Archives de catégorie : Science

Ce que j’ai appris dans les Sciences

LECTURE – CITATION

Lu J. Charon : « Connaissance de l’univers » M’a ouvert des horizons nouveaux : le cosme.
Lu Père Teilhard de Chardin « La place de l’homme dans la nature » Le développement sur la civilisation : très intéressant (principe de la recherche)
Lu G. Bachelard : « Poétique de l’espace » Trouvé confirmation de la nouvelle vision de l’objet poétique. Malheureusement interprétation traditionnelle.

– Note écrite à 16 ans

CITATION- SCIENCE

« La science est un produit de l’esprit humain, produit conforme aux lois de notre pensée et adapté au monde extérieur. Elle offre donc deux aspects, l’un subjectif, l’autre objectif, tous deux également nécessaires, car il nous est impossible de changer quoique ce soit aussi bien aux lois de notre esprit qu’à celles du monde. »(« La vérité scientifique » 1908 Bouty)

– Note écrite à 16 ans

CITATION- SCIENCE

(Lalande) « La Science ne vise pas seulement à l’assimilation des choses entre elles mais aussi et avant tout à l’assimilation des esprits entre eux. »
→ confirmation de la théorie de la « convergence » de T. de Chardin.
Le phénomène scientifique a rapproché les corpuscules « culturelles ».

– Note écrite à 16 ans

CITATION

« Considéré au point de vue de l’expérience des sens, le développement du concept d’espace paraît pouvoir se représenter par le schéma suivant : objet corporel – relations de positions d’objets corporels – intervalle – espace. Dans cette manière de voir, l’espace apparaît comme quelque chose de réel ; au même titre que les objets corporels. » (Einstein – « Comment je vois le monde »)

– Note écrite à 16 ans

CITATION – PSYCHOLOGIE

« Elle ne fait pas de l’intelligence un domaine séparé ; elle rejette toute distinction des fonctions sensitives et des fonctions intellectuelles parce qu’elle rejette le dualisme de la matière et de la forme. L’intelligence n’est pas créatrice d’un ordre étranger à la nature de ses éléments ; elle n’est que l’expression de l’organisation spontanée et manifeste d’un tout en vertu de ses lois internes. ‌»(Pierre Guillaume – « Psychologie de la forme »)

– Note écrite à 16 ans

CITATION – PSYCHOLOGIE

Référence au montage d’Eisenstein : Fechner se demandait si la vue d’un sourire humain qui précéderait régulièrement de mauvais traitements, celle d’un visage sévère qui précéderait des caresses, pourrait prendre aux yeux d’un enfant des significations contraires à celles que ces expressions possèdent dans la vie ordinaire. » (Psychologie de la forme)

– Note écrite à 16 ans

CITATION – PSYCHOLOGIE

Cf. Rousseau (distinction contre la sensibilité et l’intelligence)
« Le côté mental ou central de l’expression obéit au même dynamisme que son côté périphérique ; on peut décrire dans la pensée de l’homme ému les mêmes pulsations que dans ses réactions musculaires ; les « mouvements » secrets de l’âme et les mouvements manifestes ou cachés du corps sont l’image les uns des autres ; il est souvent impossible, parmi les termes qui s’appliquent à l’émotion, de séparer ce qui désignerait exclusivement soit le symptôme objectif soit l’impression subjective ; le même terme a généralement la double valeur, non seulement parce que les deux faits sont contigus mais parce qu’ils sont semblables. » (Psychologie de la forme)

– Note écrite à 16 ans

RÉFLEXION

Référence à l’oracle biblique de la trahison : le Gestalt est déterminé d’avance : il ne s’agit pas là d’un déterminisme de cause à effet parallèle au temps mais d’une entité dont l’état est à la fois passé, présent et futur (peut-être négation du déterminisme) [marxiste ?]

