(5h20)
Je suis démoli (peut-être pas détruit) : écrit texte accompagnant manuscrit. Proposé à Agnès de le lire (*) → elle a accepté..
Elle a très mal réagi.
Rejet en bloc.
Rien de positif.
Je suis mal. Très mal.
Sur le moment, j’ai cru que ça ne me faisait rien. Ou pas grand-chose. Comme ces blessures qui ne s’avèrent douloureuses qu’après un certain temps.
Mais là, après réveil dans la nuit et surgissement de la pensée dès le réveil, je souffre.
Spectre de ma vie ratée.
(*: Si j’avais pu penser que sa réaction serait si totalement négative, je ne l’aurais pas proposé) (elle m’avait dit des choses positives, à la première lecture…)
– Note écrite à 68 ans
Les nouvelles de M. n’étant pas trop mauvaises (marqueurs augmentés mais scanner rassurant), je lui raconte le refus d’A. d’A.
« J’adorerais que ça marche, me dit-elle, mais j’ai envie de te dire : « Tu t’en fous, t’es vivant ! »
Et c’est vrai. Je lui dis que je me le dis, souvent, en pensant à Marie-Noëlle, justement.
Elle, elle comprend la lettre d’A. d’A. Elle comprend qu’on puisse « aimer les ingrédients, mais pas le plat… »
– Note écrite à 68 ans
Aujourd’hui, y repensant, une fois de plus, je crois m’être rendu compte que, tant que mon esprit restera clair, je ne pourrai pas m’empêcher, me passer d’écrire, même si, comme c’est prévisible, c’est l’échec sur « Les deux femmes »…
J’ai songé à chercher un nouveau sujet et à m’y mettre.
(Agnès m’a posé la question : « Tu écris autre chose… ? »)
À voir, donc.
Perpétuelle sagesse de cet enfant !
(Père paix tu elle Sagesse)
– Note écrite à 68 ans
Je suis là, chez moi (beau soleil, heureusement) en train de numériser mes notes « idées » et « écriture » en vue de leur exploitation pour une création littéraire ultérieure et, pendant ce temps, se prépare chez Fayard le refus des « Deux femmes »… Et je n’y suis absolument pas préparé, malgré tous mes efforts, car il reste en moi un noyau d’espoir, irréductible, indestructible… Bien malgré moi !
Donc, ce que je fais (qui prend beaucoup de temps !) est très probablement inutile.
Cette pensée me mine.
Heureusement, je numérise aussi – pieusement – les notes sur Agnès…
Je me dis qu’une part de ce que je fais au moins, n’est pas inutile. Et même, au contraire, peut être très utile (*)
Cela me fait du bien
(*: utile à Agnès…)
– Note écrite à 68 ans
Mes carnets personnels depuis 1963