Archives de catégorie : 3 – CINÉMA ET TÉLÉVISION

Cinéma : Réflexions, Réactions, Projets, Réalisations

CITATION – CINÉMA

« Le producteur doit exposer des capitaux considérables pour rémunérer les coauteurs, les techniciens, le réalisateur, les interprètes. Avant même que la première recette ait été perçue, il doit encore payer la location des studios, les décors, le matériel, les laboratoires, effectuer une publicité coûteuse » (« Droit du cinéma » J. Raynal)

Note écrite à 16 ans

CITATION – CINÉMA

« Les producteurs mettent l’accent sur les risques exceptionnels de leurs entreprises, sur l’échelonnement des rentrées de fonds pendant de longues années et sur le faible pourcentage des recettes qui leur revient finalement après règlement de tous les autres droits ; ils souhaitent en conséquence la réduction de la fiscalité, le maintien à leur profit de l’aide financière de l’État et de la protection accordée au film français contre la concurrence étrangère. » (« Droit du cinéma » J. Raynal)

Note écrite à 16 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Ligne de force : on peut tourner dans un lieu intéressant (unité de lieu) comme un château avec un parc (Bagatelle, Sceaux).
Le point de départ : une bande de jeunes arrive chez des copains à l’aube : ils passent la journée.
Pourquoi cette unité de lieu et un parti pris de non-vérité ? C’est contre notre premier propos.
Parce que, étant donné que c’est l’acte qui nous intéresse d’abord, on peut se servir de l’absurde pour détacher l’acte. Et, convenablement mise en scène, cette unité de lieu peut nous introduire dans l’absurde. Dès lors l’acte prend une valeur irréelle : soit dans le grotesque soit dans le poétique.
Néanmoins il faut rejoindre l’humain : on le peut en décernant des « monopoles », c’est-à-dire en concevant le film comme une scène où entreraient des personnages, où ils agiraient un temps puis d’où ils s’en iraient. Et certains actes seraient réservés à certains personnages qui s’effaceraient, reviendraient, comme des leitmotive avec les variations que constitueraient les actes. Ainsi il y aurait dans le film deux thèmes : les êtres et les décors et la mise en scène consisterait en variations sur ces deux thèmes avec des interférences.
En fait l’opposition entre le ridicule et le poétique de l’acte serait moins marquée que prévu. Il y aurait au contraire une constante confusion.
L’absurdité peut servir à détacher le mécanisme. Il faut bien faire ressortir que ce lieu est un lieu de villégiature, et certains des jeunes gens conserveraient même dans ce lieu de poésie des vacances des manières, des habitudes.
Je reviens à l’absurde : pourquoi ce moyen ? L’absurde dans ce lieu nous introduit dans un nouveau monde et c’est seulement dans cette nouveauté que ces manies, ces actes inutilement répétés, deviendront ridicules : justement parce que dans ce nouvel univers absurde il manque les références sur quoi se fondent ces manies. Mais alors on peut penser qu’on ne rejoint pas ainsi le réel puisque l’acte n’est ridicule que dans l’œuvre.
Mais l’absurde est poétique : il permet une vision lucide et intense à la fois qui est celle de la poésie.
N’est poétique que ce qui souffre de n’avoir pas de références. Telle doit être la leçon du film.
Et justement l’accéléré qui est l’absurde.
L’accéléré jette une lumière absurde sur l’acte qui le classe dans une des deux catégories : l’acte non poétique ridicule visé par l’absurde, l’acte poétique magnifié par l’absurde.
Après réflexion : l’harmonie de l’acte accéléré n’existe que si l’on peut l’observer d’un regard serein sans sentir qu’il lui manque quelque chose.
L’acte trouble, non poétique au contraire demande un retour au réel, une réintroduction dans le quotidien, il souffre de l’absurde alors que l’autre s’en accommode. La mise en scène doit obéir à ces règles. Je la sens.

Note écrite à 16 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Entre 25/03/1963 et 29/03/1963) Sur une musique de J. S Bach : sorte de comédie musicale non chantée mais dansée dans une cour sombre dont les fenêtres se ferment l’une après l’autre ( 2 clavecins et orchestre à cordes)

– Note écrite à 16 ans

CINÉMA – CRITIQUE DE FILM – BRESSON

« Le Procès de Jeanne d’Arc » (Robert Bresson)
Bien entendu : un art de la rigueur. Mais il faut définir cette notion : Bresson a dit qu’il avait construit son film sur les paroles. On peut donc s’attendre à une mise en question du langage. Tout le film est centré autour de Jeanne, il est vu par elle, elle a cette volonté (qui est aussi celle de l’auteur) de scruter ce qui l’entoure, d’en prendre conscience pour y chercher un signe. Ainsi les paroles de Cauchon, aussi bien dans leur fond que dans leur forme, étroitement unis, elle les interprète comme un signe du Mal, et ses paroles à elle jaillissent directement des questions sans jamais s’égarer, car elle tire sa force de la connaissance du Mal, étant elle-même une envoyée du Bien.
On sent chez elle, dans ses réponses, une volonté de « donner l’assurance », d’être, à travers son existence, signe du Bien. Cette attitude, concernant l’être profond de Jeanne, dépasse l’interlocuteur, signifie pour « tout le monde ». Le renoncement momentané de Jeanne s’explique par « la vue du feu » et les cris de la foule. Sa chair a pris le dessus sur sa conscience, elle a cessé de contempler le Mal, effrayée (fermant les yeux) et a perdu ainsi sa source de force.
Le plus intéressant, peut-être, du film réside dans la reprise de Jeanne. Elle provient de l’ordre de l’évêque de quitter l’habit d’homme. Il y a ici (ce n’est qu’une interprétation) un passionnant essai sur la sexualité, merveilleuse violation des tabous, institution de la femme nouvelle. À fleur de peau, je prends conscience de l’originalité de cette vision d’une femme farouchement attachée à ses habit d’homme. Certains plans montrent Jeanne assise ou marchant, sans qu’on soit très sûr qui ne s’agit pas là d’un adolescent. Par-delà l’habit, c’est le corps qui est observé, Bresson ne fait pas de différence entre le corps masculin et le corps féminin, spiritualisant l’un et l’autre (habits de velours, étoffes sobres…) mais là où la magnifique révolution s’arrête, c’est sur cet escamotage de l’acte sexuel, auquel on pouvait s’attendre, dangereuse impasse à laquelle risquait de mener la vision première d’un corps uniforme et dans laquelle malheureusement Bresson ne manque pas de tomber : cette volonté de « rester vierge ».
C’est en se révoltant contre l’ordre de l’évêque, et en prenant conscience de sa révolte, comprenant par là qu’elle est l’esprit pur du Bien, que Jeanne trouve la force d’affronter sa mort. Un plan de la fin du film est très significatif : le plan de la croix tenue devant la mourante. En effet il y a ici un échange secret : ce plan peut être celui que voit Jeanne, y trouvant un signe du Bien, mais il peut aussi bien être une métaphore désignant la mourante. Il y a ainsi la reconnaissance du Bien (Jeanne) qui se fait en même temps expression du Bien (Jeanne encore). Il y a communion de signe à signe.
L’uniformité du langage provient de la permanence de la fonction de signe de ce langage.

Procès de Jeanne d'Arc - Bresson - Jeanne et la croix
(Peu de temps après)
Le procès de Jeanne d’Arc est un modèle de vie.  En en sortant, j’ai touché les tissus d’une autre façon…

– Note écrite à 16 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – ÉBAUCHE

Notes pour le film :

Des ballons de papier sortant des cheminées. Des rubans rouges flottant aux cheminées.
1er plan : Travelling avant par l’entrée du 10 Rue Madeleine Michelis et panoramique vertical jusqu’au toit.
Commentaire : ( Toute la première partie du film doit avoir ce ton « d’histoire ») « Quand on a longtemps marché dans le souterrain obscur, arrivé à la lumière au bas des escaliers où passent parfois des silhouettes blanches, on sait que plus haut, très larges, comme une nouvelle terre, s’étendent les toits de la ville… »
Musique : Sicilienne de la sonate en mi bémol majeur pour flûte et clavecin et peut-être l’allegro final.
Lieux pour ce film :
12 Villa Eylau ( 44 Av. Victor Hugo )
19 Av. Kleber
168ter Av. de Neuilly ( 173 ? )
Façade des 9 et 11 Rue Vérien ( Neuilly )

IDÉE SCÉNARISTIQUE

( Au royaume des oiseaux )

– Plan 1 : panoramique lent et assez court jusqu’à cadrer un pigeon qui s’envole dans le sens du mouvement de caméra ( bruit d’ailes de l’oiseau )

« Ceux d’entre nous qui ont la voix la plus mélancolique… »

– Plan 2 : fixe sur une corneille qui s’envole dans le sens inverse du premier. ( bruit d’ailes )

« …et la plus funèbre… »

– Plan 3 : Plan général d’une partie de forêt où les cyprès voisinent avec des bouleaux. ( silence d’ailes)

« …sont délégués vers le coupable qu’on porte sur un funeste cyprès. »

– Plan 4 : Panoramique lent sur des feuillages mouillés de pluie ( bruit d’ailes )

« Là, ( on désigne un endroit ) ces tristes musiciens s’amassent tout autour et lui emplissent l’âme, par l’oreille, de sons si lugubres et si tragiques que, l’amertume de son chagrin désordonnant l’économie de ses organes… »

– Plan 5 : Travelling arrière s’éloignant d’un homme assis, la tête dans ses mains, immobile.

« …et lui pressant le cœur, il se consume à vue d’œil et meurt suffoqué de tristesse… »

( Tout de suite après la fin du commentaire : musique ? )

– Fermeture au noir.

– Note écrite à 16 ans

CITATION – CINÉMA – BRESSON

(Robert Bresson) « J’essaye de plus en plus, dans mes films, de supprimer l’intrigue. »


« Mon dernier film, « Un condamné à mort s’est échappé », m’avait orienté vers les mains. L’extraordinaire habileté des mains, leur intelligence (…) l’âme d’un pickpocket, la main d’un pickpocket… Il y a du merveilleux dans le vol à la tire. »

– Note écrite à 16 ans

CITATION – CINÉMA – FRANJU

(Georges Franju) : « Un immeuble (…) peut devenir très insolite et très artificiel Si on évite l’épaisseur. Les maisons incendiées sont très belles. (…) Le rôle du décor a toujours été le même dans tous mes films. C’est un rôle avant tout poétique. Il est la « découverte » sur l’évasion. Sur le rêve. »

Note écrite à 16 ans

CITATION – CINÉMA – BRESSON

(Bresson) « Le problème de la couleur n’est pas un problème de couleur. Peu importe que la couleur soit bonne ou mauvaise. On peut toujours tirer un bon parti d’un mauvais outil à condition qu’on sache qu’il est mauvais. Non, le problème n’est pas là. Il est dans une vertu dispersive, distractive de la couleur qui condamne à mes yeux, pour le moment, son emploi dans le drame et la tragédie. »

Note écrite à 16 ans

VÉCU – CINÉMA

jeudi 5 : 18 h 30 Man of Aran —– vendredi 6 : 18 h 30 Dada, Surréalisme et cinéma pur —– samedi 7 : 22 h 30 Yang Kweï Feï —– dimanche 8 : 15 h Tempête sur l’Asie 22 h 30 Le roman d’un tricheur —– mardi 10 : 20 h 30 La ronde 22 h 30 Amore —– jeudi 12 : 22 h 30 Mystère Picasso —– vendredi 13 : 18 h 30 Les anges du péché —– samedi 14 : 20 h 30 Histoires extraordinaires 22 h 30 Shors (?)

Note écrite à 16 ans

VÉCU – CINÉMA – RESNAIS

À quelques pas de moi, qui étais immobilisé dans une voiture, au milieu de l’avenue des Champs-Élysées, hier, j’ai vu Alain Resnais ; il m’a paru maigre, sportif, il avait un imperméable marron, une vieille sacoche de cuir, une démarche bizarre, inélégante ; il est monté dans un taxi et je ne l’ai plus revu ; avec le temps, cette apparition me paraît de plus en plus monstrueuse et monstrueux Resnais lui-même


Cette vision est une des plus grandes questions que je me sois posé et j’en garde un souvenir assez privilégié.

Note écrite à 16 ans

VÉCU – CINÉMA

1/ 13 octobre  « Goupi mains rouges » (Jacques Becker),
2/ 27 octobre  « Dossier noir » (Cayatte),
3/ 17 novembre  « La strada » (Fellini),
4/ 8 décembre  « Celui qui doit mourir » (Jules Dassin),
5/ 12 janvier  « La mort de Siegfried » (Fritz Lang) (mené la discussion de la mort de Siegfried),
6/ 26 janvier  « Fantôme à vendre » (René Clair),
7/ 9 février  « La chaîne » (Stanley Kramer),
8/ 15 mars  « La belle et la bête »,
9/ 12 avril  « Johnny Guitar » (Nicolas Ray), 10/ 26 avril  « L’idiot »

Note écrite à 17 ans

CINÉMA – CRITIQUE DE FILM – OLMI

Notes sur quelques films :  « Il posto »

Ce film se rattache à une tradition  « classique » du cinéma, celle des Hitchcock, des Bergman, ou même des Lang. La tradition, je ne dirais pas du symbole, le mot est trop vague, trop limité, mais plutôt de l’allégorie.


Il y a plusieurs niveaux dans le cinéma. Pour l’instant distinguons-en deux. Nous verrons plus tard qu’il y en a un troisième. Au premier niveau : les primitifs : l’avant-garde des Delluc, Dulac, Richter (mais pas Buñuel) en est le parfait exemple. Ceux qui croient à la vertu visuelle de l’image et ne cherchent qu’à provoquer des sensations. Ce fut le but avoué ou inavoué de tout une partie du cinéma naissant, expressionnisme inclus. Au second niveau, supérieur bien entendu, les classiques ou symbolistes.


Malgré tout, pour bien faire comprendre quoi consiste ce second niveau, il faut parler du troisième et les distinguer.


Dès que le cinéma dépasse la sensation visuelle, dès que l’image n’est plus uniquement image et tend non plus à vous impressionner mais à signifier pour nous, le cinéma diverge dans deux directions différentes. C’est d’abord le deuxième degré :. Un exemple :  « Il posto » d’Ermano Olmi et plus particulièrement la fin du film : gros plan sur le visage du petit employé. Il s’assoit au bureau qu’on vient de lui assigner et relève la tête : en face de lui une ronéo débite sa paperasse. On la devine, car elle est hors champ, à son bruit régulier et monotone. Fermeture au noir, le film se termine sur ce bruit cadencé.


Il est évident que ce dernier plan du petit employé accompagné de ce bruit est un symbole. Symbole de l’enlisement du bureaucrate dans le papier.


D’autres en imagineront une autre, mais la phrase qui m’est venue à l’esprit en voyant ce dernier plan est :  « Il passera sa vie dans la paperasse » et même plus schématiquement je crois bien qu’un mot seul a jailli dans mon esprit :  « Paperasse ».


 Les films du second niveau sont tels qu’ils font jaillir en vous des noms, ou des phrases mais de toute façon des mots. Au second niveau, l’image se transmue en langage. Le réalisateur a ces mots dans la tête avant de tourner, il les a peut-être même écrits sur le script et tout le film consiste à tourner des plans qui aboutissent à répéter ces mots. Je parle d’allégorie car dans ce dernier cas l’image mène à des noms ( « Liberté, Mort, Bonté » etc.) et que les noms sont le langage à l’état pur. Ainsi  « Il posto » est l’allégorie de la déesse  « Paperasse » (qui règne sur notre civilisation) et en cela c’est un grand film classique. Les films à scénario sont les allégories des scénarios

Note écrite à 17 ans

VÉCU

18 ans

Ces choses-là n’ont plus d’importance aujourd’hui. Problème de l’avenir. Je vais passer le bac. Réussite ou échec ? Si je rate → pion ? Si je le réussis ? Prof ? Je crois que je renonce au cinéma. Ne pas se faire d’illusions. Gagner ma vie. Ne plus dépendre de mes parents. Dans combien de temps serai-je capable gagner ma vie ? La vie = aliénation (Cf. théorie marxiste de Lefèvre). Dans combien de temps pourrais-je être avec Jo sans emmerdements ? On ne fait jamais ce qu’on veut. Vie = contraintes. Les gens s’en rendent compte, mais ne peuvent pas faire autrement. Le premier problème n’est pas d’être intelligent. On ne fait pas le mal par ignorance. C’est le mal qui se fait à travers nous dans le monde. Impression d’être pris dans un engrenage. Nécessité d’accepter ces contraintes. Lucidité. Problème de la mort au bout du compte.


