Archives de catégorie : 1 – ARTS

Arts qui m’intéressent

VÉCU – MUSIQUE

Je pense en l’écoutant à « What’d’I say ». Pourquoi ça a marché ? Parce que c’est une œuvre merveilleuse qui a dû faire sentir un garçon et à une fille combien ils étaient liés, alors qu’ils l’écoutaient, ensemble, l’un à côté de l’autre. [Ouais]

(Le texte entre crochets a été rajouté plus tard)

– Note écrite à 16 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Entre 25/03/1963 et 29/03/1963) Sur une musique de J. S Bach : sorte de comédie musicale non chantée mais dansée dans une cour sombre dont les fenêtres se ferment l’une après l’autre ( 2 clavecins et orchestre à cordes)

– Note écrite à 16 ans

IDÉE – THÉÂTRE

Macbeth – Les sorcières (mise en scène)

Costumes : très longs, très rugueux. On doit avoir l’impression qu’elles peuvent à tout instant s’empêtrer dans les pans qui retombent en leur formant une espèce de traîne.

(Le rideau se lève. La lumière est glauque, astrale. Un arbre décharné tend ses branches à contre jour sur la lumière blanchâtre et phosphorescente du ciel. Depuis l’arbre, auxquels ils font ainsi un sinistre feuillage, pendent des écheveaux d’une sorte d’étoupe ressemblant à des cheveux. Au bas de l’arbre un feu de bois en étoile, pas trop vif. La 3ème sorcière, à genoux, en tient une masse pendant en une ligne à peine courbée, depuis une branche inclinée vers le sol, la courbe finissants à ses mains tenues au-dessus du feu, la nappe du reste des cheveux plongeant dans le feu et brûlant de petites flammes qui semblent vouloir remonter vers le haut des écheveaux sans jamais y arriver. Elle est tournée vers le public. De derrière l’arbre sort la 1ère sorcière, qui s’arrête, les yeux dressés vers le ciel : un éclair fulgure rapidement. Pendant l’illumination, vacillante, la 1ère sorcière se retourne, arrache une masse d’écheveaux et, les bras un peu retenus par la masse qu’elle entraîne, le tonnerre éclatant, elle se précipite vers le feu pour s’agenouiller auprès de sa compagne, malaxant les cheveux avec fureur, sa compagne, elle, les faisant brûler avec une malice féroce. La 3ème sorcière la regarde. Le tonnerre s’arrête, la 1ère sorcière est à genoux, aux côtés de l’autre, toutes deux se retournent. La 2ème sorcière est entrée :

— 1ère sorcière : « D’où viens-tu, sœur chérie ? »
— 2ème sorcière : « De saigner une truie »
(Elle reste debout. La 1ère sorcière se retourne vers le feu et se met à faire brûler des cheveux)
— 3ème sorcière : (se tournant vers la 1ère) « Et toi, ma sœur, il semble que tu te plaignes ? »
— 1ère sorcière : (penchée sur le feu, marmottant avec fureur, récitant sa tirade comme le compte qu’on fait des injures reçues avant la vengeance)

« La femme d’un marin mastiquait des châtaignes,
Plein entre les genoux et plein la bouche pleine,
Mâchonnant, mâchonnant,
« Eh, donne-m’en » lui dis-je !
« Arrière ! » m’a hurlé cet égout de cuisine.
Alors comme son mari,
quartier-maître à bord du « Tigre »,
fait voile vers la Syrie,
j’embarque sur un tamis,
je rame vers le navire
Et sous la forme d’un rat,
dans la cale et sous la coque,
je grignote et je grignote,
il verra ce qu’il verra ! »

(À ces mots, elle jette violemment une plus grosse masse de cheveux dans les flammes qui s’embrase très haut et très fort, éclairant violemment le faciès démoniaque de la 1ère sorcière)
(La 3ème, debout, fait le geste de pousser et de jeter une botte de foin mais en plus lent, elle pousse le vent vers la 1ère sorcière)
— 3ème sorcière : « Prend ce vent, je te le donne. »
(Avant que la phrase finisse, la 2ème sorcière est debout, son bras s’élève, agrippe une masse invisible et redescend, entraînant la masse)
— 2ème sorcière : « Moi cet autre. »
(La 1ère sorcière écarte les bras et les referme sur la main tendue de la 2ème sorcière qu’elle serre)
— 1ère sorcière : « Que tu es bonne. »
— 2ème sorcière : « Et les autres ? »
— 1ère sorcière : (la regardant avec une lueur féroce dans les yeux) « Je les tiens !

Il n’est ni vague ni requin
ni vent dont je ne dispose,
j’ai le reste de la rose
et les cartes des marins…
Qu’il sèche comme le foin,
le mari de ma commère,
quatre, quatre et dix semaines,
pâle, pâle et rabougri !
Que j’épingle jour et nuit
à l’auvent de sa paupière
l’enseigne de l’insomnie,
qu’il pèle comme un prêtre
sevré de la sacristie !
Que sa barque se fracasse
ou du moins que la bourrasque
le cogne contre les mats !

(Le ton est allé crescendo. Elle s’arrête là, brusquement, fouille ses habits, en sort un objet qu’elle montre à la 2ème sorcière) « Regarde ! »
— 2ème sorcière : « Qu’est-ce que cela ? » (Elle s’accroupit pour voir, non seulement étonnée, mais vaguement réjouie, comme lubrique.)
— 1ère sorcière :

« D’un marin qui n’est pas mort
Un autre me réconforte :
C’est le pouce d’un pilote
noyé dans les eaux du port.

