Archives de catégorie : Spectacle

Mes essais et mes goûts en soectacles

IDÉE – THÉÂTRE

Macbeth – Les sorcières (mise en scène)

Costumes : très longs, très rugueux. On doit avoir l’impression qu’elles peuvent à tout instant s’empêtrer dans les pans qui retombent en leur formant une espèce de traîne.

(Le rideau se lève. La lumière est glauque, astrale. Un arbre décharné tend ses branches à contre jour sur la lumière blanchâtre et phosphorescente du ciel. Depuis l’arbre, auxquels ils font ainsi un sinistre feuillage, pendent des écheveaux d’une sorte d’étoupe ressemblant à des cheveux. Au bas de l’arbre un feu de bois en étoile, pas trop vif. La 3ème sorcière, à genoux, en tient une masse pendant en une ligne à peine courbée, depuis une branche inclinée vers le sol, la courbe finissants à ses mains tenues au-dessus du feu, la nappe du reste des cheveux plongeant dans le feu et brûlant de petites flammes qui semblent vouloir remonter vers le haut des écheveaux sans jamais y arriver. Elle est tournée vers le public. De derrière l’arbre sort la 1ère sorcière, qui s’arrête, les yeux dressés vers le ciel : un éclair fulgure rapidement. Pendant l’illumination, vacillante, la 1ère sorcière se retourne, arrache une masse d’écheveaux et, les bras un peu retenus par la masse qu’elle entraîne, le tonnerre éclatant, elle se précipite vers le feu pour s’agenouiller auprès de sa compagne, malaxant les cheveux avec fureur, sa compagne, elle, les faisant brûler avec une malice féroce. La 3ème sorcière la regarde. Le tonnerre s’arrête, la 1ère sorcière est à genoux, aux côtés de l’autre, toutes deux se retournent. La 2ème sorcière est entrée :

— 1ère sorcière : « D’où viens-tu, sœur chérie ? »
— 2ème sorcière : « De saigner une truie »
(Elle reste debout. La 1ère sorcière se retourne vers le feu et se met à faire brûler des cheveux)
— 3ème sorcière : (se tournant vers la 1ère) « Et toi, ma sœur, il semble que tu te plaignes ? »
— 1ère sorcière : (penchée sur le feu, marmottant avec fureur, récitant sa tirade comme le compte qu’on fait des injures reçues avant la vengeance)

« La femme d’un marin mastiquait des châtaignes,
Plein entre les genoux et plein la bouche pleine,
Mâchonnant, mâchonnant,
« Eh, donne-m’en » lui dis-je !
« Arrière ! » m’a hurlé cet égout de cuisine.
Alors comme son mari,
quartier-maître à bord du « Tigre »,
fait voile vers la Syrie,
j’embarque sur un tamis,
je rame vers le navire
Et sous la forme d’un rat,
dans la cale et sous la coque,
je grignote et je grignote,
il verra ce qu’il verra ! »

(À ces mots, elle jette violemment une plus grosse masse de cheveux dans les flammes qui s’embrase très haut et très fort, éclairant violemment le faciès démoniaque de la 1ère sorcière)
(La 3ème, debout, fait le geste de pousser et de jeter une botte de foin mais en plus lent, elle pousse le vent vers la 1ère sorcière)
— 3ème sorcière : « Prend ce vent, je te le donne. »
(Avant que la phrase finisse, la 2ème sorcière est debout, son bras s’élève, agrippe une masse invisible et redescend, entraînant la masse)
— 2ème sorcière : « Moi cet autre. »
(La 1ère sorcière écarte les bras et les referme sur la main tendue de la 2ème sorcière qu’elle serre)
— 1ère sorcière : « Que tu es bonne. »
— 2ème sorcière : « Et les autres ? »
— 1ère sorcière : (la regardant avec une lueur féroce dans les yeux) « Je les tiens !

Il n’est ni vague ni requin
ni vent dont je ne dispose,
j’ai le reste de la rose
et les cartes des marins…
Qu’il sèche comme le foin,
le mari de ma commère,
quatre, quatre et dix semaines,
pâle, pâle et rabougri !
Que j’épingle jour et nuit
à l’auvent de sa paupière
l’enseigne de l’insomnie,
qu’il pèle comme un prêtre
sevré de la sacristie !
Que sa barque se fracasse
ou du moins que la bourrasque
le cogne contre les mats !