 L’amour. L’art. La collectivité. Dictature nécessaire dans les débuts du Marxisme. Plus d’enthousiasme. Lucidité lourde à porter. Est-ce cela être un homme ? Les hommes d’aujourd’hui ne sont pas des hommes. Accepter l’ordre social, mais reconnaître qu’on y est obligé et ne pas le défendre. Bourgeois : le défend. Certains éléments de la petite bourgeoisie sont récupérables.

Note écrite à 18 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Science Fiction : idée d’un monde où les éléments se transforment ( Exemple : un tapis roulant qui prend la forme d’un escalier… ) Objets faits d’une matière synthétique, tissu vivant ?

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – SEXE

Idée de texte irrévérencieux : dans une exposition de peinture consacrée à un grand maître très sérieux, vernissage, cocktail, petits fours, ronds de jambe, une femme obsédée sexuelle, ou quelque chose comme ça, voulant acquérir la puissance masculine perce une toile représentant quelque chose de très sérieux en un endroit irrévérencieux…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Histoire d’un type qui veut se suicider et qui, avant, fait le tour de tous les gens qu’il connaît pour en tirer quelque chose et n’en obtient que des réponses mitigées… (mais je m’aperçois que c’est le « Feu follet »)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Un type pour se réveiller : son petit réveille-matin, au chevet de son lit, est relié aux cloches d’une cathédrale en face de chez lui… Elles sonnent l’Angélus du matin. Ça réveille tout le quartier, alors il se lève, s’habille. Il a l’impression, en accomplissant les gestes du matin, en enfilant son pantalon, d’être à la fois tous les hommes de la ville entière ( Je retrouve le coq de Chantecler ? ) L’idée devient trop forte à partir de l’habillage, conserver le côté hénaurme, canularesque )

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – ANTONIONI

Je viens de voir le premier film que je sois allé voir depuis que j’ai commencé ce carnet : « L’éclipse ». Impression très différente des deux premières fois. Difficile à dire : à la fois plus fasciné et irrité. Le côté « cosmique » est plus difficilement perceptible.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Un homme ligoté, bâillonné, il veut se gratter. ( Il fait des gestes, pousse des grognements : on lui enlève son bâillon; il dit : « Je veux me gratter ! ». On lui remet son bâillon. )

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Sur le sacrifice d’Iphigénie, de Timanthe) on voit Diane qui passe dans le ciel. Elle est de plus petites dimensions que les personnages. Or un Dieu doit être plus grand → plusieurs écrans dont un plus haut et corps du Dieu plus grand

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Un type achète un gadget qui n’a absolument aucune fonction. Lui ou un gosse en cherche une à tout prix ( croyance au « secret » : ils cherchent à en tirer quelque chose d’autre).

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

1/ on cadre un mot ( exemple : AUTOMATIQUE ) Travelling avant ou Gros Plan
2/ on cadre MA
Cut
3/ Gros Plan MA initiales en Gros Plan et Travelling arrière , on cadre le personnage, il révèle son nom « Michel Arsouille » ou quelque chose comme ça.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Reprendre vieille idée radio. Montrer une simple boîte, un type accomplit dessus une action bizarre → son par dessus, musique, etc…

Note écrite à 19 ans

RÉFLEXION

Radio Télévision. Radio en direct : insuffisant. Il faut passer au pouvoir de l’image. Télé en direct = radio en direct plus image (appoint et non centre, bien senti actuellement par l’ORTF mais mal fait)
Ceci dans le sens que quand j’allume la radio, je trafique une boîte, de l’électricité (cf. projet plus haut) et la réalité est décalée : il me faut l’image pour donner un poids à ce que j’entends mais pas le poids de la réalité : télévision = image non envahissante restant confinée au petit écran.  Le son au contraire envahit la pièce, bouge dans l’espace. Si bien que le côté radio de la télé est plus vivant que le côté image.
Ce côté vivant manque à la radio mais il est donné dans la télé par l’opposition avec l’image, qui reste limitée. Cela crée un juste équilibre : si l’image était envahissante (tout un mur par exemple) → cela créerait une fascination trop grande, une trop grande illusion.si l’image était au même niveau de pauvreté que le son (photos) → effet aussi limité (mais pas inefficace) que la radio.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – HUMOUR

Réclame pour « Harakiri » : « Volez-le… » La marchande dit qu’elle n’en a plus : elle ment. Alors on met le feu au kiosque → elle va chercher les pompiers. On vole « Harakiri ».
Mais on peut imaginer : on met le feu. Alors elle sort précipitamment tout le stock. Alors on l’assomme et on emporte « Harakiri ».

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Suite à mon idée du réveil cloches d’église → dans un quartier de la ville, les cloches se mettent à sonner à des heures indues, on s’étonne, on s’inquiète et on finit par constater que Mr Untel sort toujours de chez lui peu après que les cloches aient sonné, tout gai, tout frais, sifflotant et le pot aux roses est découvert : il aimait être réveillé par des cloches, ça le rendait gai.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(En passant devant une affiche « Scandale » qui m’avait fait déjà impression. Je me suis rendu compte que cela allait dans le même sens que le plan de « Procès de Jeanne d’Arc » où l’évêque regarde Jeanne par un trou du mur

1966.01.10
La call-girl peut passer par le trou et venir sur le devant danser son morceau ou faire son strip

Note écrite à 19 ans

CINÉMA

Ce matin : neige. Plein partout. J’ai acheté une bobine de Panatomic et j’ai filmé. Un peu n’importe quoi d’ailleurs. J’ai essayé de faire le moins possible de mouvement de caméra (ni pano ni zoom) on verra bien ce que ça va donner. Peut-être que la neige arrange tout. Actuellement je suis au Bourget, assis à une table. J’ai réenregistré le poème, pour voir si ce sera meilleur au point de vue audition. Mais au point de vue diction, c’est sûrement moins bon. Je me suis pas allé en cours aujourd’hui : il y avait trop de neige. Je voulais travailler mais je n’ai encore rien fichu. Il faut dire que la neige y est pour quelque chose. Après m’être réchauffé ici, je vais rentrer.

Note écrite à 19 ans

CINÉMA

Succession de passages de voitures, de piétons. Même sens et sens inverse. Intercaler les plans de chats et de chiens. La neige, qui recouvre tout (*), fait perdre les moyens de situer un objet, ainsi tout semble se passer au même endroit dans une blancheur omniprésente.


Les plans généraux de rues pleines de neige doivent être très courts (et montés à la file ?)


Écourter au maximum les panoramiques


Supprimer si possible les zooms


Voir s’il n’est pas possible de monter ces plans avec d’autres trucs en 8 mm qui me restent… (exemple : école sous la neige et école sans neige — enfants)


Pour les personnages monter très très court

1966.01.11
Trois personnages différents on reprend le montage (+ G. P. d’objets recouverts de neige (*) : banc — brouette — table. Si trop situé : supprimer…)


Ici tout est dans le montage


Aussi : faire se succéder G. P. (mais G. P. situés et plans généraux de rues (par exemple) → impression d’élargissement, de découverte)


Chercher une musique. Orgue ? Ou jazz (Coltrane)


Je rentre

Note écrite à 19 ans

CINÉMA

Revues ou journaux qui louent James Bond : revues non cinématographiques : James Bond = phénomène non cinématographique. Le problème est ailleurs, les conséquences de ces films dépassent le plan des recettes (non négligeable)→ critique non cinématographique [Commencer par : « Ce texte n’est pas une critique de cinéma… »]  Le texte entre crochets a été barré

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Après un discours qui est censé avoir influencé un personnage, pour montrer le changement de celui-ci : il ne parle plus avec la même voix.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Transformer la bibliothèque Sainte-Geneviève en dortoir commun pour étudiants : petites chambres séparées par cloison en bois. discipline collective. Le soir, retour du ciné, avec filles, plaisanteries ou rien du tout : très bien comme ça.

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – CRITIQUE DE FILM – JAMES BOND

Films de James Bond : analogie avec industrie du disque : disques yéyé qui, réécoutés à la suite, lassent rapidement. Mais ils produisent de prime abord un effet agréable. Pour éviter la fatigue, la radio, la télé vous les diffusent à divers moments, à un rythme soigneusement prévu pour que chaque fois nous réentendions le disque avec plaisir.
Les films de James Bond, c’est pareil. Une fois établi le personnage James Bond nous le retrouvons dans chaque film nouveau de lui, à une sauce différente chaque fois.
Et la sortie de ces films est préparée de façon à nous faire mijoter, à nous faire attendre la réapparition de notre super héros…
Mais de ces films on se lasse vite… « Goldfinger » supporte mal d’être revu plusieurs fois. Pourtant on ne se lasse pas de voir et de revoir « Potemkine » ou [texte interrompu]


→ plan de la comparaison films — disques : 1/ films et disques lassent (# bons films qui ne lassent pas)
2/ Il faut le renouveler. Exemple : disques. Films = pareil (influence de la radio) Quand un de ces films ou disques est sorti, on met le paquet dessus (phénomène d’auto-publicité propre à l’industrie cinématographique) avant on fait mijoter le public… On crée un esprit favorable à la consommation

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – NOTES DE VISIONNAGE JAMES BOND

Cercles mondains
Tueurs (début) = noirs
Emploi de silencieux
À Londres : machines (transmission)
Rythme lent
1re fois qu’on voit James Bond : petite musique
Bond ne connaît pas le Toppling : pas technicien
La coquetterie du revolver. Brimé.
Droit de tuer
Il tient plus à son gun qu’à une femme (cheval du cow-boy)
Éclairage jamaïcain
Il agit seul (ne prévient pas quand menacé)
8 plans pour la première poursuite
Cigarette empoisonnée
Inserts
Histoire trop facile à comprendre
Le blanc est plus habile que les noirs (scène du bar à la Jamaïque)
Musique pseudo-folklorique (racisme) quand noirs ont rejoint le bon camp
Les gens qui ne parlent pas parce qu’ils ont peur : peur pas assez bien rendue
No = chinois
Sauvé par hasard
Mer = belle couleur
Le noir est superstitieux
Collaboration anglais américains
5 plans pour la chute de la bagnole
On tue dans le silence
Justification du meurtre devant la femme horrifiée
Trois personnages : Bond — noir — femme. Femme et noir = simples d’esprit
Sadisme du fou
Il reste consommateur même dans le danger
Politesse chinoise
No : fils d’un chinois et d’une allemande
Sadisme à l’électricité (grilles de la prison)
Déguisé en technicien (radioactivité)
Protection des fusées de Cap Canaveral (vers la Lune)
Quand Bond a accompli sa mission, la fusée part triomphante
À la fin : le danger : lampes qui s’allument et s’éteignent — fumées — cris — agitation = pauvre
Ursula à ses pieds

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Scène de violence : dans un désert ou une lande ou quelque chose comme ça : un homme est livré à une bande. Ils soulèvent l’arrière d’un camion ( cric ou levier ou quelque chose ) et enroulent un câble à l’essieu. Le câble est très long. Ils attachent le gars au bout du câble et laissent quelques dizaines de mètres de mou au câble. 2 gars tiennent le prisonnier. On met le moteur du bahut en marche, on embraye, on accélère, la corde se dévide. Le choc va être rude. Le gars est entraîné une 1ère fois, il tombe plus ou moins, s’esquinte, à la grande joie des bourreaux. On arrête avant qu’il ne cogne le camion. On remet ça mais là, le type se dégage des gars qui le tiennent et se met à courir vers le camion. La vitesse augmente, la corde se rembobine de plus en plus vite, le gars court pour éviter le choc mais il est obligé d’aller vers le camion où l’attendent des gars ( avec des bâtons ou des fouets ? ) Finalement, épuisé, il arrive à 2 ou 3 m du camion, sur la benne, les gars le regardent, le câble est tendu, le moteur tourne au ralenti. Le chef fait un signe, le bruit du moteur enfle, le type est entraîné et vient s’écraser contre la tôle, sa tête cogne, il s’écroule

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – COURS D’HENRI AGEL – « LES DERNIÈRES VACANCES »

« Les dernières vacances »   Depuis 1947 : très grand film
Roger Leenhardt = intelligent
Handicapé par son intelligence
Bazin a écrit sur « Les dernières vacances » → « Roman — « miroir qu’on promène… »
Film chronique (← « La comtesse aux pieds nus » – « Le fleuve » – « Monsieur Hulot » – « Les Vitelloni »)
Écriture libre, indépendante, décontractée.
Film au passé, en fonction de la mémoire d’un garçon de 16, 17 ans
Contenu : « Je ne peins pas l’être, je peins le passage… » (Montaigne)
Tradition française ← Proust – Bergson – Debussy – L’impressionnisme
Passage de l’enfance à l’adolescence
Les deux livres qui ont le plus influencé Roger Leenhardt : « À bord de l’Étoile Matutine » (Mac Orlan) et « Le grand Meaulnes »
Ici : sécheresse apparente = forme de la pudeur
Film se situe en 1932. Société en passage aussi. De la société close à la société ouverte
Sensibilité
avec Berthe Bovy – Odile Versois
Photographie : Agostini
Décors : Barsacq
Montage : Myriam
Production : Pierre Genin
Bande son très importante – Musique * des sons (et musique tout court (piano) – Rythme Mélodie (+ travellings et panoramiques : cf. Grémillon) * = théories les plus modernes (cf. « L’immortelle »)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – COURS D’HENRI AGEL – « LES DERNIÈRES VACANCES »

Discussion :
Agel : aliénation par rapport au film
Fin du film : réapparition de la tour. Or elle est au début du film.
Tour = battement de cœur du film
Film reçu dans des perspectives disparates (les uns = désespoir — D’autres = constat objectif sur une certaine bourgeoisie — Les autres = poème avec une part d’espoir. Crise surmontée)
Avis :
Constat mais pas objectif. Dosage d’amertume et d’allégresse
Le temps tue les personnages
Film dépourvu de teinte désespérée. Positif

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – POLITIQUE – RÉFLEXION

On accepte que quelqu’un qui a des convictions religieuses explique un film et le critique à travers les convictions religieuses de celui qui a fait ce film et on gueule comme des putois lorsqu’il se passe la même chose dans le domaine politique (exemple : les Chinois traitant les Russes de révisionnistes)

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – NOTES DE VISIONNAGE – JAMES BOND

Train
Humour anglais
Sang-froid dans les situations dangereuses
Film « nuptial » James Bond
On trouve « torture » dans des films de James Bond ?
Bagarre train = plans de coupe cut sans raccords. Effrayante
Fille dans les fleurs = pas mal
Hélicoptère = piqué à Hitchcock
Thème de la mer (007 — Russie)
Bateau vedette
Thème du feu
Femme qui tue = vilaine femme
Même équipe de production

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Un dictateur qui, pour être à l’abri, converse avec ses interlocuteurs, protégé à l’intérieur d’un blockhaus, par télévision ( les gens avec qui il parle apparaissent sur un écran ) Il est attaqué dans son blockhaus. Les assistants dont on voit les têtes horrifiées sur les écrans ne peuvent rien faire. Il est éliminé

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Dans un cinéma : une voix prévient les spectateurs que ce qu’ils vont voir sur l’écran est « téléguidé ». La voix prévoit et annonce les variations de l’image. Elle fait appel à un spectateur, elle le « téléguide » jusqu’à l’écran où « l’on a besoin de lui ». Le gars s’applique contre l’écran : la lumière se rallume dans la salle : tous les spectateurs sont enfermés dans la salle, à la merci de la puissance qui les tient prisonniers.

Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

Film qu’on ne passe pas dans une caméra mais on l’impressionne en le mettant simplement à l’air et il enregistre le monde… ( A la projection ? )

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – NOTES DE VISIONNAGE – JAMES BOND

Même style de films de publicité qui passent avec James Bond
Cinémascope
Dès le début = impudiquement sur un cercueil
Décors somptueux
On joue avec la mort
Tout l’arsenal dès le début
(?) avec son réacteur
Vente de drogue chinoise
La secrétaire joue toujours très américain (femme américaine)
Vente de drogue chinoise aux États-Unis
Toujours gros plans inserts
Chevalet de torture : James Bond ridicule
Beaucoup de serviettes de bain
Visons pour exciter les femmes (dégueulasse)
Histoire de plus en plus en plus compliquée
Toujours des plans de bagnoles emmerdants
On sait bien que James Bond ne mourra pas
Braves hommes ! Il ne suffit pas d’acheter un gant de vison, les femmes ne viendront pas se pendre à leur cou
« Votre part équivaut à combien de prix Nobel ? »
Ici : une voiture qui explose
On ne voit pas les autres 00 (agents secrets)
Salles de jeux
La fesse est censée masquer le flic
Il n’explique rien aux autres 00
Raffinement = requin
« Je ne suis pas un passionné »
Exotisme ici aussi
Piscine fermée = dégueulasse
Montage eisenstenien (amour → fête dans la rue) (montage d’attraction)
Bagarre → mitraillette — jouet
Danse de femme à poil
Inserts sur tambour (vieux style)
Montage court (poursuite dans la fête)
Pas de bruit sous l’eau [si] entre crochets : rajouté
Ici encore : même situation : James Bond à l’intérieur du camp ennemi. Cette fois-ci : armée américaine
Monde sans enfant (pas pour la famille)
Voir la côte de la centrale catholique

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – NOTES DE VISIONNAGE – JAMES BOND

À noter : les personnages de second plan sont beaucoup moins bien campés dans le dernier James Bond que dans les autres
Toujours contact avec les autres : risque ou arrivée réelle d’une déflagration
James Bond : la ségrégation du vison. Le dernier prolo ne peut pas s’acheter un gant de vison pour exciter sa femme…
Aventure (pour les Américains) : à condition qu’elle soit confortable et pas dangereuse

Note écrite à 19 ans

LCINÉMA – CRITIQUE DE FILM – JAMES BOND

[Il est difficile de cerner le phénomène « James Bond ». Personnellement je l’explique en envisageant la façon dont vit l’Amérique — et bientôt l’Europe…]      texte entre crochets : barré

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Relier les 2 dimensions dans un même espace par des glissements passant par des surfaces qui masquent et permettent de faire une coupure ( une fois le spectateur habitué, on peut employer le cut ) (fantastique) ← on peut y inclure le projet sur les plantes (exactement pareil)

1966.01.24_2

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Nouvelle expression artistique métaphorique par la maîtrise des dimensions du monde : 2 hommes chacun dans un plateau d’une balance pour mesurer leur valeur ( monde où l’homme est en proie à des géants ( les capitalistes ) qui le manient à leur guise. Possible au cinéma ? Par les possibilités de trucage qui permettent une mobilité plus grandes des éléments de l’œuvre ( on peut introduire ou escamoter rapidement )

Note écrite à 19 ans

NOTES DE VISIONNAGE – GODARD – « BANDE À PART »

Trouvé intéressant dans « Bande à part » : un gars dans la salle, au premier rang, arrive en retard. On le voit en bas de l’écran : à ce moment, sur l’écran : Brasseur et Frey avec des bas noirs sur le visage. Aspect irréel.
Gens dans la salle dialoguent avec eux.
Irréalité ? Ce sont des spectres ? Fantastique ?

Note écrite à 19 ans

ART – RÉFLEXION

Au départ le public était fasciné par l’art. Il croyait à la réalité de ce qu’on lui montrait (cf. Bazin) maintenant, l’art en équilibre instable. À la fois : illusion et franchise. L’évolution (qui serait un retour) vers un art plus solide, plus « traditionnel » (attention à ce mot), un art classique, ne réclame-t-elle pas un retour à l’illusion pure… ? (Cf. idée de l’image porte qui frappe les gens…) ? ?
Chercher à savoir où est l’art moderne (Pinter. La collection. Décors multiples ?) Comment fonctionne la dialectique ?

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Travelling latéral depuis : « À la mémoire de… etc. » → pour trouver le numéro cette place Saint-Michel etc. « (Voir plaques fontaine Saint-Michel) puis : vie du quartier…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Pensé : reprendre l’idée des nuages qui descendent jusqu’à la surface de la Terre puis remontent → c’est la Terre qui se met à battre comme un cœur. Travailler ça. ( Un avion semble s’écraser verticalement au sol )

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RÉFLEXION

Nous désirons parfois saisir l’image du poisson ruisselant, dévorer le poulet rôti à la page 24 de « Femmes d’aujourd’hui », mais, puisque nous ne pouvons pas (encore ?) solliciter l’image, pourquoi l’image ne nous solliciterait-elle pas ?
Ainsi le poisson était « grandeur nature » et il était tentant… Ainsi le « cinéma-réalité », grandeur nature, doit être vrai et en même temps provoquer chez nous des prises de position, des réactions (par le film lui-même ou par des interventions externes ?)


Pourquoi pas un balancement cinéma-vérité ↔ cinéma-objet, balancement par exemple de la considération d’un objet en gros plan à la considération de cet objet en tant qu’image, dans la mesure où cet objet nous répugne et où nous préférons ne pas nous en approcher, ou inversement. N’y a-t-il pas toute une méthode à tirer de ça, par l’utilisation de distances diversifiées… ?

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – CINÉMA – RESNAIS

J’avais déjà pensé au projecteur qui s’allume et éclaire la salle (Resnais, « Muriel ». Théâtre = Delphine Seyrig qui éteint les lampes de son appartement ) Ici : un meneur de jeu dans la salle à un pupitre de commandes. Il manœuvre un levier→ l’image apparaît : un projecteur braqué sur la salle ( avec quelqu’un qui le manœuvre éventuellement ) Le film serait comme un meneur de jeu qui saurait qu’à tel moment le projecteur serait braqué, par exemple ,à peu près sur la partie droite avant de la salle mais qui, suivant les fauteuils où il y aurait des spectateurs, improviserait, disant « Vous, la jolie spectatrice du 3ème rang, 2ème fauteuil, etc… » et il engagerait un débat.

Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

Comme pour la peinture, il y a des zones de distance suivant lesquelles on prend l’image pour réalité ou pour image.
Il faudrait étudier ces zones.
Disons qu’un plan moyen (tel qu’au temps du muet), avec une marge de quelques mètres (combien, voilà la question !) peut ne pas être pris comme image. Le gros plan en revanche n’a pas d’équivoque. Il faut s’éloigner de beaucoup pour établir la réalité (en passant au P.M)
Impression d’être à l’aube d’une nouvelle étude…

Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

Reprendre l’idée de varier les dimensions, la taille des objets en faisant varier la focale du projecteur ( on passe ainsi du cinéma-image au cinéma-réalité et vice versa ) Balancement,Glissement. En faisant varier les dimensions d’une porte, on la fait prendre comme une vraie porte ou pour un portail gigantesque, peut-être celui de l’enfer ? Et, en faisant le noir dans la salle, entre les 2, en changeant de décor, d’acteurs, de costumes, etc… on change le spectacle et on donne à l’image une valeur nouvelle et chaque fois différente ( et même antithétique )

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA AMATEUR – « DELPHINE »

Est-ce que je vais présenter « Delphine » à toute la classe ? Pour : je réintègrerais ainsi plus ou moins la classe… (surtout vis-à-vis d’Agel). Contre : le fait que c’est moi qui l’aurais proposé… Il faudrait que quelqu’un joue les intermédiaires…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – FEMMES – MADELEINE

To ignore the [other] people ? Is it possible ? And must we do it ? How could I ignore your fair hair…? But I did not speak about you…

Note écrite à 19 ans

Par la suite (quand ?) commentaire sur ce texte entre crochets : « Qui ? »

Puis le 10 juin 1999 :
Je ne savais plus de qui je parlais. Il s’agissait de Madeleine B., une camarade de la classe préparatoire à l’Idhec, avec qui j’avais eu une aventure d’une nuit et qui s’est suicidée il y a quelques années. J’avais écrit en anglais, ce qui était un subterfuge enfantin pour tenter de camoufler les traces de cette relation en même temps que je les consignais, car en couchant avec Madeleine, je « trompais » Jocelyne, alors que nous étions « ensemble » ( ?) tout en étant dans deux villes différentes, elle à Lorient et moi à Paris … Début d’une longue suite d’ « infidélités » jusqu’à notre rupture… I talked about her hair because it was very soft and beautiful… C’était mon premier contact sexuel avec la femme noire mais je ne savais pas encore quelle importance cela aurait dans ma vie… J’ai revu Madeleine en 91-92 à l’initiative involontaire de Bernard D*. Je suis allé chez elle, au bord du chemin de fer de petite ceinture, juste à côté de la rue Claude Decaen où j’ai habité peu après avoir écrit cette note. Je lui ai donné à lire divers projets sur lesquels elle n’a fait aucun commentaire spécial. Voulant vaguement lui plaire, je lui ai dit qu’elle n’avait pas changé. Et m’a dit que moi si… Devant plus ou moins avoir envie de recoucher avec elle, j’ai dû amener la conversation sur le désir et les sentiments. C’est alors qu’elle a employé cette intéressante expression de « sentiments différés » en vigueur dans sa région. Plus tard je l’ai revue à une manif pour les Assedic du spectacle : elle au bord du trottoir, regardant passer les manifestants, moi parmi ceux qui marchaient, je me suis brièvement arrêté. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas appelé car elle s’était absentée. Ce furent nos derniers mots avant son absence définitive. Je suis allé à la Cinémathèque pour la soirée-hommage qui a été organisée après sa mort, soirée où je n’ai pas réussi à m’arrêter de sangloter dans le noir de la salle. Sur ma jeunesse autant que sur elle (témoignage parmi tant d’autres de mon hyper-émotivité). C’est au cours de cette soirée que j’ai vu le long-métrage qu’elle avait réalisé à l’Ile Maurice, sa terre natale. Ni bon ni mauvais, mais intéressant. Souffrant visiblement de son manque de moyens. Des notes sur ces brèves retrouvailles existent sur un autre carnet, mais où ? Elles émergeront un jour…

– Commentaire écrit à 53 ans

 

 

CINÉMA – ÉTAIX

« Yoyo » (vu hier soir) = faiblesses, mais un gag affreux : le clown sur la scène qui est remplacé par les soldats allemands… Tout le monde est mystifié là-dedans : les soldats français, le clown, embarqué avec les soldats français, et les Allemands parce que, sur cette scène, mitraillette aux poings, ils jouent une pièce de théâtre

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Scénario sur le thème de l’imprudence ?
Une équipe pendant une guerre, qui réalise un film dans une zone qui va être occupée vraisemblablement bientôt. À la fin, réalisateur reste seul, le reste de l’équipe disparaît. Au moment du montage, il montera le film tout seul au milieu du studio désert… (à travailler) cinéma imprudent

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RESNAIS – « HIROSHIMA MON AMOUR

Existence en Belgique d’une thèse (écrivains — etc….) sur Hiroshima (Institut Solvé ?)
Marguerite Duras. Nouveau roman
Resnais : surréalisme
←Proust : durée « Il a essayé de capter un réel permanent à travers l’écoulement de la durée qui dissout » (Bounoure)
Obsession de la mort (courts métrages) ↔ auteur moderne
Marienbad : recherche des forces vivantes qui s’opposent à la sclérose de la durée (forces du rêve)
« Toute la mémoire du monde » : film de science-fiction. Film atroce (bibliothèque = nécropole) (cf. ce que j’écrivais sur la bibliothèque Sainte-Geneviève) ←univers concentrationnaire.
Visite touristique des lieux horribles
Monteur → fragmentation. Temps en miettes dont on ne peut recueillir que les morceaux
Mizoguchi : au-delà du temps
Disparition de l’unité : drame moderne (cf. Pirandello)
Le plus important : sentiment de l’unité (remarque : maladie mentale. Schizophrénie. Télé-Ciné n° 88)
Marguerite Duras : « L’étreinte contient la déchirante distance que rien ne peut abolir. » ← mythe de Tristan et Ysolde
L’amour d’Hiroshima se nourrit de l’oubli d’un autre amour. Recouvrement de l’amour allemand par l’amour japonais. En fait lequel des deux recouvre l’autre ? → fusion
Si on pensait tous les jours à Hiroshima on ne pourrait plus vivre
Nécessité de l’oubli (acte antihumaniste) mais : mécanisme inhumain. Différence entre l’homme et la matière brute : la mémoire. Dignité de l’homme = mémoire.
Tout souvenir est glacé
Poème dramatique. Symphonie. Film musical
Première ambiguïté : amour de Nevers = romance de midinette ou grand amour ? Deuxième : elle veut se rappeler. Oubli = force, force de mort
Agel : à la fin elle a fait un pacte avec l’oubli.
Les fleurs qui poussent vigoureusement → nécessité d’oublier. « Ça continue ». La vie : ce qui ne tient pas compte, ce qui méconnaît →
2 exigences aussi essentielles : immortaliser quelque chose (musée) et la vie (quelque chose d’amoral. La vie n’est pas fidèle.
Si elle retombe dans la blessure de l’amour allemand → masochisme.
Devenir amnésique : sentiment terrible devant lui.
Japonais = comparé à un psychanalyste.
Malaise ← blocage
Architecte, qui bâtit. Il essaie de la sauver (cf. Marienbad)
Japonais = détenteur d’une certaine sagesse (Alain Resnais se dérobe devant cela) Sagesse = consiste à comprendre.
Rivière Ota = cyclique. Elle représente une loi fondamentale de l’existence, qui consiste à se vider et à se remplir.
Loi des cycles, loi des métamorphoses.
Il n’y a donc pas à souffrir de voir disparaître l’amour (allemand).
Amour : au moment où il est vécu : éternel — il cède la place à un amour japonais (le japonais s’identifie à l’allemand. Identité au delà de la personnalité des hommes. Flux et reflux de l’amour.
Film destructeur par rapport à une tradition occidentale.
Occident fondé sur le mythe de Tristan et Ysolde. Amour qui brave le temps. Ici : au fur et à mesure du film (prise de conscience) elle comprend la loi des cycles.
La nuit disparaît. Le deuxième japonais annonce un cycle nouveau.
La sagesse : revivre avec autant d’intériorité chaque fois.
Structure circulaire. Dimension extra spatiale et extra temporelle.
1ère intégration : dans le cycle cosmique.
2e intégration : en 1960 il est vain de penser à des petites histoires personnelles.
Qu’est-ce que l’être humain : un lieu est un moment…
Soyons des lieux. Lions notre destin au devenir historique.
Alain Resnais est irrité par son héroïne qui s’attache à une histoire.
Problème final : qu’est-ce qu’elle va guérir ? Elle ne guérira pas tout de suite (Resnais). « Ce film souhaite s’orienter vers une dialectique » mais « il est dans une contradiction perpétuelle » → ambiguïté. Espoir d’adoucissement mais visage tendu de Riva → le contraire.
500 images différentes parce qu’elle n’a pas fait la synthèse.
Agel : film inauthentique
Éléments d’artificialité
Collet : parti pris, au niveau du scénario, de chercher les rapports les plus alambiqués (on mêle des choses différentes + personnage de la femme : son jeu, sa diction sont tellement concertés que → littéraire
Côté irritant de l’héroïne parce qu’elle se sonde
cf. deux films qui ont la même donnée (histoire d’une femme qui prend conscience) : Ingmar Bergman : « Jeux d’été » — Max Ophüls : « Lola Montès »
Allergie à l’amour
Mes commentaires : Agel réagit en vieux bourgeois, défendant les valeurs sacro-saintes du mariage et de l’affection enracinés dans une expérience commune… comme si cela était NÉCESSAIRE… !
Il peut dire cela car il est marié, a des gosses, une situation (de critique bien côté dans les patronages) mais nous, étudiants, petits bourgeois menacés à chaque instant, en perpétuel déséquilibre, dans l’insécurité de la jeunesse et de la pauvreté, que pouvons nous faire d’autre que d’être des intellectuels, pour la femme : d’être une femme « libre », d’une « moralité douteuse »…
Le seul moyen d’échapper à la destruction de l’amour, c’est de « l’émerveiller » comme chaque jour je m’efforce à le faire. Pour des gens mariés, déjà : non. On peut leur reprocher de s’être mal mariés. Mais nous qui voulons vivre ensemble, qui ne sommes pas sûrs, nous ne pouvons pas nous appuyer sur une tradition bourgeoise et sur notre expérience commune… Il reste : la merveille…
Si nous nous accrochons à la peau, n’est-ce pas parce que il nous faut nous accrocher quelque part et que nous prenons ce que nous trouvons en premier
Sentiment d’instabilité… Nous sommes les lieux où nous sommes et nous sommes n’importe où… Nous sommes n’importe qui… Ceux qui attaquent Resnais au nom de l’humain, je leur réponds que, pour nous, l’humain reste à découvrir…
Hiroshima = cri de désespoir… et d’espoir…   (notes prises lors d’une présentation-débat de « Hiroshima mon amour », au Musée des Arts décoratifs, il me semble, par Henri Agel, notre professeur de cinéma de la Classe préparatoire à l’IDHEC, au lycée Voltaire)

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Hier soir : idée. Dans ma chambre : photos → idée

1966.02.03

Il y là création d’un espace par différenciation des plans dans lesquels se placent les personnages. Étudier les combinaisons possibles de 2 écrans ( ou plusieurs )
On peut faire varier la relation des 2 écrans. Par exemple, l’image 2 disparaît. La 1 varie ( passe de profil ou de face par exemple ) A ce moment l’écran 2 se déplace et vient se placer en fonction de la nouvelle image 1. Mobilité des écrans suivant la mobilité des images. Étudier la combinaisons possible de ces 2 écrans (ou plusieurs…)

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Projection sur des écrans placés dans des plans différents.