(Elle rengaine l’objet)

(Tambour…)

— 1ère sorcière : (se redressant) « Macbeth ! »
— 2ème sorcière : (se redressant) « Macbeth ! »
— 3ème sorcière : « Il approche ! »
— Toutes : (elle dansent, la 1ère et la 2ème se tenant plus ou moins, la 3ème seule)

« Tissons le piège du sort !
sœurs fatales, messagères
de l’air, de l’eau, de la terre,
tournons la main dans la main
tous les tours que fit le monde :
au dernier finit la ronde
où commence le destin. »

(Elles regardent toutes vers la droite, la 3ème qui est vers le côté des coulisses où elles regardent, se rapproche des deux autres, tout en regardant vers les coulisses. Elles sont groupées, le feu brûle doucement. Entrent Macbeth et Banquo)
— Macbeth : (il regarde le ciel, songeur) « Je n’ai jamais vu de jour si horrible et si beau. »
— Banquo : (un peu éloigné, inspectant les environs) « À combien sommes-nous de Forrès ? » (apercevant les sorcières, il sursaute, un peu effrayé) « Quelles sont ces créatures, si flétries, si bizarrement accoutrées ? » (Macbeth se retourne) « Elles sont bien sur la terre où nous habitons mais semblent ne pas en être. Êtes-vous seulement vivantes ? Un homme pourra-t-il vous questionner ? (Les sorcières posent un doigt sur leurs lèvres) Vous avez l’air de comprendre puisque chacune à l’instant pose un doigt sec sur ses lèvres calleuses. Vous devez être des femmes et pourtant votre barbe m’empêche le croire. »
— Macbeth : (irrité) « Parlez si vous pouvez, qu’est-ce que vous êtes ? »
— 1ère sorcière : (s’inclinant) « Salut Macbeth ! Salut à toi, Glamis ! »
— 2ème sorcière : (idem) « Salut Macbeth ! Salut à toi, Caudor ! »
— 3ème sorcière : (idem) « Salut Macbeth, toi qui seras bientôt roi ! »
(Banquo se tourne vers Macbeth ; celui-ci frissonne et ramène son manteau sur ces épaules)
— Banquo : « Mon bon seigneur, pourquoi ce frisson ? Vous auriez peur de tout cela, qui sonne si bien ? » (se retournant et les sorcières) « Au nom de la vérité, êtes-vous donc des fantômes ? Existez-vous vraiment comme vous paraissez ? Vous donnez à mon noble compagnon le titre qu’il possède, la promesse d’une autre fortune et l’espoir d’un royaume, il en paraît saisi. À moi vous ne dites rien. Si vous avez le pouvoir de lire les germes du temps et de reconnaître dans les semences celles qui lèveront ou ne lèveront pas, parlez ! Votre faveur ou votre haine ne me fait ni peur ni plaisir »
— 1ère sorcière : « Salut ! » (On doit bien avoir l’impression qu’elles répondent à Banquo)
— 2ème sorcière : « Salut ! »
—3ème sorcière : « Salut ! »
— 1ère sorcière : (1ère nuance : elle répond – 2ème nuance : elle se parle à elle-même, songeuse) « Plus petit que Macbeth et plus grand tout ensemble ! » (elle dit ceci et les trois sorcières reculent en parlant vers l’arbre derrière lequel elles disparaîtront)
— 2ème sorcière : « Moins heureux et pourtant heureux bien davantage ! »
— 3ème sorcière : (elle parle, appuyée à l’arbre, avant de fuir) « Père de rois, de rois, et sans l’être toi-même ! Donc salut, Macbeth et Banquo. »
— Toutes : « Banquo et Macbeth, salut ! »
— Macbeth : (s’avançant d’un pas et frappant de son poing droit dans sa paume gauche) « Restez là ! » (les sorcières s’immobilisent. Un temps) « Terminez vos discours incomplets ! Par la mort de Sinnel, je sais très bien que je suis Glamis. Mais comment cela, Caudor ? Caudor est vivant, prospère. Et roi ? Ce n’est pas plus imaginable pour moi que d’être Caudor. D’où tenez-vous cette science étrange ? Dites-moi ! Pourquoi, sur cette lande brûlée de foudre, arrêtez-vous notre marche avec vos saluts prophétiques ? Parlez, je vous l’ordonne. »
(Les sorcières disparaissent, le feu s’éteint)
— Banquo : « À croire qu’elles sont des bulles sur la terre comme il en existe sur l’eau ! Où ont-elles disparu ?
(Il s’avance pour marcher derrière l’arbre. Macbeth se retourne et fait quelques pas)
— Macbeth : « Dans l’air ; ce qui semblait avoir un corps s’est fondu comme un souffle au vent. » (il s’arrête) « J’aurais tant voulu qu’elles restent ! »
— Banquo : (il remonte vers lui) « Mais étaient-elles vraiment devant nous ? N’aurions pas mangé de cette racine qui fait de la raison l’esclave de la folie ? »
— Macbeth : (il se retourne vers lui) « Vos enfants seront rois. »
— Banquo : « Vous serez roi. »
— Macbeth : (il continue les paroles de Banquo) « Et Caudor. » (léger arrêt) « C’était bien ainsi ?»
— Banquo : « Refrain, couplet, mot pour mot. » (il se retourne, sortant son épée) « Qui va là ? »
(Entrent Ross et Angus)
