Hier, elle m’a appelé. Longue conversation (elle marchait entre son bureau et chez elle…)
1/ M. : moi j’espérais encore – naïvement – une guérison possible. Agnès me dit qu’il n’en est plus question, ni même de rémission, mais seulement de « contrôler la maladie ». Elle me dit qu’elles s’en doutaient, mais que ça été un choc de l’entendre dire par une tierce personne (la toubib).
C’est un choc aussi pour moi.
Ça va être terrible. Je suis déjà effondré devant l’énorme souffrance que devra subir ma petite fille…
La vie est terriblement dure, parfois… !
Et on en revient à une note récente sur le « prix du succès ».
Mini-succès, certes, que cette réponse d’A. d’A. Mais les deux nouvelles coexistent dans le temps, à peu d’écart près…
2/ Lui ai appris pour Béatrice.
3/ Lui ai parlé de mon « odyssée éditoriale ».
C’est parce que je l’ai sentie redoutant que ces filles me répondent pas que j’ai réécrit à A. d’A. en proposant explicitement qu’elle lise, ce qu’elle a – à mon immense surprise ! – accepté.
Plus que jamais, je me persuade qu’on ne doit rien prévoir, qu’il faut éviter toute idée préconçue sur la tournure que peuvent prendre les choses… !
Dans les deux sens : positif, mais aussi négatif, hélas !
– Note écrite à 68 ans
L’ai eue hier au téléphone, pour lui raconter l’appel de Fayard. Par la même occasion, elle m’a donné des nouvelles qui ne sont pas bonnes : les marqueurs ont explosé…
Elles doivent en parler avec les toubibs.
Cette question m’angoisse de plus en plus, comme un retour du refoulé…
– Note écrite à 68 ans
Les nouvelles de M. n’étant pas trop mauvaises (marqueurs augmentés mais scanner rassurant), je lui raconte le refus d’A. d’A.
« J’adorerais que ça marche, me dit-elle, mais j’ai envie de te dire : « Tu t’en fous, t’es vivant ! »
Et c’est vrai. Je lui dis que je me le dis, souvent, en pensant à Marie-Noëlle, justement.
Elle, elle comprend la lettre d’A. d’A. Elle comprend qu’on puisse « aimer les ingrédients, mais pas le plat… »
– Note écrite à 68 ans
Aujourd’hui, y repensant, une fois de plus, je crois m’être rendu compte que, tant que mon esprit restera clair, je ne pourrai pas m’empêcher, me passer d’écrire, même si, comme c’est prévisible, c’est l’échec sur « Les deux femmes »…
J’ai songé à chercher un nouveau sujet et à m’y mettre.
(Agnès m’a posé la question : « Tu écris autre chose… ? »)
À voir, donc.
Perpétuelle sagesse de cet enfant !
(Père paix tu elle Sagesse)
– Note écrite à 68 ans
Je suis là, chez moi (beau soleil, heureusement) en train de numériser mes notes « idées » et « écriture » en vue de leur exploitation pour une création littéraire ultérieure et, pendant ce temps, se prépare chez Fayard le refus des « Deux femmes »… Et je n’y suis absolument pas préparé, malgré tous mes efforts, car il reste en moi un noyau d’espoir, irréductible, indestructible… Bien malgré moi !
Donc, ce que je fais (qui prend beaucoup de temps !) est très probablement inutile.
Cette pensée me mine.
Heureusement, je numérise aussi – pieusement – les notes sur Agnès…
Je me dis qu’une part de ce que je fais au moins, n’est pas inutile. Et même, au contraire, peut être très utile (*)
Cela me fait du bien
(*: utile à Agnès…)
– Note écrite à 68 ans
Mes carnets personnels depuis 1963