(Le texte entre crochets a été rajouté plus tard)

– Note écrite à 16 ans

CITATION – PSYCHOLOGIE

(Psychologie de la forme – Le moi et l’action) « L’aspect de l’objet (ou même parfois son existence subjective) dépend du besoin du sujet; inversement le besoin du sujet dépend de l’aspect de l’objet. Cette interdépendance exclut le déterminisme de type machine, mais elle est compatible avec les modèles de déterminisme que nous avons trouvé dans les formes physiques. »  

– Note écrite à 16 ans

CITATION – SCIENCE

« L’opinion » pense « mal » : elle ne « pense » pas : elle traduit des besoins en connaissance. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. »


« Avant tout, il faut savoir poser les problèmes. Et, quoiqu’on en dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce « sens du problème » qui donne la marque du véritable esprit scientifique.
Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. » (Bachelard : « La formation de l’esprit scientifique ») 

– Note écrite à 16 ans

CITATION – SCIENCE

« Accéder à la science, c’est, spirituellement, rajeunir, c’est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. »


« Il vient un temps où l’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit, où il aime mieux les réponses que les questions. »

(Bachelard)

– Note écrite à 16 ans

CITATION – SCIENCE

Lecture de « La formation de l’esprit scientifique » de G. Bachelard :

« Par les évolution spirituelles que nécessite l’invention scientifique, l’homme devient une espèce mutante, où pour mieux dire encore une espèce qui a besoin de changer, qui souffre de ne pas changer. Spirituellement l’homme a besoin de besoins. »

« Préciser, rectifier, diversifier, se sont là des types de pensées dynamiques qui s’évadent de la certitude et de l’unité et qui trouvent dans les systèmes homogènes plus d’obstacles que d’impulsions. »

« À une même époque, sous un même mot, il y a des concepts si différents ! Ce qui nous trompe, c’est que le même mot à la fois désigne et explique. La désignation et la même ; l’explication est différente. »

« L’épistémologue doit donc s’efforcer de saisir les concepts scientifiques dans les synthèses psychologiques effectives, c’est-à-dire dans les synthèses psychologiques progressives, en établissant, à propos de chaque notion, une échelle de concepts, en montrant comment un concept en produit un autre, s’est lié avec un autre. »


(Gérard Varet « Essai de psychologie objective. L’ignorance et l’irréflexion. » Paris 1938)


« Nous examinons successivement le danger de l’explication par « l’unité » de la nature, par « l’utilité » des phénomènes naturels. Nous ferons un chapitre spécial pour marquer « l’obstacle verbal », c’est-à-dire la fausse explication obtenue à l’aide d’un mot explicatif, par cet étrange renversement qui prétend développer la pensée en analysant un concept au lieu d’impliquer un concept particulier dans une synthèse rationnelle. »


« C’est cette connaissance de l’objet que, dans notre dernier chapitre, nous examinerons dans toute sa généralité, en signalant tout ce qui peut en troubler la pureté, tout ce qui peut en diminuer la valeur éducative. Nous croyons travailler ainsi à la moralisation de la science, car nous sommes intimement convaincu que l’homme qui suit les lois du monde obéit déjà à un grand destin. »


« La pensée pré scientifique ne s’acharne pas à l’étude d’un phénomène bien circonscrit. Elle cherche non pas la « variation », mais la « variété ».


D’après Gaston Bachelard, la science du 18e siècle, au stade pré scientifique, n’est qu’un « spectacle » → « Pour Voltaire lui-même, la représentation extérieure, imagée, pittoresque prime des ressemblances intimes et cachées » (à propos des automates)


« La connaissance commune est inconscience de soi. » (Edmond Le Roy)


« Sans la mise en forme rationnelle de l’expérience que détermine la position d’un problème, sans ce recours constant à une construction rationnelle bien explicite, on laissera se constituer une sorte « d’inconscient de l’esprit scientifique » qui demandera ensuite une lente et pénible psychanalyse pour être exorcisé. »


« Une expérience pour être vraiment rationalisée, doit donc être insérée dans un jeu de « raisons multiples ».


