« J’ai tant souffert, maîtresse. »
– Note écrite à 17 ans
Notes dans mes Carnets concernant mes Carnets
« J’ai tant souffert, maîtresse. »
– Note écrite à 17 ans
Je veux rêver la réalité pour lui donner l’intensité du rêve.
– Note écrite à 17 ans
Notes Robert Cappadoro 103 rue Gorki Blanc Mesnil Seine-Saint-Denis
Dans ce carnet j’écrirai sur le même plan mes pensées et ce qui m’arrive, car je pense que ma réflexion et mon effort de culture, c’est aussi ma vie…
– Note écrite à 19 ans
« Le slow-gan »
– Note écrite à 19 ans
Le gai tumulte de la rue… (2017 : from Internet : pas fait) (inclus dans Manuscrit « L’homme que les plantes aimaient »)
– Note écrite à 19 ans
23 h 25 : couché. Je regarde ma chambre. Je l’ai décorée de photos, d’affiches, de dessins ; j’y ai mis des objets (jouets — bouteilles). Je veux ainsi me donner l’impression de vivre et d’être différemment… Ce soir je n’ai pas travaillé mais c’est parce que j’ai eu des choses à faire et j’étais vraiment fatigué. En ce moment, je fume une cigarette, « Blues et jazz party » s’achève…
Correction de la composition de littérature avec Georges-Albert Astre → 13. Pas mal mais j’ai déformé ma pensée en la systématisant, une fois de plus, je n’ai pas su maîtriser les mots mais j’y arrive mieux qu’avant.
Il y a dans un journal comme celui-ci une tentation de tout mettre, de tout raconter, mais c’est une ambition irréalisable, on ne peut pas maîtriser son existence quotidienne et la condenser, c’est pourquoi je pense à me réduire aux pensées, aux trouvailles.
– Note écrite à 19 ans
Me mettre à travailler sur le toit de l’aérodrome…
– Note écrite à 19 ans
Il y a là un oiseau mort
tourne ta tête… (← poème avec progression jusqu’à une vision où on ne peut plus tourner la tête : on se révolte.)
– Note écrite à 19 ans
Décès 6
– Note écrite à 19 ans
Réunis pour un temps, nous vivons maintenant nos destins séparés…
– Note écrite à 19 ans
Mots qui finissent en « isme »
… héroïsme…
… nationalisme…
… patriotisme…
– Note écrite à 19 ans
Si j’écris dans ce carnet, c’est que j’ai pris l’habitude de penser et de parler pendant ces vacances avec toi… Quand tu liras cela, nous reprendrons le dialogue…
– Note écrite à 19 ans
Gorneille
– Note écrite à 19 ans
Dans les bruyères
il y a par terre
un oiseau mort
Tourne la tête…
– Note écrite à 19 ans
Le satyre « Un coup »
– Note écrite à 19 ans
Ecrire une « ode à l’homme futur » parler de l’émancipation de la femme, de la disparition de la protection masculine. Insister sur la nécessité d’avoir confiance…
– Note écrite à 19 ans
Reprendre l’idée de l’homme mutant qu’on découvre peu à peu ( sur une autre planète ) Utiliser un vocabulaire et des tournures science-fiction qui habituellement s’appliquent à des animaux ou à des monstres ( « son pas massif ébranlait le sol, etc… » ) Bonne idée, je crois, à voir.
– Note écrite à 19 ans
Œil bleu, ciel bleu
– Note écrite à 19 ans
Suite de superlatifs : « Bien plus belles, bien plus bleues, bien plus rondes, bien plus …, etc… » pendant une page et, à la fin : « Bien plus douces que quoi ? » – J’ai oublié… Ex : les femmes )
– Note écrite à 19 ans
Marie-Laurence : joli prénom
– Note écrite à 19 ans
« Bruit de tonnerre de ton sac (à main ?) que tu fermes… »
– Note écrite à 19 ans
Une semaine que j’ai commencé ce carnet
– Note écrite à 19 ans
Il faut que je ne perde pas l’habitude de noter mes idées : ce matin, pensé à un texte satirique : le monsieur à qui les gens qui cherchent à se loger demandent conseil parce que ça fait 10 ans qu’il cherche un appartement et qu’il a « l’expérience »…
– Note écrite à 19 ans
Commentaire du 25 juin 2018 :
Ne retrouve-t-on pas cette même idée dans « Le procès » de Kafka avec ce personnage qui a « l’expérience » des procès ?!!!
