Archives de catégorie : Écriture – Textes terminés –

Textes terminés

VÉCU – FEMMES – ANNICK DE GROIX – ÉCRITURE

« Ami, je t’offre un pot ; vide cette canette.
Laisse-moi de parler d’une douce nénette,
Qu’un soir j’ai rencontrée, au bal, un bal paumé,
Un d’ces guinches de cambrousse que jamais j’oublierai… »

– (en souvenir d’Annick, la seule « merveille » à laquelle j’aie eu droit depuis mon enfance)

Note écrite à 17 ans

ÉCRITURE – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – POÈME

Poème de la femme

J’étais petite enfant lorsqu’un jour, ma mère,
me prenant par le bras, me dit :
« Il y a un oiseau mort par terre,
Tourne ta tête… »
Plus tard, jeune fille, mon chagrin m’a dit à l’oreille :
« Ne regarde pas cet amour mort,
Tourne ta tête… »
Enfin, quand j’allais être un jour fille-mère, un homme m’a dit :
« Si tu ne veux pas voir cet enfant mort,
Tourne ta tête… »
Toute ma vie durant, je l’ai tournée, ma tête,
pour ne pas voir les oiseaux, les amours, les enfants et les hommes morts,
mais aujourd’hui je ne veux plus fuir la réalité,
je veux regarder ce qui est mort
pour voir sur son corps et sa face
comment il a vécu
et pour savoir
comment vivre…

Note écrite à 19 ans

VÉCU

Je viens de voir Astre. Discuté dans une salle vide (du journal) (« Combat pour la paix ») Discuté de l’aventure, du journalisme, de la vie. C’est donc décidé : je ferai quelque chose sur James Bond…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – CRITIQUE DE FILM – JAMES BOND

Films de James Bond : analogie avec industrie du disque : disques yéyé qui, réécoutés à la suite, lassent rapidement. Mais ils produisent de prime abord un effet agréable. Pour éviter la fatigue, la radio, la télé vous les diffusent à divers moments, à un rythme soigneusement prévu pour que chaque fois nous réentendions le disque avec plaisir.
Les films de James Bond, c’est pareil. Une fois établi le personnage James Bond nous le retrouvons dans chaque film nouveau de lui, à une sauce différente chaque fois.
Et la sortie de ces films est préparée de façon à nous faire mijoter, à nous faire attendre la réapparition de notre super héros…
Mais de ces films on se lasse vite… « Goldfinger » supporte mal d’être revu plusieurs fois. Pourtant on ne se lasse pas de voir et de revoir « Potemkine » ou [texte interrompu]


→ plan de la comparaison films — disques : 1/ films et disques lassent (# bons films qui ne lassent pas)
2/ Il faut le renouveler. Exemple : disques. Films = pareil (influence de la radio) Quand un de ces films ou disques est sorti, on met le paquet dessus (phénomène d’auto-publicité propre à l’industrie cinématographique) avant on fait mijoter le public… On crée un esprit favorable à la consommation

Note écrite à 19 ans

ÉCRITURE – POÈME – POLITIQUE

« J’ai vu pleurer la vieille femme,
Blonde, bouffie, aux lèvres mal fardées,
Elle était laide, elle apportait
Les repas des beaux étudiants bourgeois.
Elle n’avait pas le droit de dépasser la dose
Et un jeune et beau garçon
Lui arracha violemment un yaourt des mains…
Bafouée dans son travail, maltraitée par un jeune puceau,
Elle ne put refouler ses larmes…
Ce bel étudiant était satisfait qu’on vienne le servir
Jusqu’au moment où il voulut que la crème soit douce à son estomac…
Etudiants bourgeois, servez-vous vous-mêmes,
Au lieu de bafouer les travailleurs qui vous servent…
Car, un jour, les yaourts, les travailleurs vous les foutront à la gueule… »

Note écrite à 19 ans

ÉCRITURE – POÈME – HUMOUR

Dans une nuit livide
Quand hululait le vent
Et roulaient les rapides
Sur le grand continent
Ici, sur l’île de Groix,
À l’Auberge de Jeunesse,
Nous abaissions nos voix
Pour que rien ne paraisse
Exister sous ce toit…
C’est que nous avions peur…
Oui, car il faut le dire,
Dans cette nuit de terreur,
Vient le cambrioleur