1966.02.04

Changement de dimensions. A travailler. On pourrait synchroniser ( image sur écran 1, image sur écran 2, avec élimination par glissement des écrans qui s’interposent. A travailler ).

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Scénario de l’imprudence :
Séquence 1 : le metteur en scène convainc le producteur
Séquence 2 : il traverse la ville agitée par le remue-ménage de la guerre pour trouver une équipe. Aspect précaire. Aspect du cataclysme dont l’amorce est lancée par cette entreprise qui commence

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Hier soir, vu « Vitelloni » de Fellini → Idée ( pour un générique ? ) Le générique du film est constitué par texte en surimpression sur un plan général de rues, la nuit, vues de haut. J’ai pensé que le texte pouvait être celui d’une affiche au départ ( ou un texte d’une dimension différente, synthèse texte-image ( 2 dimensions) Donc, après, quand on entre dans le décor, qu’on descend dans la rue et que la caméra se retourne et regarde dans la direction où elle était avant : lettres inscrites géantes dans le ciel… → ( on devine l’écran, la salle, la dimension du spectateur,Bouleversement des notions de dimensions… Les lettres fournissent le point de repère inamovible autour duquel s’organise la dialectique des dimensions… Voir les rapports avec la « médiatisation » ( on touche la dialectique )

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE

Dans une salle de théâtre : beaucoup de gens. Apparaît un géant. Mais ce géant est un nain parmi les géants. Il rencontre un nain parmi les hommes… ← (remise en question sémantique ( rapports avec la Littérature Nain = ? Contenu variable… Parallèle ) Si j’écris un texte, ne pas prononcer le terme de « spectacle total »

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Projection à l’intérieur d’un cylindre de toile sur la paroi

1966.02.07_1

On peut exploiter cela. Par exemple se servir de la toile comme d’un décor. Accrocher des objets sur la face extérieure. Ils apparaîtraient sur le devant en synchronisme avec l’image. Par exemple : une suite d’images séparées par des fondus au noir ( où tout disparaîtrait ) sur lesquelles passeraient des bas-reliefs sur la toile ( éclairés par des projecteurs qui suivraient le rythme des fondus ) → défilé de statues dans leur décor propre… ( chercher dans cette direction ) Par exemple : statue d’homme passant en vol plané sur un fond de ciel bleu…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

1966.02.09

Explosion 2 moins forte que 1 et postérieure. Plan général où le bruit décroît en [s’éloignant] → succession de plans rapprochés : chaque explosion, de près, seule, aussi forte

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 13 août 1997 :

Texte entre crochets barré et remplacé par « se rapprochant » avec commentaire : « Plus drôle »

– Commentaire écrit à 51 ans

 

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Offrande aux pieds d’une statue de sainte ( Exemple : boucles d’oreilles ) Alors la statue saisit l’offrande et s’en pare, toute contente.

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – GODARD – « PIERROT LE FOU » – RÉFLEXION

« Pierrot le fou »   9 h 30. Métro. J’ai remarqué que dans un tableau de peinture, le personnage vous suit des yeux. Le cinéma-spectacle devrait avoir cela (Belmondo parlant au public dans les roseaux)

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – POLITIQUE – NOTES DE VISIONNAGE – MADELEINE RIFFAUD

21 h 10. Projection du film de Madeleine Riffaud. Actuellement, un gars parle. Je ne sais pas qui c’est.
Vietnam à 10.000 km des USA. Climat tropical, chaud et humide (trois mois d’hiver à Hanoï. Aucun au sud) Température habituelle : 35 à 45 °. Nature hostile mais grouillante de vie à la préhistoire (tigre → sangsues d’arbres et d’eau) Arrive le peuple vietnamien
Sud = région riche avec une civilisation connaissant la culture irriguée du riz (sur champ horizontal) → ils ont fait la culture sur paliers
Femmes et hommes y travaillent
Ils ont repoussé la jungle et transformé les terres en rizières
Au XVIIe : arrivée dans le delta du Mékong (riche)
Sécheresse → abandon des villages
Tradition de labeur — de lutte
Génies tutélaires : héros de la nation (lettrés – philosophes – rois – militaires)
80 ans de colonisation (sud → nord → centre)
Empereurs fantoches mais résistance populaire (lettrés)
2e génération : bourgeoisie nationale (par intérêt aussi + utopie = exemple : ils voulaient école en langue vietnamienne de (actuellement : au sud : pas encore ← interdit. Cette bourgeoisie répand l’écriture latine.
Soulèvement : répression impitoyable par les Français
1930 : parti communiste indochinois fondée par Ho Chi Minh (qui a appartenu au parti socialiste SFIO en 1911 – 1920 et au PCF après le congrès de Tours de 1920) parce que le PC préconisait l’indépendance des pays colonisés et l’alliance des classes ouvrières
1931 : soulèvement dans le centre (provinces côtières)
Vieille civilisation vietnamienne. Soulèvement paysans qui prennent le pouvoir → emploi de l’aviation (1re fois dans les guerres coloniales) (soulèvement des soviets du Néam (?) → réunions clandestines paysannes (en mai 1932 : célébration de la Commune de Paris)
Le colonialisme a fait mûrir la formation de la nation vietnamienne (← brassage)
Pire famine : 1945 (3 millions de mort) → éclatement du cadre du village. Déplacements de populations suivant les besoins des colonialistes
Tous les chefs du soulèvement vietnamien ne sont pas morts au bagne ← 1936 : succès du Front populaire. Ouverture des bagnes
2e guerre mondiale : occupation par les Japonais (avec la complicité du gouvernement français). Le peuple n’a pas considéré les Japonais comme des libérateurs
Maquis → insurrection d’août 1945 → République démocratique du Vietnam prête à l’amitié avec la France
Les colonialistes tentent de rétablir leur emprise → 8 ans de lutte terminés par Dien Bien Phu (1954)
On devait cela au fait que l’armée bénéficiait du soutien de toute population
(Henri Martin libéré en 1953)
20 juillet 1954 : accord de Genève (France – République démocratique du Vietnam – Laos – Cambodge – URSS – Grande-Bretagne – Sud Vietnam – République populaire de Chine) Les USA refusent leur signature mais promettent de respecter les accords
Ngo Din Diem : octobre 55 → terreur contre les appliquants des accords de Genève (division de la population en légaux – semi-légaux et illégaux) Troupes spéciales commandées par le frère de Ngo Din Diem conseillées et payées par les USA (250.000 dollars par mois)
Le 6 juin 1959 : proclamation d’une loi instituant des cours martiales avec une seule sanction : la mort.
L’insurrection a commencé au sud du Sud Vietnam.
République démocratique Nord vietnamienne : première victoire = contre la faim (provision de riz) 2e : contre la maladie 3e : contre l’analphabétisme (98% de la population sait lire) Éditions en langue vietnamienne
changement dans l’attitude officielle française vis-à-vis de cette guerre (application des accords de Genève) Il faut : condamnation des US – reconnaissance du F. N. L. – relations diplomatiques avec le Nord Vietnam
Chef du front : Guyen Houto

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – DOCUMENTAIRE

Idhec : salle de cinéma. Noms à retenir : Grierson et Rotha.
1929 : « Drifters ». Pêche au hareng. Hareng : pas une chose qui tombe du ciel (intersection du courant de 1917 de Lénine et de celui de Zavattini)
Idée neuve de l’écriture : marxiste # formalisme bourgeois
Le cinéma montre « l’inconsciente beauté de l’effort vis-à-vis du travail » (Flaherty)
Ils fondent une société et s’entourent de collaborateurs (Lean — Cornelius)
Ne pas plaquer la beauté : « Elle viendra au moment opportun pour habiter un récit honnête et lucide… » → cinéma moderne
En projection : en voyant « Coal faces », je pense à Hiroshima et à Berthold Brecht
+ « Night mail »

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA AMATEUR – « DELPHINE »

Présenté « Delphine » à Voltaire. Succès total. Il me reste à présenter mon scénario sur l’imprudence à Agel pour reprendre une position normale vis-à-vis de lui.
Je n’ai pas pu aller voir la chorégraphie de Béjart à l’Opéra (plus de place)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

La caméra se promène dans les rues et rencontre toutes les autres caméras qui filment les rues, les maisons, les places, tous les films tournés dans cette ville…

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 5 décembre 2011 :

Idée magnifique. Il faudrait reconstituer le tournage des films réalisés dans cette ville

– Commentaire écrite à 65 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

( Pour un scénario sur l’art de persuader ) reprendre l’idée du gars qui vole une caméra et découvre le monde grâce à elle… (?)

Note écrite à 19 ans

RÉFLEXION –SPECTACLE – CINÉMA

Aujourd’hui : frontières plus flottantes entre théâtre et cinéma.
Diderot ↔ cinéma (temps et espace
Tamiz : sommeil de l’hôte et de l’hôtesse debout tenant un drap.

1966.02.23

Projet Varda Bourseiller : ciné-théâtre ! ! « La vieille maîtresse » (Barbey d’Aurevilly) (*)
Bretagne → écran
Paris → théâtre
En France : sectarisme (théâtre).
Bluwal : télé : le répertoire classique a « collé ». Illustrer par l’image un texte : faire des décors irréalistes à un texte vraisemblable (Don Juan)
Auteur complet ?
Mutation du cinéma (cousin du théâtre)
Dénominateur commun théâtre-ciné-télé : spectacle (Bluwal)
Champ-contre champ : politesse que le théâtre rend au spectateur : voir l’acteur de face
« La vie n’est pas dans les apparences seulement » (Tamiz)
Problème de l’architecture théâtrale
Noblesse de la chose vue
Cartons : valeur émotionnelle
Recherche moderne : incorporer aux hommes des valeurs émotionnelles différentes → effet d’ensemble – collages – titres – lectures (cf. technique brechtienne)    (*) : « Impossible parce que théâtre et cinéma provoque des réactions (psychologiques) trop différentes pour les réunir dans un même spectacle, dans un même lieu » (il faut réformer le cinéma → et réformer le théâtre)

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 05/12/2011 : notes prises au cours d’une conférence, me semble-t-il. Mais où ? quand ? par qui ? pourquoi ? Mystère !

– Commentaire écrit à 65 ans

VÉCU – CINÉMA AMATEUR – « DELPHINE »

Passé « Delphine » chez Thiriet (ciné club Rencontres au Palais de Chaillot)
Le public a sans doute aimé. Mais : amorphe – sans réaction (même pas agressif)
Ah, j’en viens à regretter les corniauds de Bordeaux qui m’engueulaient joyeusement…

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

 Écran divisé en plusieurs panneaux

1966.02.25

Espace entre les panneaux projection en 1 seule image → décomposition de l’image. Création de l’espace. A exploiter

Note écrite à 19 ans

ÉCRITURE

Des mineurs enfermés dans une mine après un accident. C’était samedi. Ils allaient se reposer le dimanche. L’un deux, devenu fou, répète : « C’est samedi, c’est samedi… »

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Métro : mon reflet sur la partie droite de la vitre. À gauche, sur la partie concave de la vitre : reflet des gens assis derrière moi, donc devant paraître plus petits mais, comme vitre concave → ils paraissent aussi gros → au cinéma : conception du temps – téléobjectif – on se déplace mais on ne change rien – espace différent (à voir) (possible ← panneaux différentes distances) – temps passant ou  ne passant pas (cf. la mère qui court dans  » Hiroshima « )

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Idée nécessitant de nombreux figurants : dans le métro, dans la vie, personne ne se parle, ne s’aide, on s’ignore mutuellement. Montrer un monde ( sans insister ) où, dans les stations de métro, les gens de tous âges se parlent, où les gens s’aident, communiquent ( simple description )

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – DIMENSIONS – RÉFLEXION

Je suis passé devant une vitrine avec des petites voitures-jouets puis j’ai regardé la rue et j’ai vu un camion transportant des voitures, exactement pareil au jouet qui l’imite, garé en face… Passage d’une dimension à l’autre, du jeu à la réalité. Mais voie possible (cf. Godard) → après cela montrer le camion qui décharge, précision matérielle propre la réalité ; changer insensiblement de dimensions, revenir à la dimension réelle. Enfant qui regarde son jouet après plan du camion puis pareil → retour à la réalité : spontanéité de l’enfant. On peut bâtir le film ainsi : filmer d’abord la réalité (cinéma – vérité) avec juste une trame puis intercaler les repères extra-réels (jouets – jeu – fabriqués – art) qui sèment le désordre des dimensions et du jeu…

= soumettre la réalité à une épreuve… ? ?

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Trop didactique sous cette forme. Il faut : filmer la réalité en un seul plan, faire la synthèse dialectique réalité-art (*) se servir du cinéma comme d’un révélateur. Révéler les mouvements complexes, précis, minutieux du monde vivant par contrepoint avec le hiératisme figé des choses fabriquées. Il faut arriver à ce que la chose fabriquée (jouet – art) se mette à vibrer

Voie = poétique ? ? ? ↔ (projet sur les plantes. Oui ← un seul plan (réalité + rêve) et caractère poétique (vision de l’enfant…)

(*) = l’art doit être évoqué (il n’en est que plus fort) (exemple : le gros plan de l’œil ou le plan du projecteur regardant et éclairant la salle de cinéma = utilisation, appropriation de la réalité.

Le repère (l’art – la fabrication) se trouve à la fois en deçà et au delà de la réalité. En deçà : elle la crée en tant que réalité de l’image. La réalité filmée, fabriquée, devient image. Dans ce premier temps on ne peut distinguer la fabrication de la réalité. Au-delà : elle est le deuxième pôle de l’image dont l’autre est la réalité. Elle est dissociée de la réalité, à laquelle elle fait pendant, et le deuxième terme de la synthèse dialectique avec la réalité.