– Commentaire écrit à 71 ans
J’écris moins sur ce carnet. Peut-être qu’un meilleur équilibre exige cela… ? Et l’explique…
– Note écrite à 19 ans
Trop s’appesantir sur ses problèmes, trop se regarder, s’introspecter, cela peut être mauvais…
– Note écrite à 19 ans
« Le parti de l’univers… »
– Note écrite à 19 ans
Ecrire une nouvelle ( ? ) où le personnage ( moi ), romantique et immensément triste, hanterait les couloirs du métro et vivrait en contact permanent avec les lutins et elfes des affiches publicitaires, qui se plaindraient à lui d’être ainsi réduits à ce rôle de pitre durant le jour et se rattraperaient la nuit en se baladant partout dans le métro. Parodie de Robbe-Grillet dans la description… ? Commentaire de ceci, le même jour : Idée des gnomes du métro : mauvais.
– Note écrite à 19 ans
« Cinéfficative » — « Cinéfficace »
– Note écrite à 19 ans
« Il écrasa sa cigarette sous son pied, comme une petite bête chaude… »
– Note écrite à 19 ans
Commentaire du 05 décembre 2011 :
Piqué sans le savoir à Mauriac (« Thérèse Desqueyroux »)
– Commentaire écrit à 65 ans
« Le smigard hagard »
– Note écrite à 19 ans
« 2 francs seize » — « 2 françaises »
– Note écrite à 19 ans
« Je t’aime, ma femme… C’est toi qui laves les draps tachés par notre amour… »
– Note écrite à 19 ans
– Jeune homme, prend la peine de t’arrêter pour regarder autour de toi avant de repartir vers de nouvelles conquêtes, chaque fois plus riches et plus réfléchies, de l’esprit et du coeur, qu’il faut sans cesse avoir en éveil, pour le premier, et ouvrir, pour le second, à l’appel des hommes et des choses.
– Je suis faible.
– Mais tu le sais. En fait, tu n’utilises pas les forces cachées en toi et aussi dans le monde entier, autour de toi, il y a des germes qui poussent autour et au-dessus de la terre lourde qui se fend et s’ouvre sous leurs efforts vers le soleil. Il suffit, mais il faut, que tu t’accroches à eux.
La terre lourde… La terre pleine comme un oeuf chauffé à la braise…
– Note écrite à 19 ans
La terre lourde… La terre pleine comme un œuf chauffé à la braise… (inclus dans Manuscrit « Les deux veuves d’Axel Briant ») (2014 : from Internet : pas fait)
– Note écrite à 19 ans
L’immortalité mort de la mort
– Note écrite à 19 ans
Inconscience bienheureuse ?
– Note écrite à 19 ans
Chien fou qui bave
– Note écrite à 19 ans
Grandeurs et négritudes militaires
– Note écrite à 19 ans
Je transcris aujourd’hui des notes prises dans le train (j’en ai fait un poème, très discontinu, phrase par phrase) En ai envoyé un exemplaire à Jo et à Zyf.
Lorient-Paris
Train commun aux hommes
À nous les forêts, les fontaines et les routes
Odeur d’herbe par la fenêtre
Soleil courant à travers les arbres
Il sera couché quand nous arriverons
Bruissement des freins
Le soir tombant Place de la Gare…
– Note écrite à 19 ans
J’en pince pour cette guitare
– Note écrite à 19 ans
On cultive sa volonté, comme une fleur dans son jardin…
– Note écrite à 19 ans
Dans la tristesse, je reste seul dans l’intimité de moi-même et je suis mieux pour créer…
– Note écrite à 19 ans
Vu dans de grosses jumelles :
− Un hélicoptère
− Un vitrail de la cathédrale de Chartres
− Etc.
Écrire ça… ?
– Note écrite à 19 ans
Exploiter les formules toutes faites
(Parler américain)
– Note écrite à 19 ans
À quand le grand départ en ballon ?