(Le ton est allé crescendo. Elle s’arrête là, brusquement, fouille ses habits, en sort un objet qu’elle montre à la 2ème sorcière) « Regarde ! »
— 2ème sorcière : « Qu’est-ce que cela ? » (Elle s’accroupit pour voir, non seulement étonnée, mais vaguement réjouie, comme lubrique.)
— 1ère sorcière :

« D’un marin qui n’est pas mort
Un autre me réconforte :
C’est le pouce d’un pilote
noyé dans les eaux du port.

(Elle rengaine l’objet)

(Tambour…)

— 1ère sorcière : (se redressant) « Macbeth ! »
— 2ème sorcière : (se redressant) « Macbeth ! »
— 3ème sorcière : « Il approche ! »
— Toutes : (elle dansent, la 1ère et la 2ème se tenant plus ou moins, la 3ème seule)

« Tissons le piège du sort !
sœurs fatales, messagères
de l’air, de l’eau, de la terre,
tournons la main dans la main
tous les tours que fit le monde :
au dernier finit la ronde
où commence le destin. »

(Elles regardent toutes vers la droite, la 3ème qui est vers le côté des coulisses où elles regardent, se rapproche des deux autres, tout en regardant vers les coulisses. Elles sont groupées, le feu brûle doucement. Entrent Macbeth et Banquo)
— Macbeth : (il regarde le ciel, songeur) « Je n’ai jamais vu de jour si horrible et si beau. »
— Banquo : (un peu éloigné, inspectant les environs) « À combien sommes-nous de Forrès ? » (apercevant les sorcières, il sursaute, un peu effrayé) « Quelles sont ces créatures, si flétries, si bizarrement accoutrées ? » (Macbeth se retourne) « Elles sont bien sur la terre où nous habitons mais semblent ne pas en être. Êtes-vous seulement vivantes ? Un homme pourra-t-il vous questionner ? (Les sorcières posent un doigt sur leurs lèvres) Vous avez l’air de comprendre puisque chacune à l’instant pose un doigt sec sur ses lèvres calleuses. Vous devez être des femmes et pourtant votre barbe m’empêche le croire. »
— Macbeth : (irrité) « Parlez si vous pouvez, qu’est-ce que vous êtes ? »
— 1ère sorcière : (s’inclinant) « Salut Macbeth ! Salut à toi, Glamis ! »
— 2ème sorcière : (idem) « Salut Macbeth ! Salut à toi, Caudor ! »
— 3ème sorcière : (idem) « Salut Macbeth, toi qui seras bientôt roi ! »
(Banquo se tourne vers Macbeth ; celui-ci frissonne et ramène son manteau sur ces épaules)
— Banquo : « Mon bon seigneur, pourquoi ce frisson ? Vous auriez peur de tout cela, qui sonne si bien ? » (se retournant et les sorcières) « Au nom de la vérité, êtes-vous donc des fantômes ? Existez-vous vraiment comme vous paraissez ? Vous donnez à mon noble compagnon le titre qu’il possède, la promesse d’une autre fortune et l’espoir d’un royaume, il en paraît saisi. À moi vous ne dites rien. Si vous avez le pouvoir de lire les germes du temps et de reconnaître dans les semences celles qui lèveront ou ne lèveront pas, parlez ! Votre faveur ou votre haine ne me fait ni peur ni plaisir »
— 1ère sorcière : « Salut ! » (On doit bien avoir l’impression qu’elles répondent à Banquo)
— 2ème sorcière : « Salut ! »
—3ème sorcière : « Salut ! »
— 1ère sorcière : (1ère nuance : elle répond – 2ème nuance : elle se parle à elle-même, songeuse) « Plus petit que Macbeth et plus grand tout ensemble ! » (elle dit ceci et les trois sorcières reculent en parlant vers l’arbre derrière lequel elles disparaîtront)
— 2ème sorcière : « Moins heureux et pourtant heureux bien davantage ! »