À la fois dissociée et constitutivement liée, c’est le mouvement même de la dialectique

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Technique : 1/ projection sur un plan ← l’image est de petites dimensions 2/ changement de focale → l’image s’agrandit et l’écran sur les bords devient concave ou convexe

1966.03.03

passage du reportage au spectacle

Note écrite à 19 ans

LYCANTHROPIE – VAMPIRISME

Lycanthropie (phénomène du loup-homme = loup-garou


Conte d’Alexis Tolstoï : histoire de vampires → film « Les trois visages de la peur »


« Carmilla » (Le Fanu) → « La crypte du vampire »


Prof de philo : les précautions pour vérifier la mort sont insuffisantes (morts qui se réveillent dans leurs cercueils)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – HUSTON – « AFRICAN QUEEN »

Ciné-club Voltaire : Jacques Demeure : prise de conscience de l’absurde ( » De Tom Mix à  James Dean « )


de Becker ?


victoire sur la mort (dépassement de  » Key largo « ) →


3 plans : — film d’intimité (malgré le plein air) — acteurs — scénario (lié à la mythologie)


Acteurs : Bogart et Hepburn avait déjà créé une mythologie (portée à son point de perfection) Huston retourne ces deux mythes (sangsues)


Mais : ici pas une valeur de sarcasme (retour au naturel)


rapports hommes-femmes : « Hatari « 


● Progression (tout le monde d’accord) mais dans quel sens ?
● Retour au mythe mais épuré ?
● Rédemption (Bogart redevient lui-même. Hepburn redevient élégante)
● Dépendance à la fin. Au début : supériorité (anti-mythe) la nature décrasse
● Jeu des acteurs : pas naturel  parce que au début les acteurs jouent un [jeu], un rôle
● Comme le bateau : ballottés. L’homme est annihilé (c’est le ciel qui agit)
● Les acteurs se décrassent et arrivent à des rapports humains
● Ça tient du [miracle]
● Acte de foi. Humanisme
● Miracles : sens dérisoire. Huston met en question l’ordre divin dans le monde.
● Une seule chose peut ordonner l’absurde = l’amour (fin. Pendaison = blanc et bleu)
● Mise en scène et prise de vues extraordinaires
● Accession au détachement
● Au départ : mythe parce que posés comme individualité → dégradation de l’individualité
● 2 mises en scène : l’une du dialogue, une de la nature = synchro
● Trop de niveaux dans ce film. Ni acteurs ni personnages (pas dans le film et pas acteurs)
● Il faut être docile
● Gens hors du temps et de ce qui leur arrive
● Rapports entre les personnages. Tout le reste est contingent (Agel)
● Contradiction entre dialogue des personnages #combat avec la nature → défaut
● Ambiguïté
● Exemple : Bogart se moque des hippopotames. Huston ne s’intéresse pas à la nature. Seul intérêt : dimensions intime
● Il ne veut pas se laisser bouffer par la nature
● Huston ami de Flaherty
● Huston a fait du théâtre ( » Huis-clos « )
● On sent le fond de la nature (C.)
● C. # Ch.
● Oui : (sangsues)
● # on ne voit jamais la nature
● Mise en scène : académique
● Unité de lieu (bateau)
● Pas de contact entre les gens et la nature
● Agel : balancement entre le  » Hatari  » et  » Brève rencontre  »
● Mis en scène : théâtral : non. Tout est justifié (G. P.) par rapport au mouvement du bateau
● Minelli : cinéma = rapports entre un homme et un décor
● Cinéma n’est pas théâtre (← visages)
● Agel : il faut être naïf → Ch. : il connaît les idées de Huston à partir de l’idée qu’il se fait de Huston
● Agel :  » J’aime les visages humains, c’est ce que je préfère dans le cinéma  »
● Certains éléments de dramatisation qui rompent cela (plans d’ensemble du bateau sur les rapides)
● Importance de l’eau

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PROJET BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

13 h 10. Café en face du jardin du Luxembourg. J’attends Jean-Jacques pour aller chercher la batterie. Cet après-midi : enregistrement de la musique du ballet. Cette nuit : couché chez lui. L’autre nuit : après avoir été avec Édith P* et Jean V* bouffer couscous et écouter du jazz, dormi dans une piaule de Jean. Lu  » Cahiers du cinéma  » :  » Muriel « .


Je viens de rencontrer Emmanuel : il m’a fixé rendez-vous jeudi prochain à 14 h 30 avec Victor.

Note écrite à 19 ans

DÉE SCÉNARISTIQUE

Dans une conférence pour présenter la vie et les œuvres d’un auteur : film qui défile à toute vitesse en 3 minutes, puis le conférencier commence…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RÉFLEXION – IDÉE SCÉNARISTIQUE

Je pensais : le regard (du cinéaste) n’est pas une solution… À quoi cela rimerait-il que tout le monde lève et tourne la tête pour regarder autour de soi ? C’est une chose à faire mais = solution individuelle (exemple : mon sujet de film)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Vu dans le métro : « On recherche conducteur de métro. Age maxi : 35 ans. Cette durée peut être prorogée du service militaire légal et d’une année par enfant à charge » Un gars veut travailler. On lui dit : « C’est con : il faudra quitter dans 1 an… » Il le fait quand même : il a l’intention de faire un enfant à sa femme. Pas moyen… Pourquoi ? Il est jeté dehors. Sa femme, en colère, le quitte ( lui laissant leurs gosses ? ) Elle part avec un autre mec. Plus tard, elle accouche → c’est donc lui qui était impuissant ! Il découvre que tous leurs gosses ne sont pas de lui. Il se fout à la flotte.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Long plan-séquence : une  fille reçoit d’un seul coup un paquet de 20 ou 30 lettres de son amant. Elle les décachette l’un après l’autre : dans chaque enveloppe : un seul mot ! elle doit reconstituer l’ensemble…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’ AVEUGLE »

Vu dans un couloir de métro un aveugle longeant le mur a toute vitesse en donnant de grands coups de canne blanche. Idée sur la mystification : ce serait un faux aveugle ? Puis on découvrirait : vrai aveugle… ( à chercher )

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – PROJET « APPARTEMENT-TÉMOIN » – « BIANCHETTI PÈRE ET FILS »

Immeuble en construction, luxueux. Les ouvriers travaillent dedans. L’un s’installe dedans, y fait sa popote, etc. L’immeuble se termine. les ouvriers doivent s’en aller… il ne veut plus partir ( il vit dans un logement misérable )

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – HAWKS – « HATARI »

Hawks : « Hatari » : équilibre de l’action déjà trouvé – groupe d’amis déjà constitué – Hawks : « homme de l’évidence » (Rivette) – hommes du film = aucun désir de puissance – efficacité nécessaire (liée à la solidarité – chaque homme doit être compétent car responsable vis-à-vis de tous – tout le film : démonstration de l’utilité d’être deux pour veiller l’un sur l’autre – d’abord : relations de force puis : accord de sentiments

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET « ALICE »

Une petite fille dans un sac a main de cuir. Elle s’arrange les cheveux en se regardant dans un miroir grand comme 2 ou 3 fois sa tète.

1966.03.20

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET « ALICE »

Suite de la note du 20/03/1966 : direction à fouiller. Pas seulement les dimensions mais l’introduction dans cette technique nouvelle de sentiments anciens qui familiarisent le public et donnent une signification à l’œuvre.


Se méfier de l’œuvre gratuite, de l’abstraction, de la construction, de la froideur ; rechercher le souffre, la tendresse, la poésie, la violence, qui sont des éléments sans dimensions. Créer des êtres vivants ← je remarque que cette tendresse, cette poésie de l’enfant dans le sac sont liées étroitement aux dimensions mais j’en fais une chose indépendante, naturelle : bien ! J’ai assimilé les dimensions

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

( d’après Antoine : «on verrait des avions dans les couloirs du métro…» ) des gens descendent les pièces détachées d’un zinc ( petit monomoteur ) dans des valises, des sacs, des paquets, etc. ils le montent d’abord dans les locaux de la RATP puis, l’avion se construisant, ils dressent des palissades dans un grand couloir. Quand c’est fini : l’avion roule dans le couloir, hélice lancée a toute vitesse. Tête des gens effarés ( travelling avant sur eux )

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

J’écoute à la radio Adamo : «une mèche de cheveux». On montre d’abord un gars qui, écoutant la chanson a la radio, émotion… puis un autre et encore un autre et un autre, etc. ( procédé comique classique )

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Une femme entre avec son enfant (2 ou 3 ans ou moins) dans un magasin de mode. Ambiance tendre. Elle s’occupe des tissus et laisse l’enfant qui joue sagement sur le pas de la porte. La vendeuse laisse la femme et joue avec l’enfant…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RÉFLEXION – RESNAIS

Delphine Seyrig dans « Muriel » à la vieille gare… Son visage vient se placer dans le cadre métallique ménagé dans la vitre du guichet… Dépassement du banal… Maîtrise de l’acteur et du décor. Même chose chez Godard, mais avec insistance, sans préparation. Chez Resnais, c’est spontané, pas seulement une volonté démiurgique mais aussi accord intime du réalisateur et des acteurs, des acteurs et du décor, c’est naturel tout en étant fantastique…

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

Travailler pour scénario Voltaire l’aveugle ( mystification )


Un aveugle dans un couloir du métro. Au début, on le voit marcher dans un couloir d’un air décidé, donnant de grands coups de canne dans le mur qu’il longe, comme pour jouer… Il est jeune, assez beau. Une fille, profitant de l’endroit désert, essaie de lui piquer son fric, épars dans un chapeau. Il la chope, elle se débat, le traite de salaud car elle croit qu’il n’est pas vraiment aveugle car il l’a prise avec aisance, le griffe puis pleure. Il menace d’abord de l’emmener aux flics, il se lève et l’entraîne. Un monsieur «bien» lui demande s’il ne veut pas qu’il l’aide à emmener cette jeune dévergondée. Il lui répond sèchement : «Foutez moi la paix : je me démerderai seul…» Après ça, il rigole avec la fille : «T’as vu ça, hein ? Je l’ai remis à sa place, ce vieux con…» et il lui propose de s’associer et qu’elle lui prenne le bras et fasse mine de le guider en mendiant comme s’il était vraiment aveugle… ( Compréhension de la jeunesse. Révolte commune)


Il la baise avec ardeur.


2ème séquence ( et dernière ) : ( non écrite )

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – RESNAIS – « LE CHANT DU STYRÈNE »

19 heures 50 — Je sors de la cinémathèque. Je viens de voir « Le chant du styrène ». Je m’attendais quelque chose d’extraordinaire, mais c’est encore plus extraordinaire que je le croyais.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – JOURNALISME – MUSIQUE – CHANSON

1/ Je ne chante pas pour passer le temps
2/ Que serais-je sans toi
3/ Quelque chose de pourri dans mon royaume de France
4/ Faut-il pleurer faut-il en rire
5/ Les belles étrangères
6/ 400 enfants noirs
7/ La jeunesse
8/ Nous dormirons ensemble
9/ À l’été de la Saint-Martin
10/ Le sabre et le goupillon
11/ La montagne
12/ Potemkine
13/ Tu peux m’ouvrir 100 fois les bras
14/ Hourra

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – KAREL ZEMAN

Minuit. Métro Montmartre. Je viens de voir «Le baron de crac».


Des ailleurs possibles ?


Je me sens entrer dans un cercle nouveau.


Nouveaux logements. Proximité. Pas humaine pourtant…


Recommencer à écrire ? (Ou plutôt continuer…)


Conflit en moi. 2 directions (opposées vraiment ?) : D’une part la réalité (politique) que je sens nécessaire. D’autre part : le rêve, la songerie du poète qui me reprend maintenant que me voilà revenu… Revenu à quoi ? Une situation sociale (logement) plus confortable… Ardeur. Ardeur confortable ? Pourtant ces goûts de nuit… ? Ces cafés ouverts la nuit… ? Cet «embryon» de vie humaine… ? Je suis allé au cinéma comme on part faire la foire (je le sais, j’en suis sûr, bien que pas vraiment foireur…) J’étais en quête… La nuit qui s’ouvre, et la lumière, les visages d’hommes, les reflets dansants des images sur les vêtements des spectateurs des salles de cinéma. Le Baron de crac m’a presque déçu, comme je m’y attendais… Je n’y trouve sans doute pas ce que j’attends désormais du cinéma (maintenant que la crise…) : Un spectacle bien fait, bien monté, qui accroche le spectateur. Il faut que le spectacle sorte de l’écran et parvienne dans la salle. Certains trucs du «Baron», trucs visiblement destinés à cet effet, parviennent au résultat contraire : ils nous lassent (couleurs trop vives et mal raccordées), nous éloignent du spectacle. Pourtant certains moments émouvants, de la même veine que les meilleurs des «Aventures fantastiques» mais ici encore Zeman, dont j’attends beaucoup, n’a pas su donner cette délicieuse nuance fantastique à l’ensemble du film ; il y manque une continuité, il s’agit plutôt, en effet, d’une succession de moments passionnants (euphorisants) séparés par des dépressions longues et ennuyeuses (quelque peu, que M. Zeman m’en excuse…)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Mouv. Caméra
Caméra subjective
Mouv (+ mus.) qui se poursuit sur plan du personnage qui bougeait

1966.04.21

La fille, assise devant la glace, se retourne et regarde le gars par-dessus son épaule.


Jambes sortant de la robe.


Attitude devant le spectre : refus et mépris (se retranche auprès des animaux, les plaint, les caresse « Qu’est-ce qu’on vous a fait ? », s’en entoure (aux fenêtres)

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Générique (sur fond de sous-bois ? ou plans de la maison (alternance des sous-bois et de maison (travellings)
Travelling latéral (ou ascendant) qui découvre la maison avec les rideaux noirs sur la porte. L’homme est à la porte (peut-être plan rapproché pour mieux voir l’homme. Il rentre (tout de suite).
Il rentre.
– GP photo
– GP homme.
Dialogue off.
Pour faire le raccord avec les scènes du passé. Il détourne la tête vers un côté, en la relevant, comme s’il regardait :
GP la vieille
PM la vieille (raccord mouvement – 2 caméras)


Dead music


Plans de la Lune

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Lorsque vieille sort animaux du coffre : elle pose le pigeon parmi les autres. Elle se rebaisse, fouille. Se relève : le pigeon est sur ses pattes et la regarde (MP)

Ici à faire un GP (tête du pigeon)

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Morte dans l’escalier
Visage éclairé

1966.04.28
Interdictions de la vieille. Il outrepasse.


Le vieux accomplit des travaux malgré lui.


Zoom possible
Travelling et reflet sur vitre


Champs contrechamps
Plongée contre-plongée


Plans fixes objectifs à passage au subjectif par mouvement de caméra


Personnage éclairé par un faisceau (lampes)


Pano ou travelling au 75


Personnage qui entre dans une zone lumineuse

1966.04.28_2

Personnage qui entre ombre sur porte

Caméra subjective
Mouvements qui attendent le personnage


Rainure sous la porte


Rire avec écho
Rire dément
Vieille = travelling sur les objets

1966.05.28_3

Pyjama ou combinaison pour le spectre


Nuages passant sur la maison à toute vitesse


Costumes de velours
Vêtements noirs


Musique de flûte
Ainsi = mélancolie tragique


Spectre qui essaie d’entrer sans y arriver (porte qui craque)


Poignée qui tourne – plan moyen face à la porte très bref (mouv amorcé)


Changement de réglage de distance


Yeux de la morte qui regardent la caméra tête renversée


Voiles à petits carreaux rouges et blancs (cuisine)


Vieux qui s’installe une table au soleil devant la maison


Vieux : GP de profil


Vision du spectre = travelling
Travelling sur elle = narcissisme + (miroirs)

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

« J’aimais le soir dont la fraîcheur me permettait ce dont j’étais incapable à la chaleur des journées » ← travellings sous-bois →
1/ maison. Deuil
2/ travelling avant : le vieux. Remord
3/ Gros plan la photo
4/ Gros plan vieux (profil). Il relève la tête (?)
5/ —————————————————-
Cuisine. Le chien entre. Elle le chasse. Il le « console ». Il s’en va seul. Il trouve le pigeon.


« Tout a commencé par des champignons qu’elle me demanda d’aller chercher. Nous vivions dans un monde clos, du produit de nos cueillettes et d’une maigre retraite de…

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – JOURNALISME – CINÉMA – RESNAIS

Par rapport à votre dernier film, « Muriel », qui était d’une grande richesse expérimentale, « La guerre est finie » se présente comme un retour à une écriture traditionnelle. Pensez-vous qu’une oeuvre politique comme la « La guerre est finie » ne peut pas être expérimentale ?

(Notes préparatoires Interview Alain Resnais pour le journal « Combat pour la pais » sur film « La guerre est finie »)

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – EXPLOITATION CINÉMATOGRAPHIQUE – CRISE ÉCONOMIQUE – IDÉE SCÉNARISTIQUE

Boule d’or. Je travaille !
À côté de moi un couple, un homme et une femme, assez vieux. Vraisemblablement propriétaires ou gérants d’un cinéma… Elle pleure, elle se plaint, insulte… Image d’un secteur de l’économie qui va mal : le cinéma…
Cinéma-vérité… Ici : montrer ces gens, puis les cinémas déserts, fermés…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – POLITIQUE

Je viens de voir « Eva ». Autour de moi, dans la rue, au café, les gens ont des visages indifférents à tout ce qui n’est pas eux-mêmes, des rires de cercle, des conversations à deux, des regards chargés de rêves très personnels sur les vitrines.
Dans ce Quartier Latin, autrefois berceau des rencontres et des révolutions, aujourd’hui tellement dégénéré, le cinéma reste encore le seul moyen de s’intéresser aux hommes…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Vitrine de magasin de chaussures : 50 souliers de femmes (talons) avec des petites plaquettes avec le prix dessus → Mêmes vitrines. Mêmes chaussures, mais avec les prix en moins → Surréaliste – Libération des désirs – caractère fantastique (cf. Marienbad) (entrée dans le rêve).