— Ross : « Macbeth, le roi a reçu avec bonheur la nouvelle de ta double victoire. Déjà, quand il apprend tes exploits contre les rebelles, il hésite entre la stupeur, qui doit se taire, et la reconnaissance qui voudrait s’exprimer. Et voici que le même jour, quelques heures plus tard, il te retrouve seul parmi les rangs norvégiens, impassible devant tous les spectres de la mort que tu crées toi-même. Les courriers arrivaient tous à la fois, drus et rapides comme un orage de grêle ; et chacun apportait le tribut de sa gloire et le versait aux pieds de ton roi.
( Ross doit prononcer ces mots sur le ton d’un porte-parole, un peu comme si le décor avait changé et que la scène était dans un palais où les deux envoyés viendraient saluer un grand seigneur. Angus doit renchérir sur le même ton de louanges)
— Angus : Macbeth, nous t’apportons des remerciements, rien de plus, mais nous allons te conduire en présence de notre maître et là vraiment tu seras payé. »
— Ross : Mais déjà, comme gage d’un plus grand honneur, il m’ordonne, Macbeth, de te proclamer Caudor. Salut donc, (il s’incline) noble Caudor, car ce nom est le tien.  » Banquo : (à part, tressaillant) « Quoi, le diable aurait dit la vérité ? »
— Macbeth : Caudor ? Il est vivant… (étonné) Pourquoi m’habillez-vous de vêtements empruntés ? »
— Angus : (il s’incline très légèrement) Caudor est encore vivant mais un lourd jugement pèse déjà sur sa vie, qu’il a mérité de perdre. Avait-il fait alliance avec ceux de Norvège ? A-t-il soutenu en secret les rebelles ? Ou a-t-il travaillé avec les uns et les autres à la ruine de son pays ? Je l’ignore. Mais le crime de haute trahison, avec l’aveu et toutes les preuves, l’anéantit. »
— Macbeth : (il se détourne, songeur, et fait quelques pas à l’écart, vers Banquo. À part) « Glamis et Caudor ! Quels titres ! À quand le dernier, le plus grand ?»
(À Ross et Angus, se retournant à demi, avec un geste de la main pour donner congé) « Merci de vos peines. »
(Se retournant vers Banquo, s’arrêtant devant lui et le regardant) « Au fait, vous n’espérez pas que vos enfants seront rois puisque celles qui m’ont appelé Caudor leur ont annoncé le trône ? »
— Banquo : (appuyant des deux mains sur son épée dans la pointe est sur le sol) « À ce compte, au-delà du titre de Caudor, vous pourriez aspirer en toute confiance à la couronne elle-même. Mais c’est étrange, souvent pour nous conduire à notre perte, les puissances des ténèbres nous disent des vérités ;
(Macbeth s’éloigne et Banquo lui parle alors qu’il marche et lui présente son dos)
— « Elles nous offrent pour appât des bagatelles fort innocentes et nous nous enfonçons et nous sommes trahis, »
(Il se retourne vers Ross et Angus qui regardent Macbeth, avec un léger étonnement. Banquo, se rapprochant un peu d’eux, le regarde aussi et se retourne vers Ross et Angus, chaque fois qu’il leur parle) « Un mot, cousins, je vous prie. »
— Macbeth : (s’immobilisant, de profil par rapport au public) (à part) « Deux vérités sont déjà dites, deux prologues heureux, gros de leur tragédie qui est royale. » (haut, se retournant vers Ross et Angus) « Messieurs, je vous remercie. » (à part, il se prend le menton et fait un ou deux pas) « Ce message surnaturel qui me sollicite ne peut être ni bon ni mauvais. S’il est mauvais, pourquoi ce début véritable, promesse de réussite ? Je suis Caudor. S’il est bon, (il se lâche le menton) qu’ai-je à faire de cette idée naissante, image épouvantable qui fait se dresser mes cheveux, battre mon cœur, si fort que la poitrine se casse ? La peur est peu de chose auprès de ces visions. Oui, cette horreur contre nature, ce crime encore à l’état de rêve ; et pourtant il bouleverse mon âme, mon corps, mon univers tout entier ; tout mon être est anéanti par la pensée : rien n’existe plus que cela, qui n’est pas encore. »
— Banquo : « Voyez comme votre compagnon est absorbé »
— Macbeth : (à part) « Allons, si la fortune veut que je sois roi, elle peut aussi bien me couronner sans que je remue. »
— Banquo : « Les honneurs nouveaux lui vont comme des vêtements neufs qui se font seulement à l’usage. »
— Macbeth : (à part, avec un geste bref) « Advienne que pourra, la nuit met toujours fin au jour le plus ingrat ! »
— Banquo : (à Macbeth) « Noble Macbeth, nous attendons votre bon plaisir. »
— Macbeth : (remontant vers eux) « Pardonnez-moi, messieurs, mon cerveau engourdi se trouvait assailli de choses oubliées… Mes bons seigneurs, vos services sont gravés sur des feuillets que je tourne chaque jour afin de les relire. Allons retrouver le roi. (Passant devant Banquo, il s’arrête et lui souffle) « Pensez à ce qui est arrivé. Et quand le temps aura donné à toutes choses leur juste poids, nous parlerons tous deux à cœur ouvert. » (Il repart)
— Banquo : (il parle en le suivant) « Bien volontiers. »
— Macbeth : (il se retourne vers lui, très léger arrêt) « Jusque-là, silence. » (il se retourne vers les autres) « Partons, mes amis. »
(Ils sortent)