– Note écrite à 19 ans
Tu es comme une assiette : tu attends qu’on te remplisse…
– Note écrite à 19 ans
« Le retour des choses… »
– Note écrite à 19 ans
Le vertige montré…
– Note écrite à 19 ans
L’art du septième…
Le premier élément est…
Le deuxième :…
Le troisième :…
Etc.
→
Le septième :…
Le cinéma est l’art du…
(formalisme)
– Note écrite à 19 ans
La vie du couple. Montrer l’harmonie quotidienne dans la dénomination des objets d’usage courant…
– Note écrite à 19 ans
Réécrire « Elly »
Base : l’envoi dans l’espace-temps se fait par effort collectif (comme pour le renvoi hors de la pierre). À ce moment-là, c’est logique et beaucoup plus compréhensible. (La communauté se trouve rassemblée sur un espace découvert – groupe d’hommes → Le voyageur disparaît) (On peut placer le voyageur sur une sorte de véhicule qui disparaîtrait avec lui.
Quant à la pierre, elle prendrait la forme du véhicule et de son occupant (ce pourrait être aussi une monture – un cheval ?)
Une large avenue bordée de bâtiments (en ruines ?) sur laquelle s’ouvrent des rues transversales. Cette avenue est déserte, les bâtiments s’arrêtent, c’est la lisière de la cité, passés ces extrêmes faubourgs, il n’y a plus que le désert, que traverse seulement cette avenue aux dalles de pierre jusqu’à l’horizon. Soleil – blancheur. Cette avenue part du centre de la ville. En ce point se dresse une sorte d’amphithéâtre de quatre mille places, dont les gradins de pierre regardent vers l’avenue.
(Comment s’appelle cette avenue ?)
L’amphithéâtre se remplit : ses occupants sont vêtus de vêtements spéciaux avec un insigne (étoile ?) Ils ont la peau de couleur noire.
Finalement, l’amphithéâtre est plein. Tout cela s’est fait dans le silence. Dans le silence, les quatre mille noirs fixent de leurs regards le même point.
(Avant cela : transes – negro spirituals – jazz) sur l’amphi.
Ils fixent le même point : l’intersection de la venue et de la troisième rue perpendiculaire. Silence. Regards intenses. Immobilité cadavérique. Ciel bleu.
De la gauche, par la troisième rue transversale, débouche un cavalier en armure, sur un cheval blanc ; il est noir lui aussi. Il traverse lentement, au pas, l’avenue (large de 30 m). Lorsqu’il atteint le centre, le point précis d’intersection, un éclair formidable éclate, sa lueur blanche se reflète dans les yeux des quatre mille qui sont comme soufflés par la détonation. Lorsqu’ils se relèvent, pêle-mêle, le cavalier a disparu. Ils viennent de le projeter dans l’espace-temps. Leurs yeux sont normaux…
Dans les légendes de certains groupes de noirs : apparition d’un cavalier monté sur un cheval blanc.
– Note écrite à 19 ans
(Saint-Brévin-les-pins, le 19 juillet 1966)
Aujourd’hui, le 19/7/66, j’ai passé en revue les notes de mon cher époux ! Surprise ? Non ! → Nouvelles vues, nouvelles idées → Nouvelles formes de compréhension. Il faut à tout prix classer toutes ces notes de manière à en faire une synthèse. Nécessaire ! Encore une chose : j’aime son petit lapin. (écrit par Jocelyne dans le carnet).
– Note écrite à 19 ans
Reprendre la nouvelle du facteur qui ouvre la lettre sans adresse. Il trouve un message adressé « À L’INTENTION DE L’ EMPLOYÉ DES POSTES ». C’est un souhait de bonne et heureuse année. Après avoir reçu la carte, il avait invité un miséreux et lui avait offert à manger pour la nuit du Nouvel an, quoique n’étant pas bien riche. Cette année-là, il devient riche. Le Nouvel an suivant : même carte. Il est content. Tout à sa joie et à sa richesse (présente et à venir), il en oublie la charité → Il en sera puni. Le miséreux le regarde passer. Il meurt dans l’année.