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET CONGÉLATION

Problème de la congélation en ce qui concerne les vieux : un vieux malade refuse de se faire congeler (+ famille de vieux cons) malgré les efforts d’un jeune qui insiste pour le congeler. Quelle nécessité puisque :
1/ Lui désire la mort, en fait.
2/ La famille aussi
3/ Le jeune en question ne l’aime pas vraiment, du moins il n’y a pas de compréhension mutuelle sur le problème essentiel de la mort et de la vie.


Il faudrait prendre plusieurs cas de congélation à des âges différents et dans des conditions différentes (sociales-familiales-religieuses-intellectuelles)


1er cas : femme de vingt-sept, vingt-huit ans. Intellectuelle. Assez d’argent. Elle a un enfant (pas mariée). Lorsqu’elle est décongelée, son enfant a le même âge qu’elle.
Deuxième cas : un jeune couple. La femme tombe malade. La mère du mari s’oppose à la congélation. Elle tue la jeune femme → Suicide du mari
Dernier cas : l’homme seul. Assez vieux. Lui, c’est pour atteindre une période où le rajeunissement sera possible  → Il pourra refaire sa vie.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA –COURT MÉTRAGE « DELPHINE » – RESNAIS

16 h 20 (« Masculin féminin »)
Projeté « Delphine » à Resnais.
Je retiens surtout de lui :
– Lorsqu’on veut intéresser le public par les personnages, faire faire aux personnages des choses qu’ils vivent. Lorsqu’on est hors du coup, on s’intéresse, on se met dans le coup.
– Psychologie : choses qui appartiennent en propre aux personnages et qui nous intéressent par là.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA –COURT MÉTRAGE « DELPHINE » – RESNAIS

Pendant la projection de « Masculin féminin », cet après-midi, j’ai eu une impression épouvantable : je venais de projeter « Delphine » à Resnais. J’avais avec moi la bobine, dans sa boîte métallique, posée sur mes genoux. En portant la boîte à mon nez, j’ai senti par un interstice de la boîte, l’odeur de cellulose et de bande magnétique. J’ai eu l’impression que tout le cinéma, c’était ça : du celluloïd, de la bande magnétique, de la matière, inerte, figée, dont les sentiments et l’expression sont absents. C’était injuste pour Godard. Pour « Masculin », que je voyais au même instant, je pensais pareil : du celluloïd, de la matière qui défile mécaniquement à 24 saccades par seconde. C’était injuste : ce n’est pas parce que je pense ça de mon propre film, où j’ai impression de ne pas m’être assez mis, que je peux penser la même chose de « Masculin » et de Godard. Certains films sont inertes et sentent le celluloïd. D’autres vivent.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – BRESSON – « AU HASARD BALTHAZAR »

Minuit 30. Je viens de voir « Au hasard Balthazar ». Rencontré Richard C*, avenue de Wagram. Le métro : transfiguré par le cinéma. Je le vois tous les jours, il faut que je l’imagine dans un cadre pour sentir son existence. Toujours cette impossibilité de vivre tout court, cette nécessité de me servir du monde pour créer, création d’ailleurs tellement imparfaite. Si, au moins, je maîtrisais le monde totalement et, au lieu de me laisser aller à lui, je le pliais à moi en en découvrant les structures… Mais il me reste tant à faire…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – RÉFLEXION

Retour des 24 heures du Mans. Valable seulement dans la mesure où mis en scène… Toujours cette insatisfaction de la vie → Amour de la création (désir de démiurgie).
Tribunes (vues des balcons au-dessus du stand de ravitaillement) = mouvements de foule (gens immobiles face à la piste, circulation latérale de quelques individus entre les rangées)

1966.06.19

Semblable mise en scène de Wozzeck à l’Opéra → Impression d’être au théâtre, seulement alors : joie


Insuffisant pour le spectateur de la course : son point de vue est trop limité. Ce qui m’intéresserait : filmer la course du point de vue « technologique » du pilote, mais pas du spectateur


J’ai constaté qu’il est très facile d’accrocher les spectateurs comme Lelouch… Pourquoi avoir des scrupules ?

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

Je viens de passer l’oral de l’IDHEC. Je suis soulagé et en même temps énervé, insatisfait. Non, je n’irai pas au cinéma (pas assez décontracté). Je suis assez pressé d’avoir les résultats. Je me demande vraiment comment ça a pu marcher… ? Et aussi je pense à toi, qui ne m’as pas écrit… Dès que j’aurai les résultats, je t’écris. Ou bien je télégraphie ? Oui, je télégraphie et j’écris en même temps. Demain : le psychiatre. J’ai quelquefois l’impression que je n’en ai plus besoin, mais c’est trompeur et de toute façon passager. Je suis curieux de savoir si j’ai moi-même cerné mon problème ou si le mal est complètement à côté. Si j’ai vu juste, ce qui est terrible, ce qu’il ne sert à rien d’être conscient…


Il va falloir t’expliquer… Tu ne peux pas ignorer cela… Je ne me suis jamais totalement dévoilé, mais c’est que je n’en avais pas les moyens, en fait…


Je ne me connaissais pas bien moi-même… Le temps de la clarté approche ?

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA

J’ai remarqué aux 24 heures du Mans la présence, au milieu de ce carrousel si vivant, si présent, d’un « musée » constitué par la projection en plein air de films en couleurs…
Plusieurs éléments sont à noter :
− Le phénomène de fascination fondamentale par l’image, tout d’abord. Il convient de noter qu’une majorité de personnes s’en allaient (dont moi) en refusant de s’intéresser à ces images (par peur d’être absorbés).
− Le rapport voitures réelles (sur la piste) et voitures fictives (de vieux tacots), sur l’écran.
− Le plein air
− La couleur
− Le fait que le cinéma tient lieu de « musée » (le plus important)

à étudier

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PSY

J’ai le dégoût de tout, y compris de moi.


Roland et Monique, qui sont venus me réveiller à 1 h du matin. Nuit « Jeu de la vérité » merdeux → Mauvaise humeur. Prise de bec avec Monique → Crise. Sécession. Rupture. Mépris. Mécontentement. Moi-même enfin, tel qu’en moi-même enfin la maladie me change.


Hier, chez le producteur (T*) commis une erreur : j’ai prêté le flanc en ne le traitant pas d’égal à égal → Recul. Mais il en sortira peut-être quelque chose.


J’ai peur.


J’ai peur.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Salle de cinéma. Gangster armé se fait repasser éternellement la même scène de violence (« Scarface »). Il y a dans la salle quelques spectateurs vautrés dans leur fauteuil : ils sont morts, tués par les hommes du caïd. Chaque fois qu’un nouveau spectateur entre, il est descendu (en silence.) En haut, dans la cabine de projection, l’opérateur, tremblant sous la menace d’une mitraillette a collé le film en boucle pour que repasse la même scène, qui plaît au caïd.
→ Mise en forme :

1/ Plan moyen : extérieur. Caméra sur un trottoir : la rue. Passants. En face : cinéma. À l’affiche : « Scarface ». Une voiture noire arrive, grosse voiture, conduite intérieure, plusieurs mecs à l’intérieur. Chapeaux, costards voyants, gueules patibulaires.
2/ Ils descendent. Ils regardent (discrètement) autour d’eux. L’un d’eux ouvre la portière arrière. Descend un mec qui paraît être le chef. Il fume un énorme cigare. Ils entrent dans le hall du cinéma.
3/ Intérieure. Plan moyen. Ils sont pris de face. La salle. L’ouvreuse proteste : « On ne fume pas ici ». L’un des hommes de main lui fait signe de la boucler et lui donne leurs billets d’entrée et un gros billet de banque avec. Elle se tait et les place (pano et mouvement recadrage les suivant). Ils s’égayent autour du « boss », l’un d’eux se cure les ongles.
4/ Plans d’ensemble : la salle vu depuis écran. Dans la salle, quelques autres spectateurs, débiles.
5/ Plan d’ensemble : le rideau s’ouvre. Le film commence : c’est « Scarface ». Premières images…
6/ 7/ et 8/ : Plan moyen sur chacun des spectateurs plongé dans l’écran.
9/ Scène de violence de « Scarface ». Voiture qui fonce en tirant…
10/ Plan moyen sur le boss, il regarde. Au bout d’un moment, il fait un signe : un mec se lève et sort.
11/ Autres images de violence de « Scarface ».
12/Plan d’ensemble : la salle vue de l’écran. La lumière se rallume. Les trois spectateurs protestent tour à tour, de plus en plus fort.
13/ Plan moyen : le boss. Il fait un signe.
14/ Idem 12 : un mec se lève.
15/ La cabine de projection. Un mec menace l’opérateur d’un flingue. Celui-ci achève une collure qui clôt en boucle une séquence du film : celle qui vient de passer.
16/ 17/ et 18/ Plan moyen sur chacun des trois spectateurs désarticulé dans son fauteuil, mort.
19/ La lumière s’éteint. On revoit les premières images de la séquence de violence précédente (deux ou trois plans).
20/ La cabine : l’opérateur assassiné, gisant en travers. Le tueur s’en va (travelling jusqu’au projecteur qui tourne).
21/ La séquence (un ou deux plans)
22/ Le boss. Soudain, il sort un flingue et se met à tirer sur l’écran.
23/Extérieur : la bagnole fonce dans la rue. Sur son passage, fauchés par une mitraillette, les passants s’écroulent.
24/ Séquence. « The world is yours »…
Fin

1966.06.30
Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RÉFLEXION – DREYER – « ORDET »

Ce qui m’intéresse dans le cinéma muet, c’est qu’il est de pure intelligence, sans la parole pour nous captiver subtilement (« Ordet »). Je ne parle pas seulement du cinéma muet proprement dit, mais de ces moments où le cinéma parlant se tait (comme pour réfléchir).

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – RÉFLEXION

Supprimer l’anecdote au cinéma ? Non… La MULTIPLIER. Dans la vie de tous les jours, nous vivons parfois des anecdotes (nous nous les racontons et c’est de la fiction…) Et nous sentons autour de nous des millions d’autres anecdotes. Au cinéma, nous sommes fixés sur une seule, qui nous envahit… Il faudrait arriver à retrouver cette diversité, cette multiplicité des anecdotes, des directions dans lesquelles notre esprit s’engage, dans certains moments de réceptivité exceptionnelle et de rêverie très profonde. Ce serait ainsi le réalisme le plus PROFOND, puisqu’on retrouverait, sans différence de nature, mais approfondies et maîtrisées, les découvertes les plus PROFONDES de la réalité du monde dans le monde de la fiction… C’est dans une telle direction que s’engage Resnais et certains le suivent. Ils ont raison. Mais il faut pouvoir le faire… Je ne me sens encore capable que de la linéarité et de l’unité anecdotique, autrement dit un scénario solide à quoi m’accrocher.


« Réalité du monde et monde de la fiction… »

Note écrite à 19 ans

LITTÉRATURE – CINÉMA – RÉFLEXION

Je me suis trompé : Paulhan, la « rhétorique », ce n’est pas le retour à l’harmonie signe-chose, mais, du fait de l’impossibilité constatée de cette harmonie, son dépassement, l’acceptation du signe en tant que signe, du langage en tant que langage. Dans cette mesure, je suis d’accord : dans le cas du cinéma, il est à remarquer (après tout, c’est aussi ça en littérature), que les terroristes ne coïncident pas avec la majorité du public. Le « grand » public, lui, n’a jamais fait autre chose (dans le cas du cinéma surtout) que de le considérer comme un spectacle (cf. Resnais). Il accepte le phénomène cinématographique en tant que tel.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – RÊVES

Lorient. Allons ! Écrivons…
Idée : (extraite d’un rêve que j’ai fait) : séquence :
1/ Un assassinat va être commis. La victime a été ligotée. L’assassin a un couteau à la main (ou une autre arme) et s’apprête à descendre le gars. Soudain, il se retourne et poignarde la caméra (qui les cadre de profil).

2/ Contrechamp : on découvre le troisième personnage (la caméra) qui s’écroule. Travelling ascendant.

1966.07.09
Additif au 1/ :
Le meurtre doit être précédé, guidé par des mouvements de caméra (téléguidage du chef). Le personnage se retourne contre son démiurge, contre le cinéma lui-même (possibilité : personnage qui crève l’écran # refus de rester dans l’écran, refus du cinéma)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Faire un film classique (raccords mouvements) où l’on suit un personnage, mais dans chaque plan c’est une personne différente…

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 15 juin 2015 :

Je ne m’étais pas aperçu que Resnais l’a fait dans « La guerre est finie » (série de filles sortant d’un immeuble et marchant dans la rue).

 – Commentaire écrit à 68 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Même veine que la confession par téléphone)
Église vide. Prêtre qui parle devant la nef déserte.
Zoom sur une caméra placée sur le balcon, en face (caméra de télé)
puis : série de plans sur des intérieurs, salles à manger, prendre la regardant la messe à la télé (chaîne privée Vatican)
Pour les troncs, les gens ne se dérangent plus : ils envoient des chèques.
Au téléphone : les fidèles demandent l’heure des services…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Concarneau. 10 h du soir. Auberge.
Je note des choses mises de côté depuis quelques jours ( ← Voyage)
1/ Elven. Le cimetière. Haie. Crucifix derrière. Travelling qui le découvre, puis exploration : on pénètre à l’intérieur
2/ Pouliguen :
Amour naissant.
1/ Gars et fille allongés côte à côte (tête aux pieds)
2/ La fille lève la jambe
3/ Le gars lui attrape le pied
4/Têtes du gars et de la fille à l’envers

1966.08.01_1

 (Renversement de l’univers entier = découverte de l’amour)

1966.08.01_2
(Intéressant si inclus dans un ensemble. Pas valable tout seul (trop court).

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 22 décembre 2011 :

20 ou 25 plus tard, j’ai réalisé cette idée. L’ai-je mal réalisée ? C’était affreusement décevant.

– Commentaire écrit à 65 ans

VÉCU – IDHEC – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

« Vous avez dit Einstein (il est fou !) »

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 23/12/2011 : Ceci a été écrit par Jocelyne dans mon carnet, se référant par connivence à une phrase de Jean Mitry, juré lors de l’oral du concours d’entrée à l’IDHEC, qui me félicitait d’avoir prononcé le nom d’Einstein en me disant : « Vous avez dit Einstein, c’est très bien ! » Après quoi j’allais souvent répétant cette phrase, par jubilation et dérision à la fois…

– Commentaire écrit à 65 ans

CINÉMA – RÉFLEXION

Notes pour l’étude sur le cinéma :
Les travellings latéraux (« La vie de château »)
1/ Pourquoi s’identifie-t-on à la caméra ? (sujet immobile → Mouvements de l’appareil) : parce qu’on ne suit pas le sujet qui passe. Par PARESSE (tendance naturelle ?)
Résultat = on ne détaille pas les éléments.
2/Refus de l’identification-spectateur immobile → Il faut pour cela suivre le sujet : EFFORT. Résultat = 1/ On détaille un élément il y a CHOIX. 2/ Discontinuité car : (suivant la durée du plan) lorsque l’élément choisi sort du champ on revient pour choisir un nouvel élément (entre-temps = vide visuel. Absence d’attention (temps très court).

Note écrite à 19 ans

IDÉE – CINÉMA – PROJECTION

Idée (à travailler) :
Grand écran mural. Les images défilent en un travelling transversal continu. Les spectateurs s’approchent et suivent en marchant un élément de l’image qu’ils ont choisi.

1966.08.06_1

Ceci dans petite salle empêchant le recul + vision totale dans une autre salle (de l’autre côté ?)

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Note écrite à 19 ans

Commentaire du 28 décembre 2011 :

À cette époque, j’ai eu ainsi plusieurs idées sur divers systèmes de projection. Aujourd’hui, j’imagine une adaptation de celle-ci : créer un « spectacle-rando » en faisant marcher des visiteurs-spectateurs dans un long couloir (pouvant donc accueillir de nombreux visiteurs), sur un tapis roulant à contresens obligeant à marcher pour rester à peu près au même niveau (et à bon train pour recréer l’effort d’une randonnée) avec, de part et d’autre, en images HD de grande longueur obtenues à partir de plusieurs caméras filmant vers la gauche et de plusieurs autres vers la droite : la moitié gauche et droite d’un paysage qui changerait en cours de route, permettant de faire comme si on parcourait des centaines de kilomètres en une seule « randonnée »... J’aime beaucoup cette nouvelle idée issue d’une idée vieille de 45 ans !