Note écrite à 16 ans

CITATION – LITTÉRATURE – GIRAUDOUX

« Le grand théâtre est celui qui convainc des esprits déjà convaincus, qui émeut des âmes ébranlées, éblouit des yeux déjà illuminés, et qui laisse à son terme les spectateurs avec l’impression d’une preuve, la preuve de leur sensibilité et de leur époque. »

Note écrite à 17 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE – SEXE

Idée de texte irrévérencieux : dans une exposition de peinture consacrée à un grand maître très sérieux, vernissage, cocktail, petits fours, ronds de jambe, une femme obsédée sexuelle, ou quelque chose comme ça, voulant acquérir la puissance masculine perce une toile représentant quelque chose de très sérieux en un endroit irrévérencieux…

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

(Sur le sacrifice d’Iphigénie, de Timanthe) on voit Diane qui passe dans le ciel. Elle est de plus petites dimensions que les personnages. Or un Dieu doit être plus grand → plusieurs écrans dont un plus haut et corps du Dieu plus grand

Note écrite à 19 ans

DANSE – BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

J’écris moins. Décidé : je vais à Lorient le 22. J’irai prendre une carte aujourd’hui à la gare.
Idée de ballet ( à travailler )
Thème de base : une gigantesque photo représentant un personnage. Les danseurs et danseuses arrivent autour d’elle et, se rapprochant d’elle, finissent par la dévorer, arrachent sauvagement de larges bouts de papier, émiettant ainsi l’effigie, qu’ils finissent par détruire. ( Je pense qu’on peut en faire un ballet politique → Effigie = prolétaires, Animaux dévoreurs = capitalistes.
Le style du ballet, la façon de danser doit évoquer la voracité et la sauvagerie cruelle des animaux de proie.  Je pense à plusieurs choses disparates :
1/ mettre finalement le feu.
2/ grignoter l’image, y creuser un trou et passer à travers.
3/ superposer d’autres images ( cartes des pays colonisés ou conquis )
Je compte soumettre cette idée à Jocelyne→ Je viens de trouver une modification à cette idée : Image = carte du Vietnam. Animaux dévoreurs = impérialistes américains. En dévorant le Vietnam, ils font apparaître quelque chose d’autre ( une image typique de la société US ? Drapeau ou Pin-up )

1966.01.15

Note écrite à 19 ans

IDÉE SCÉNARISTIQUE

Reprendre l’idée de la pin-up qui sort du trou de la serrure mais en faisant de la serrure un gigantesque décor sur une scène (opéra) : la porte étant comme un mur et le cadre de la serrure à quelques mètres du sol. La fille sort, se laisse glisser et fait son numéro ou bien : trou de la serrure à hauteur de la scène ? A voir.

1966.01.27

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE

Dans la salle, dialoguant avec l’image : les spectateurs. L’image récite des textes ou accomplit des actions que certains dans la salle peuvent connaître : l’acteur ( le meneur de jeu ) est le catalyseur de la participation du public qui participe en complétant ou en devançant l’image.

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE

Personnage ( dans la salle ) plaqué contre l’écran : image d’une porte qui s’ouvre ou d’un pan qui vient le frapper : il est rejeté loin de l’écran. (Si au départ : simple écran (sans acteur dans la salle) les gens croient que c’est un gros plan puis : changement)

Note écrite à 19 ans

ART – RÉFLEXION

Au départ le public était fasciné par l’art. Il croyait à la réalité de ce qu’on lui montrait (cf. Bazin) maintenant, l’art en équilibre instable. À la fois : illusion et franchise. L’évolution (qui serait un retour) vers un art plus solide, plus « traditionnel » (attention à ce mot), un art classique, ne réclame-t-elle pas un retour à l’illusion pure… ? (Cf. idée de l’image porte qui frappe les gens…) ? ?
Chercher à savoir où est l’art moderne (Pinter. La collection. Décors multiples ?) Comment fonctionne la dialectique ?

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – CINÉMA – RESNAIS

J’avais déjà pensé au projecteur qui s’allume et éclaire la salle (Resnais, « Muriel ». Théâtre = Delphine Seyrig qui éteint les lampes de son appartement ) Ici : un meneur de jeu dans la salle à un pupitre de commandes. Il manœuvre un levier→ l’image apparaît : un projecteur braqué sur la salle ( avec quelqu’un qui le manœuvre éventuellement ) Le film serait comme un meneur de jeu qui saurait qu’à tel moment le projecteur serait braqué, par exemple ,à peu près sur la partie droite avant de la salle mais qui, suivant les fauteuils où il y aurait des spectateurs, improviserait, disant « Vous, la jolie spectatrice du 3ème rang, 2ème fauteuil, etc… » et il engagerait un débat.

Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

Comme pour la peinture, il y a des zones de distance suivant lesquelles on prend l’image pour réalité ou pour image.
Il faudrait étudier ces zones.
Disons qu’un plan moyen (tel qu’au temps du muet), avec une marge de quelques mètres (combien, voilà la question !) peut ne pas être pris comme image. Le gros plan en revanche n’a pas d’équivoque. Il faut s’éloigner de beaucoup pour établir la réalité (en passant au P.M)
Impression d’être à l’aube d’une nouvelle étude…

Note écrite à 19 ans

IDÉE – TECHNIQUE

Reprendre l’idée de varier les dimensions, la taille des objets en faisant varier la focale du projecteur ( on passe ainsi du cinéma-image au cinéma-réalité et vice versa ) Balancement,Glissement. En faisant varier les dimensions d’une porte, on la fait prendre comme une vraie porte ou pour un portail gigantesque, peut-être celui de l’enfer ? Et, en faisant le noir dans la salle, entre les 2, en changeant de décor, d’acteurs, de costumes, etc… on change le spectacle et on donne à l’image une valeur nouvelle et chaque fois différente ( et même antithétique )

