Week-end avec Agnès désastreux. C’est Colette qui est violente. (Le dimanche d’abord devant Krystelle à je fuis (expulsé par elle) → tabac Gambetta. J’écris scénario. On se retrouve dans la rue, rentrant, elle et Krystelle et moi. Rentrés ensemble. Le soir : elle violente. Agnès : « Promettez-moi de ne pas vous disputer… » → on ne se dispute pas à sommeil (Agnès, le samedi matin, m’avait dit : « Tu crois qu’elle m’aime vraiment ? Vous me faites peur. »
Lundi (Pentecôte) après midi au Luxembourg (chacun de son côté avec son gosse) → ramène Krystelle chez sa grand-mère. Là je dis que je sors le soir → violence devant Agnès, en larmes.
Je ramène Agnès qui me fait promettre d’arrêter.
Je téléphone à Hervé et passe avant de le voir à la maison → elle est là.
Folle.
Folie. Taxi. Commissariat. Cabine pour appeler Hervé, car je veux fuir. Elle m’en empêche, veut m’emmerder, me « faire payer ». Je renonce, on marche. J’appelle Hervé. On rentre. Elle fume, parle. Je parle aussi. Elle se couche, pleure. Je me couche, me masturbe.
On en est là. C’est la fin.
Agnès et ses larmes. Agnès et ma culpabilité.
Agnès oubliée par moi, négligée, délaissée, pleine de bonne volonté.
Douce Agnès. Mon enfant chérie. Je t’aime. Je t’aimerai toujours.
Je t’ai tant demandé ou plutôt obligée à tant !
Mise si jeune devant des choses qui te dépassaient et dont tu souffrais sans les comprendre.
Chacun sa culpabilité : la mienne est envers toi.
Tout à l’heure : appelé Hervé pour lui raconter.
Senti qu’il ne tenait pas à me voir.
M’a chagriné.
→ Je dérive sur le problème du désir : un début de proverbe inventé me vient : « Désir trop fort… (je cherche une suite qui rime »
Cette idée qui revient en boomerang, c’est qu’il faut brider son désir.
Vieille erreur avec mon désir.
Il faut savoir en différer la réalisation, ça oui.
Chagriné qu’Hervé ne me dise pas « Viens. »
Et bien, il faudra savoir rappeler Hervé, être patient.
Parler aux gens, « normalement », établir avec eux les passerelles de la communication, au jour le jour.
Seule solution.
Je note que, disant à Hervé « j’ai chargé Agnès de plein de problèmes. Elle sera mûre pour l’analyse… », il dit « Ce n’est pas sûr ! » J’acquiesce. Vrai que c’est ma culpabilité qui parle et que l’autre, extérieur à ma culpabilité, ne peut me comprendre, vrai qu’il me contredit et vrai aussi qu’il a peut-être raison. Disons : en partie raison. Agnès n’a pas que des problèmes, elle a aussi des joies, des oublis, des rêves.
Voir la totalité des choses. Tendre à cela, en tout cas.
Vrai aussi que l’avenir d’Agnès dépend de moi aussi.
Le passé est joué. Il est ce qu’il est.
Je pensais dans le métro, à lui parler de Colette et moi. Encore une erreur : affaires d’adultes, comme dirait G. Je choisis les attitudes qui m’arrangent…
→
Non : ça me revient : je pensais que mes pensées ont « déteint » sur elle, comme disait G. et qu’elle a pris peut être ce pli de « majesté » que je lui aurais transmis… Je voulais lui dire que dans la vie, les choses étaient différentes de ce qu’on a dans sa tête.
J’ai réfléchi. Pourquoi pas ? C’est vrai.
Je pense qu’à l’issue de ce conflit, Agnès se sentira « gagnante ».
C’est moi qui ai créé cela, moi aussi en tout cas.
– Note écrite à 35 ans