– Commentaire écrit à 65 ans

IDÉES SCÉNARISTIQUES – CINÉMA – PROJET « ALICE »

Hier : idée (Jo et moi) :
1/ Une fille, laide, couverte de boutons, s’assoit devant son miroir. Geste de dépit. Elle arrache une photo de visage de star et la place sous le cadre de la glace. Elle regarde et sourit… (Jo)
2/ À partir de l’importance de l’image dans la vie courante. Cadres de photos d’ancêtres : vides. Les ancêtres sont aux chiottes. À la place : jeunes premiers.
3/ Fille qui photographie un gars au télé et qui vit avec lui. Gars qui la photographie aussi et fait de même. Timides. Ils ne se rencontrent jamais.
4/ Strip-tease d’un tableau représentant une jeune fille. D’abord le cadre qui tombe, puis la vitre, puis les vêtements, etc. (court-métrage d’animation. A faire en s’amusant).
5/ Reprendre l’idée de la petite fille dans le sac à main → « Alice au pays des merveilles » moderne. LONG-MÉTRAGE
Une petite fille, soudain rapetissée, part à la découverte du monde moderne. On la voit dans un sac à main, se regardant dans un grand miroir rond, elle se met du rouge avec un tube long comme son bras. → Monde en évolution constante.
1/ Alice change de dimensions constamment
2/ Les objets aussi.
Suivant les dimensions des décors, les objets changent de dimensions eux aussi.
Exempt : le rouge à lèvres. Elle décide de l’emporter avec elle.

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Fait régner l’ambiguïté : que le spectateur se demande si ce sont les objets qui changent de dimensions ou bien Alice ? ← Il me semble qu’il est plus intéressant que ce soit Alice qui change de dimensions…
Variation par rapport aux autres films du même type : la dimension était fixe → Ici elle change (voir 2 pages plus loin) (suite Alice : la dimension variable : prolongement « philosophique » (pour faire plaisir à Siclier et Labarthe) : la petite fille peut rapetisser pour se procurer des objets, qu’elle convoite et qu’elle ne peut approcher lorsqu’elle a une taille normale. Mais cette diminution de sa taille lui joue des tours, car elle est alors aux prises avec des difficultés inattendues. C’est la séquence :
1/ du rêve
2/ du désir de possession
3/ de la société de consommation (le 2 et le 3 sont liés)
4/ de la difficulté (au sein même du rêve).

 Possibilité :
Une personne adulte désire rapetisser pour parvenir à s’emparer de certains objets. Elle rapetisse en régressant à l’adolescence et à l’enfance, avant de rapetisser de dimensions en réalité (?)

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET « ALICE » -DIMENSIONS

Note pour « Alice » (ou autre film utilisant le mélange de dimensions) :
Montrer le personnage qui a rapetissé. Maintenant redevenu normal, il contemple les traces qu’il a laissées lorsqu’il était miniaturisé (écriture, par exemple) ou bien il refait son itinéraire, en retrouvant ses traces.

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Ce matin (en me lavant), j’ai eu l’idée de modifier le scénario fantastique (vieillards – oiseaux – résurrection) dans le sens d’une simplification et d’une « érotisation » plus poussée :
Remplacer le couple de vieux par un couple de jeunes gens nouvellement mariés (on retombe alors sur la scène de la nuit de noces).
– Les placer dans le milieu d’une noblesse plus ou moins dédorée (inaction – décadence -tares familiales), ce qui conduit à faire du mari un malade mental, carrément. Quant à la femme, il n’y aurait pas de rajeunissement du cadavre, mais simplement apparition du spectre semblable au cadavre.
– On pourrait même aller jusqu’à concevoir que le mariage (qui arrange financièrement les parents du mari, parce qu’ils sont nobles, mais sans argent, et les parents de la fille parce qu’ils sont riches, mais bourgeois), on peut concevoir que ce mariage est une machination du malade qui, paraissant faire le jeu de ses parents, mène l’affaire d’un bout à l’autre. En effet, sa passion serait l’empaillement et la collection des animaux et il ne désirerait avoir une femme que pour la joindre à sa collection… Jouer de l’ambiguïté de la situation d’une part : calcul des parents, d’autre part : machination du jeune homme. Mais il se peut qu’il profite de l’occasion et que l’idée ne lui vienne qu’après son mariage (les apparitions d’animaux ne seraient peut-être pas préparées – jouer sur cette ambiguïté) il découvre après le mariage qu’elle ne peut souffrir les animaux. Il en conçoit du dépit. Il ne l’avait pas su avant car il cachait sa passion et il avait peur d’éloigner la jeune fille. Si bien qu’il se servira des animaux pour la tuer, par haine, parce qu’elle ne les aime pas comme lui. Si elle les avait aimés, peut-être serait-ce différent, peut-être ne la tuerait-il pas. IMPORTANT : cinématographique – intercaler avant qu’elle apprenne sa passion, une scène où elle caresse un animal sans aucune crainte (animal très différent des siens – petit chat ? – Ce n’est qu’après une grande frayeur (apparition) qu’elle aura peur des bêtes.
(Voir les références psychanalytiques – refoulement – obsession)
Serait-il impossible pour préparer le tournage, d’écrire une nouvelle sur ce thème, en ayant présent à l’esprit la transposition au cinéma.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Il est tard. Nuit. J’ai eu une gueule de bois formidable. Normogastryl. Ça va mieux. Je suis allé boire un verre d’eau et pisser un coup. J’ai eu une idée de gag assez pas mal. Je note :
Un personnage frappe à la porte d’un appartement. À l’intérieur : un personnage entend, mais ne répond pas, refusant de se déranger, faisant comme s’il n’y avait personne. Coups répétés. Elle (admettons que c’est une femme) ne bouge pas. Le premier personnage passe un message sous la porte. La femme s’approche alors et prend le papier sur lequel elle lit : « Ouvrez la porte, j’attends derrière… » Avec un geste de dépit, elle ouvre la porte et le personnage entre…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET « ALICE »

Idée : changement de dimensions → Alice grandit → elle ne peut plus passer dans un trou par lequel elle voulait s’enfuir, car elle est poursuivie (par une araignée, par exemple), mais, en retour → Elle grandit assez pour écraser l’araignée (Ouf… !)

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 26 décembre 2011 :

La question que je me pose en relisant cette note, c’est : avais-je déjà vu alors « L’homme qui rétrécit » de Jack Arnold ? Mais je ne me souviens plus…

– Commentaire écrit à 65 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Idée (en relisant la séquence de « Scarface » qui repasse…) Au lieu de mettre de vrais gangsters, mettons-en des faux, des voyous tout jeunes, tout innocents…

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 27 décembre 2011 :

Encore une prémonition ! C’est exactement ce qui s’est passé (je veux dire en dehors du cinéma, dans la société) pour le « Scarface » de Brian de Palma, avec Al Pacino, film faisant l’objet d’un véritable culte de la part d’une masse énorme de jeunes voyous, « innocents » parce que crétins, dans leur cupidité meurtrière et mégalomane… !

– Commentaire écrit à 65 ans

 

IDÉE SCÉNARISTIQUE

1)  Un tableau accroché à un mur, avec un cadre : il représente une jolie fille. Un camion passe. Tout se met à vibrer. Le cadre tombe et, en même temps : la robe de la fille…

1)  Un camion passe. Le tableau tombe tout entier. En cognant le sol, la robe tombe.

2) Un camion passe. Le cadre tombe… Une voiture : la robe… Un autobus : la combinaison… Etc.…

3) Camion passe → Le tableau tombe et reste debout sur le sol contre le mur + autres objets autour du tableau. Voiture : c’est la robe qui tombe, etc.
Il peut y avoir en bas des « spectateurs » (jouets, par exemple)… (Sûrement quelque chose comme ça dans Pierre Etaix)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Idée (intérieur d’une séquence) :
Personnages :
Un vendeur
Un touriste
Lieu :
Une librairie
Situation :
Le vendeur discute. Il est énervé. Il en a marre. Le touriste entre :
– Vous avez un guide de la ville ?
– Écoutez, dans cette ville, il n’y a rien à voir. Je vous donne un conseil : quittez-la au plus vite…!
(Possible soit comique soit tragique) (tragique = Hitchcock) deux points de vue : vendeur → Comique – Touriste → Tragique (western – vampires) Si on sait ce qu’il y a avant → Comique. Si on ne sait pas → Tragique (suspense)

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Idée : phénomène de foire = un type qui un sens extraordinaire du poids des choses. Il soupèse et marque un poids sur un cadran, comme une machine. La personne qui a essayé monte ensuite sur une vraie bascule → C’est le même poids et c’est le poids réel de l’essayeur…
Certains trichent (ils viennent avec une charge en supplément). Il les démasque (en disant leur poids réel).

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La triche démasquée. L’homme redevient homme = un type arrive, se fait peser par le phénomène → Tant de kilos. Puis il monte sur la bascule → Il pèse plus… Erreur ? Le phénomène se débarrasse de son attirail, arrive sur le gars, écarte sa veste : il avait ajouté des poids sur lui. Bien qu’il ait des poids sur lui, lorsqu’il passe sur le phénomène, celui ci donne le poids RÉEL. Il casse la gueule au tricheur, avec rage. Puis il reprend son boulot.
CORRECTIF :
Il ne « pèse » pas les gens. Il donne leur poids en les regardant, en les tâtant, puis il va indiquer un chiffre sur le cadran

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA

Aujourd’hui pas d’idée. Assisté à la troisième journée de tournage du film de G. et D. Un plan excellent : un échange de cigarettes et de feu. Mais ennuis de pellicule → Ils ont été obligés de recommencer. Sûrement moins bon la deuxième fois. D’autre part, Jocelyne est allée travailler le ballet pour le gars de Quiberon. Elle se bagarre dur. C’est bien. Je suis content. Excellente idée : elle voudrait faire un ballet moderne sur les Romans de la Table Ronde. J’entrevois des tas de possibilités très intéressantes, exaltantes. Pour le ballet nous retardons notre départ de cinq ou six jours.


Renoué avec Y.


Revu aujourd’hui L G*. Rien de spécial.


Envie de noter quelque chose mais : rien à dire.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Inclure in séquence ( comique ou tout du moins farfelue ) : réalisation ( au sens propre ) de métaphores ( exemple :  » Je ronge mon frein  »  » Exécuter une ordonnance  » )
–> type assis, frein à main en main. Un autre arrive :
– Qu’est ce que tu fais ?
– Je ronge mon frein… Et il le ronge. ( Il attend quelque chose )
Placer les objets réalisants dans les mains de personnes ou à leur portée soudainement, sans autre explication ni justification, simplement pour la métaphore. Nécessité du langage.

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Inclure in séquence ( comique ou tout du moins farfelue ) : réalisation ( au sens propre ) de métaphores ( exemple :  » Je ronge mon frein  »  » Exécuter une ordonnance  » )
–> type assis, frein à main en main. Un autre arrive :
– Qu’est ce que tu fais ?
– Je ronge mon frein… Et il le ronge. ( Il attend quelque chose )
Placer les objets réalisants dans les mains de personnes ou à leur portée soudainement, sans autre explication ni justification, simplement pour la métaphore. Nécessité du langage.

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PROJET « ALICE »

Balancement des situations  » extraordinaires  » (rouge à lèvres araignée) aux situations ordinaires (un objet minuscule a une fonction habituelle à la taille normale :
fil → corde.
Brins d’herbe → balai)
et dans un monde aux dimensions nouvelles : attitudes habituelles car la petite fille n’a pas conscience d’avoir changé de monde…
Il faut qu’elle rencontre des êtres → suivant la taille qu’elle a → rencontre avec tel ou tel animal

1966.08.19
– Note écrite à 19 ans.

VÉCU – CINÉMA

Hier : tournage (dernier jour) film de G. Scène d’accident : un gars renversé par une voiture. Je conduisais. Premier essai : rien (trop vite → peur). Deuxième choc. Je l’ai senti très fort. Le gars roule en gémissant. Je me précipite. Tout le monde a cru que c’était sérieux. La caméra a été arrêtée. Finalement ce n’était rien. Ce qu’il y a de formidable au cinéma, c’est que la vérité surgit à n’importe quel moment. On ne savait pas très bien si on jouait ou si « c’était vrai »… ← très intéressant comme expérience à faire. Cela m’a marqué et je suis sûr que ça me servira. Les êtres se trouvent amenés à participer en entier

– Note écrite à 19 ans.

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

(Scénario fantastique nouvelle manière) Bourgeoise riche avec noble fauché. Un jeune couple. Lui collectionne les animaux (notamment empaillés) → elle en conçoit une vive frayeur des animaux. Le couple, vieux. Un soir, le vieux découvre une chauve souris. Il l’enferme dans une pièce.  » Avant le lever du soleil « , le lendemain matin, la femme y pénètre. Elle est épouvantée. Elle meurt. On l’enterre. Le soir des funérailles, pris de remords, le vieux déterre le cercueil et le ramène au château où il la garde au milieu des animaux empaillés. Lorsque la nuit tombe, la chauve souris réapparaît, accompagnée d’une autre. Elles attaquent le vieil homme. Celui ci s’aperçoit qu’il a affaire à deux vampires. Il en détruit un mais l’autre s’enfuit, s’envolant dans la nuit. La nuit suivante, il se poste et surveille le cercueil. Sa femme en sort, rajeunie jusqu’à l’âge de leur mariage. Elle se transforme en chauve souris et s’envole par la fenêtre. Lorsque le jour revient, le vieil homme sait que le vampire doit être dans son cercueil. Muni d’un pieu, il s’apprête à l’enfoncer dans le cœur du cadavre mais il y renonce. Il laisse retomber le couvercle. Il attend. Lorsque vient la nuit, le couvercle se soulève, la jeune femme vampire sort. Un peu plus tard, dans la nuit, deux chauve souris s’envolent côte à côte.

– Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

On peut couper une bande magnétique :
on peut isoler certains mots d’un discours enregistré et les grouper
→ alliance de mots
→ signification nouvelle.
Couper ainsi le son et les images correspondantes.

1966.08.30
Mots ou groupes de mots montés pour signifier quelque chose, on prend des mots ça et là dans un discours et on les monte l’un après l’autre pour obtenir une phrase.
Exemple :  » Le vase était apporté par Jacques, qui ne voulait pas arriver les mains vides…  »
→ on monte →  » Le vase était vide  » + images correspondantes à chaque mot où groupe de mots montés dans le même ordre que les mots ou groupes de mots.
Résultat ?
(Possible et peut être meilleur avec des sons ou groupes de sons)

– Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Pour une conférence sur l’action d’un mouvement ou d’un homme :
projection d’abord de prises de vues montrant directement cette activité puis un membre du mouvement ou bien l’homme en question apparaît et précise les prises de vues
(il ne les commente pas mais expose la théorie alors que les prises de vues montrent la pratique.)

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – CINÉMATHÈQUE – LOUIS LUMIÈRE

Commentaires des films réalisés par Louis Lumière au début du cinéma  :

– Événements extraordinaires (aristocratiques – princiers) + exotisme : ceci après une première période où l’on contemple les choses habituelles (Paris) en longs plans-séquences.
– Mouvement de caméra : fascination du mouvement : ce n’est pas la caméra qui bouge, mais le paysage.
– La salle rit : sur un bateau, des officiels (en melon) dégueulent.
– Travellings : uniformes (latéraux ou avant ou arrière).
– Je vois : des maisons qui se déplacent de gauche à droite (travelling) = merveilleux.
– Travelling avant sur rails : des wagons qui grandissent.
– Tout de suite : noirs–jaunes (racisme ?) = Thèmes sociaux.
– Trains – bateaux – chevaux.
– Remarque = arrivée d’un train exactement comme la Ciotat.
– Inventions (ballon dirigeable) → historicité
– Dresseur de chat = comique de mouvement (rires de la salle).
– Par moment : pure contemplation.