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Hier soir : idée. Dans ma chambre : photos → idée

1966.02.03

Il y là création d’un espace par différenciation des plans dans lesquels se placent les personnages. Étudier les combinaisons possibles de 2 écrans ( ou plusieurs )
On peut faire varier la relation des 2 écrans. Par exemple, l’image 2 disparaît. La 1 varie ( passe de profil ou de face par exemple ) A ce moment l’écran 2 se déplace et vient se placer en fonction de la nouvelle image 1. Mobilité des écrans suivant la mobilité des images. Étudier la combinaisons possible de ces 2 écrans (ou plusieurs…)

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Projection sur des écrans placés dans des plans différents.

1966.02.04

Changement de dimensions. A travailler. On pourrait synchroniser ( image sur écran 1, image sur écran 2, avec élimination par glissement des écrans qui s’interposent. A travailler ).

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

Projection à l’intérieur d’un cylindre de toile sur la paroi

1966.02.07_1

On peut exploiter cela. Par exemple se servir de la toile comme d’un décor. Accrocher des objets sur la face extérieure. Ils apparaîtraient sur le devant en synchronisme avec l’image. Par exemple : une suite d’images séparées par des fondus au noir ( où tout disparaîtrait ) sur lesquelles passeraient des bas-reliefs sur la toile ( éclairés par des projecteurs qui suivraient le rythme des fondus ) → défilé de statues dans leur décor propre… ( chercher dans cette direction ) Par exemple : statue d’homme passant en vol plané sur un fond de ciel bleu…

Note écrite à 19 ans

CINÉMA – GODARD – « PIERROT LE FOU » – RÉFLEXION

« Pierrot le fou »   9 h 30. Métro. J’ai remarqué que dans un tableau de peinture, le personnage vous suit des yeux. Le cinéma-spectacle devrait avoir cela (Belmondo parlant au public dans les roseaux)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CHOSES ENTENDUES

Grippé. 15 h 30. Radio (P. O.) → le Rythme. Dans des milieux sans rythme : perte des références, perte de l’unité du moi.
Toute parole naissante : cadencée (cadence avant les mots du poème) Toute expression verbale : pulsion avant d’être expression. Geste plus ou moins réprimé qui fait irruption verbale
Vie = phénomène rythmique ? Périodique.
Rythme de quoi ? Rythme avant qu’il y ait rythme de quelque chose… Structure avant d’être structure de quelque chose. Pour qu’il y ait rythme il faut qu’il y ait 1/variation 2/retour périodique : que cette variation se reproduise
Si la période déborde le champ de la conscience = plus de rythme
Tendance spontanée à organiser notre perception en périodicité subjective (même si pas de périodicité objective)
Leibnitz : « Pouvoir penser inconsciemment en nombres est le bonheur le plus divin… »
Mitos → Logos
Rythme purement affirmatif # Logos ← négation
Langage austère, ascétique # magie du rythme (Platon # poètes)
Poésie : modification de nos rythmes vitaux par perturbation ou création d’une nouvelle harmonie
La poésie devrait être un traitement neuropsychiatrique (plus de lecteurs de poèmes mais mélomanes)
Pour que la poésie agisse, il faut la réciter, la faire chanter (cf. spectacle total)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

20 h 20. Bus. Petit incident amusant mais qui aurait pu me faire rater le train : le bus a coulé une bielle → transbordement dans un autre bus où j’écris actuellement. Je décolle à 22 heures
« Lullabye of Birdland »

Note écrite à 19 ans

SPECTACLE – RÉFLEXION – VIAN – « LE SCHMURZ »

1966.02.15_1

Comme au cinéma : raccord mouvement — continuité
paroles des personnages → évolution de la « chose »
après le drame on peut repasser en accéléré (cinéma) l’évolution de la chose = évolution du drame
les mots bouffent l’homme mais Vian les utilise : il soigne le mal par le mal ?
« Non, je ne tirerai rien des objets… »

Note écrite à 19 ans

PROJET BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

J’ai écrit à Jo pour lui donner des idées nouvelles (et synthétiques) pour le ballet « Vietnam ». Côté bestial. Côté simiesque. J’attends sa réponse. Je verrai Jean-Jacques après.

Note écrite à 19 ans

SPECTACLE – DIMENSIONS – « LE BRAVE SOLDAT CHVÉÏK » – PISCATOR

« Le brave soldat Chveik » — Présentation de Bloch : « Le bon Chveik comparaissait devant un major. Le major était figuré par un dessin animé du cruel caricaturiste Georges Grosz. Un écran occupait soudain tout le fond de l’énorme scène, et une figure synthétique, de dimensions formidables, se composait, trait pour trait, devant le spectateur amusé. Au pied de cette image, Chveik bénévole, minuscule, se présentait au garde à vous, en chemise et en caleçon, et saluait militairement… » ← (mise en scène en 1928 à Berlin de Piscator)

Note écrite à 19 ans

RÉFLEXION –SPECTACLE – CINÉMA

Aujourd’hui : frontières plus flottantes entre théâtre et cinéma.
Diderot ↔ cinéma (temps et espace
Tamiz : sommeil de l’hôte et de l’hôtesse debout tenant un drap.