— 3ème sorcière : (elle parle, appuyée à l’arbre, avant de fuir) « Père de rois, de rois, et sans l’être toi-même ! Donc salut, Macbeth et Banquo. »
— Toutes : « Banquo et Macbeth, salut ! »
— Macbeth : (s’avançant d’un pas et frappant de son poing droit dans sa paume gauche) « Restez là ! » (les sorcières s’immobilisent. Un temps) « Terminez vos discours incomplets ! Par la mort de Sinnel, je sais très bien que je suis Glamis. Mais comment cela, Caudor ? Caudor est vivant, prospère. Et roi ? Ce n’est pas plus imaginable pour moi que d’être Caudor. D’où tenez-vous cette science étrange ? Dites-moi ! Pourquoi, sur cette lande brûlée de foudre, arrêtez-vous notre marche avec vos saluts prophétiques ? Parlez, je vous l’ordonne. »
(Les sorcières disparaissent, le feu s’éteint)
— Banquo : « À croire qu’elles sont des bulles sur la terre comme il en existe sur l’eau ! Où ont-elles disparu ?
(Il s’avance pour marcher derrière l’arbre. Macbeth se retourne et fait quelques pas)
— Macbeth : « Dans l’air ; ce qui semblait avoir un corps s’est fondu comme un souffle au vent. » (il s’arrête) « J’aurais tant voulu qu’elles restent ! »
— Banquo : (il remonte vers lui) « Mais étaient-elles vraiment devant nous ? N’aurions pas mangé de cette racine qui fait de la raison l’esclave de la folie ? »
— Macbeth : (il se retourne vers lui) « Vos enfants seront rois. »
— Banquo : « Vous serez roi. »
— Macbeth : (il continue les paroles de Banquo) « Et Caudor. » (léger arrêt) « C’était bien ainsi ?»
— Banquo : « Refrain, couplet, mot pour mot. » (il se retourne, sortant son épée) « Qui va là ? »
(Entrent Ross et Angus)
— Ross : « Macbeth, le roi a reçu avec bonheur la nouvelle de ta double victoire. Déjà, quand il apprend tes exploits contre les rebelles, il hésite entre la stupeur, qui doit se taire, et la reconnaissance qui voudrait s’exprimer. Et voici que le même jour, quelques heures plus tard, il te retrouve seul parmi les rangs norvégiens, impassible devant tous les spectres de la mort que tu crées toi-même. Les courriers arrivaient tous à la fois, drus et rapides comme un orage de grêle ; et chacun apportait le tribut de sa gloire et le versait aux pieds de ton roi.
( Ross doit prononcer ces mots sur le ton d’un porte-parole, un peu comme si le décor avait changé et que la scène était dans un palais où les deux envoyés viendraient saluer un grand seigneur. Angus doit renchérir sur le même ton de louanges)
— Angus : Macbeth, nous t’apportons des remerciements, rien de plus, mais nous allons te conduire en présence de notre maître et là vraiment tu seras payé. »
— Ross : Mais déjà, comme gage d’un plus grand honneur, il m’ordonne, Macbeth, de te proclamer Caudor. Salut donc, (il s’incline) noble Caudor, car ce nom est le tien.  » Banquo : (à part, tressaillant) « Quoi, le diable aurait dit la vérité ? »
— Macbeth : Caudor ? Il est vivant… (étonné) Pourquoi m’habillez-vous de vêtements empruntés ? »
— Angus : (il s’incline très légèrement) Caudor est encore vivant mais un lourd jugement pèse déjà sur sa vie, qu’il a mérité de perdre. Avait-il fait alliance avec ceux de Norvège ? A-t-il soutenu en secret les rebelles ? Ou a-t-il travaillé avec les uns et les autres à la ruine de son pays ? Je l’ignore. Mais le crime de haute trahison, avec l’aveu et toutes les preuves, l’anéantit. »
