta bouderie, je tiens ce que tu ne te la reproches pas… ! Après tout, c’est une réaction pleine de santé.
Tu as raison de désapprouver mon défaitisme…
Raison dans l’absolu, mais en pratique : on craque parfois – même les pères – cela tu le constateras par toi-même et tu découvriras que c’est humain…

– Note écrite à 40 ans