1966.02.23

Projet Varda Bourseiller : ciné-théâtre ! ! « La vieille maîtresse » (Barbey d’Aurevilly) (*)
Bretagne → écran
Paris → théâtre
En France : sectarisme (théâtre).
Bluwal : télé : le répertoire classique a « collé ». Illustrer par l’image un texte : faire des décors irréalistes à un texte vraisemblable (Don Juan)
Auteur complet ?
Mutation du cinéma (cousin du théâtre)
Dénominateur commun théâtre-ciné-télé : spectacle (Bluwal)
Champ-contre champ : politesse que le théâtre rend au spectateur : voir l’acteur de face
« La vie n’est pas dans les apparences seulement » (Tamiz)
Problème de l’architecture théâtrale
Noblesse de la chose vue
Cartons : valeur émotionnelle
Recherche moderne : incorporer aux hommes des valeurs émotionnelles différentes → effet d’ensemble – collages – titres – lectures (cf. technique brechtienne)    (*) : « Impossible parce que théâtre et cinéma provoque des réactions (psychologiques) trop différentes pour les réunir dans un même spectacle, dans un même lieu » (il faut réformer le cinéma → et réformer le théâtre)

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 05/12/2011 : notes prises au cours d’une conférence, me semble-t-il. Mais où ? quand ? par qui ? pourquoi ? Mystère !

– Commentaire écrit à 65 ans

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

Pour l’instant elle se découvre elle-même à travers moi par la création commune. Mais quand elle se sera trouvée, n’aura-t-elle pas envie de créer seule de son côté ?

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE – TECHNIQUE

 Écran divisé en plusieurs panneaux

1966.02.25

Espace entre les panneaux projection en 1 seule image → décomposition de l’image. Création de l’espace. A exploiter

Note écrite à 19 ans

RÉFLEXION

Fonction magique de l’auteur d’une œuvre. Le public est perdu, ne connaît pas la signification de l’œuvre. L’auteur de la connaît pas non plus mais c’est, au monde, l’être qui s’en approche le plus → il est investi d’un pouvoir magique auprès du public qui croit rencontrer un mage en le rencontrant…

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PROJET BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

13 h 10. Café en face du jardin du Luxembourg. J’attends Jean-Jacques pour aller chercher la batterie. Cet après-midi : enregistrement de la musique du ballet. Cette nuit : couché chez lui. L’autre nuit : après avoir été avec Édith P* et Jean V* bouffer couscous et écouter du jazz, dormi dans une piaule de Jean. Lu  » Cahiers du cinéma  » :  » Muriel « .


Je viens de rencontrer Emmanuel : il m’a fixé rendez-vous jeudi prochain à 14 h 30 avec Victor.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CINÉMA – PROJET BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

26 mars : « Main basse sur la ville ».


23 h 10 : couché. Pipe. J’aime écrire au crayon feutre. Hier : enregistrement. Le matin : je suis parti de chez Jean-Jacques à midi (le réveil n’avait pas sonné). Il faisait gris. Je suis arrivé au Luxembourg. Sur le boulevard Saint-Michel j’ai rencontré Emmanuel. Ça m’a fait  plaisir de le revoir. A lui aussi je crois. Après ça, je suis resté quelque temps dans un troquet puis Jean-Jacques est arrivé en Dauphine. Chez Pasdeloup : plus de batterie à louer. On a foncé à Clichy dans une autre  boîte. Ils en avaient une mais dégueulasse. On l’a prise quand même. Garé devant un garage. Engueulade. Coups de klaxon. Il était déjà 15 h. On fonce à la maison. C. n’était pas encore là mais il y avait René. C. s’est pointé vers 16 heures. Le temps de s’installer (on a rembourré ma chambre avec des matelas et des couvertures pour le son), il était 18 h. L’enregistrement n’a pas été facile, il a fini à deux heures du matin. J’ai dû imposer une contrainte à Jean-Jacques car je pensais aux danseurs. On a enregistré mouvement par mouvement et l’ensemble sera reconstitué au repiquage. J’attends avec une certaine impatience le résultat. Et j’ai aussi très peur que le spectacle lui-même ne puisse pas marcher. J’espère avoir des nouvelles fraîches bientôt. J’ai écrit à Jo et à L*. Il y a aussi l’importante question de l’avenir. Projets de films ? Avec Ch* ? Avec C* ? Les gens que je dois voir, les choses à faire. Les coups de téléphone à donner. Les articles à écrire. Il est 23 h 20.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – THÉÂTRE

VÉCU – THÉÂTRE

P.-A. Touchard
« Dionysos »

  • Théâtre = « acte »,Remarque : pas de parole entre spectateurs. Théâtre : inspirateur du silence. Méditation individuelle ß essence « religieuse » (sens sociologique) communion (silencieuse)
  • Mythe de Dionysos : Dieu de l’ivresse. Sa mère (?) séduite par Zeus lui demande de se montrer : elle est consumée par la foudre et les éclairs qui l’entourent
  • (Dionysos : averti que les faveurs du ciel sont mesurées, amour et haine = unique lot, monde de la connaissance intellectuelle interdit ) les nymphes, les muses et Silène assurent son éducation et l’accompagnent à travers l’Orient.
  • Dieu de libération : montre à l’homme ce qu’il serait, ses virtualités de. Désir de liberté
  • Atmosphère tragique quand je me sens sujet de l’action qui se joue
  • Destinée illustre permet l’identification (je peux plus facilement me reconnaître dans mon supérieur que dans mon inférieur)
  • Dénouement malheureux : signe le plus visible d’un engagement total du spectateur = la mort (intéressant : vertiges dionysiaques de la mort
  • Tragédie : image du miroir qu’on accepte (identification)
  • Comédie : qu’on n’accepte pas (distance)
  • Tragédie : acte pur
  • « Il y a un rire de la tragédie comme il y a un rire de la comédie »
  • Comédie : personnages inférieurs ce qui empêche identification (mais y a-t-il vraiment des personnages inférieurs ?)
  • Rire confortable et rire inconfortable (personnage odieux)
  • Antiquité : après pièces tragiques à pièces comiques (drame satirique) = cycle bouclé. Purgation, Tragédie : ce que nous sommes, Comédie : ce que nous pouvons être
  • Personnage tragique = moi # personnage comique = mien

