Sommes allés, Agnès et moi, voir l’expo « Cité Cinés » à la Villette.
Aujourd’hui ma priorité est de retrouver mon honneur en me donnant les moyens de mon existence à moi tout seul, ce qui est déjà beaucoup, et ceux d’assurer les études de ma fille.
Le reste, les larmes, les apitoiements, les consolations, tout ça, c’est fini !
La vie est dure mais elle est dure pour tout le monde (elle est même beaucoup plus pour l’immense majorité des gens).
Aujourd’hui Agnès m’a dit (ça ne pouvait pas être plus clair) : « Quand tu quittes quelqu’un, ça ne me dérange pas, parce que je peux être seule avec toi… » (cf. Zelda : « Il ne faut pas faire de peine à Roberto » (traduction : « Que c’est bon d’être seul avec maman ! »)
– Note écrite à 41 ans
Message Agnès : si demain toujours douleurs, on lui passe une sonde dans l’abdomen !
Merde : me fait chier… !
– Note écrite à 41 ans
Agnès : en parfaite santé physique, mais psychique ?
Elle me reproche de l’avoir vexée parce que j’envisageais que c’était psychosomatique. Elle dit que je ne « lui fais pas confiance ».
Elle ne sait pas ce qu’est l’Inconscient.
Toubib dit (et Jo et moi : OK) de lui dire que c’est d’origine ovulatoire. Version « officielle ».
– Note écrite à 41 ans
Il est vrai que je ne suis pas retourné voir Agnès à la clinique, mais je l’ai eue plusieurs fois au téléphone, et puis ce n’est pas grave…
J’ai réfléchi et je ne suis pas sûr qu’on ait raison de ne pas lui dire qu’elle n’a rien, physiquement…
– Note écrite à 41 ans
Pensé un truc à propos des douleurs d’Agnès et de cette cœlioscopie qui nous a spécialement liés tous les deux (cf. le réveil où elle m’appelait en pleurant).
Je me suis demandé s’il n’y avait pas là, mis en actes, un écho de ma nouvelle (de mon projet) des trois garçons qui décident de se suicider si redoublement. Or, pour Agnès : il y avait menace de redoublement…
De là à penser à une « identification à un personnage du père »… (Cela me fait penser à une intervention de G. me faisant remarquer que j’entrais dans le jeu imaginaire de Lucile (tout en la faisant entrer dans le mien, puisqu’elle portait le même prénom qu’un de mes personnages).
À noter aussi, d’ailleurs, qu’Agnès n’est sûrement pas sans se rappeler qu’Agnès est le prénom d’un personnage de « David Copperfield »… (qui meurt… ? non, Agnès, c’est la survivante. C’est l’autre épouse qui meurt, celle d’avant).
– Note écrite à 41 ans
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