— Macbeth : (il se détourne, songeur, et fait quelques pas à l’écart, vers Banquo. À part) « Glamis et Caudor ! Quels titres ! À quand le dernier, le plus grand ?»
(À Ross et Angus, se retournant à demi, avec un geste de la main pour donner congé) « Merci de vos peines. »
(Se retournant vers Banquo, s’arrêtant devant lui et le regardant) « Au fait, vous n’espérez pas que vos enfants seront rois puisque celles qui m’ont appelé Caudor leur ont annoncé le trône ? »
— Banquo : (appuyant des deux mains sur son épée dans la pointe est sur le sol) « À ce compte, au-delà du titre de Caudor, vous pourriez aspirer en toute confiance à la couronne elle-même. Mais c’est étrange, souvent pour nous conduire à notre perte, les puissances des ténèbres nous disent des vérités ;
(Macbeth s’éloigne et Banquo lui parle alors qu’il marche et lui présente son dos)
— « Elles nous offrent pour appât des bagatelles fort innocentes et nous nous enfonçons et nous sommes trahis, »
(Il se retourne vers Ross et Angus qui regardent Macbeth, avec un léger étonnement. Banquo, se rapprochant un peu d’eux, le regarde aussi et se retourne vers Ross et Angus, chaque fois qu’il leur parle) « Un mot, cousins, je vous prie. »
— Macbeth : (s’immobilisant, de profil par rapport au public) (à part) « Deux vérités sont déjà dites, deux prologues heureux, gros de leur tragédie qui est royale. » (haut, se retournant vers Ross et Angus) « Messieurs, je vous remercie. » (à part, il se prend le menton et fait un ou deux pas) « Ce message surnaturel qui me sollicite ne peut être ni bon ni mauvais. S’il est mauvais, pourquoi ce début véritable, promesse de réussite ? Je suis Caudor. S’il est bon, (il se lâche le menton) qu’ai-je à faire de cette idée naissante, image épouvantable qui fait se dresser mes cheveux, battre mon cœur, si fort que la poitrine se casse ? La peur est peu de chose auprès de ces visions. Oui, cette horreur contre nature, ce crime encore à l’état de rêve ; et pourtant il bouleverse mon âme, mon corps, mon univers tout entier ; tout mon être est anéanti par la pensée : rien n’existe plus que cela, qui n’est pas encore. »
— Banquo : « Voyez comme votre compagnon est absorbé »
— Macbeth : (à part) « Allons, si la fortune veut que je sois roi, elle peut aussi bien me couronner sans que je remue. »
— Banquo : « Les honneurs nouveaux lui vont comme des vêtements neufs qui se font seulement à l’usage. »
— Macbeth : (à part, avec un geste bref) « Advienne que pourra, la nuit met toujours fin au jour le plus ingrat ! »
— Banquo : (à Macbeth) « Noble Macbeth, nous attendons votre bon plaisir. »
— Macbeth : (remontant vers eux) « Pardonnez-moi, messieurs, mon cerveau engourdi se trouvait assailli de choses oubliées… Mes bons seigneurs, vos services sont gravés sur des feuillets que je tourne chaque jour afin de les relire. Allons retrouver le roi. (Passant devant Banquo, il s’arrête et lui souffle) « Pensez à ce qui est arrivé. Et quand le temps aura donné à toutes choses leur juste poids, nous parlerons tous deux à cœur ouvert. » (Il repart)
— Banquo : (il parle en le suivant) « Bien volontiers. »
— Macbeth : (il se retourne vers lui, très léger arrêt) « Jusque-là, silence. » (il se retourne vers les autres) « Partons, mes amis. »
(Ils sortent)