– Note écrite à 19 ans

VÉCU – CLASSE PRÉPARATOIRE À L’IDHEC – THÉÂTRE

P.-A. Touchard
« Dionysos »

Suite :

  • Tragédie : situation
  • Comédie : caractères à comique de situation = situation tendant à devenir tragique (identification)
  • Atmosphère tragique : Eschyle
  • Cervantès
  • Grandes comédies de Molière <– sympathie (différence entre grandes et petites comédies) à pas de sentiments de libération mais mieux encore : liberté (ivresse du sage)
  • Pathétique euripidien = mauvais
  • Important = l’action

IIDÉE – SPECTACLE

Je marchais sur le quai en sens inverse du métro qui démarrait. J’avais l’impression que c’était moi qui courais très vite alors que le métro était immobile. On pourrait créer un jeu public de cet ordre. Couloir avec projection cinématographique sur le côté.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – PROJET BALLET VIETNAM – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE

9 h 30. Métro (Villette)


Hier soir : écouté avec Jean-Jacques musique du ballet. Au point de vue technique : enregistrement a l’air pas mal mais on ne peut pas juger dans une petite pièce, il faut une grande salle.


Au point de vue musical : si on prend la musique pour elle-même, comme le fait Jean-Jacques (qui n’est décidément que musicien…) il y a de quoi être déçu. Mais par rapport au spectacle, sur la scène, elle est bonne parce qu’elle crée un bon volume sonore dans lequel les danseurs peuvent évoluer…

Note écrite à 19 ans

ÉCRITURE – MUSIQUE – JAZZ – DOLPHY

20 heures 05 — Merveilleux « Alone together » par Éric Dolphy (clarinette basse) et Richard Davis (basse) ← « C’est que nous sommes encore des êtres magiques… » (miracle ?)

Note écrite à 19 ans

VÉCU – JOURNALISME – MUSIQUE – CHANSON

1/ Je ne chante pas pour passer le temps
2/ Que serais-je sans toi
3/ Quelque chose de pourri dans mon royaume de France
4/ Faut-il pleurer faut-il en rire
5/ Les belles étrangères
6/ 400 enfants noirs
7/ La jeunesse
8/ Nous dormirons ensemble
9/ À l’été de la Saint-Martin
10/ Le sabre et le goupillon
11/ La montagne
12/ Potemkine
13/ Tu peux m’ouvrir 100 fois les bras
14/ Hourra

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE

Spectacle sur le thème de l’information :
Sur une scène :
Groupe de danseurs-acteurs éclairés successivement, massés autour de transistors.
Bulletin d’information :
Le même bulletin, chaque séquence d’informations diffusée sur un transistor, chaque groupe de personnages correspondant à ce transistor développant sur le plan visuel l’information orale. C’est-à-dire qu’ils sont (par leurs vêtements, leur allure, etc.) les personnages de l’information et jouent leur rôle, exécutant les actions qui sont exprimées par la radio, cette expression orale devenant, en fait, un commentaire (comme dit par un speaker sportif, il doit y avoir d’ailleurs une retransmission de match). Ce qui m’intéresse, c’est de montrer la guerre que se livrent dans notre conscience les informations et que certaines prennent le premier plan (sport – faits divers), alors que d’autres sont effacées (politique – guerre)

Nouvelle version :
Un type (ou une femme) écoute la radio : informations → Le personnage dont il est question apparaît dans la pièce et joue son rôle, commenté et décrit par le speaker de la radio. Le spectateur-auditeur le contemple s’il lui plaît (sportif – jolie fille, etc.) S’il ne lui plaît pas, il tourne le bouton et on passe à d’autres informations. Ainsi plusieurs personnages apparaissant, lorsque le poste diffuse des informations qui les concernent (nouvelles diplomatiques pour le politicien, guerre pour le militaire, etc.) Ils se mettent en branle. Lorsqu’on passe à une autre information, ils s’arrêtent, comme privés d’énergie.
Mais il y a une histoire :
Surviennent d’autres auditeurs (c’est en plein air) qui ouvrent leur radio, elles marchent toutes ensemble : tous les personnages se mettent en branle, ils se cognent, se bousculent et finissent par se battre en une bagarre générale.

Note écrite à 19 ans

VÉCU – 1ÈRE DES 4 FEMMES DE MA VIE : JOCELYNE – PROJET BALLET VIETNAM

Le ballet (Vietnam)
Plusieurs plans :
1/ Anecdotique :
Histoire d’une agression et d’une résistance
2/ Réflexion sur l’image. Dans notre société l’image existe très fort, elle nous inquiète. Pour nous rassurer, nous la détruisons et l’assimilons à nous (déchirer et manger)
3/ Mais l’image renaît (réapparition), car, dans cette chasse, on ne peut capturer qu’un symbole (la carte) alors que le signifié, objet auquel se réfère le symbole (le territoire) et hors d’atteinte (sur la scène). Or, un symbole est indestructible, parce que parfaitement reproductible (nouvelle carte). C’est donc sur un plan très vaste l’histoire de l’impossibilité de se saisir des choses qui est racontée 

Note écrite à 19 ans

IDÉE – SPECTACLE

Idée (en relisant les notes sur un possible spectacle sur l’Information) : pourquoi ne pas faire un spectacle qui serait une combinaison des figures préparées à l’avance (par exemple : plusieurs morceaux de musique sur chacun desquels une chorégraphie serait préparée), mais ces morceaux pourraient passer dans n’importe quel ordre. Pour chaque morceau, il y aurait un groupe de danseurs chargés de l’interpréter.