Mise en forme :
Le premier épisode (ouverture de l’enveloppe) est raconté par le facteur à sa femme alors qu’il rentre du travail. Le festin se prépare. C’est là que le miséreux se présente et est accueilli par le facteur, tout heureux qu’une chaleur humaine s’établisse. (Référence : le Juif errant). Lorsque le miséreux se présente, l’année suivante, c’est par un maître d’hôtel qu’il est reçu et mis à la porte… Dans l’ombre d’une porte cochère, il regardera passer l’ancien facteur devenu industriel, dans sa calèche, qui va dans un cabaret finir le réveillon…
– Note écrite à 19 ans
– Vous la coiffez ?
– Si la sémantique ne venait pas s’en mêler, je dirais oui.
– Note écrite à 19 ans
Commentaire du 29 décembre 2011 :
Ce dialogue imaginaire faisait suite à la question (réelle) que m’avait posée mon ancien professeur de lettres du Lycée Paul Langevin, à Suresnes, en 1962, que j’étais retourné voir, car je l’estimais, et avec qui je m’étais entretenu de mes relations amoureuses difficiles avec Jocelyne.
– Commentaire écrit à 65 ans
Feu roulant de nœuds coulants…
– Note écrite à 19 ans.
X n’est pas (a) mais il est (b)
(a) = épithète favorable, flatteuse
(b) = épithète défavorable
Exemple :
« X n’est pas courageux, mais il est paresseux… »
– Note écrite à 19 ans.
Ce qui n’est pas rentable n’est pas…
– Note écrite à 19 ans.
Jean Tralosto
– Note écrite à 19 ans
Le mot fin de la fin
– Note écrite à 19 ans
Le juste geste… (inclus dans Manuscrit « L’homme que les plantes aimaient »)
– Note écrite à 19 ans
« Que cette marge d’imperfection est la rançon la plus éclatante de la gloire et du talent… »
– Note écrite à 19 ans
Il y avait Jean Tralosto, le type qui était toujours malade, etc. (2014 : from Internet : pas fait)
– Note écrite à 19 ans
Après longtemps d’absence…
– Note écrite à 19 ans
Il se définissait comme le type qui peut s’adapter à tout sauf à lui-même…
Je n’ai raison que pour des choses qui me font mal…
Séance de ce soir : j’ai tant pleuré.
Sur l’enfance d’Agnès perdue (= la mienne).
C’est parti du fait qu’hier matin, j’ai cherché dans carnets ce que j’avais écrit en 70, au moment de l’analyse. Me suis aperçu que : rien écrit !
Repris carnets deux ans et demi après. À ce moment : écrit résumé des deux ans et demi.
En en parlant à G., je me suis aperçu que j’avais oublié de noter la naissance d’Agnès ! → Vive culpabilité → sanglots douloureux et soulageants.
– Note écrite à 36 ans
En reprenant mon archivage notes idées et mots, suis tombé sur notes de 72 à 75 concernant Agnès → les ai saisies et lui ai proposé de les lui envoyer…
Suis content d’avoir pris au moins ces quelques notes à son sujet, moi qui étais si négligent, à cette époque… !
Il y a d’ailleurs dedans des choses étonnantes !
– Note écrite à 68 ans
Lui ai envoyé les premières notes. Elle n’a fait aucun commentaire.
Ça ne m’étonne pas.
Nous avons eu des instants de communication complice. Ils sont bien loin.
Mais elle a « ses raisons ». Bien sûr. Comme j’ai les miennes d’en manquer
– Note écrite à 68 ans
Elle vient de m’appeler pour me souhaiter une bonne Fête des Pères. Je ne savais même pas que c’était le jour de cette fête ! Je vis en dehors d’à peu près tout !
Quand elle a appelé, était justement en train de transcrire une de carnet la concernant, une note particulièrement douloureuse (*), à la relecture de laquelle j’avais refoulé mes larmes (chose que je n’ai pas réussie à faire hier, pour une autre note, ne pouvant m’empêcher d’éclater en sanglots lamentables…)
Une épreuve…
Pourvu qu’elle apporte quelque chose…
(*: Celle où j’évoque lutte physique avec sa mère, devant elle…)
– Note écrite à 68 ans