Note écrite à 16 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Sur le sacrifice d’Iphigénie, de Timanthe) on voit Diane qui passe dans le ciel. Elle est de plus petites dimensions que les personnages. Or un Dieu doit être plus grand → plusieurs écrans dont un plus haut et corps du Dieu plus grand

Note écrite à 19 ans

ART – RÉFLEXION

Au départ le public était fasciné par l’art. Il croyait à la réalité de ce qu’on lui montrait (cf. Bazin) maintenant, l’art en équilibre instable. À la fois : illusion et franchise. L’évolution (qui serait un retour) vers un art plus solide, plus « traditionnel » (attention à ce mot), un art classique, ne réclame-t-elle pas un retour à l’illusion pure… ? (Cf. idée de l’image porte qui frappe les gens…) ? ?
Chercher à savoir où est l’art moderne (Pinter. La collection. Décors multiples ?) Comment fonctionne la dialectique ?

Note écrite à 19 ans

SPECTACLE – RÉFLEXION – VIAN – « LE SCHMURZ »

1966.02.15_1

Comme au cinéma : raccord mouvement — continuité
paroles des personnages → évolution de la « chose »
après le drame on peut repasser en accéléré (cinéma) l’évolution de la chose = évolution du drame
les mots bouffent l’homme mais Vian les utilise : il soigne le mal par le mal ?
« Non, je ne tirerai rien des objets… »

Note écrite à 19 ans

SPECTACLE – DIMENSIONS – « LE BRAVE SOLDAT CHVÉÏK » – PISCATOR

« Le brave soldat Chveik » — Présentation de Bloch : « Le bon Chveik comparaissait devant un major. Le major était figuré par un dessin animé du cruel caricaturiste Georges Grosz. Un écran occupait soudain tout le fond de l’énorme scène, et une figure synthétique, de dimensions formidables, se composait, trait pour trait, devant le spectateur amusé. Au pied de cette image, Chveik bénévole, minuscule, se présentait au garde à vous, en chemise et en caleçon, et saluait militairement… » ← (mise en scène en 1928 à Berlin de Piscator)

Note écrite à 19 ans

RÉFLEXION –SPECTACLE – CINÉMA

Aujourd’hui : frontières plus flottantes entre théâtre et cinéma.
Diderot ↔ cinéma (temps et espace
Tamiz : sommeil de l’hôte et de l’hôtesse debout tenant un drap.

1966.02.23

Projet Varda Bourseiller : ciné-théâtre ! ! « La vieille maîtresse » (Barbey d’Aurevilly) (*)
Bretagne → écran
Paris → théâtre
En France : sectarisme (théâtre).
Bluwal : télé : le répertoire classique a « collé ». Illustrer par l’image un texte : faire des décors irréalistes à un texte vraisemblable (Don Juan)
Auteur complet ?
Mutation du cinéma (cousin du théâtre)
Dénominateur commun théâtre-ciné-télé : spectacle (Bluwal)
Champ-contre champ : politesse que le théâtre rend au spectateur : voir l’acteur de face
« La vie n’est pas dans les apparences seulement » (Tamiz)
Problème de l’architecture théâtrale
Noblesse de la chose vue
Cartons : valeur émotionnelle
Recherche moderne : incorporer aux hommes des valeurs émotionnelles différentes → effet d’ensemble – collages – titres – lectures (cf. technique brechtienne)    (*) : « Impossible parce que théâtre et cinéma provoque des réactions (psychologiques) trop différentes pour les réunir dans un même spectacle, dans un même lieu » (il faut réformer le cinéma → et réformer le théâtre)

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 05/12/2011 : notes prises au cours d’une conférence, me semble-t-il. Mais où ? quand ? par qui ? pourquoi ? Mystère !

– Commentaire écrit à 65 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – THÉÂTRE

VÉCU – THÉÂTRE

P.-A. Touchard
« Dionysos »

  • Théâtre = « acte »,Remarque : pas de parole entre spectateurs. Théâtre : inspirateur du silence. Méditation individuelle ß essence « religieuse » (sens sociologique) communion (silencieuse)
  • Mythe de Dionysos : Dieu de l’ivresse. Sa mère (?) séduite par Zeus lui demande de se montrer : elle est consumée par la foudre et les éclairs qui l’entourent
  • (Dionysos : averti que les faveurs du ciel sont mesurées, amour et haine = unique lot, monde de la connaissance intellectuelle interdit ) les nymphes, les muses et Silène assurent son éducation et l’accompagnent à travers l’Orient.
  • Dieu de libération : montre à l’homme ce qu’il serait, ses virtualités de. Désir de liberté
  • Atmosphère tragique quand je me sens sujet de l’action qui se joue
  • Destinée illustre permet l’identification (je peux plus facilement me reconnaître dans mon supérieur que dans mon inférieur)
  • Dénouement malheureux : signe le plus visible d’un engagement total du spectateur = la mort (intéressant : vertiges dionysiaques de la mort
  • Tragédie : image du miroir qu’on accepte (identification)
  • Comédie : qu’on n’accepte pas (distance)
  • Tragédie : acte pur
  • « Il y a un rire de la tragédie comme il y a un rire de la comédie »
  • Comédie : personnages inférieurs ce qui empêche identification (mais y a-t-il vraiment des personnages inférieurs ?)
  • Rire confortable et rire inconfortable (personnage odieux)
  • Antiquité : après pièces tragiques à pièces comiques (drame satirique) = cycle bouclé. Purgation, Tragédie : ce que nous sommes, Comédie : ce que nous pouvons être
  • Personnage tragique = moi # personnage comique = mien

