Ce que je prétends aider Agnès à faire, c’est à affronter ce problème du demander.
Il faut savoir demander (comme j’ai demandé de l’aide à Bernard T.) Lié, bien sûr, au problème de l’impossibilité de tout deviner de mon côté.
Agnès voudrait être invitée comme une femme. Invitée à quoi ? On s’en doute.
Ce n’est pas à moi de faire Agnès Femme en l’invitant. Je suis en dehors de ça.
Pensé tout à l’heure : voilà pourquoi les femmes ne demandent pas. : elles veulent être invitées par l’Homme, avatar du Père.
– Note écrite à 43 ans
(12h30 Embouteillages boulevard Saint-Martin)
J’écoute « Imagination » de Maurane, chanson sur le coup de foudre. Je pense à Bernard me disant qu’Agnès a raison parce qu’elle est femme et je regarde un couple où la femme (brune, cheveux longs) pleure. Ils descendent d’un des escaliers du boulevard (où le trottoir est surélevé) puis avancent dans l’espace étroit entre mur et voitures. Je fais un travelling. Est-ce qu’elle le suit en pleurant ou le précède ? Je ne sais plus. Je crois qu’elle le suit.
Image qui m’intéresse parce que symbolique. Qu’elle le précède en pleurant n’est pas mal non plus. Est-ce que les femmes qui pleurent nous précèdent ou nous suivent ? C’est toute leur histoire à eux deux… ! Et leur jeu de signes avant de s’engager sur ce bout fe trottoir… C’est indicible. Le retrouver et le filmer…
– Note écrite à 43 ans
Robert D. me conseille aussi de dire à Agnès qu’elle a raison.
– Note écrite à 43 ans
Silence d’Agnès, même après la lettre-photocopie où je dis qu’elle n’avait probablement pas encaissé mon chèque en blanc et pouvait donc rajouter le repas à la somme. Mais pour elle, je sais que c’est pareil, ça ne change rien, ma lettre : il aurait fallu que je l’y invite, à grossir ce chèque en blanc… (← image d’érection)
Tu ne crois pas que c’était à ton petit copain à t’inviter ?
– Note écrite à 43 ans
Rappelé Marielle. Parlé d’Agnès. Elle me donne raison, me dit que les hommes qui me donnent tort ne savent pas de quoi ils parlent.
Elle s’est opposée violemment à son père mais ne l’aurait jamais traité de mufle !
– Note écrite à 43 ans
« Dieu merci » dit Tom Selleck en retrouvant le bébé, dans « Three men and a baby » : peut-être est-ce ce que je dois dire : « Dieu merci » Que Ta Volonté soit faite… ?
→ Il lui donne sa petite girafe en caoutchouc : souvenir d’Agnès : ça me déchire le cœur et me donne terriblement envie d’appeler Agnès…
Et puis : l’avenir de mon travail gagne-pain – ma misère sexuelle – ma non-acceptation de l’ordre du monde… !
Dieu me punit de mon hybris !
(…)
Dans le problème avec Agnès, je considère (c’est con et sidérant !) que je détiens la Justice du Père !
N’est-ce pas là ma plus grande hybris ?
– Note écrite à 43 ans
Dieu est d’accord avec moi dans mon différend avec Agnès : il nous dit qu’il faut savoir demander puisqu’il a inventé la Prière…
– Note écrite à 43 ans
Appelé Agnès pour qu’Éric me rende l’argent qu’il me doit. Elle l’avait ! Mais juste dit « au revoir ».
– Note écrite à 43 ans
Ai-je noté que j’avais appelé Agnès pour réclamer l’argent que me doit Éric. Elle m’a dit qu’elle avait le chèque par-devers elle. Lui ai dit de me l’envoyer. Au revoir. Au revoir. C’est tout. Elle ne l’a toujours pas envoyé.
– Note écrite à 43 ans
Souvenir aussi, en ce moment, à propos de l’attitude actuelle d’Agnès, de ce jour, au Luxembourg, où elle a traversé une bonne partie du jardin sans se retourner vers moi… Je n’existais plus ! Comme je n’existe plus maintenant…
Tant pis pour toi, tu ne sais pas quel père tu as ! Il n’est pas si mauvais, il est même très bon, très affectueux et très juste… !
– Note écrite à 43 ans
(21 h)
Tout à l’heure appelé Agnès pour savoir si elle avait envoyé le chèque. Oui, elle l’a fait. « Car je suis dans une situation difficile » ai-je ajouté. Pas un mot de sa part. Pas rappelé.
Colère intérieure contre elle. J’aurais donc des problèmes avec toutes les femmes, y compris ma fille !
Mais je suis sûr d’avoir raison : elle n’avait qu’à me le dire qu’elle voulait que je les invite, je l’aurai fait, au lieu de faire la gueule en silence et de me traiter de mufle ! Non : je ne peux pas admettre son attitude !
Tant pis si on est fâchés pour toujours. Mieux vaut un père absent qu’un mauvais présent !
– Note écrite à 43 ans
J’appelle Agnès. Je tombe sur Jocelyne. On reparle de Marc découvrant Jocelyne dans « Les vitrines » !
Marc voulait appeler un garçon qu’ils auraient eu : Guillaume !
Super conversation avec Jocelyne.
– Note écrite à 43 ans
Jocelyne veut me voir mais seuls, sans qu’Agnès le sache.
« J’ai été bien, non ? » lui ai-je dit. « J’ai fait des gestes envers toi… »
Ça l’a fait rire, mon côté gamin quêtant une approbation. Lui ai dit qu’en effet, j’avais toujours eu l’impression de passer un examen avec elle (je repense à mes télégrammes « sobrement triomphaux » à chaque examen réussi…
Elle a dit qu’enfin, maintenant, on pouvait être d’accord ensemble…
Lui dit que c’était important pour Agnès…
– Note écrite à 43 ans
Agnès m’a rappelé (d’abord laissé un message où elle me disait que sa mère l’avait mise au courant et qu’elle appelait pour ça). L’ai rappelée. On s’est réconciliés. Elle a reconnu le bien-fondé de ma position (« Mais c’était difficile ! » a-t-elle dit. Je l’ai reconnu bien volontiers).
Catastrophée par l’affaire M..
M’a même proposé de l’argent mais je n’ai pas voulu…
Je suis heureux que notre brouille soit terminée. Elle l’a affectée elle aussi. Elle doit venir le week-end en 15
Quand je lui ai parlé des bons rapports entre sa mère et moi, elle m’a dit : « Vas y doucement… »
Je ne lui ai bien sûr pas dit que Jocelyne voulait qu’on se voie seuls. C’est vrai que je redoute que Jocelyne et moi ne soyons toujours un peu amoureux l’un de l’autre…!
– Note écrite à 43 ans
Quel bonheur de m’être réconcilié avec Agnès, pour le plus grand bien des deux parties (et je ne parle pas de mes deux couilles !)
– Note écrite à 43 ans
Rappel d’Agnès, quand je lui disais : « Je t’ai punie », me répondant : « En te punissant toi-même ! »
La plus dure des punitions à donner (et à recevoir !)
– Note écrite à 43 ans
Agnès ce soir pour la première fois dans sa nouvelle chambre. Avec son copain Éric. J’ai peur qu’ils soient gênés par la proximité (promiscuité).
– Note écrite à 43 ans
Mes carnets personnels depuis 1963