1966.08.14
Chaque soir, l’ordre de passage et la durée serait changés. Mais comment ? → IDÉE : Il y aurait une sorte de pupitre de commande permettant de choisir tel ou tel morceau, puis de passer à un autre, avant même qu’il soit terminé, si on le désire. Lorsqu’on entendrait un des morceaux, les danseurs du groupe correspondant danseraient sur cette partie de la musique, les autres attendant leur tour. Les danseurs ne sauraient donc pas quand ils seraient obligés de danser. En entendant leur morceau, ils se mettraient à danser. Il y aurait donc possibilité de faire danser le groupe 1 pendant 10 secondes, le 2 pendant 30, le 3 pendant 5, puis de revenir au 2 pendant 5 minutes, etc. Et la direction du pupitre serait confiée à un des spectateurs désigné par un tirage de loterie.

Note écrite à 19 ans

Commentaire du 26 décembre 2011 :

Je vois dans cette note l’émergence de cette mythologie du « spectateur actif (voire acteur) intervenant dans le spectacle » qui devait se développer par la suite, notamment pendant les années 70. Aucun intérêt. Absolument antinomique du « spectacle ». A proscrire.

– Commentaire écrit à 65 ans

VÉCU – THÉÂTRE – VIAN – « LE GOÛTER DES GÉNÉRAUX »

Notes sur « Le goûter des généraux » (Vian)

– Festival de mots d’auteur (l’ambition de Vian est-elle d’être le Michel Audiard des anarchistes ?)
– Style satirique. Mais on veut nous faire croire à la réalité des personnages (militaires – un ecclésiastique – un diplomate) Est-ce la mise en scène ou le texte lui-même ? (→ relire la pièce).
– Pauvreté scénique (rattrapée par les acteurs, qui sont d’ailleurs amenés à jouer deux ou trois tons trop haut).

Jocelyne : pièce bonne, mais mal jouée. Exagération qui tourne à la farce, mais on sent que c’est voulu, que les acteurs jouent à la farce.
– Chaussettes pendues à un fil : décor (réaliste), pittoresque. Amusant un moment, mais après…
– Acteurs lisant le journal face au public = très scénique, très bon.
– Personnage qui lit au premier acte un texte (« Il est tombé dans un trou ») et au deuxième : il relie le même texte (= rétrécissement du temps).
– À force de voir chaque soir le même spectacle ou de le jouer : on en a marre. Société communiste = on ne jouerait pas le même spectacle = pas de professionnels.
– Inventer un moyen que les acteurs aient, au fur et à mesure du spectacle qu’ils jouent, le point de vue détaché que le metteur en scène a du spectacle lorsqu’il le monte, mais avec, en plus, l’ambiance du moment (jeu personnel + détachement → trouver le geste juste)
– Quand délire sur la scène (personnages faisant leur affaire tout seuls) → plus intéressant.
Montrer l’erreur :
Les personnages en délire, indépendant sur une scène, n’est-ce pas montrer l’individualité. C’est-à-dire l’erreur humaine (dans la conscience de chacun) et en même temps la vérité, puisqu’on rétablit la collectivité par le regard qui embrasse tout…

– Note écrite à 19 ans

CINÉMA – PEINTURE

Se demander si, lorsqu’on filme une peinture où la matière (la pâte) est en relief, excentrique, on ne renverse pas le sens du tableau et si on n’aplatit pas la pâte, si on ne crée pas un espace, si mince soit-il, entre le tableau, la matière et la surface de l’écran, c’est-à-dire si on ne donne pas, en la filmant d’assez loin, la réalité des choses représentées.

1966.09.07

Tableau vu en galerie

Est-ce qu’on filmant on n’aplatit pas la pâte et on ne donne pas à la peinture non pas la réalité du tableau (matière) mais celle de la chose représentée (même pour l’art abstrait) par la création d’un espace supplémentaire entre le tableau et nous ?

Est-ce vrai dans tous les cas ?

Peinture-illusion : l’espace entre tableau et nous = ce qu’il faut faire.

Peinture-matière : n’est-ce pas l’exception pour certains tableaux, au moins ?

Conséquence : est-il possible de faire de la peinture au cinéma autrement que dans les formes et les dimensions ?

VÉCU – AGNÈS – MUSIQUE – STEVIE WONDER

Événements marquants de ces derniers mois : guère… ! À noter pourtant : concert de Stevie Wonder, à Bercy, que nous sommes allés voir ensemble, Agnès et moi. Heureux de voir Stevie, bien sûr, mais peut-être encore plus heureux de la complicité avec Agnès (à un moment, elle a posé sa tête sur mon épaule… On faisait très couple d’amoureux !)


La seule chose qui m’ait gâché le concert, c’est que Mathilde était là, quelque part dans la salle, avec les enfants. Elle m’avait demandé de prendre les billets pour eux… !

– Note écrite à 41 ans