Note écrite à 19 ans

ÉCRITURE – TEXTES TERMINÉS – NOUVELLE « LUCILE »

Les frimas givrent les boîtes aux lettres ; ce sont des cubes de métal plantés au sommet d’un pieu enfiché dans le sol gelé ; si nos doigts gourds ne peuvent ouvrir les petites portes, nous ne saurons jamais qui pense à nous ! Lucile a voulu mettre dans la sienne une chandelle allumée ; à l’abri de la bise, elle pourrait brûler, réchauffant la maison des missives ; mais Lucile a réfléchi : les lettres elles aussi brûleraient ! Elle n’y avait pas pensé.
Lucile a dix ans ; elle attend tous les jours des nouvelles du charbonnier, son ami, qui ne vient pas souvent ; les lettres qu’elle reçoit sont des affaires sérieuses ; elle n’aime pas que les grands y touchent.
Hier, je l’ai vue, vêtue de son grand manteau noir, attendre tout le jour le traîneau du facteur ; sa mère la croyait à l’école, le maître la croyait malade. Son père, en rentrant du château, a juré en forçant pour décoincer la porte de la vieille boîte aux lettres. « Quel froid ! » a-t-il dit « Vite, un bon feu ! »
Lucile, assise au centre de la mare gelée, lisait sa lettre en soufflant sur ses mains.

Nouvelle écrite à 30 ans

VÉCU – AGNÈS – ÉCRITURE – « LES DEUX FEMMES DU MORT »

(5h20)

Je suis démoli (peut-être pas détruit) : écrit texte accompagnant manuscrit. Proposé à Agnès de le lire (*) → elle a accepté..
Elle a très mal réagi.
Rejet en bloc.
Rien de positif.
Je suis mal. Très mal.
Sur le moment, j’ai cru que ça ne me faisait rien. Ou pas grand-chose. Comme ces blessures qui ne s’avèrent douloureuses qu’après un certain temps.
Mais là, après réveil dans la nuit et surgissement de la pensée dès le réveil, je souffre.
Spectre de ma vie ratée.

(*: Si j’avais pu penser que sa réaction serait si totalement négative, je ne l’aurais pas proposé) (elle m’avait dit des choses positives, à la première lecture…)

– Note écrite à 68 ans

VÉCU – AGNÈS – MARIE-NOËLLE

Les nouvelles de M. n’étant pas trop mauvaises (marqueurs augmentés mais scanner rassurant), je lui raconte le refus d’A. d’A.
« J’adorerais que ça marche, me dit-elle, mais j’ai envie de te dire : « Tu t’en fous, t’es vivant ! »
Et c’est vrai. Je lui dis que je me le dis, souvent, en pensant à Marie-Noëlle, justement.
Elle, elle comprend la lettre d’A. d’A. Elle comprend qu’on puisse « aimer les ingrédients, mais pas le plat… »

– Note écrite à 68 ans

VÉCU – AGNÈS – ÉCRITURE

Aujourd’hui, y repensant, une fois de plus, je crois m’être rendu compte que, tant que mon esprit restera clair, je ne pourrai pas m’empêcher, me passer d’écrire, même si, comme c’est prévisible, c’est l’échec sur « Les deux femmes »…
J’ai songé à chercher un nouveau sujet et à m’y mettre.
(Agnès m’a posé la question : « Tu écris autre chose… ? »)
À voir, donc.
Perpétuelle sagesse de cet enfant !
(Père paix tu elle Sagesse)

– Note écrite à 68 ans

VÉCU – AGNÈS – ÉCRITURE – CARNETS

Je suis là, chez moi (beau soleil, heureusement) en train de numériser mes notes « idées » et « écriture » en vue de leur exploitation pour une création littéraire ultérieure et, pendant ce temps, se prépare chez Fayard le refus des « Deux femmes »… Et je n’y suis absolument pas préparé, malgré tous mes efforts, car il reste en moi un noyau d’espoir, irréductible, indestructible… Bien malgré moi !
Donc, ce que je fais (qui prend beaucoup de temps !) est très probablement inutile.
Cette pensée me mine.
Heureusement, je numérise aussi – pieusement – les notes sur Agnès…


Je me dis qu’une part de ce que je fais au moins, n’est pas inutile. Et même, au contraire, peut être très utile (*)
Cela me fait du bien

(*: utile à Agnès…)

– Note écrite à 68 ans