– Note écrite à 19 ans

SOCIÉTÉ – ARGENT – RÉFLEXION

Je viens d’entendre la chanson de « Goldfinger ». Terrible parce que fascinante. D’autant plus effrayante que tout un capitalisme très puissant emploie, pour se propager dans une clientèle circonvenue, des moyens extrêmement séduisants et parés des artifices d’un fantastique qui peut être créé grâce à des moyens très étendus. Force de l’argent. Miroitement de l’or, désir dégradé des femmes montrées nues ou à peu près. Dérréalisation extraordinaire. Identification. Notes de trompette fantastiques : création d’un espace large et coloré où l’on se sent prêt à se lancer et à se perdre. Annihilation de soi. Charme.

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PEINTURE

Se demander si, lorsqu’on filme une peinture où la matière (la pâte) est en relief, excentrique, on ne renverse pas le sens du tableau et si on n’aplatit pas la pâte, si on ne crée pas un espace, si mince soit-il, entre le tableau, la matière et la surface de l’écran, c’est-à-dire si on ne donne pas, en la filmant d’assez loin, la réalité des choses représentées.

1966.09.07

Tableau vu en galerie

Est-ce qu’on filmant on n’aplatit pas la pâte et on ne donne pas à la peinture non pas la réalité du tableau (matière) mais celle de la chose représentée (même pour l’art abstrait) par la création d’un espace supplémentaire entre le tableau et nous ?

Est-ce vrai dans tous les cas ?

Peinture-illusion : l’espace entre tableau et nous = ce qu’il faut faire.

Peinture-matière : n’est-ce pas l’exception pour certains tableaux, au moins ?

Conséquence : est-il possible de faire de la peinture au cinéma autrement que dans les formes et les dimensions ?

CINÉMA

Cournot ou la performance


Mozart ou une charpente de porcelaine de Chine


À propos de la « Chevauchée fantastique » : pour relier l’intérieur de la diligence (monde clos) et l’extérieur (environnement), on aurait pu montrer des gros plans de scorpions, de bêtes, de cailloux. Mise en relation de dimensions différentes sur le même plan.

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

1/ Paris. Le matin. Un pont, vue en perspective. Au fond, assis contre la balustrade : un aveugle avec ses lunettes noires. Une fille débouche dans le champ par le côté et s’engage sur le pont.

2/ L’aveugle. PM.

3/ La fille. P. américain. Elle s’arrête en le voyant.

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

1/ La Seine vue du Pont des arts (profondeur de champ). Une fille entre dans le champ soudainement et s’arrête (P. Italien), ayant aperçu quelque chose, de profil.

2/ Le pont. La fille, regardant, debout, immobile, un aveugle, assis contre le parapet (plan moyen). Immobilité totale. Plan assez bref.

3/ Plan italien. La fille, de face. Elle se mord les lèvres. Vêtue d’un manteau + sac en bandoulière.

4/ plan moyen. Pantalons, cheveux défaits. La fille de trois quarts, adossée au parapet du pont, regarde de côté.

5/ plan rapproché. Assis contre le parapet, lunettes noires, canne blanche : l’aveugle.

6/ Gros plan. (Vu par la fille) son chapeau, un billet de 500 Fr. à l’intérieur + quelques pièces de monnaie.

7/ plan moyen. Boulevard longeant la Seine, avec bouquinistes. Au premier plan (en plan américain) : la fille (pantalons, cheveux défaits) l’attend. Un type traverse la rue et lui montre un bouquin policier, en regardant vers les bouquinistes.

8/ Gros plan sur le bouquin, dont on feuillette les pages.

9/ idem fin du 7 : les deux en plan américain. Il la défie de voler… elle ne dit rien.

10/ idem 4. La fille se met à marcher (on la suit en panoramique). Elle arrive devant l’aveugle. Elle se baisse, essaye de faucher le chapeau avec le fric qui est dedans. Il l’attrape d’une main par le bras et de l’autre récupère son chapeau, ramasse le fric qu’il met dans une poche et met son chapeau sur la tête. Il se lève et entraîne la fille, en gueulant.

11/ plan moyen. Les deux, de face, arrive sur la caméra. À l’arrière-plan, un « Monsieur » ramasse la canne que l’aveugle a laissée et, le rattrapant, l’arrête et la lui rend. Il lui propose de l’aider et de témoigner.… L’Aveugle remercie.… Le « Monsieur » s’en va, repartant vers le fond.

12/ plan moyen. Les mêmes, de profil. L’aveugle demande à la fille ce qu’elle fait dans la vie. Elle est étudiante. Qu’elle âge elle a ? 20 ans.

13/ plan italien (en amorce : la fille) l’aveugle enlève ses lunettes.

14/ idem, mais contre champ : la fille :

– « Vous n’êtes pas aveugle ? Ah, j’aurais dû m’en douter… »

15/ idem 13. Il lui demande : « Travaillez avec moi… » on reste sur lui… (Il sourit)

1966.09.18_11966.09.18_21966.09.18_41966.09.18_5Face à la pointe du Vert Galant. Quai de Conti.

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

1/ Elle hausse souvent les épaules (« Tu n’oserais pas voler) Lorsqu’elle se rend compte qu’il n’est pas aveugle.

2/ Lorsqu’elle guide : elle joue à le pousser et à le rudoyer…

3/ Elle prend ça à la rigolade (notion de pari).

– Note écrite à 19 ans

IDÉE POUR CINÉMA OU ÉCRITURE

Idée (vécue dans entreprise de mon oncle Louis où j’étais embauché pour travail vacances) :

Le gratte-papier qui désire être un colis pour être transporté dans les villes qu’il inscrit sur feuilles d’assurance (point de vue de l’objet).

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

Après une conversation avec Charlie, qui m’a persuadé (une fois de plus) des difficultés techniques que présente la postsynchronisation d’un film, j’ai décidé de faire le mien en muet.

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « L’AVEUGLE »

Nuit : fond noir pour titres blancs


Copine : « Je me demande ce que pensent les aveugles. »

Elle : « Je le connais. Il est comme ceci, comme cela »


Titre : qu’est-ce que pensent les aveugles ? (etc.)

Elle : (arrivant) « Tu vois ce type, là, l’aveugle, je le connais. J’étais là, à cet endroit, etc.… »

CINÉMA – COURT MÉTRAGE « UNE SECONDE JEUNESSE »

Je viens de relire les notes prises sur ce carnet que j’avais délaissé depuis longtemps :

Modifications possibles du projet sur les « vieux » –> prendre le couple dans sa jeunesse (*) (la femme ne rajeunirait pas en devenant vampire mais serait jeune au moment où elle est vampirisée

(*: En fait je l’ai déjà noté (voir carnet 6)

VÉCU – AGNÈS

Deux ans et demi d’arrêt ! Pourquoi ce soir plutôt qu’un autre pour reprendre ce carnet ? Pourquoi aussi bien me suis arrêté ?
(…)
72 : mort de Nini. Naissance d’Agnès. Dépôt d’« Appartement témoin ».
Pourquoi t’écris sur ce carnet ? Tu causes à qui ? À personne. Alors c’est pour le plaisir ? Quel plaisir ? Ça m’emmerde. Ça me fatigue la main. Ce qui était intéressant, c’était de noter les « idées » qui me venaient.
Est-ce qu’il n’y a plus d’idées qui me viennent ? Sans doute que je suis moins à la recherche de « trouvailles ».
Ce qui est fascinant, c’est de voir ce blanc se remplir, se noircir.
Résumer une année en 3 mots !
Des « idées »… Oui ! J’en cherche toujours…
Le fantastique ne m’intéresse plus, plus autant…
Écrire entre les lignes…
Si peu créateur !

– Note écrite à 26 ans

VÉCU – BELLE-FAMILLE – CONFLIT – CINÉMA – GODARD – AGNÈS

Il faut que je parle, ici.
En écoutant David Crosby, sur un coussin de velours vert dans le salon de Momo aujourd’hui dimanche que je ne passerai pas chez moi, car il y a chez moi des gens que je ne peux plus supporter, ces vieux, cette vieille, quel autre mot, terrible, je sais, cruel, je sais, cette pauvre femme qui s’accroche à sa fierté et à sa schizophrénie solide, refusant de s’admettre handicapée pour garder cette fenêtre sur la vie, Agnès, qu’elle aime et qui le lui rend bien et moi, aussi, fier et schizophrène, avec des réflexes de possession, d’autorité, de dignité, parti, fuyard, venu au cœur de cette musique, avec l’amitié à deux pas, recours à la solitude, lisant Jean-Luc Godard qui dit en 1966 : « L’ennui au cinéma, c’est qu’on nous impose la longueur du métrage ». Il est aussi question, plus loin, de « naissance du cinéma,. Oui. Ne pas appliquer des recettes

VÉCU – AGNÈS – IDÉE SCÉNARISTIQUE

Une idée de court-métrage qui me vient en me voyant en train de discuter avec Agnès dans un bistrot :
– C’est attendrissant un père avec sa fille dans un café, comme image. C’est joli, ça provoque un sourire. Mais moi, je le vis avec plein de choses dans le cœur et comme un nœud dans le ventre. L’image ne restitue pas l’émotion des « personnages » → un film qui serait « vu » par un spectateur d’abord en amorce, puis se retirant disant « Prenez ma place ». Un spectateur qui remarquerait le « joli », « l’émouvant », qui aurait le regard « tranquille » du spectateur-type. Tout un film où le texte serait – ironiquement, férocement – anesthésiant (soulignant la distance spectateur-image).

– Note écrite à 31 ans

VÉCU – AGNÈS – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

Hier soir, rentré à la maison de bonne heure, je note ce qui précède, puis Jocelyne m’appelle pour recommencer son cirque d’auditions obligatoires. Plusieurs fois de suite. Je finis par décrocher et m’en vais pour aller voir « Mister Goodbar » « . Complet. Furieux, je décide d’aller voir « Elmer Gantry » du même Brooks. Complet aussi. J’atterris à une terrasse de bistrot place Saint-Michel à côté de deux petites. Un type se met à les draguer, mais on sentait bien le dragueur amateur. Or ça marche ! Je décide d’aller à minuit voir « Week-end ». Mais le bistrot à côté de la Clef ferme et j’ai trois quarts d’heure à attendre ! De rage, je me tire. Je tourne en bagnole, l’Arc de Triomphe, l’avenue Foch, le Bois… En rentrant, la déprime est la même qu’en partant !

– Note écrite à 31 ans

3ÈME DES 4 FEMMES DE MA VIE : MATHILDE – AGNÈS – VIOLENCE – COLÈRE – TÉLÉVISION

Cette nuit : crise avec Mathilde.
(Commencé par discussion au lit, partant du passé de Mathilde avec son mari et arrivant à Agnès et Mathilde disant qu’elle n’était pas contente qu’elle se soit « mêlée de ses affaires » → colère.
Violence. Dormi dans le canapé. Re-crise ce matin avant qu’elle parte + elle m’appelle : « J’en ai marre de ces crises » → re-colère.

Mauvaise journée.
Culpabilité.
Abattu.
Rencontré Jean-Claude Salou du « Jour du seigneur ».
Rien avant juillet ou septembre…

Pas pu joindre Horbette.

VÉCU – AGNÈS

Hier, Agnès et moi sommes allé voir « L’étrangère » de Zelda Baron…
Très beau film, comédiennes remarquables, mise en scène sobre, mais souple. Bref, c’était si bien que je me suis senti tout petit, incapable de tant de talent et, en sortant, dans la rue, me suis mis à pleurer dans un coin de porte.
Agnès l’a mal pris.
Elle m’a fait la gueule pendant tout le chemin du retour…
Je n’ai rien dit. Je te comprenais, Agnès :
Tu m’idéalises et tu es furieuse de voir ton idéal montrer de la faiblesse.
Furieuse parce qu’angoissée à ce spectacle…
Et puis, sûrement, tu penses que ces larmes n’étaient pas justifiées, car tu crois en ma valeur…
Je ne sais pas si tu liras ces lignes, mais sache que j’ai compris tout cela.
Je pense seulement qu’avec le temps, tu me comprendras…
Mais surtout : si jamais tu venais à t’en vouloir de ta bouderie, je tiens ce que tu ne te la reproches pas… ! Après tout, c’est une réaction pleine de santé.
Tu as raison de désapprouver mon défaitisme…
Raison dans l’absolu, mais en pratique : on craque parfois – même les pères – cela tu le constateras par toi-même et tu découvriras que c’est humain…

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – CINÉMA – PROJET « LA MORT DANS L’ŒIL » – ÉCHEC – PSYCHOLOGIE/PSYCHANALYSE/MON PSYCHISME – DÉSESPOIR – DÉPRESSION – AGNÈS

(12h40 – parking CES Diderot, Tourlaville)

Tout à l’heure, vers midi, appelé le CNC : « Ça été négatif » m’a répondu la voix

Retour à la désespérance.


(Cour du collège)

Le plus dur maintenant est de rester digne et d’assurer mes devoirs envers les autres alors que je n’ai qu’une envie, c’est d’être seul…

Non. J’ai tout de même la pulsion – dérisoire et inutile – de prendre d’autres (?) à témoin de ce que je ressens comme une injustice majeure…


(18h20 – snack-bar sur autoroute, retour à Paris)

Difficile d’écrire tout ce que j’ai ressenti, successivement depuis cette fatale minute où j’ai su…

Cet après-midi : repérage cidre dans ferme avec un brave monsieur (Dugardin), normand aux beaux yeux bleus qui comprenait bien que j’aie à « me renseigner » sur les choses… !
Puis retour et, à Bayeux, soudainement, une fois de plus, la pensée d’Agnès m’a submergé. Il a fallu que je murmure son nom, en pleurant : « Gnouchy, Agnès, fifille »… interminablement…

Puis autoroute et, peu à peu, la combativité m’est revenue.

1/ Voir Bourboulon, le chiffrer en 16mm. Voir si faisable avec achat droit commande : brancher Jean-Jacques Bernard

2/ Si ça non plus ne marche pas, le faire en vidéo.

Tout ça cogne, blesse, mais ne tue pas !

Irréductible bonheur de vivre !

C’est vrai que je vis, que je ne suis pas mort et que c’est énorme.

Mais il est vrai aussi que ma vie se réduit par rapport à mes espérances à la plus stricte expression…

Pas de satisfaction dans la séduction.
Difficultés d’argent, de survie professionnelle.
Pas de satisfaction dans la création… !

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS

(Voilà, je suis venu m’installer à la terrasse (déserte). Je n’entends presque plus cette bouillasse « musicale ». Devant moi : verdoiement paisible. À droite : Saint-Eustache (où je suis entré samedi soir, la nuit tombante, avec Agnès. Elle avait peur à cause de « L’exorciste » vu récemment à la télé.)

– Note écrite à 40 ans

VÉCU – AGNÈS – CINÉMA

Sommes allés, Agnès et moi, voir l’expo « Cité Cinés » à la Villette.


Aujourd’hui ma priorité est de retrouver mon honneur en me donnant les moyens de mon existence à moi tout seul, ce qui est déjà beaucoup, et ceux d’assurer les études de ma fille.
Le reste, les larmes, les apitoiements, les consolations, tout ça, c’est fini !


La vie est dure mais elle est dure pour tout le monde (elle est même beaucoup plus pour l’immense majorité des gens).


Aujourd’hui Agnès m’a dit (ça ne pouvait pas être plus clair) : « Quand tu quittes quelqu’un, ça ne me dérange pas, parce que je peux être seule avec toi… » (cf. Zelda : « Il ne faut pas faire de peine à Roberto » (traduction : « Que c’est bon d’être seul avec maman ! »)

– Note écrite à 41 ans

VÉCU – AGNÈS – CINÉMA – AUTRES

Commentaire du 05/10/2015 : ci-dessous les notes déposées (dans cet ordre) dans mon carnet après projection de mes courts métrages à la salle de projection de Claude Lelouch avenue Junot par tous les convives que j’avais invités au restaurant Graziano (Moulin de la Galette) le 06/04/1990 :
– Marielle, mon amie du moment
– Pierre (Clémenti), dont je venais de voir les films (dont « À l’ombre de la canaille bleue ») et que je fréquentais à l’époque, voulant le faire tourner dans mon film « Mélissa » si je l’avais réalisé
– Jean M., co-scénariste avec moi du projet de film « l’Image de Pierre »
– Annie D., comédienne dans mon court métrage « Une seconde jeunesse » (1976)
– Olivia, une amie astrologue
– Stéphane, un jeune graphiste ayant réalisé les dessins du scénario du film « Mélissa »
– Agnès, ma fille…

– Commentaire écrit à 68 ans

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– Note écrite à 43 ans