« Nous ne saurions trop engager nos lecteurs à rechercher systématiquement des convergences scientifiques, psychologiques, littéraires. Qu’on arrive au même résultat par des rêves ou par des expériences, c’est, pour nous, la preuve que l’expérience n’est qu’un rêve. »


« L’abbé Poncelet ne manque pas de dénoncer par ailleurs « l’abus de termes qui a répandu d’étranges ténèbres sur les notions que l’on croit avoir des êtres abstraits ou métaphysiques » (comme le mouvement) »

« Comme le dit très bien Marcel Boll, ce qui caractérise le savant moderne c’est l’objectivité et non pas l’universalisme : la pensée doit être objective, elle ne sera universelle que si elle le peut, que si la réalité l’y autorise. » Or l’objectivité se détermine dans la précision et dans la cohérence des attributs, non pas dans la collection des objets plus ou moins analogues. Cela est si vrai que ce qui limite une connaissance est souvent plus important, pour les progrès de la pensée, que ce qui étend vaguement la connaissance. En tout cas, à tout concept scientifique doit s’associer son anti-concept. »


Lire Brice Parain


« On suit une métallurgie comme un raisonnement. La métallurgie contemporaine est un raisonnement : le thème abstrait explique les manœuvres industrielles. Une opération comme la distillation fractionnée, qui est plus monotone, est entièrement arithmétisée : elle procède presque comme une progression géométrique. La mystique de la répétition ne s’introduit donc pas dans un esprit scientifique moderne. » (À propos de la substantialisation d’un travail patient) – Cette phrase exprime, dans un sens marxiste peut-être, le passage du travail manuel traditionnel « mystifié » (période féodale et religieuse) à un travail « désincarné » qui demande une solution : elle me semble être, en fonction de ce que dit Gaston, dans une conscience de la manipulation industrielle orientée vers l’évolution du « thème abstrait », impliquant les gestes dans la pensée du travail.


« Il est bien sûr que les pierres précieuses sont, dans nos sociétés, les valeurs matérielles indiscutables. » – [D’après l’analyse de Gaston il semble que cette définition des valeurs (les pierres) ne soit pas un arbitraire mais corresponde à un stade de la pensée. Ainsi la notion arbitraire peut n’être que « polémique ». On traite d’arbitraire tout ce qui est fondé sur une structure mentale différente de la sienne et se situant un stade antérieur et dépassé de l’évolution mentale, peut-être non seulement dans l’histoire mais encore dans l’évolution interne de la pensée individuelle.] (1)

(1) Par-dessus le texte entre crochets a été portée la mention « baratin »


R. et Y. Allendy « Capitalisme et sexualité »


« On ne peut pas compléter une expérience qu’on n’a pas soi-même commencée dans son intégrité. On ne possède pas un bien spirituel qu’on n’a pas acquis entièrement par un effort personnel. »


« La vie marque les substances qu’elle anime d’une « valeur » indiscutée. Quand une substance cesse être animée, elle perd quelque chose d’essentiel. »

– Note écrite à 16 ans

RÉFLEXION

« Le temps passe ou ne passe pas, c’est la même chose. »


Un temps très long, très étendu, équivaut au temps très court de la micro durée, ce temps très étendu, c’est celui qui « ne veut pas passer ».


Peut-être sont-ce des temps humains, mais peut-être non, les théories de l’univers convergent tendraient à le prouver..

– Note écrite à 16 ans

Commentaire du 21 novembre 2011 :

Carnets encore… car je repense à cette notion de « micro-durée » conçue à 16 ans (sic ! ) : j’avais été frappé par le fait que dans certains cas (le rêve – l’intuition – le réflexe) on trouvait, concentrée dans une durée très brève, une « micro-durée », une série d’opérations psychiques très nombreuses et complexes, qui étaient comme « repliées » dans cette « micro-durée », mais qui, si on les « dépliait », occuperaient une durée infiniment plus longue…Je ne suis pas allé plus loin que cette simple notion, mais, presque 50 ans plus tard, j’ai découvert, en relisant mes carnets, qu’elle était réellement prémonitoire, en ce qu’elle anticipait sur l’irrésistible évolution qu’a suivie notre société, à travers l’informatique, le développement des communications, la multiplication des déplacements et l’accroissement de la vitesse : certes, la « micro-durée » ne siège pas dans le cerveau de l’individu (sauf cas évoqués au début), mais dans cette sorte de « psychisme planétaire » qui est comme une « extension » du psychisme individuel !

– Commentaire écrit à 65 ans

CITATION – SÉMANTIQUE – KORZYBSKI – VÉRITÉ – TRAHISON

« La carte n’est pas le territoire »


« Si la vérité ne triomphe pas, ses adversaires finissent par mourir » (Planck)


« On peut sourire, toujours sourire, et être un traître » (Hamlet)

Note écrite à 19 ans