Archives de catégorie : Spiritualité

Mon expérience de la Spiritualité

RÉFLEXION – SCIENCE – SPIRITUALITÉ

Réponse au déisme des grands penseurs contemporains : élévation vers une pensée spiritualiste désincarnée du fait de leur ascétisme scientifique (Victor) [Les grands penseurs explorent la science à fond et, en découvrant les limites, consentent à expliquer le monde par un Dieu.]

(Le passage entre crochets a été barré)

Mais est-il prouvé que la science a des limites ? Non.

Suite de la note insérée ici, mais plus tardive (date inconnue. Quelques mois plus tard)
Je reprends ce problème en relation avec les données acquises à la fin de ce carnet.
Notre époque est essentiellement devenir, tension vers…
Dans cette optique, la morale nouvelle est une morale « de mouvement », c’est-à-dire de dépassement.
L’intuition se doit de dépasser la question posée.
Bachelard demande des pensées appelant d’autres pensées.
L’intuition étant elle-même une « autre » intuition, elle est (écriture interrompue).

– Note écrite à 16 ans

CITATION – PSYCHOLOGIE

Cf. Rousseau (distinction contre la sensibilité et l’intelligence)
« Le côté mental ou central de l’expression obéit au même dynamisme que son côté périphérique ; on peut décrire dans la pensée de l’homme ému les mêmes pulsations que dans ses réactions musculaires ; les « mouvements » secrets de l’âme et les mouvements manifestes ou cachés du corps sont l’image les uns des autres ; il est souvent impossible, parmi les termes qui s’appliquent à l’émotion, de séparer ce qui désignerait exclusivement soit le symptôme objectif soit l’impression subjective ; le même terme a généralement la double valeur, non seulement parce que les deux faits sont contigus mais parce qu’ils sont semblables. » (Psychologie de la forme)

– Note écrite à 16 ans

CINÉMA – CRITIQUE DE FILM – BRESSON

« Le Procès de Jeanne d’Arc » (Robert Bresson)
Bien entendu : un art de la rigueur. Mais il faut définir cette notion : Bresson a dit qu’il avait construit son film sur les paroles. On peut donc s’attendre à une mise en question du langage. Tout le film est centré autour de Jeanne, il est vu par elle, elle a cette volonté (qui est aussi celle de l’auteur) de scruter ce qui l’entoure, d’en prendre conscience pour y chercher un signe. Ainsi les paroles de Cauchon, aussi bien dans leur fond que dans leur forme, étroitement unis, elle les interprète comme un signe du Mal, et ses paroles à elle jaillissent directement des questions sans jamais s’égarer, car elle tire sa force de la connaissance du Mal, étant elle-même une envoyée du Bien.
On sent chez elle, dans ses réponses, une volonté de « donner l’assurance », d’être, à travers son existence, signe du Bien. Cette attitude, concernant l’être profond de Jeanne, dépasse l’interlocuteur, signifie pour « tout le monde ». Le renoncement momentané de Jeanne s’explique par « la vue du feu » et les cris de la foule. Sa chair a pris le dessus sur sa conscience, elle a cessé de contempler le Mal, effrayée (fermant les yeux) et a perdu ainsi sa source de force.
Le plus intéressant, peut-être, du film réside dans la reprise de Jeanne. Elle provient de l’ordre de l’évêque de quitter l’habit d’homme. Il y a ici (ce n’est qu’une interprétation) un passionnant essai sur la sexualité, merveilleuse violation des tabous, institution de la femme nouvelle. À fleur de peau, je prends conscience de l’originalité de cette vision d’une femme farouchement attachée à ses habit d’homme. Certains plans montrent Jeanne assise ou marchant, sans qu’on soit très sûr qui ne s’agit pas là d’un adolescent. Par-delà l’habit, c’est le corps qui est observé, Bresson ne fait pas de différence entre le corps masculin et le corps féminin, spiritualisant l’un et l’autre (habits de velours, étoffes sobres…) mais là où la magnifique révolution s’arrête, c’est sur cet escamotage de l’acte sexuel, auquel on pouvait s’attendre, dangereuse impasse à laquelle risquait de mener la vision première d’un corps uniforme et dans laquelle malheureusement Bresson ne manque pas de tomber : cette volonté de « rester vierge ».
C’est en se révoltant contre l’ordre de l’évêque, et en prenant conscience de sa révolte, comprenant par là qu’elle est l’esprit pur du Bien, que Jeanne trouve la force d’affronter sa mort. Un plan de la fin du film est très significatif : le plan de la croix tenue devant la mourante. En effet il y a ici un échange secret : ce plan peut être celui que voit Jeanne, y trouvant un signe du Bien, mais il peut aussi bien être une métaphore désignant la mourante. Il y a ainsi la reconnaissance du Bien (Jeanne) qui se fait en même temps expression du Bien (Jeanne encore). Il y a communion de signe à signe.
L’uniformité du langage provient de la permanence de la fonction de signe de ce langage.

Procès de Jeanne d'Arc - Bresson - Jeanne et la croix
(Peu de temps après)
Le procès de Jeanne d’Arc est un modèle de vie.  En en sortant, j’ai touché les tissus d’une autre façon…

– Note écrite à 16 ans

VÉCU – AGNÈS – MALADIE – MORT- DIEU

De tout à l’heure au téléphone avec Agnès à la Claverie : mon lapsus : au lieu du « concert » de Wembley, j’ai dit le « cancer » de Wembley !
Agnès l’a pointé et je l’ai analysé : cancer = vie. Cancer d’amour, cancer de vie, partant de Wembley et se répandant à travers le monde. En tout cas, c’est mon Désir.
Je pense au cancer, la maladie, qui a tué mon frère, qui est peut-être la prolifération de la vie, des cellules, mais qui bloque certains organes dans le corps et crée un dysfonctionnement.
Je me demande alors :
« Et si la Mort était une Erreur de Dieu ? »

– Note écrite à 43 ans