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – THÉÂTRE

P.-A. Touchard
« Dionysos »

Suite :

  • Tragédie : situation
  • Comédie : caractères à comique de situation = situation tendant à devenir tragique (identification)
  • Atmosphère tragique : Eschyle
  • Cervantès
  • Grandes comédies de Molière <– sympathie (différence entre grandes et petites comédies) à pas de sentiments de libération mais mieux encore : liberté (ivresse du sage)
  • Pathétique euripidien = mauvais
  • Important = l’action

IDÉE – SPECTACLE

Spectacle sur le thème de l’information :
Sur une scène :
Groupe de danseurs-acteurs éclairés successivement, massés autour de transistors.
Bulletin d’information :
Le même bulletin, chaque séquence d’informations diffusée sur un transistor, chaque groupe de personnages correspondant à ce transistor développant sur le plan visuel l’information orale. C’est-à-dire qu’ils sont (par leurs vêtements, leur allure, etc.) les personnages de l’information et jouent leur rôle, exécutant les actions qui sont exprimées par la radio, cette expression orale devenant, en fait, un commentaire (comme dit par un speaker sportif, il doit y avoir d’ailleurs une retransmission de match). Ce qui m’intéresse, c’est de montrer la guerre que se livrent dans notre conscience les informations et que certaines prennent le premier plan (sport – faits divers), alors que d’autres sont effacées (politique – guerre)

Nouvelle version :
Un type (ou une femme) écoute la radio : informations → Le personnage dont il est question apparaît dans la pièce et joue son rôle, commenté et décrit par le speaker de la radio. Le spectateur-auditeur le contemple s’il lui plaît (sportif – jolie fille, etc.) S’il ne lui plaît pas, il tourne le bouton et on passe à d’autres informations. Ainsi plusieurs personnages apparaissant, lorsque le poste diffuse des informations qui les concernent (nouvelles diplomatiques pour le politicien, guerre pour le militaire, etc.) Ils se mettent en branle. Lorsqu’on passe à une autre information, ils s’arrêtent, comme privés d’énergie.
Mais il y a une histoire :
Surviennent d’autres auditeurs (c’est en plein air) qui ouvrent leur radio, elles marchent toutes ensemble : tous les personnages se mettent en branle, ils se cognent, se bousculent et finissent par se battre en une bagarre générale.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – THÉÂTRE – VIAN – « LE GOÛTER DES GÉNÉRAUX »

Notes sur « Le goûter des généraux » (Vian)

– Festival de mots d’auteur (l’ambition de Vian est-elle d’être le Michel Audiard des anarchistes ?)
– Style satirique. Mais on veut nous faire croire à la réalité des personnages (militaires – un ecclésiastique – un diplomate) Est-ce la mise en scène ou le texte lui-même ? (→ relire la pièce).
– Pauvreté scénique (rattrapée par les acteurs, qui sont d’ailleurs amenés à jouer deux ou trois tons trop haut).

Jocelyne : pièce bonne, mais mal jouée. Exagération qui tourne à la farce, mais on sent que c’est voulu, que les acteurs jouent à la farce.
– Chaussettes pendues à un fil : décor (réaliste), pittoresque. Amusant un moment, mais après…
– Acteurs lisant le journal face au public = très scénique, très bon.
– Personnage qui lit au premier acte un texte (« Il est tombé dans un trou ») et au deuxième : il relie le même texte (= rétrécissement du temps).
– À force de voir chaque soir le même spectacle ou de le jouer : on en a marre. Société communiste = on ne jouerait pas le même spectacle = pas de professionnels.
– Inventer un moyen que les acteurs aient, au fur et à mesure du spectacle qu’ils jouent, le point de vue détaché que le metteur en scène a du spectacle lorsqu’il le monte, mais avec, en plus, l’ambiance du moment (jeu personnel + détachement → trouver le geste juste)
– Quand délire sur la scène (personnages faisant leur affaire tout seuls) → plus intéressant.
Montrer l’erreur :
Les personnages en délire, indépendant sur une scène, n’est-ce pas montrer l’individualité. C’est-à-dire l’erreur humaine (dans la conscience de chacun) et en même temps la vérité, puisqu’on rétablit la collectivité par le regard qui embrasse tout…

– Note écrite à 19 ans